Quelle formation pour devenir responsable en planning et ordonnancement ?
La planification et l’ordonnancement sont considérés comme des démarches indispensables pour gérer les projets au sein des entreprises et des industries. Chaque projet est subdivisé en tâches et chaque tâche est limitée par un délai de réalisation. Pour bien identifier les tâches prioritaires, et répartir le travail demandé et les responsabilités sur tous les collaborateurs concernés, les gestionnaires font recours à la planification et l’ordonnancement.
Quelle est donc la différence entre les deux termes ? Quelles sont les étapes clés de la planification ? Et quels outils sont disponibles pour conduire un ordonnancement ? Cet article est conçu pour répondre avec précision sur les questions évoquées et qui dont l’application concerne toutes les structures quel que soit leurs tailles (grandes entreprises, PME, etc.) ou leurs secteurs d’activités (agroalimentaire, construction, etc.). L’article présente également les formations accessibles dans les établissements français et canadiens et qui visent à former des responsables en planning et ordonnancement qui maîtrisent les outils et les méthodes de gestion de projet.
Table des matières
Quelle est la différence entre planification et ordonnancement ?
Quel est le processus de la planification ?
1. Identification du positionnement de l’entreprise
4. Mise en place et gestion du plan
5. Suivi post-application du plan
Quels sont les outils d'ordonnancement les plus utilisés ?
2. L’outil des potentiels Métra
Quelle formation pour devenir planificateur ?
Les lycées professionnels français
Les écoles secondaires canadiennes
École supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et électronique (ESIEE)
Quelle est la différence entre planification et ordonnancement ?
En gestion de projets, les termes planification et ordonnancement sont souvent évoqués ensemble pour faire référence à des tâches d’ordre organisationnel et qui impactent la productivité de l’entreprise. La planification est définie comme la tâche qui consiste à établir des programmes d’exécution précis de chaque élément de la chaîne de production. Ainsi, les opérations sont planifiées selon un agenda, afin de maîtriser leurs coûts et prendre en considération l’ensemble des intrants.
Le but de la planification est de mettre à la disponibilité d’une sélection de processus plusieurs ressources matérielles et immatérielles en commun, afin de tirer un maximum de profits. La mise en place d’une bonne planification requiert une bonne connaissance de l’environnement concerné (capacité de production, état des stocks, logistiques, etc.) et du marché ciblé (concurrence, fluctuations, etc.). Actuellement, les entreprises font recours à des plans détaillés, qui couvrent une période de trois ans d’exercice et qui concordent avec la vision des décideurs.
L’ordonnancement est un procédé qui vise à organiser les tâches prévues dans un milieu professionnel par ordre de priorité et selon des conditions bien étudiées. Très utilisé dans le domaine industriel, l’ordonnancement permet de mettre en avant des paramètres et des indicateurs pour la production, comme le coût de fabrication (charges fixes : salaires, frais de maintenance et charges variables : acquisition du matériel, achats divers, etc.) et le délai de livraison. L’ordonnancement s’intéresse aussi aux contraintes de la production, tel que : la disponibilité des ressources (matière première, personnel qualifié, équipements, etc.) et les problèmes imprévus (pannes de machines, lots non conformes, etc.). Pour cerner l’ensemble des éléments pertinents, le responsable d’ordonnancement doit anticiper les situations critiques et envisager des solutions pratiques qui peuvent s’exécuter facilement en cas de besoin.
Quel est le processus de la planification ?
Le processus de la planification peut être réalisé suivant cinq étapes principales : identification du positionnement de l’entreprise, classement des objectifs, élaboration du plan, mise en place et gestion du plan et le suivi post-application du plan.
1. Identification du positionnement de l’entreprise
Déterminer le positionnement de son entreprise est indispensable pour connaître réellement son poids sur le marché, sa situation actuelle et ses objectifs évolutifs à atteindre après une durée déterminée (trois à cinq ans). Lors de cette étape, le maximum de données et d’informations doit être recueilli auprès des parties concernées (dirigeants, opérateurs et clients). Les forces et les faiblesses de l’entreprise peuvent être recensées par la technique SWOT, ou autres.
2. Classement des objectifs
Les forces et les faiblesses identifiées au préalable permettent de constituer une vue d’ensemble sur l’entreprise et d’emprunter la bonne voie pour tracer ses objectifs clés (objectifs SMART, basés sur les KPI de l’entreprise). Ces derniers ont généralement des impacts divers sur la structure, donc il est nécessaire de les hiérarchiser pour s’intéresser dans un premier temps à ceux qui ont un caractère urgent.
3. Élaboration du plan
Dès que les objectifs sont classés par ordre de priorité, il sera plus facile de les mettre sur une carte ou un calendrier pour bien visualiser les délais octroyés. Chaque case est dédiée à un seul objectif et dont des mentions complémentaires peuvent être ajoutées, comme les coûts et les personnes en charge. Il est fortement conseillé d’intégrer dans le calendrier les valeurs à atteindre et qui signifient énormément pour l’entreprise.
4. Mise en place et gestion du plan
Le document ainsi élaboré doit faire l'objet d'une communication interne (réunion, atelier, etc.), afin d’informer toutes les personnes responsables. Après discussions, et dès que le plan est validé, il doit être confronté avec les processus purement techniques de l’entreprise pour éditer une version finale complète et assimilable par toutes les équipes.
5. Suivi post-application du plan
La dernière phase du processus de planification est la phase du suivi et du contrôle. Le suivi consiste à traquer les performances de l’entreprise, tandis que le contrôle correspond aux indicateurs de performances calculés en temps réel par les systèmes informatiques et qui donnent une idée claire sur l’avancement de la structure vers les objectifs relevés.
Quels sont les outils d'ordonnancement les plus utilisés ?
Les managers et les chercheurs ont proposé plusieurs outils d’ordonnancement, comme le diagramme de Gantt qui résume le projet en un tableau récapitulatif, l’outil des potentiels métra qui représente le projet sous forme d’un schéma avec des sommets et des arcs et la méthode PERT qui attribue à chaque section du projet un cercle et un arc bien définis. Pour exploiter ces outils au sein d’une structure professionnelle, les planificateurs suivent des formations diplômantes (baccalauréat technique, bac+2, bac+3 ou même bac+5) dans des établissements publics ou privés.
Pour réaliser l’ordonnancement dans le cadre de la gestion d’un ou de plusieurs projets, différents outils sont disponibles : le diagramme de Gantt, l’outil des potentiels métra, la méthode PERT, etc.
1. Le diagramme de Gantt
Henry Gantt, le concepteur de cette méthode, propose un tableau dont les lignes correspondent aux tâches proposées et les colonnes graduées font référence à l’unité de temps choisie (mois, années, etc.). Ainsi, chaque tâche est symbolisée par une ligne horizontale, dont la date de départ et la date d’arrivée sont connues. Plusieurs logiciels facilitent la mise en place du diagramme de Gantt, il suffit de classer chronologiquement les tâches, de préciser les relations entre eux (DD : début-début, FD : fin-début, etc.) et de fixer les délais de réalisation. Grâce aux formules intégrées, des marges peuvent être calculées pour identifier les flexibilités autorisées. Certains avancent que le diagramme de Gantt est un document encombrant, en présence d’une multitude de tâches, le lecteur n’aura pas sur la même page, une vue d’ensemble sur le projet, ceci représente l’un des inconvénients majeurs de l’outil Gantt.
2. L’outil des potentiels Métra
La méthode des potentiels métra permet de regrouper les différents éléments du projet sous une représentation géographique simple. Les sommets correspondent aux tâches, dont chacune est limitée par une date au plus tôt et une date au plus tard, tandis que les arcs récapitulent l’ensemble des contraintes relevées. Cette méthode permet de calculer et de représenter certains paramètres importants, comme : le chemin critique, la marge totale et la marge libre. Les tâches dépendantes avec la durée d’exécution la plus élevée forment le chemin critique du projet. La marge totale est le délai de retard toléré pour l’accomplissement d’une tâche et qui n’engendre aucun retard sur l’intégralité du projet. La marge libre est le retard que peut prendre une tâche, d’une manière à ne pas impacter la date de début de la tâche suivante.
3. La méthode PERT
PERT est l’abréviation anglaise de “Program Evaluation and Research Task”, qui correspond à une représentation graphique des tâches d’un projet. L’arc est le symbole attribué à chaque tâche, et le chiffre mentionné devant l’arc correspond à la durée de cette dernière. Dans les extrémités des arcs, des cercles sont tracés pour marquer la fin de l’événement numéro ‘n’. La date au plus tôt correspond à la date à partir de laquelle une tâche peut débuter et la date au plus tard représente le délai maximal pour commencer une tâche. PERT permet d’organiser un projet selon un réseau de tâches dont tous les paramètres sont clairement identifiables. Des arcs en pointillés indiquent les contraintes qui peuvent avoir un impact négatif sur l’exécution du projet et sont nommés des tâches fictives.
Quelle formation pour devenir planificateur ?
Des établissements publics ou privés proposent des cursus de formation au profit des futurs planificateurs. Les bases du métier sont enseignées après l’année du terminal, pour but d’obtention d’un baccalauréat professionnel dans la planification et l’ordonnancement. Des DUT et des BTS sont aussi accessibles aux personnes qui souhaitent devenir des agents de planification et d’ordonnancement. Pour les postes de gestion les plus sensibles et qui requièrent une prise de décision fréquente, les recruteurs favorisent les profils ayant un diplôme de bac+5 avec une expérience souhaitable dans le domaine de planification et d’ordonnancement.
Les lycées professionnels français
Le baccalauréat professionnel permet aux diplômés d’intégrer une structure en qualité d’agents de planification et d’ordonnancement. Avec ce niveau minimum d’accès, le lauréat a les notions de base pour intégrer une équipe de planificateurs et de les assister dans leurs missions quotidiennes. La spécialité demandée est la technologie industrielle, elle est proposée dans plusieurs lycées français, comme : le Lycée Professionnel Jean Drouant et le Lycée Professionnel Pierre et Marie Curie.
Les écoles secondaires canadiennes
Dans le système éducatif canadien, le diplôme de l’école secondaire est nommé High School Diploma, un titre équivalent au baccalauréat français. De la même manière, les étudiants peuvent choisir leur spécialité professionnelle bien avant via les plateformes dédiées pour décrocher un travail dans le secteur souhaité. Parmi les écoles secondaires canadiennes qui proposent cette spécialité, l’école Beauséjour (Montréal) et l’école professionnelle Dominique Labroise (Sarrebourg).
L’Université Laval
L’une des grandes universités du Canada, l'université Laval, offre aux étudiants la possibilité de continuer leurs études universitaires dans l’option du génie industriel. Le diplôme préparé est un DESS (Diplôme d'études supérieures spécialisées) et il est accessible aux candidats ayant un baccalauréat en spécialité industrielle ou un autre diplôme. La formation s’étale sur deux semestres, et durant lesquels les étudiants apprennent beaucoup sur les méthodologies et les processus de travail.
École supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et électronique (ESIEE)
L’ESIEE ouvre chaque année ses portes pour les personnes qui souhaitent obtenir un diplôme d’ingénieur en génie industriel. Suite à ce diplôme les lauréats peuvent occuper des postes de responsabilité, comme responsable d’ordonnancement de la production ou de la logistique. Pour postuler, un baccalauréat scientifique ou professionnel est indispensable.
La planification et l’ordonnancement sont des méthodes pour gérer et organiser d’une manière optimale son projet. La planification conduit à la réalisation d’un plan global dédiée à un projet en prenant en considération tous ses éléments principaux. Cette démarche peut être mise en place en respectant des étapes bien précises : l’identification du positionnement, le classement des objectifs, l’élaboration du plan, la mise en place du plan et son suivi. Quant à l’ordonnancement, ce dernier vise à organiser les tâches d’un projet en s’intéressant à l’ensemble de ses contraintes (contraintes de temps, contraintes techniques, etc.).
Article publié le 24 Mai 2022 Mise à jour le Mardi, 24 Mai 2022 10:04 par Chaimae Sqalli Adoui