Comment devenir vétérinaire au Quebec?

Devenir vétérinaire au Québec : le point sur la formation, les perspectives et la rémunération

La formation d'un vétérinaire lui permet d'acquérir des connaissances portant sur la santé et le comportement des animaux. Mais pour quelles raisons devient-il vétérinaire ? Les raisons de choisir cette profession tiennent notamment à un intérêt pour la médecine et une passion pour les animaux. À l'instar des médecins qui se consacrent à la santé de l'Homme, les vétérinaires, eux, s'occupent de la santé des animaux.

Table des matières

Zoom sur les différentes spécialités vétérinaires

Comment devient-on vétérinaire au Québec ?

Programme d’études à la Faculté de Saint-Hyacinthe

Perspectives d'avenir pour un vétérinaire junior au Québec

Quel est le salaire moyen d’un vétérinaire au Québec ?

Quel secteur choisir : public ou privé ?

Zoom sur les différentes spécialités vétérinaires

Les vétérinaires sont amenés à s'occuper d'un large éventail d'espèces animales. Ceux ayant une formation spécialisée sont habilités à s'occuper d'animaux exotiques tels que les reptiles, les grands félins, etc. Peu importe la spécialité qu'il pratique, le vétérinaire est censé disposer de solides connaissances et faire preuve d'une grande compassion pour les animaux. Parmi les spécialités vétérinaires, on peut citer :

  • Pharmacologie clinique vétérinaire : Ce sont des vétérinaires hautement qualifiés en matière de médicaments et de prescriptions pour les animaux.
  • Médecine vétérinaire interne : Ce domaine regroupe des spécialistes qui se concentrent sur le traitement des maladies animales complexes, lourdes et rares.
  • Nutrition vétérinaire : Ces vétérinaires ont une connaissance approfondie des régimes alimentaires des animaux et peuvent élaborer des plans de régime spécifiques pour les animaux dont ils s'occupent.
  • Médecine sportive vétérinaire : les vétérinaires prennent en charge les animaux de sport, comme les chevaux de course et les chiens, pour les maintenir en pleine forme.
  • Vétérinaires spécialisés par espèce : ces vétérinaires se spécialisent dans des espèces spécifiques comme les oiseaux, le bétail, les chevaux, les mammifères exotiques, les reptiles, etc.

Les vétérinaires sont généralement employés dans des hôpitaux pour animaux et des cliniques vétérinaires privées. Il est également courant qu'un vétérinaire se déplace pour traiter les animaux sur place. Ils peuvent se rendre dans différents endroits comme les fermes, les hippodromes, les zoos et les sanctuaires pour animaux.

Comment devient-on vétérinaire au Québec ?

L'exercice de la médecine vétérinaire au Canada est subordonné à l'obtention d'un diplôme de docteur en médecine vétérinaire (DVM) et à l'inscription à l'Ordre des vétérinaires, qui délivre les permis d'exercice. Il existe cinq établissements qui dispensent une formation en médecine vétérinaire dans ce pays :

  • L'Université de Montréal;
  • L'Université de l'Île-du-Prince-Édouard, Charlottetown;
  • L'Université de Saskatchewan, Saskatoon;
  • L'Université de Calgary, Alberta;
  • L'Université de Guelph, Ontario.

Dans la province du Québec, l'Université de Montréal délivre le diplôme de docteur en médecine vétérinaire par le biais de sa Faculté de médecine vétérinaire, sise à la ville de Saint-Hyacinthe (relevant de la région de Montérégie). Cette faculté, dont le fondateur est Victor-Théodule Daubigny, est le seul établissement d'enseignement vétérinaire au Québec et le seul établissement francophone de médecine vétérinaire de toute l'Amérique du Nord.

Près de 500 étudiants accomplissent un cursus professionnel de premier cycle, sanctionné par un diplôme de doctorat en médecine vétérinaire, lequel les habilite à exercer la médecine vétérinaire. Chaque année, plus de 700 demandes d'admission sont déposées à la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe. De ce nombre, seuls une centaine de  nouveaux étudiants seront sélectionnés. Il est dès lors déterminant d’avoir d'excellents résultats scolaires et de réussir les tests prévus pour y entrer.

Programme d’études à la Faculté de Saint-Hyacinthe

Le doctorat en médecine vétérinaire délivré par la Faculté de Saint-Hyacinthe est classé 2e au Canada, 12e en Amérique du Nord et 40e dans le monde (selon le Shanghai Global Ranking 2019). La formation qui y est dispensée est basée sur les méthodes d'apprentissage par problèmes (APP) et d'apprentissage du raisonnement clinique (ARC).

Au cours de sa première année, l'étudiant acquiert les connaissances fondamentales et de base nécessaires à la médecine vétérinaire et est initié aux principales disciplines de la médecine vétérinaire  à travers un apprentissage théorique, des travaux pratiques de laboratoire et des observations cliniques. Au nombre des cours obligatoires de cette première année figurent : introduction à la médecine vétérinaire, morphophysiologie vétérinaire, comportement animal, génétique médicale vétérinaire, microbiologie vétérinaire, gestion de l'élevage vétérinaire ou gestion de l'information vétérinaire.

En deuxième année, l'étudiant est amené à renforcer les connaissances fondamentales et de base de la médecine vétérinaire, et à apprendre les principaux agents infectieux, les principales pathologies du système immunitaire, les principes de la nutrition et de l'alimentation des animaux, les principes de base de l'examen physique de l'animal, les principes théoriques sur les principales pathologies et manifestations cliniques observées chez un animal suivant une logique de résolution de problèmes.

Au cours de la troisième année, l'étudiant se familiarisera avec les maladies et syndromes les plus courants rencontrés chez les animaux de compagnie et les animaux de laboratoire, et s'appropriera les connaissances théoriques et pratiques nécessaires dans les principales disciplines de la médecine vétérinaire (anesthésie, odontologie, imagerie, médecine, chirurgie). Il se familiarisera avec les différentes notions d'épidémiologie et de santé publique en production animale et commencera sa formation clinique par des observations en milieu hospitalier en anesthésie et réanimation, imagerie médicale et chirurgies simples chez les petits et grands animaux.

Au cours de la 4ème année, l'étudiant développera ses connaissances sur :

  • les principales maladies des ruminants (bovins laitiers, bovins à viande, veaux) et les méthodes de diagnostic et de traitement,
  • les principales maladies affectant les chevaux et leurs méthodes de diagnostic et de traitement,
  • les principales maladies des porcs et les méthodes de diagnostic et de traitement,
  • les principales maladies des volailles et les méthodes de diagnostic et de traitement.

De même, il sera amené à approfondir ses connaissances sur les principales maladies des animaux de compagnie (principalement chiens et chats).

Aussi, pendant cette 4ème année, l'étudiant aura également à choisir de 6 à 12 cours optionnels (théoriques et/ou de laboratoire, mais pas cliniques) en médecine vétérinaire (en fonction de ses intérêts et de son parcours professionnel) parmi une liste d'environ 60 cours proposés.

Au cours de la 5ème et dernière année, l'étudiant va acquérir les savoirs cliniques nécessaires dans les diverses disciplines de la médecine vétérinaire et auprès de multiples espèces animales.

Perspectives d'avenir pour un vétérinaire junior au Québec

Comptant parmi les 15 professions d'avenir au Québec, il existe un besoin croissant de vétérinaires spécialisés dans la médecine des animaux d'élevage et dans l'inspection et le contrôle de la qualité des viandes. On déplore même une pénurie dans plusieurs régions. D'après une enquête menée par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, environ un tiers des vétérinaires actifs dans le secteur bovin partiront à la retraite au cours des dix prochaines années. Ce secteur est celui où les besoins en vétérinaires sont les plus grands dans plusieurs régions du Québec.

Aussi, les producteurs agricoles québécois sont soumis à de nouvelles exigences de qualité vis-à-vis des consommateurs de produits de source animale (lait, porc, bœuf, œufs, volaille, etc.), sans compter la surveillance des multiples menaces à la santé telles que les maladies infectieuses. Les vétérinaires qui s'occupent des animaux de ferme sont donc très recherchés par les agriculteurs québécois pour les aider à offrir des produits de qualité aux consommateurs. Or, certaines régions du Québec ne comptent qu'un seul vétérinaire disponible, et d'autres ne comptent plus aucun vétérinaire pour répondre aux besoins des exploitations agricoles. Les perspectives d'avenir de ces spécialités sont donc très prometteuses.

Par ailleurs, comme de plus en plus de personnes adoptent un animal de compagnie, les problèmes de santé de celui-ci gagnent en complexité. La demande de vétérinaires spécialisés dans la médecine des animaux de compagnie ne cesse par conséquent d'augmenter, en particulier dans les régions où la population est en expansion.

Quel est le salaire moyen d’un vétérinaire au Québec ?

Le salaire brut moyen des vétérinaires au Québec  est de 134.557 dollars canadiens, soit un taux horaire équivalent de 69 dollars canadiens, ce qui est inférieur de 5 % (-7.075 dollars canadiens) au salaire moyen national des vétérinaires au Canada. De plus, ils gagnent une prime moyenne de 2.938 dollars canadiens.

Le salaire moyen pour un vétérinaire débutant ayant entre une et trois années d'expérience est de 100.469 dollars canadiens. De l'autre côté du spectre, le salaire moyen d'un vétérinaire senior comptant 8 années d'expérience et plus se chiffre à 178.046 dollars canadiens.

La possibilité d'un coût de la vie moins élevé est peut-être le meilleur facteur à prendre en compte lorsque l'on considère le lieu et le salaire pour un poste de vétérinaire au Québec.

Voici la liste des 10 villes du Québec où les vétérinaires sont les mieux payés : Dorval (133.892 dollars canadiens par an), Dollard-Des Ormeaux (130.502 dollars canadiens par an), Val-d'Or (128.598 dollars canadiens par an), Quebec (128.534 dollars canadiens par an), Saint-Laurent (128.072 dollars canadiens par an), Saint-Georges (127.484 dollars canadiens par an), Rouyn-Noranda (127.445 dollars canadiens par an), Drummondville (127.426 dollars canadiens par an), Varennes (125.551 dollars canadiens par an) et Victoriaville (125.359 dollars canadiens par an).

Quel secteur choisir : public ou privé ?

Au Québec, la majeure partie des vétérinaires exercent en secteur privé. Ceux-ci s'occupent des animaux de compagnie, mais également des gros animaux comme les bovins, les chevaux et les petits ruminants (chèvres, moutons, etc.). Beaucoup d'entre eux sont indépendants et propriétaires de leurs propres cabinets vétérinaires. En ce qui concerne la branche des animaux de compagnie et des grands animaux, les vétérinaires sont amenés à se rassembler. En principe, les établissements vétérinaires font appel aux compétences d'un nombre, plus ou moins important, de vétérinaires. La tendance, dans ces deux filières, va dans le sens d'une évolution en termes à la fois de taille des établissements vétérinaires et de leurs effectifs, de fusion des cabinets et aussi vers une plus grande concentration de la propriété des établissements vétérinaires. En revanche, dans la branche équine, les vétérinaires exercent généralement en solo.

Des vétérinaires opérant pour le compte de l'industrie alimentaire (aviculture, porciculture, élevage bovin) font régulièrement le point sur l'état sanitaire des troupeaux. Ils assurent la surveillance médicale des animaux d'élevage, en promouvant la croissance et en limitant les déperditions via l'optimisation de la santé et du bien-être des animaux et des pratiques de gestion des troupeaux. Les vétérinaires ont une influence majeure sur les performances et la croissance des exploitations agricoles.

Le vétérinaire du secteur public est amené à intégrer des laboratoires, des administrations ou des entreprises. Son activité peut porter sur la recherche, l'enseignement, le contrôle des viandes dans les abattoirs, la veille et la prévention des maladies, etc. Parmi les principales priorités en matière de santé publique, figure la garantie de la sécurité des produits alimentaires en provenance des exploitations agricoles vers l'assiette du consommateur. Pour cela, le vétérinaire procède à l'inspection des carcasses pour écarter celles ne répondant pas aux normes de sécurité et assure la sécurité des produits tout au long de la transformation (de l'abattage à la commercialisation). Il surveille également de près l'apparition et la propagation des maladies susceptibles d'affecter les animaux et celles qui peuvent être transmises à l'homme.

Le vétérinaire prend part aussi à toute une palette de travaux de recherche, d'enquêtes, d'examens, de tests et d'analyses. Sa contribution à l'avancement de la technologie, des connaissances scientifiques et au progrès rapide de la médecine vétérinaire est importante.

Par ailleurs, et en qualité d'enseignant, un vétérinaire forme des techniciens en santé animale au niveau secondaire et des étudiants en médecine vétérinaire dans les universités.

Un vétérinaire peut être chargé également, dans le domaine de l’industrie alimentaire, de contrôler la qualité de la viande. Enfin, et en ce qui concerne la faune sauvage, les vétérinaires s'emploient à endiguer la propagation des maladies dans les communautés animales et à veiller à leur santé et à leur bien-être.

Article publié le 12 Mai 2022 Mise à jour le Jeudi, 12 Mai 2022 15:16 par Hicham Oukerzaz