Exercices et corriges en economie consommation et epargne
Exercices et corrigés en économie consommation et épargne
Comment le revenu disponible se répartit-il entre consommation et épargne ?
1 Exercice : le revenu disponible d’un ménage
1. Le calcul du montant du salaire net de Catherine correspond au salaire brut (1 900 €) – cotisations salariales (417,24 €) = 1 482,76 €
2. Le revenu disponible du ménage de Catherine et Dominique correspond à : sachant qu’ils reçoivent chaque mois 300 € pour la location d’un garage dont ils sont propriétaires, 10 €, en moyenne, d’intérêts de livret de Caisse d’épargne, 186 € d’allocations familiales et qu’ils paient, en moyenne, chaque mois 200 € d’impôts directs (impôt sur le revenu, impôts fonciers, impôts locaux): (1 482,76 € x 2) – 200 € + 300 € + 10 € + 186 € = 3 261,52 € ou (1 900 € x 2) – (417, 24 € x 2) – 200 € + 300 € + 10 € + 186 € = 3 261,52 €
2 Exercice : partage du revenu disponible entre consommation et épargne
1. La différence de taux d’épargne entre ces trois ménages s’explique par l’inégalité de leur revenu disponible. Plus celui-ci est élevé, plus l’épargne est importante. La rémunération de l’épargne vient s’ajouter au revenu disponible, ce qui accroît les différences de revenu disponible.
2. Le taux d’épargne a augmenté pour chacun des trois ménages car leur revenu disponible a augmenté. Cette évolution confirme l’explication apportée à la question 1.
3. Lorsque les taux d’intérêt ont tendance à augmenter, les ménages les plus aisés (B et C) sont encouragés à épargner davantage. En revanche, le taux d’épargne du ménage le moins aisé A est constant, car il ne peut pas réduire davantage sa consommation, qui est déjà relativement faible.
4. Le taux d’épargne des ménages A et B s’accroît car ces ménages veulent ainsi se prémunir contre les effets éventuels du chômage sur leur revenu disponible ; ils redoutent une baisse de celui-ci car les indemnités chômage ne compenseraient pas totalement la perte du salaire.
Réponses aux questions
1. Le « net à payer » est plus faible que le « salaire brut » car il faut ôter de ce dernier le montant des cotisations salariales (cotisations sociales = cotisations patronales + cotisations salariales).
2. Le revenu disponible d’un ménage correspond aux revenus d’activité ou issus de la propriété – (cotisations sociales + impôts directs) + prestations sociales.
3. Le revenu disponible est intégralement utilisé à la consommation et à l’épargne.
4. Une hausse des taux d’intérêt est susceptible d’accroître le taux d’épargne des ménages car ces derniers sont encouragés à modifier le partage de leur revenu disponible entre consommation et épargne. L’augmentation de la rémunération de l’épargne peut les inciter à accroître la part de leur revenu disponible qu’ils épargnent.
5. Les deux principaux types d’épargne des ménages sont : – l’épargne financière ; – l’épargne non financière (endettement pour l’achat ou l’amélioration de logement).
6. Les principales motivations qui incitent les ménages à épargner, depuis le début des années 2000, sont la nécessité de se prémunir contre certains risques comme la perte d’emploi, de se constituer un complément de revenu lors de la retraite et d’assurer l’avenir de leur proche comme les études des enfants. Il est possible d’épargner davantage lorsque le revenu augmente mais lorsque la croissance du pouvoir d’achat se ralentit, on constate un léger frein à l’épargne en faveur de la consommation.
Quel est l’effet des variations du revenu et des prix sur la consommation ?
2 Exemples d’élasticité-revenu et d’élasticité-prix de la demande de certains produits
1. Consommation moyenne de quelques produits alimentaires en France
2. Lorsque le revenu augmente, la consommation d’eaux minérales et de source s’accroît plus de trois fois plus vite : il s’agit d’un produit très élastique au revenu (coefficient supérieur à 1). Le cas du yaourt révèle également un cas de forte élasticité. En revanche, la consommation de légumes frais augmente assez peu lorsque le revenu s’accroît (c’est un cas de relative inélasticité). La consommation de pain et de pommes de terre diminue lorsque le revenu augmente (le coefficient d’élasticité est négatif). Le niveau de vie augmente et modifie les habitudes alimentaires, par exemple en réduisant la consommation d’aliments de base assez peu valorisés comme les pommes de terre et en augmentant celle de produits alimentaires plus appréciés.
3. Le cas de l’évolution de la consommation de certains produits à caractère culturel en 2007 en France (par rapport à l’année précédente)
4. Lorsque le prix s’accroît, la demande tend à se réduire, comme pour les revues et périodiques ou pour le cinéma. Ainsi, la demande de cinéma qui est très élastique au prix diminue trois fois plus vite que n’augmente son prix (un coefficient d’élasticité inférieur à -1). Inversement, lorsque le prix se réduit, la demande s’accroît car le produit est meilleur marché. C’est le cas pour l’équipement informatique. La consommation de disques est un cas atypique puisque malgré la baisse des prix, la demande continue de diminuer. On peut expliquer ce phénomène par la géné- ralisation des pratiques de téléchargement.
Réponses aux questions
1. Le pouvoir d’achat est la quantité de biens ou de services marchands qu’un ménage pourrait acquérir à partir de son revenu. Les deux facteurs dont il est fonction sont le revenu et les prix. Toutes choses égales par ailleurs, il augmente quand le revenu s’accroît et diminue quand les prix augmentent.
2. Le pouvoir d’achat des ménages a augmenté au cours du XXe siècle, comme sur la période récente, car le revenu disponible des ménages s’est accru plus vite que les prix ont eu tendance à augmenter.
3. On mesure la sensibilité de la demande aux variations des revenus et des prix par le calcul de l’élasticité de la demande par rapport au revenu, et celui de l’élasticité de la demande par rapport au prix.
4. On peut expliquer les différences d’élasticité de la demande selon les types de produits par le fait qu’ils n’ont pas la même nécessité aux yeux des consommateurs.
5. L’évolution du volume de consommation suit celle du pouvoir d’achat : les deux courbes sont proches l’une de l’autre. Dans la mesure où elles sont l’une et l’autres au dessus de l’axe parallèle à l’axe des abscisses d’ordonnée 0 (hormis pour deux années), le pouvoir d’achat et le volume de consommation ont toujours augmenté. La tendance de ces deux courbes entre 1960 et 2008 étant à la baisse, cela signifie que l’augmentation du pouvoir d’achat et de la consommation est plus faible au cours du temps.
6. La diminution des prix des produits des TIC entre 1985 et 2005 a provoqué une augmentation de leur consommation ; on constate que les produits des TIC sont très élastiques à leur prix (coefficient d’élasticité- prix inférieur à -1).
Quel est l’effet de l’évolution du pouvoir d’achat sur la structure de la consommation ?
Réponses aux questions
1. Depuis 1960, sous l’effet de l’augmentation du revenu disponible, les quantités consommées pour chaque poste de consommation ont augmenté, mais diversement. Ceux dont le volume consommé augmente moins que le revenu disponible connaissent une réduction de leur part dans le total de la consommation (coefficient budgétaire), et inversement. Il en résulte une modification de la structure de la consommation : une baisse de la part des dépenses en produits de première nécessité (coefficient budgétaire), une augmentation de la part des dépenses en produits de moindre nécessité (coefficient budgétaire) dans le budget de consommation.
2. L’élévation du niveau de vie a révolutionné le commerce. En effet, la consommation de masse a fait apparaître le commerce de grande distribution, notamment les hypermarchés.
3. La consommation des produits des TIC a fortement augmenté depuis 1960 grâce à la réduction de leurs prix. L’augmentation de cette consommation a été supérieure à celle de la consommation d’autres produits. Ainsi, leur part dans le total de la consommation s’est accrue, modifiant la structure de la consommation des ménages.
4. Les lois d’Engel montrent que lorsque le revenu des ménages s’accroît, la structure de la consommation se modifie : la part des dépenses de produits de première nécessité (coefficient budgétaire) se réduit, celle des produits de moindre nécessité s’accroît.
5. Les lois d’Engel se manifestent encore depuis 1960 comme en témoigne l’évolution des coefficients budgé- taires.
6. Lorsque l’élasticité de la demande d’un poste de consommation par rapport au revenu est élevée, le coefficient budgétaire de ce poste s’accroît. Lorsque la demande d’un poste de consommation est inélastique par rapport au revenu, le coefficient budgétaire de ce poste diminue.
ÉVALUER SES ACQUIS
1 Le revenu disponible des ménages et son utilisation
Le revenu disponible des ménages est pour une part consommé, pour une part épargné. Cette dernière est mesurée par le taux d’épargne. L’épargne placée est rémunérée à un taux d’intérêt. La consommation est fonction du revenu et des prix. Le pouvoir d’achat résulte des évolutions conjointes du revenu et des prix. L’élasticité-revenu de la demande mesure le degré de réaction de la demande de consommation à la variation du revenu disponible. L’élasticité-prix de la demande mesure le degré de réaction de la demande de consommation à la variation du prix. La consommation augmente, notamment depuis les années 1960, et sa structure se modifie. Les lois d’Engel mettent en évidence que, lorsque le revenu augmente, le coefficient budgétaire des dépenses de première nécessité diminue. Pour autant, leur volume ne se réduit pas.
Pour aller plus loin
Mettre en place un ou deux animateurs du débat (deux animateurs donnent généralement plus de dynamisme et peuvent se mettre en confiance). On peut envisager qu’un secrétaire de séance prenne des notes afin de rédiger un compte-rendu.
Quelques éléments qui doivent nourrir le débat :
– Il importe de mettre en évidence le fait que la consommation de tabac est élastique au prix. L’augmentation du prix du tabac, décrétée par les pouvoirs publics, est de nature à en réduire sa consommation qui est nocive ; cette mesure entre donc dans le cadre de la politique de santé publique.
– Toutefois, pour que la consommation de tabac se réduise fortement, il est indispensable que le prix de ce produit augmente fortement. Le problème est que cette mesure peut être impopulaire.
– De plus, le tabac est un produit taxé par l’État, c’est donc à la fois une source de revenus dans son budget et une source de dépenses (santé).
– On peut considérer que la politique de santé publique actuelle s’attache surtout à freiner le tabagisme des jeunes. Leur moindre accoutumance et la faiblesse de leur pouvoir d’achat favorisent l’efficacité de la mesure consistant en l’augmentation du prix du tabac. En revanche, l’élasticité-prix de la consommation de tabac des vieux fumeurs est certainement plus faible (plus grande accoutumance et pouvoir d’achat plus élevé).
– Cette politique de santé publique utilise principalement le prix comme moyen d’action, car les campagnes d’information sur les dangers du tabac, même si elles sont indispensables, ne suffisent pas. Pas plus que les indications devenues obligatoires sur les paquets tel que : « fumer peut entraîner des cancers », « fumer nuit gravement à la santé ».
– On peut également réfléchir aux effets pervers de ce type de mesure comme l’encouragement du marché noir par exemple (des jeunes vont acheter dans les pays frontaliers des paquets moins chers pour les revendre en France).
2 La consommation : un marqueur social ?
Page de sensibilisation
La consommation n’est-elle déterminée que par le revenu des consommateurs et le prix des produits consommés ? Le revenu des consommateurs et le prix des produits consommés influent sur la consommation (voir chapitre 1), mais d’autres facteurs interviennent également comme :
– L’identification à un groupe auquel on appartient, l’envie de faire comme les autres en possédant un téléphone portable, par exemple (doc.1).
– L’âge est un autre déterminant de la consommation (doc. 1).
– Le genre (masculin, féminin) intervient aussi. Il existe, par exemple, des produits de beauté pour homme ou pour femme (doc. 3).
– La publicité influe sur le désir de consommer tel ou tel bien ou service (par exemple, acheter un parfum plutôt qu’un autre (doc.2) ; fréquenter un salon d’esthétique quand on est un homme (doc.3).
Le consommateur s’identifie-t-il à Laetitia Casta, le mannequin figurant sur de la publicité ? Influence ou détermination ?
– L’identification à un groupe social modèle qui n’est pas nécessairement le sien (doc. 1, 2 et 3). Dès lors, on peut parler de processus de distinction/imitation.
Pour commencer…
Les élèves devront illustrer leurs réponses en utilisant explicitement les données du tableau. La montre de Pauline ne donne pas mieux l’heure ou du moins la différence avec une montre de moindre prix est minime. L’utilité immédiate de la montre (donner l’heure) n’est sans doute pas le seul motif de l’achat, voire n’est pas le motif essentiel. Pauline est dans l’effet de distinction, mais aussi d’imitation : « une montre de cadre » pour se distinguer des autres et/ou marquer sa supériorité, mais aussi pour être identifier comme cadre. Romain, lui, souhaite imiter, s’identifier à ceux qu’il considère comme des modèles et se distinguer ainsi des autres employés.
Nos choix de consommation dépendent-ils de nos caractéristiques sociales et démographiques ?
Réponses aux questions
1. Lorsqu’ils vivent seuls, les hommes et les femmes consomment différemment. Par exemple, selon l’Insee, les femmes consacrent une part de leurs dépenses plus grande que celle des hommes à l’alimentation toutes choses égales par ailleurs (faire remarquer aux élèves la fin du 1er paragraphe du document 1). Par contre, la consommation alimentaire des femmes seules fait une part plus grande aux légumes alors que hommes privilégient davantage les féculents, la viande et les boissons alcoolisées...
2. La consommation diffère selon l’âge des consommateurs. Par exemple, selon une étude de l’Insee, les jeunes de 16 à 24 ans vont beaucoup plus souvent au cinéma que les personnes âgées de 60 ans et plus. Alors que l’on peut supposer que les plus âgés disposent d’un revenu plus élevé que les plus jeunes. G. Mermet souligne l’importance de l’âge comme facteur prédictif de la consommation (doc 5). Ainsi, les caractéristiques physiques – ce n’est donc pas une question de revenu - des séniors (problème d’ouie, de vision...) influe sur leur consommation.
3. L’appartenance à une catégorie socioprofessionnelle influe sur la consommation. Certes, le revenu intervient : par exemple, le revenu des cadres est en général plus élevé que celui des ouvriers (bien faire comprendre aux élèves qu’ici, on ne raisonne pas toutes choses égales par ailleurs). Toutefois, pour des revenus proches, la structure de la consommation (expliquer aux élèves la différences entre structure de la consommation et montants consommés) des ouvriers et des employés diffèrent (doc 3). La part des dépenses pour le logement dans la consommation est différente selon les catégories sociales...
4. La taille et la composition des ménages influent sur la consommation. Par exemple, une famille nombreuse ne peut pas être transportée dans un véhicule de la même taille que celui d’une famille de deux personnes (doc. 4). Comme le montre G. Mermet (doc. 5), une famille monoparentale (très souvent une mère et son ou ses enfants) ne consommera pas de la même façon qu’une famille composée de deux adultes mariés (les élèves peuvent donner des exemples : des enfants d’un côté, donc une consommation de produits qui leur sont destinés/pas d’enfants de l’autre) même si ces familles disposent du même revenu (revenu disponible réel par unité de consommation). Évidemment la consommation d’un célibataire vivant seul différera de celle de ménages composés de plusieurs personnes, même à revenu égal...
5. Les choix de consommation dépendent du revenu du consommateur et du prix des produits consommés (voir chapitre 1) mais pas seulement :
– effet du genre,
– effet de l’âge,
– effet de la catégorie socioprofessionnelle,
– effet de la taille et de la composition du ménage.
Que veulent exprimer les consommateurs par leurs choix de consommation ?
3 Exercice : La publicité influence-t-elle le consommateur ?
1. Un produit pouvant satisfaire les 4 types de besoins décrit dans la BD pourrait être un jean troué d’une marque reconnue par les jeunes.
– Il est utile : c’est un vêtement... pour se vêtir. – Il est confortable : facile à porter en toute circonstance ;
– Il est amusant : le fait qu’il soit troué est en soi amusant car en contradiction avec l’idée habituelle du vêtement fonctionnelle ;
– Il rend les autres jaloux : ils ne peuvent forcément acquérir le même jean car trop cher ; ils ne peuvent pas forcément porter un tel jean car ils n’ont pas la morphologie pour cela...
2. On pourrait le penser mais en fait le besoin pré- existe (ou non) et la publicité crée le désir du produit pour satisfaire ce besoin. La publicité peut cependant révéler (ou réveiller) le besoin. Par exemple, concernant le produit évoqué ci-dessus, le besoin de se distinguer des autres (les rendre jaloux) était peut-être inconscient. La publicité peut alors insister sur cet aspect et convaincre le consommateur – et qui jusqu’alors n’y avait pas penser – qu’il faut acheter tel ou tel jean (cette perspective fera sans doute l’objet de discussions entre les élèves).
3. Exemples d’arguments publicitaires tournant autour des idées (voire des slogans) ci-dessous :
– Il est utile : (en hiver) « un trou, ce n’est pas ce qui vous empêche de vous couvrir ! » ; (en été) « couvrez-vous légèrement ! »
– Il est confortable : « élégant et d’une matière agréable à porter ».
– Il est amusant : « portez le, et la vie ne sera pas triste ». Ou « un trou, c’est amusant non ? »
– Il rend les autres jaloux : « seulement vous pourrez le porter ». Ou « ayez de la classe, portez-le ».
Remarque : on peut envisager une question supplé- mentaire en demandant une synthèse de ces quatre éléments : porter un jeans léger, d’un tissu agréable, dont le look rigolo fera de vous un être d’exception.
Réponses aux questions
1. L’influence de la mode et des marques sur les jeunes repose sur leur désir de s’identifier à un groupe d’appartenance (imitation pour « être comme les autres ») qui se différencie lui-même des autres groupes d’âge (distinction en affichant « son identité au reste du monde »). Dès lors, les marques sont des « marqueurs » (rapprocher les deux mots) traduisant d’une part, l’appartenance à un groupe restreint (ceux qui achètent des produits de telle ou telle marque) ou plus large (celui « des jeunes » qui reste une notion floue) et, d’autre part, le fait de se distinguer d’autres groupes. La mode repose sur le même processus (les marques à la mode).