Exercices et corriges de l'economie mondiale et international
Exercices et corrigés de l'économie mondiale et international
CHAPITRE 2
Exercice 1
Une Nation a une force de travail de 1200 unités. Elle peut produire deux biens : des pommes et des bananes. Le besoin unitaire en travail pour la production de pommes est de 3 alors qu'il est de 2 pour la production de bananes.
- Faites le graphique de la frontière des possibilités de production pour cette nation.
- Quel est le coût d'opportunité des pommes en termes de bananes ?
- En l'absence d'échange, quel serait le prix des pommes en termes de bananes, pourquoi ?
Réponse :
- La frontière des possibilités de production est une droite qui coupe l'axe représentant les pommes en 400 (1200/3) et l'axe représentant les bananes en 600 (1200/2).
- Le coût d'opportunité des pommes en termes de bananes est 3/2. Il faut trois unités de travail pour produire une pomme et seulement deux pour produire une banane. Si on renonce à produire une pomme, on dégage trois unités de travail pouvant être allouées à la production d'une banane et demi.
- La mobilité du travail assure un salaire équivalent dans chaque secteur de production. Suite à la concurrence, le prix des biens est égal à leur coût de production. Dès lors, le prix relatif est égal au coût relatif, c'est-à-dire (le salaire * nombre d'unités de travail requises pour produire une pomme)/(le salaire * nombre d'unités de travail requises pour produire une banane). Puisque la mobilité du travail assure des salaires équivalents parmi les secteurs de production, le prix relatif est égal au (nombre d'unités de travail requises pour produire une pomme )/(nombre d'unités de travail requises pour produire une banane), soit 3/2.
Exercice 3
Il y a également un autre pays, le pays Etranger. Il dispose de 800 ouvriers. Ceux-ci produisent également des pommes et des bananes. Dans ce pays, 5 unités de travail sont nécessaires à la production d'une pomme et 1 unité de travail permet de produire une banane.
Supposez que la demande relative mondiale ait la forme suivante :
Demande de pommes / demande de bananes = prix des bananes / prix des pommes.
- Dessinez la courbe de demande relative ainsi que la courbe d'offre relative.
- Quel est le prix relatif d'équilibre des pommes ?
- Décrivez la structure des échanges.
- Montrez que la nation et le pays étranger tirent tous deux profit de l'échange.
Réponse :
- La courbe de demande relative passe par les points (1/5,5), (1/2, 2), (1,1), (2,1/2).
Prix relatif des pommes
- Le prix relatif d'équilibre des pommes correspond à l'intersection de la courbe de demande relative et de la courbe d'offre relative. Il s'agit du point (1/2,2). En ce point, la courbe de demande relative coupe la partie verticale de la courbe d'offre relative. Le prix relatif d'équilibre est donc deux.
- Le pays domestique ne produit que des pommes; le pays étranger ne produit que des bananes. Chaque pays vend une partie de sa production en échange d'une partie de la production de l'autre pays.
- En l'absence d'échange, la nation peut produire trois bananes si elle renonce à produire deux pommes. Le pays étranger, quant à lui, produit une pomme supplémentaire s'il renonce à produire cinq bananes. Les échanges permettent de vendre deux bananes contre une pomme. Ainsi, le pays domestique peut gagner quatre bananes en renonçant à deux pommes alors que le pays étranger obtient une pomme en renonçant seulement à deux bananes. Les deux pays sont donc dans une meilleure situation lorsqu'il y a échange.
Exercice 5
Supposez que la nation dispose dorénavant de 2400 travailleurs mais que ceux-ci sont deux fois moins productifs.
Construisez la courbe d'offre relative mondiale et déterminez le prix relatif d'équilibre. Comparez les gains d'échange résultant de ce problème avec ceux résultant du problème 3.
Réponse :
La réponse est identique à celle de la question 3. La quantité effective detravail n'a pas changé puisque la force de travail a doublé mais les travailleurs sont deux fois moins productifs.
Exercice 7
La productivité du travail est à peu près la même au Japon et aux Etats-Unis dans l'industrie manufacturière (plus élevée dans certains secteurs, plus faible dans d'autres) tandis que les Etats-Unis restent nettement plus productifs dans le secteur des services. Mais la plus grande part des services n'est pas échangée internationalement. Certains analystes ont prétendu que cela pose un problème pour les Etats-Unis parce que l'avantage comparatif y réside dans des biens qui ne peuvent être vendus sur les marchés mondiaux. Qu'y a-t-il de faux dans ce raisonnement ?
Réponse :
Cet argument pose problème puisqu'il ne prend pas en compte toute l'information requise pour parler d'avantage comparatif de la production. L'avantage comparatif dépend, en effet, des unités de travail requises dans l'industrie et dans le secteur des services aux USA et au Japon. Dans le problème, les analystes ne comparent que les exigences en travail pour la production de services dans les deux pays.
Si la production de services requiert moins d'heures de travail aux USA qu'au Japon, c'est parce que la main d'œuvre américaine est plus productive que celle du Japon. Bien que cela procure aux USA un avantage absolu en ce qui concerne les services, il ne s'agit pas d'une condition nécessaire ou suffisante pour parler d'avantage comparatif. En effet, pour parler d'avantage comparatif, il faut également tenir compte des ratios concernant l'industrie dans les deux pays. L'avantage compétitif de toute industrie dépend tant des productivités relatives des industries que des salaires relatifs entre industries.
CHAPITRE 4
Exercice 1
La production d'une tonne d'acier requiert 10 unités de travail et 5 unités de terre. La production d'une tonne de blé requiert 2 unités de travail et 4 unités de terre. Dans la même économie, l'offre de travail est de 100 unités et l'offre de terre est de 100 unités.
- Faites le graphique des contraintes de travail et de terre pour la production de l'économie.
- Déterminez la frontière de production.
- Supposez que l'offre de travail soit portée à 110, quel effet cela aurait-il sur les possibilités de production ?
Réponse :
- La contrainte de travail est représentée par une droite qui coupe l'axe 'acier' au point '10 tonnes' et l'axe 'blé' au point '50 tonnes'. La contrainte de terre est une droite qui coupe l'axe 'acier' au point '20 tonnes' et l'axe 'blé' au point '25 tonnes'.
- La frontière de production est déterminée par le segment de la contrainte de terre qui va de l'axe 'blé' à l'intersection des deux contraintes et par le segment de la contrainte de travail qui va de l'axe 'acier' jusqu'à l'intersection des deux contraintes.
- La contrainte 'travail' se déplace vers le haut. En conséquence, la frontière de production s'étend de manière biaisée en faveur de la production d'acier. Le point d'intersection des deux contraintes correspond à une plus grande production d'acier et une plus petite production de blé.
Exercice 3
Les pays les plus pauvres du monde ne peuvent rien trouver à exporter. Ils n'ont aucune ressource qui soit abondante - certainement pas le capital ou la terre ni même le travail dans les nations pauvres les plus petites. Discutez cette affirmation.
Réponse :
Cette question est identique à un problème discuté au chapitre 2. Ce qui importe n'est pas l'abondance absolue de facteurs mais bien leur abondance relative. Les pays pauvres ont une abondance de travail par rapport au capital, comparativement aux pays développés.
CHAPITRE 5
Exercice 1
Dans certaines économies, l'offre relative peut être inélastique par rapport aux changements de prix. Ainsi, si les facteurs de production étaient complètement immobiles entre secteurs, la frontière de production formerait un angle droit et la production des deux biens ne dépendrait pas de leurs prix relatifs. Est-il encore vrai dans ce cas qu'une augmentation des termes d'échange améliore le bien-être ? Faites l'analyse graphique du problème.
Réponse :
Un accroissement des termes de l'échange augmente le bien-être lorsque la frontière deproduction est à angle droit.
Le point de production se situe à l'angle de la frontière de production. Le point de consommation est donné par le point de tangence entre la droite de prix relatif et la plus haute courbe d'indifférence. Une amélioration des termes de l'échange fait pivoter la droite de prix relatif (droite en pointillés), le point de production restant le même (puisqu'il n'y a pas de substitution entre facteurs immobiles). L'économie peut alors atteindre une courbe d'indifférence plus élevée. Intuitivement, bien que l'offre soit inélastique, l'économie reçoit plus pour ses exportations et paie moins pour ses importations.
Exercice 5
Il est tout aussi vraisemblable que la croissance économique améliore ou détériore les termes de l'échange. Pourquoi alors la plupart des économistes considèrent-ils le cas de la croissance appauvrissante, cas où la croissance affecte effectivement de manière négative les termes d'échange, comme étant peu vraisemblable en pratique ?
Réponse :
La croissance appauvrissante se produit lorsque les effets négatifs sur le bien-être dus à une détérioration des termes de l'échange dépasse les effets d'amélioration du bien-être engendrés par la croissance. Afin que cela se produise, une économie doit connaître une croissance très biaisée et l'économie doit être suffisamment grande par rapport au reste du monde afin d'affecter de manière importante (et contraire) les termes de l'échange. Il est peu probable que cette combinaison d'événements se produise en pratique.
CHAPITRE 6
Exercice 1
Pour chacun des exemples suivants, expliquez s’il s’agit d’un cas d’économies d’échelle externes ou internes.
- La plus grande part de la production d’instruments de musique est effectuée aux Etats-Unis par une bonne douzaine d’entreprises à Elkhart, Indiana.
- Toutes les Hondas vendues aux Etats-Unis sont soit importées, soit produites à Marysville, Ohio.
- Toutes les structures d’Airbus, seul producteur européen de gros avions, sont assemblées à Toulouse, France.
- Hartford, Connecticut, est la capitale des assurances de tout le Nord-Est des Etats-Unis.
Réponse :
a) et d), économies d’échelle externes à la firme, internes à l’industrie (au secteur). La concentration de la production d’une industrie dans un lieu déterminé réduit les coûts même si l’échelle des opérations de la firme individuelle demeure peu importante. Les avantages de la concentration géographique peuvent être de différentes natures. Ils peuvent inclure (conduire à) une offre de services aux entreprises plus diversifiée, des marchés du travail ou d’inputs plus importants.
b) et c), économies d’échelle internes à la firme. Plus importante est la production d’un produit par une firme particulière, moins élevés sont les coûts moyens. Le processus conduit à la concurrence imparfaite, ainsi dans les secteurs pétrochimiques et de la construction d’avions et d’automobiles.
Exercice 3
On prétend souvent que l’existence de rendements croissants est une source de conflits entre pays parce que chaque pays peut améliorer sa situation en accroissant sa production dans les industries caractérisées par des économies d’échelle. Appréciez cette position en termes du modèle de concurrence monopolistique.
Réponse :
Par la concentration de la production à rendements croissants de chaque bien dans un pays particulier, l’économie mondiale produit davantage qu’en dispersant cette production sur plusieurs pays et ce, tout en utilisant une même quantité d’input travail.
Dans le modèle de concurrence monopolistique, la concentration de la production d’un bien particulier dans une firme particulière bénéficie au pays hôte lequel peut tirer avantage d’une position de monopole (le reste du monde pouvant être confronté à des prix plus élevés pour ce bien).
Exercice 5
Evaluez l’importance relative des économies d’échelle et des avantages comparatifs dans la formation des situations suivantes:
- La plus grande part de l’aluminium mondial est fondu au Canada ou en Norvège.
- La moitié de la production mondiale de grands avions à réaction est assemblée à Seattle.
- La plus grande part des semi-conducteurs sont fabriqués aux Etats-Unis et au Japon.
- La plus grande partie de Whisky Scotch vient d’Ecosse.
- La plus grande partie de la production mondiale de vin de première qualité vient de France.
Réponse :
- Le petit nombre relatif de lieux de production d’aluminium suggère des économies d’échelle externes à la firme. Si les opérations de production sont de grandeur importante, il est probable qu’il y ait aussi d’importantes économies d’échelle interne à la firme.
- Vu que les économies d’échelle sont importantes dans l’industrie aéronautique, celle-ci tend à se concentrer à quelques endroits.
- Les économies d’échelle externes existent dans des régions telles que la Silicon Valley ou la Route 128, de même que dans la région du Japon où les semi-conducteurs sont fabriqués.
- L’appellation Scotch Whisky est protégée. Le véritable Scotch Whisky ne peut provenir que d’Ecosse. Cela dit, la production de Scotch Whisky exige l’emploi de techniques connues de distillateurs habiles concentrés dans cette région. En outre, les qualités du sol et les conditions climatiques sont favorables à la production de grains utilisés dans la production locale de whisky. Ces éléments relèvent d’avantages comparatifs.
- Le territoire français comprend des terres et des conditions climatiques dont l’appariement est impossible à reproduire ailleurs. Ceci explique un avantage comparatif dans la production de vin.
Exercice 7
Certains magasins au Japon vendent des produits japonais réimportés des Etats-Unis avec une réduction par rapport aux prix demandés dans les magasins habituels. Comment cela est-il possible ?
Réponse :
Des producteurs japonais pratiquent la discrimination des prix (dumping) entre les Etats-Unis et le Japon, de telle manière que des biens vendus aux Etats-Unis sont moins chers que les mêmes biens vendus au Japon. Il peut être avantageux pour des magasins japonais d’acheter ces biens aux Etats-Unis, d’en payer les coûts d’importation (tarifs et coûts de transport entre autres) pour ensuite les revendre au Japon.
CHAPITRE 7
Exercice 1
Nation et Etranger possèdent deux facteurs de production, la terre et le travail, utilisés pour produire un seul bien. L’offre de terre et la technologie de production sont exactement les mêmes dans chaque pays. Le produit marginal dans chaque pays est en relation avec l’emploi de la manière suivante:
Nombre d’ouvriers utilisés | Produit marginal du dernier ouvrier |
1 | 20 |
2 | 19 |
3 | 18 |
4 | 17 |
5 | 16 |
6 | 15 |
7 | 14 |
8 | 13 |
9 | 12 |
10 | 11 |
11 | 10 |
Initialement, il y a 11 ouvriers employés dans Nation mais seulement 3 dans Etranger. Trouvez l’effet de la libéralisation des mouvements de main d’oeuvre sur l’emploi, la production, les salaires réels et le revenu des propriétaires terriens dans chaque pays.
Réponse :
Le produit marginal du travail de Nation est égal à 10; 18, en ce qui concerne Etranger. Les salaires y sont plus élevés, de telle sorte que la main d’oeuvre migre de Nation vers Etranger jusqu’à ce que les produits marginaux soient égaux. Le résultat se produit lorsqu’il y a 7 travailleurs de part et d’autre. Dans ce cas, le produit marginal de la main d’oeuvre est égal à 14.
Variation: | Nation | Etranger |
| - | + |
| - | + |
| + | - |
| - | + |
Exercice 3
Expliquez l’analogie entre les prêts et emprunts internationaux d’une part et le commerce international ordinaire d’autre part.
Réponse :
L’analyse de l’échange intertemporel est analogue à l’analyse de l’échange de deux biens. Plutôt qu’un échange de vêtements contre de la nourriture, il s’agit à présent de celui d’une consommation présente pour une consommation future. Le prix relatif auquel cet échange intertemporel a lieu est égal à (1 + taux d’intérêt réel).
Les pays dans lesquels la consommation présente est relativement bon marché (les pays qui enregistrent de faibles taux d’intérêt réels) vont « exporter » leur consommation présente, c-à-d. prêter aux autres pays dans lesquels la consommation présente est relativement cher (les pays qui ont des taux d’intérêt réels élevés).
Le taux d’intérêt réel d’équilibre après échange se situe entre les taux d’intérêt réels observés dans chaque pays avant échange. Les gains liés aux emprunts et aux prêts internationaux sont analogues aux gains du commerce international: une plus grande efficience dans la production intertemporelle de biens.
Exercice 5
Lesquelles des opérations suivantes constituent des investissements directs étrangers et lesquelles n’en sont pas:
- Un homme d’affaires saoudien achète pour 10 millions de dollars d’action IBM.
- Le même homme d’affaires achète un immeuble à appartements à New York.
- Une entreprise française fusionne avec une entreprise américaine: les actionnaires de la firme américaine échangent leurs actions pour des parts dans l’entreprise française.
- Une entreprise italienne construit une usine en Russie et la gère pour le compte du gouvernement russe.
Réponse :
- Il n’y a pas création ou développement d’une filiale à l’étranger, ni contrôle sur celle-ci. Il ne s’agit donc pas d’un investissement étranger, mais plutôt d’une opération de diversification internationale de portefeuille.
- L’achat peut être considéré comme étant un investissement direct étranger pour autant qu’un revenu (des loyers) soient perçus à la suite de cet achat par l’homme d’affaires.
- Hormis les cas particuliers, les actionnaires américains n’auront pas le contrôle de la nouvelle entreprise française, l’opération ne constituant dès lors pas un investissement direct étranger.
- L’entreprise italienne travaille pour le compte du gouvernement russe. Elle n’exerce pas de contrôle sur l’usine russe. Il ne s’agit donc pas d’un investissement direct étranger.
CHAPITRE 8
Exercice 1
La courbe de demande de la Nation pour le blé est :
D = 100 - 20P.
Sa courbe d'offre est :
S = 20 + 20P.
Dérivez la courbe de demande d'importation de la Nation et faites-en un graphique. Quel serait le prix du blé en l'absence d'échange internationaux?
Réponse :
L'équation de demande d'importation, MD, est obtenue en prenant la différence entre la courbe de demande et de l'offre (c-à-d. de la production domestique) :
MD = D - S
= 80 - 40P, où P est le prix international pour le blé.