Formation complet d’introduction a l’economie

Formation complet d’introduction à l’économie
Introduction générale
En réalité, il n'existe pas une seule définition de l'économie, mais plusieurs définitions. Chaque définition renvoyant à des réalités sous-jacentes différentes. La définition de l'économie n'est pas consensuelle. Ses contours et son contenu varient en fonction des auteurs et des courants de pensée. L'économie, c'est quoi ?
L’étymologie du mot Du grec ancien oïkonomia, gestion de la maison, constitué d’oikos, maison, et nomos, gérer, administrer. Etymologiquement, l'économie est l'art de bien administrer une maison, de gérer les biens d'une personne, puis par extension d'un pays. Plus généralement, l'économie est une science sociale qui étudie la production, la répartition, la distribution et la consommation des richesses d'une société. Le principe général qui sous-tend l'économie, en particulier pour les ressources limitées ou rares, est celui de la rentabilité. Elle consiste à consommer un minimum de moyens en vue de réaliser un maximum de profits. Dans son acception actuelle, ce mot désigne deux réalités distinctes: En premier lieu, l'ensemble des activités généralement regroupées sous ce terme; en second lieu, la science constituée pour étudier ces activités.
Les activités économiques sont traditionnellement celles qui relèvent de la consommation, de l'échange et de la production, ou encore de l'épargne et de l'investissement. On constate que l'activité humaine présente un caractère économique dès lors qu'il y a lutte contre la rareté. L'homme a des besoins nombreux – et susceptibles de s'accroître presque indéfiniment –, et la nature ne lui fournit que des ressources limitées; il doit donc travailler, produire, ce qui signifie faire des choix, organiser socialement travail et production, rendre les produits de son activité complémentaires et plus satisfaisants par l'échange.
Pourquoi tout le monde devrait s'intéresser à l'économie ? Tout d’abord, étudier les sciences économiques et sociales, c’est mieux comprendre le monde où nous vivons. Pourquoi le prix des loyers à Casablanca est-il plus élevé qu’a Fès ? Pourquoi certaines entreprises licencient-elles alors qu’elles font des bénéfices ? Pourquoi les prix augmentent-ils rapidement dans certains pays et plus lentement dans d’autres ? Pourquoi les résultats scolaires des étudiants dépendent-ils, pour partie, de leur origine sociale ? Que font les économistes ? Quels sont leurs buts ? Quelles démarches suiventils ? Les économistes cherchent à établir les principes économiques qui serviront à formuler des politiques visant à résoudre les problèmes économiques.
Ce cours n’est évidemment pas exhaustif. Il ne couvre ni l’ensemble des théories ni l’entièreté du domaine économique. Après réflexion, nous avons aussi décidé d’organiser ce cours en trois chapitres.
Le chapitre 1, intitulé « Nature de l’activité économique et objet de laü science économique » en rappelle les définitions, les fondements et présente les principales méthodes et analyses économiques qui seront utilisées dans le reste de l’ouvrage.
Le chapitre 2, intitulé « Les grands courants de la pensée économique »ü éclaire cependant, à l’aide des théories et auteurs sur les principales écoles de la pensée économique contemporaine.
Le chapitre 3, intitulé « L’Economie et les autres sciences » examine lesü interactions et relations de l’économie avec les autres disciplines en particulier avec la Sociologie, la Géographie et l’environnement. Chacun peut être abordé indépendamment des autres, même si chacun s’appuie sur les résultats et analyses d’autres chapitres et y renvoie.
Chapitre I. Nature de l’activité économique et objet de la science économique

Maitriser les définitions de l’économie, Connaître les méthodes économiques et porter un éclairage sur les concepts de base de l’économie sont les objectifs de ce chapitre premier.
I- Qu’est-ce que l’économie?
A. Concepts de base
Nous devons d’abord distinguer entre : L’économie politique L'expression est créée au début du XVIIe siècle et employée à l'origine selon Charles Gide 1 pour décrire « l'étude de la production économique, l'offre et la demande de biens et services et leurs relations avec les lois et coutumes; le gouvernement, la distribution des richesses et la richesse des nations incluant le budget ». Ce terme d’économie politique conduit à deux problématiques liées : l'approche économique (comment produire davantage ?) et l'approche politique (comment mieux répartir ?). Antoine de Montchrestien, dans son « Traité de l'Economie Politique » paru en 1615, est considéré comme l'un des premiers à employer ce vocable.
L’Économie politique permet de : Décrire les mécanismes économiques, analyser la situation actuelle et prévoir l’avenir et aider à la prise de décisions. La politique économique : On définit la politique économique comme l'ensemble des moyens mis en œuvre par l'Etat pour atteindre les objectifs qu'il s'est fixés dans le but d'améliorer la situation économique générale du pays. Plusieurs raisons peuvent justifier l'intervention de l'État dans la sphère économique, parmi lesquelles la nécessité de maintenir la cohésion sociale, l'équilibre des marchés ou le libre exercice de la concurrence.
La science économique : peut être défini selon l’analyse économique. Cette dernière tient compte du fait que les hommes éprouvent des besoins illimités, quels qu’ils soient. Cependant, les ressources sont limitées et donc rares. Par exemple, le temps, l’argent ne sont pas inépuisables. Ceci engendre l’obligation de choix dans l’allocation des ressources, et donc un choix dans les besoins que l’on va satisfaire. La science économique se donne pour objectif de résoudre le problème de la rareté des ressources .
De manière générale, toute théorie économique manipule des concepts de base qui définissent :
− Des objets économiques2 : les constituants de la richesse matérielle et des moyens de la créer et de la faire circuler : marchandises, biens, travail, monnaies, titres, informations.
− Des actes économiques : production, échange, consommation, épargne, par lesquels se créent, circulent et sont détruits les objets économiques.
− Des acteurs économiques, ce sont des sujets, individuels ou collectifs, qui commettent les actes économiques en manipulant les objets économiques.
Les acteurs se caractérisent par leurs comportements à l’égard des objets économiques.

1. Objets économiques
Les objets économiques sont les constituants de la richesse dont nous avons emprunté la définition à Smith : « l’étendue des nécessités, des commodités et des agréments de la vie humaine dont un homme peut jouir », ainsi que les moyens de la créer et de la faire circuler.
1.1 Les marchandises:
Il faut tout d’abord distinguer, parmi les objets économiques, celles qui sont des marchandises et les autres. Est une marchandise tout objet économique appropriable, c’est-à-dire sur lequel existe un droit de propriété privé. Ce droit permet à son détenteur d’interdire à tout autre l’usage de cet objet. Ce droit est aliénable. Il peut être transféré, en échange d’un droit sur un autre objet, par exemple. Une marchandise est donc échangeable.
1.2 Les biens et les services
Les biens sont les artefacts constituant la richesse et ou permettant de la créer. En pratique, on utilise souvent la notion : « biens et services ». Mais la notion de service est en réalité très mal fondée et recouvre des objets économiques très hétérogènes. Simple combinaison d’artefacts vendus ensemble : un repas au restaurant, une semaine dans un club de vacances ; déplacement dans l’espace d’artefacts : transport, commerce ; formes particulières d’usage d’une force de travail : consultations diverses, ménage, etc.
1.3 Les ressources naturelles
Tout Bien est issu de ressources naturelles qui fournissent matière et énergie. La terre étant un objet à dimensions limitées, toutes les ressources naturelles sont, d’une façon ou d’une autre "épuisables". Toute production matérielle dégrade l’énergie qu’elle utilise (second principe de la thermodynamique) et produit des déchets.
1.4 Les monnaies
Le mot monnaie désigne tous les moyens de paiement dont les agents économiques disposent. C'est un bien économique, car il a une utilité et il doit être produit (on ne le trouve pas dans la nature) par un agent économique spécifique. C'est aussi un actif qui permet à son détenteur d’acquérir un bien ou un service.
1.5 Les forces de travail

La force de travail, l’ensemble des facultés physiques et morales dont l’homme dispose et qu’il met en action lorsqu’il produit des biens matériels, quelle que soit la forme de la société, est un élément indispensable de la production. Dans une société d’hommes juridiquement libres, la « force de travail » (le terme est de Marx) est appropriable : chacun est en effet l’unique propriétaire de sa force de travail, ce qui n’était pas le cas des esclaves, ni même des serfs dans le féodalisme, qui n’étaient que très partiellement propriétaires de leur force de travail.
1.6 Les titres
Un titre financier se caractérise par une série de flux futurs de trésorerie qui sont plus ou moins risqués. On distingue les titres représentatifs de capitaux propres (les actions), les titres représentatifs de l'endettement (obligations, billets de trésorerie, certificats de dépôt, bons du Trésor,...) et les titres optionnels ou conditionnels (options).
1.7 Les informations
Absent des premiers modèles économiques, le concept d’information est omniprésent dans les modèles contemporains. Les informations que l’on considère en économie sont celles dont ont besoin les acteurs pour effectuer des actes économiques : produire, acheter, vendre, épargner ou se financer. Il faut en distinguer deux types : l’information codifiable et l’information tacite.
B. Les actes économiques: 3 actes
Nous définissons les actes économiques avant les acteurs économiques, puisque, nous le verrons, les acteurs se définissent fréquemment par la nature de leurs actes. L’activité économique L’activité économique est définie comme l’échange de biens et de services entre les individus.
Pourquoi y a- il de l’activité économique? Parce que les individus sont différents (préférences, dotations)Ø Les individus sont incités à échanger car il y a un gain à l’échangeØ (satisfaction mutuelle des individus).
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Production : Activité économique consistant à obtenir des biens ou des services en combinant du travail, des machines, des matières premières. La production des entreprises est dite marchande car elle s’échange sur un marché à un prix visant à couvrir les coûts de la production.
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Répartition (distribution) : les marchés déterminent les quantités produites et pour qui, mais rien ne garantit que tout le monde s’y retrouve. La répartition des revenus et des richesses résultant du libre fonctionnement des marchés est extrêmement inégalitaire. l’Etat intervient pour redistribuer les ressources, ce qui atténue les inégalités
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On distingue entre consommation intermédiaire (CI) et consommation publique CI = ensemble des BS transformés ou détruits par le processus de production ne concerne que les entreprises et les AP. Consommation finale (CF) : inclut les BS marchands destinés à la satisfaction directe des besoins des ménages. - consommation publique (G) : inclut les BS non marchands destinés aux ménages et aux entreprises. L’Epargne est la partie du revenu qui n’est pas dépensée.
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C. clés de lecture de l’économie: Des définitions qui changent avec le temps et selon les systèmes de pensée. 1. L’économie comme science des richesses : l’école classique (Adam Smith, Jean Baptiste Say). L’enrichissement est le but fondamental de l’individu et de la société. La science économique est définie alors comme la science de la richesse, de la même façon qu’il y a une science de la lumière et des planètes. Adam Smith dans son ouvrage « «Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations» publié en (1776). « L’économie politique se propose d’enrichir à la fois le peuple et le souverain » Origine de la richesse : progrès de la division du travail, accumulation du capital, commerce entre les nations Pour Jean-Baptiste Say (1767-1832) dans son ouvrage Traité d’économie politique » paru en (1803) « L’économie politique enseigne comment se forment, se distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés ».
De quelles richesses est-il question ?¿ Il ne s’agit que des richesses matériellesØ La prise en compte des servicesØ fait perdre tout intérêt à la notion de richesse :q • Est richesse tout ce qui satisfait un besoin (qui a une utilité) 2. L’économie, science de l’échange marchand et des prix : école néoclassique (L. Walras, C. Menger, S. Jevons…)
Un bien ou un service n’a pas de valeur en soi, il n’a de valeur que s’il satisfait un besoin, que s’il a une utilité. Or le problème qui se pose est comment vérifier cette utilité et donc comment mesurer la valeur de ces biens ? Économistes néoclassiques [(Stanley Jevons (Cambridge), Carl Menger (Vienne), Léon Walras (Lausanne)] : L’économie a pour objet l’étude des fondements de l’échange marchand. Un bien n’a pas de valeur en soi : La valeur n’apparaît que dans l’échange, un bien n’a d’utilité que s’il satisfait à un besoin, l’économie devient la science des prix, Est économique tout ce qui se traduit par un prix
3. L’économie comme science des choix efficaces : théorie libérale au XXème siècle (la définition de L.Robbins).
Lionel Robbins3 a défini l’économie comme la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif. Lionel Robbins : Essai sur la nature et la signification de la science économique (1947) « Science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs ».
L’économie ne se limite plus aux seules activités de production etØ d’échange G. Beckerq Analyse économique du droit, de l’éducation, de la famille, des relations extra conjugales Steven Levitt (Freakonomics, 2005) Pourquoi les dealers habitent-ils chez leurs parents ? Qu’est-ce qui a réellement provoqué l’effondrement du taux de criminalité dans la dernière décennie aux États-Unis ? Les compétitions de sumo sont-elles truquées ? Problèmes¿ ne fait pas apparaître que l’économie est une science socialeØ définition trop généraleØ « si tout comportement impliquant une allocation de moyens est économique, alors la relation d’une mère à son bébé est également une relation économique »Maurice Godelier
4. La pensée socialiste ou l’économie inscrite dans une histoire des rapports de production (K. Marx, F.Engels).

Pour l’Allemand Karl Marx, l’économie est la science qui étudie les relations sociales de production. Sur la base du matérialisme historique, Marx étudie le concept du valeur-travail selon lequel la valeur tire son origine objective en fonction de la quantité de travail nécessaire pour obtenir un bien. Liaison de K. Marx avec les classiques : représentation de l’économie en termes de classes sociales antagonistes, accent mis sur la valeur travail, une vision pessimiste sur le devenir du système capitaliste Rupture avec les classiques : pas de lois économiques naturelles, le marché ne peut pas jouer de rôle régulateur, la lutte des classes et bouleversements techniques
II- Besoins illimités et biens limités
A. Besoins illimités
L’économie ne s’interroge pas sur la production des besoins, qui sont considérés comme des donnés, elle s’intéresse uniquement à la manière de les satisfaire. Qu’est ce qu’un besoin : Un besoin est une sensation d’insatisfaction qui ne peut être effacée qu’au prix d’un effort. Les besoins peuvent être : Physiologiques : manger, boire, s’habiller pour se protéger du froid, Social : manger dans un restaurant réputé.
Un besoin est donc une exigence de la nature ou de la vie sociale, C’est une notion relative qui varie : Dans le temps : les besoins évoluent en fonction, du degré de développement économique et social, de l’évolution des mentalités et de l’innovation technologique et les phénomènes de mode. Dans l’espace en fonction : les besoins différent selon : les croyances, la catégorie socioprofessionnelle, le lieu d’habitation.
Cependant, un besoin qui peut être satisfait sans effort ne peut être qualifié d’économique, respiré par exemple. Ces besoins peuvent être ressentis par : Un individu, auquel cas c’est un besoin individuel, un groupe, auquel cas c’est un besoin collectif. Selon les cas, ces besoins ne sont pas ressentis de la même manière. Les besoins peuvent être satisfaits par des biens matériels ou immatériels (services) voire même par des valeurs spirituelles ; dans ce dernier cas l’analyse économique étant difficile à cerner puisque la satisfaction de tels besoins n’est pas directement produit par des activités économiques particulières. Les besoins présentent les caractéristiques suivantes :
La satiété :
L’intensité d’un besoin diminue au fur et à mesure qu’il est satisfait ; au-delà d’une certaine satisfaction, le besoin est saturé, il peut même donner à une « désutilité ». Ceci renvoie au principe néoclassique de l’utilité marginale décroissante. L’utilité marginale d’un bien indique l’augmentation d’utilité procurée par la consommation d’une unité diminuent pas avec leur satisfaction, c’est le cas du besoin de musique, des besoins intellectuels, le besoin d’information sur l’actualité économique qui se développe avec la compréhension des mécanismes économiques. La comparabilité : Tout individu est capable d’établir une hiérarchie dans l’intensité de ses besoins et d’établir des priorités.
B. Biens limités
Un bien peut être un objet matériel ou immatériel (un service). Un bien est dit économique s’il répond aux trois caractéristiques suivantes :
- L’utilité ou l’aptitude à satisfaire un besoin : Cette caractéristique est relative, elle dépend du temps et de l’espace.

Par exemple, le pétrole n’était pas un bien économique avant l’invention du moteur à explosion.
- La disponibilité : la possibilité de se procurer de ce bien en tout temps. - La rareté : Un bien qui est disponible en quantité illimitée n’est pas un bien économique. L’air, par exemple n’est pas un bien économique puisque, bien qu’il satisfasse un besoin essentiel celui de respirer, il n’est pas rare ; c’est un bien libre. Biens privés et biens collectifs :
- Les individus consomment les biens achetés des magasins, ce sont les biens privés ou les biens qui permettent de satisfaire les besoins privés de consommation.
- Ces mêmes individus consomment également des biens et des services consommés par d’autres individus tels que la voirie, l’université et les hôpitaux ; ce sont les biens collectifs. En effet lorsqu’un automobiliste utilise la route pour satisfaire ses besoins personnels, il n’est pas seul sur la route, il l’utilise en même temps avec d’autres automobilistes.
C. Choix et actes de la vie économique
Puisque les biens sont rares, une bonne gestion de ces biens est indispensable. L’administration des ressources rares consiste à faire des choix qui procurent un maximum de satisfaction pour un minimum de coût. Par conséquent le problème devient un problème d’allocation des ressources ; ces dernières sont rares et nous obligent à faire des choix.
Tout choix implique un coût puisque si l’on veut avoir plus d’un bien, il faut renoncer à avoir moins de l’autre. En fait la rareté dépend du rapport entre la disponibilité des ressources et les aspirations des individus. Elle n’est donc pas donnée une fois pour toute, elle dépend :
- De la technologie disponible : Le progrès technique permet de produire plus avec autant de matières premières et ou d’heures de travail.
- De la disponibilité des biens substituables : biens qui répondent au même besoin (thé et café) : L’existence d’un bien substituable diminue la rareté d’un bien car on pourra utiliser ce deuxième bien à la place du premier.
- De la disponibilité des biens complémentaires : biens qui doivent être consommés en même temps pour répondre à un besoin (voiture et essence) : Si deux biens sont complémentaires, cela augmente la rareté de chacun de ces biens car il faut que les 2 biens soient disponibles en même temps pour satisfaire le besoin.