Travaux diriges, examens et QCM en croissance economique
Travaux dirigés, examens et QCM en croissance économique
TD N° 1 – LA MESURE DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
1 – PRODUCTION EN VALEUR, PRODUCTION EN VOLUME
Évolution du PIB et de l’indice des prix en France entre 2000 et 2010 (en milliards d’Euros courants et en indice base 100 = 2005 pour les prix)
Rappel
Prix courant = Prix de l’année en cours
Prix constant = Prix d’une année de référence ou d’une année de base
Q1 – Faites une phrase avec la valeur de la production française en 2010 : Les agents économiques résidents en France en 2010 ont produit 1 937 milliards d'euros de biens et de services évalués aux prix de 2010.
Q2 – Par quoi doit-on multiplier les quantités produites pour avoir la valeur de la production
Valeur de la production = Quantités produites x prix courant hors taxe
Q3 – Par combien ont été multiplié les prix entre 2000 et 2011 ? 110,8/90,7 = 1,221 soit une hausse de 22,1%
Q4 – Expliquez pourquoi on ne peut pas comparer la valeur de la production de 2000 et celle de 2011 : Les quantités produites sont multipliées par des prix unitaires qui changent d'une année sur l'autre.
La production des années antérieures est donc sous-évaluée puisque les prix sont inférieurs à ceux de l'année courante. Ainsi, 10 produits vendus en 2 000 au prix de 1€ étaient évalués à 10 x 1 = 10€. La même quantité du même produit sera évaluées à 10 x 1,22€ = 12,2€ ce qui pourrait faire croire que la production a augmenté de 22,1% alors que ce sont les prix qui ont augmenté mais pas les quantités. La croissance est purement nominale mais elle n'est pas réelle.
Q5 – Expliquez comment la production française de 2000, qui est évaluée 1 440 milliards d’euros aux prix courants, vaut 1 587 milliards la même année en prix constants de 2005 : pour comparer le PIB de deux années différentes, il faut éliminer les prix courants (1 440/90,7) pour retrouver les quantités et multiplier celles-ci par les prix d'une année de référence, ici 2 005, (1 440/90,7 x 100 = 1 587) qui seront appliqués aux quantités produites de chaque année.
Q6 – Complétez l’équation suivante :
Volume de la production = Valeur de la production x Indice des prix de l’année de base Indice des prix courants
Q7 – Complétez le tableau en calculant le volume du PIB pour les années 2001, 2004, 2008 et 2009
Résumé : Pour mesurer la valeur de la production d’un pays, le comptable national doit multiplier les quantités produites (le volume) par les prix courants unitaires. Il obtient ainsi la production nominale, en valeur ou à prix courant.
production nominale, en valeur ou à prix courant. Toute augmentation de la valeur de la production résulte donc d’un effet volume (en général, les quantités produites augmentent d’une année sur l’autre) et d’un effet prix (les prix des produits évoluent en général à la hausse). Pour calculer la véritable hausse des richesses produites au cours d’une année, c’est-à-dire la croissance économique, il est donc nécessaire d’éliminer la variation des prix courants (on dit aussi déflater) et d’évaluer les quantités produites chaque année avec des prix identiques, les prix constants, qui sont les prix d’une année de base. On obtient ainsi la production réelle, en volume ou à prix constant.
Production en valeur = Production à prix courant = Production nominale
Production en volume = Production à prix constant = Production réelle
2 – TAUX DE VARIATION ET COEFFICIENT MULTIPLICATEUR
1 – Le taux de variation global
Q1 – Faites une phrase avec le taux de variation de l'année 2000 du tableau précédent : Entre 1999 et 2000, le PIB de la France a augmenté de 3,7%.
Q2 – A partir du «volume » de la production de 2001 et celui de 2000, retrouvez le taux de variation de 2001. Faites de même pour les années 2004, 2008 et 2009. 2001 => 1 617- 1587/1 587 x 100 = 1,89%....
Q3 – Retrouvez la formule du taux de variation global ( valeur de départ = D, valeur d’arrivée = A ) :
Taux de variation = A - D/D x 100
Q4 – Donnez une période d’expansion (2005-2006, les taux augmentent d’une année sur l’autre) un période de ralentissement (2001-2003, les taux diminuent mais la production continue d’augmenter d’une année sur l’autre) et une période de récession (2009, le taux est négatif, la production diminue sur plus de 2 trimestres).
2 – Le coefficient multiplicateur
Q1 – Par combien a été multiplié le volume de la production entre 2000 et 2011 ? 1,1354
Q2 – Donnez la formule du coefficient multiplicateur (A = valeur d’arrivée, D = Valeur de départ)
Coefficient multiplicateur = A/D
Q3 – Quel a été le taux de variation global du volume de la production entre 2000 et 2011 ? + 13,54%
Q4 – Donnez les formules qui permettent de passer du coefficient multiplicateur au taux de variation global :
(Coefficient multiplicateur – 1) x 100 = Taux de variation
(Taux de variation/100) + 1 = Coefficient multiplicateur
Q5 – Une production qui a été multipliée par 6,72 a augmenté en % de 572% ; Une production qui a augmenté de 125% a été multipliée par 2,25 ; Une production qui a été multipliée par 0,8 a diminué de 20% ; Une production qui a diminué de 12% a été multipliée par 0,88
3 – Le taux de variation cumulé
Q1 – On suppose que la production est de 1000 milliards d’Euros en 2000. Elle augmente en moyenne de 2,5% par an en moyenne entre 2000 et 2011. Quelle sera la valeur de la production en 2010 ? 1000 (1 + 0,025)11 = 1 312 milliards d'euros.
Q3 – Retrouvez la formule de la variation cumulée (A = Arrivée, D = Départ, g = Taux de variation, n = Nombre d’années)
A = D (1 + g) n
4 – Le taux de variation annuel moyen
Q1 – Calculez le coefficient multiplicateur du PIB en volume entre 2000 et 2010 : 1,1354
Q2 – Calculez le taux de variation annuel moyen en utilisant une des deux formules suivantes :
TVAM = – 1 x 100
TVAM = (A/D) 1/n – 1 x 100
Q3 – Faites une phrase avec votre résultat : (1,1354) 1/11 = 1,0116 = + 1,16%. Entre 2000 et 2011, le PIB en France a augmenté de 1,16% par an en moyenne.
TD N°2 – Questions de cours
EX1 - Le niveau de vie d’une économie dépend de sa capacité à produire des biens et services
Le niveau de vie d’une économie dépend de sa capacité à produire des biens et services
En 2000, le revenu annuel moyen par personne au Royaume-Uni, en France ou en Allemagne était de l’ordre de 24000 euros, il était un peu plus faible en Espagne (autour de 19000 euros) et en Grèce (environ 15500 euros), un peu plus élevé en Irlande (autour de 27000 euros) et il s’établissait à un montant enviable de 49 000 euros au Luxembourg. Ces valeurs se comparent à un revenu par personne d’environ 36000 euros aux Etats-Unis et 28700 euros au Canada en 2000. Dès que l’on s’éloigne des économies prospères d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, nous commençons à constater des écarts dans le revenu et le niveau de vie, au niveau mondial, qui sont renversants. Par exemple, cette même année 2000, le revenu moyen en Argentine était légèrement inférieur à la moitié du revenu au Royaume-Uni, alors qu’en Inde il était d’environ 2700 euros et qu’en Ethiopie il s’établissait à 720 euros, soit à peu près 1,5% du revenu moyen par personne au Luxembourg ! Il n’est pas surprenant que cette grande variation dans le revenu moyen se reflète dans les autres mesures de la qualité et du niveau de vie. Les citoyens des pays à hauts revenus bénéficient d’une meilleure alimentation, d’un meilleur système de santé et d’une espérance de vie plus longue que les citoyens des pays à bas revenus, et ils disposent aussi de plus de téléviseurs, de lecteurs de DVD et de voitures. Les variations dans le niveau de vie au cours du temps sont aussi importantes. Au cours des 50 dernières années, les revenus moyens de l’Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord ont augmenté d’environ 2% par an (après ajustements prenant en compte les variations du coût de la vie). A ce taux le revenu moyen double tous les 35 ans et, au cours du dernier demi-siècle, le revenu moyen dans nombre de ces pays prospères a pratiquement triplé. D’un autre côté, le revenu moyen en Ethiopie n’a augmenté que d’un tiers au cours de cette période –ce qui représente un taux de croissance annuel moyen d’environ 0,6%. Qu’est-ce qui explique ces différences importantes dans les niveaux de vie entre les pays et au cours du temps ? De manière surprenante, la réponse est simple. Presque tout l’écart de niveau de vie est attribuable aux différences de productivité des pays –c’est-à-dire la quantité de biens et services produits par chaque heure de travail. Dans les nations où les travailleurs sont capables de produire une grande quantité de biens et services par unité de temps, la plupart des citoyens bénéficient d’un niveau de vie élevé, dans les nations où les travailleurs sont moins productifs, la plupart des citoyens connaissent des conditions de vie plus modestes. De manière similaire, le taux de croissance de la productivité d’une nation détermine le taux de croissance de son revenu moyen. Cette relation fondamentale entre productivité et niveau de vie est simple, mais ses implications sont vastes. Si la productivité est le déterminant premier des niveaux de vie, d’autres explications sont nécessairement secondaires. Par exemple, il serait tentant de porter au crédit des syndicats de travailleurs ou des lois sur le salaire minimum l’augmentation du niveau de vie des travailleurs européens au cours des 50 dernières années. En fait le véritable héros des travailleurs européens est leur productivité croissante. La relation entre productivité et niveau de vie a aussi des implications considérables pour la politique publique. Lorsque l’on pense à la façon dont une politique affecte les niveaux de vie, la question-clé est de savoir comment elle affectera notre capacité à produire des biens et des services. Afin de doper les niveaux de vie, les décideurs politiques doivent faire augmenter la productivité en s’assurant que les travailleurs ont un bon niveau d’instruction, qu’ils ont les outils nécessaires pour produire des biens et services et qu’ils ont accès à la meilleure technologie disponible.
Grégory N.Mankiw, Mark P.Taylor, Principes de l'économie, de Boeck, 2010.
Q1. De quoi dépend le niveau de vie d'une économie ? Calculez ce que représente le revenu moyen par habitant de l'Allemagne par rapport à celui des Etat-Unis.
Q2. Expliquez la phrase soulignée.
[…] Partie III
Sujet du bac (dissertation)
Dans quelle mesure l’innovation influence-t-elle la croissance économique ?
Document 1
Pourquoi les entreprises innovent-elles ? […] Il est commode de distinguer deux formes d’innovations technologiques : les innovations de produit et celles de procédé. […] Une seconde distinction est traditionnellement opérée entre innovations mineures (amélioration de produits existants), et innovations radicales ou majeures. […] Ces différentes formes d’innovation ont au moins deux points communs : d’une part leur cause, d’autre part leur effet. Elles sont motivées, au moins en économie de marché, par la recherche du profit. L’innovation est une activité économique et non le seul fait du hasard ou de quelques génies désintéressés. Et elle aboutit à bouleverser les conditions de la concurrence : c’est « la destruction créatrice ». Les entreprises qui ont innové avec succès connaissent l’expansion, tandis que celles qui n’ont pas innové ou l’ont fait sans succès disparaissent.
D. Guellec, « Recherche et innovation technologique », Ecoflash, n° 80, juin 1993.
Document 3
Les Américains Steve Jobs (fondateur d’Apple), Gordon Moore (Intel) ou Bill Gates (Microsoft) laisseront-ils une marque aussi forte que l’Anglais James Watt qui inventa la machine à vapeur à la fin du XVIIIe siècle, ou du Belge Zénobe Gramme, inspirateur de la dynamo en 1869 ? Pour de nombreux commentateurs, la troisième révolution industrielle produit enfin ses effets aux EtatsUnis. […] De quoi s’agit-il ? De l’application de l’innovation technologique dans le domaine du traitement de l’information. La révolution, en réalité, a commencé dans les années cinquante avec le développement du transistor. Elle s’est poursuivie grâce à une miniaturisation continue des composants électroniques. A la fin des années soixante-dix apparaissent en France (le Micral1 ) et aux Etats-Unis (Apple et IBM) les premiers micro-ordinateurs personnels. Comme le notent Anton Brender et Florence Pisani (économistes), informatiques et télécommunications constituent plus du tiers des dépenses d’investissement des entreprises américaines, alors même que les prix de ces produits chutent. […] Ces chiffres sont à manipuler avec précaution. […] On peut investir beaucoup sans qu’il en résulte d’impact majeur sur la productivité, si l’obsolescence accélérée des matériels et logiciels contraint à les renouveler constamment.
1. Le Micral est le premier micro-ordinateur français.
Document 5
Dès 1987, le prix Nobel Robert Solow […] constatait que « l’âge de l’ordinateur est arrivé partout, sauf dans les statistiques de la productivité ». En effet, alors que la diffusion des technologies dans les entreprises aurait dû accroître la productivité du travail, les indices de productivité stagnaient. Depuis, l’évolution a été assez faible : de 1992 à 1995, la productivité a augmenté seulement de 1 % aux Etats-Unis, et 2,1 % l’an de 1996 à 1998 (elle était de 3 % dans les années soixante). Une révolution technologique qui n’améliore pas le rendement du travail, voilà un mystère… On explique aujourd’hui ce paradoxe par plusieurs arguments. Certains contestent simplement les instruments de mesure officiels ; pour d’autres, les NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) ont initialement une faible productivité (à cause d’effet d’apprentissage, de coût d’organisation) ; d’autres encore soulignent que le paradoxe de Solow date de 1987 et que depuis, la productivité a beaucoup augmenté. Les appréciations globales sont cependant à nuancer, tant les différences de productivité sont énormes selon les branches. Dans certains domaines, comme les transports ou les banques, les gains de productivité sont très importants. Dans le commerce de détail, par contre, ils sont faibles. On comprend pourquoi : l’ordinateur et internet peuvent et ont révolutionné le travail dans la gestion des billets de train ou d’un compte bancaire. Pour le marchand de légumes, ils n’ont eu qu’un faible impact. Et comme le secteur du commerce de détail emploie beaucoup de main-d’œuvre, cela fait baisser la moyenne globale.