Gestion actif - passif
Julien Vintzel
Gestion des risques bancaires
• Introduction à la gestion actif-passif………………………. 3
• Principaux fondamentaux en ALM………………………… 22
• Gestion du risque de taux global …………………………. 40
• La survenance du risque de liquidité………………..……. 64
• Gestion du risque de liquidité……………………………… 85
• Suivi réglementaire du risque de liquidité………………… 107
• Bibliographie…………………………………………………. 123
• Annexes………………………………………………………. 124
Introduction à la gestion actif-passif
Le cadre et les objectifs de l’ALM
Gestion des risques bancaires
• Définition : la gestion actif-passif d'une banque cherche à mesurer et à couvrir les risques de taux, de liquidité et de change du bilan, notamment et surtout les risques générés par les opérations commerciales de la banque (prêts, lignes de crédit, dépôts de la clientèle, comptes d'épargne, etc.)
• Autre définition : L’ALM est une méthode globale et coordonnée permettant à une entreprise, et notamment à une banque, de gérer la composition et l'adéquation de l'ensemble de ses actifs et passifs et de son hors-bilan
• Spécificité de l’ALM
– nature des opérations couvertes : commerciales – problématique comptable
• accrued interest (plutôt que fair value)
– problématique réglementaire
• banking book (plutôt que trading book)
• Les opérations commerciales ne font pas l'objet d'un marché financier (dans lequel ces opérations pourraient être retournées)
• La question de la couverture du risque de taux ne se pose pas dans les mêmes termes que pour les obligations et autres titres négociables
• Périmètre de la réforme
– Pilier 1 : calcul des fonds propres réglementaires selon le profil de risque pour :
• Le risque de crédit
• Le risque de marché
• Le risque opérationnel
– Pilier 2 : gouvernance des risques
• Autres risques : concentration, portefeuille bancaire, réputation, …
• Processus interne de gestion des risques
• Revue de ces processus par les autorités de tutuelle – Pilier 3 : discipline de marché
• Nouvelles exigences en terme de reporting
• Communication financière
• « The Committee remains convinced that interest rate risk in the banking book is a potentially significant risk which merits support from capital. However, comments received from the industry and additional work conducted by the Committee have made it clear that there is considerable heterogeneity across internationally active banks in terms of the nature of the underlying risk and the processes for monitoring and managing it. In light of this, the Committee has concluded that it is at this time most appropriate to treat interest rate risk in the banking book under Pillar 2 of the Framework. Nevertheless, supervisors who consider that there is sufficient homogeneity within their banking populations regarding the nature and methods for monitoring and measuring this risk could establish a mandatory minimum capital requirement. »
• « Supervisors should be particularly attentive to the sufficiency of capital of ‘outlier banks’ where economic value declines by more than 20% of the sum of Tier 1 and Tier 2 capital as a result of a standardised interest rate shock (200 basis points) or its equivalent, as described in the supporting document Principles for the Management and Supervision of Interest Rate Risk. »
• L’indicateur de risque de marché habituel, la VaR, n’est pas adapté à l’ALM, monde des intérêts courus
Source : RiskMetricsTM
• Plusieurs choix possibles. Exemple 1 :
Un ALM centre de profit, côté BFI, avec son pendant côté Risque
Le P&L ALM est soit aggrégé au P&L Retail, soit identifié côté BFI (soit un mixte)
• Plusieurs choix possibles. Exemple 2 :
Un ALM tour de contrôle, garant des équilibres bilanciels
L'ALM peut être centre de coût ou centre de profit
Risque |
RH |
Retail International |
BFI |
Asset Mngt |
Fonctions…
centrales
…
Métiers
• Les équipes ALM et les centres de profits attachés sont distincts selon le type de risque traité :
– taux long terme (taux > 2Y)
– taux court terme (taux révisable & taux fixe < 2Y)
– liquidité
– change
• Les équipes « liquidité » sont généralement scindés en deux
Equipe spécialisé dans les émissions
• Les équipes « liquidité » sont généralement scindés en deux
• Equipe ALM Liquidité
– gère les actifs et les passifs
– gère « l ’équilibre » actuel et prévisionnel
– en charge des ratios réglementaires
– calibre les
demandes de refinancement
• Equipe Refinancement
– gère les passifs
– gère les relations avec les agences de notation
– gère les relations avec les investisseurs
– exécute les demandes de refinancement
• Les équipes « taux » sont traditionnellement séparés entre taux court terme et taux long terme.
• La limite entre « court » et « long » peut varier d’une banque à l’autre (1 an, 18 mois ou 2 ans).
Equipe de gestion du taux long terme court terme |
Equipe d'exécution des opérations long terme |
ALM LT ALM CT
ou "Money Market"
• Le comité ALM est présidé au plus haut niveau de la banque
• En général, nécessité de mettre en place un comité plus opérationnel, sans intervention de plus haut management de la banque
Président du comité |
Représentant de la Gestion |
Représentant des risques |
|
comité ALM |
Président de l'entité |
Directeur des Marchés (ALM + salle des marchés) |
Directeur des risques |
comité actif Passif |
Directeur de l'ALM |
Responsable des risques ALM |
• Situer le rôle de l ’ALM vis-à-vis des autres métiers
RISQUES
Risque de taux, liquidité
FP réel / notionnel
• Bilan simplifié d’une banque
ACTIF |
PASSIF |
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BILAN |
|||
AVANCES DIVERSES |
RESSOURCES A VUE |
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CREDITS AUX ENTREPRISES |
COMPTES A TERME |
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CREDITS IMMOBILIERS CLASSIQUES |
BONS DE CAISSE ET D'EPARGNE |
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CREDITS A LA CONSOMMATION |
LIVRET SOUMIS A L'IMPOT LIVRET NON SOUMIS A L'IMPOT PEP |
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CREDITS D'EPARGNE LOGEMENT |
EPARGNE LOGEMENT |
||
TITRES DE CREANCES NEGOCIABLES |
|||
TITRES DE TRANSACTION ET DE PLACEMENT |
BON, PENSIONS EMPRUNTS OBLIGATAIRES TITRES SUBORDONNES |
||
TITRES DE PARTICIPATION ET DE FILIALES |
FONDS PROPRES |
||
IMMOBILISATIONS |
BENEFICE |
||
HORS BILAN |
GARANTIES DONNEES |
GARANTIES RECUES |
|
CONTRATS DE GARANTIE DE TAUX FERMES |
CONTRATS DE GARANTIE DE TAUX FERMES |
CONTRATS DE GARANTIE DE TAUX OPTIONNELS |
SPHERE OPERATIONNELLE SPHERE FINANCIERE
• Les différences entre sphères financières et commerciales justifient l’existence de l’ALM
• Caractéristiques de la sphère financière – prix déterminés par les risques réels encourus, « prix de marché », pas d ’option gratuite – montants unitaires importants (> 1 M€) – Profil d’amortissement « in fine » (ou « bullett ») – Beaucoup d ’information sur les contreparties – Peu d ’interférences « néfastes » du législateur |
• Caractéristiques de la sphère opérationnelle – Crédits de montants unitaires faibles – Prépondérance du taux fixe (en France) – Amortissement périodique en capital (mensualités constantes) – Options (taux ou liquidité) consenties gratuitement au client – Ressources de coût inférieur (taux réglementés) et sans échéance |
• On appelle option cachée toute option laissée aux clients de la banque, de façon gratuite ou sous-tarifée.
• Elle est « cachée » dans la mesure où elle est implicite dans la plupart des contrats
• Exemples (pour un client)
– RA : Option de remboursement anticipé sur les emprunts
– CSL : Option de retrait / dépôt sur les comptes sur livret
– PEL : Option de retrait / dépôt sur les plan d’épargne logement (taux réglementés) + option de basculer en mode emprunt
• Les pénalités, lorsqu’elles existent, ne couvrent pas nécessairement la valeur de marché.
• La couverture des options cachées constituent un sujet majeur pour l’ALM.
• Exemples
– Achat de floors contre le risque de RA
– Achat de puttable bond contre le risque de retrait sur les
CSL
– Achat de caps contre le risque de basculement en emprunt sur les PEL
Gestion des risques bancaires
• Afin de pouvoir construire les indicateurs de risques ALM, il est nécessaire de :
1. Centraliser tout le bilan de la banque dans les portefeuilles ALM (notion de trésorerie interne, de taux de cession interne)
2. Définir un écoulement au cours du temps des actifs et des passifs (notion d’écoulement statique, de bilan mourant)
• Pour gérer le bilan de la banque, l’ALM doit récupérer tout le bilan.
– Les différents centres d’activité de la banque doivent donc transmettre leurs positions aux centres ALM
– L’ALM doit avoir une « image » de toutes les opérations de la banque.
Métiers commerciaux ALM Fonds propres
P |
P' |
FP |
FP' |
P' |
FP' |
||
R' |
|||
O' |
|||
GAP |
O |
O' |
R' |
R |
Portefeuille obligataireCollecte des ressources
• Ces schémas de trésorerie interne permettent la mise en place de la comptabilité analytique
• Identification des créations de valeur
Métiers commerciaux ALM Fonds propres
marge commerciale |
marge de transformation |
placement notionnel |
marge de crédit |
marge sur émission • Le contrat interne (prêt ou emprunt interne à deux portefeuilles au sein de la banque) est la clé de la répartition analytique du risque et résultat • Il permet aussi de dissocier les risques pour mieux les gérer Centre Client Centres ALM PB TF ALM TF
SWP E CIN P E3M 100 100 E3M+85 bp E OBG CIN = Contrat INterne Le centre ALM TF gère le risque de taux fixe long terme Le centre ALM LIQ gère le risque de liquidité, ainsi que le risque de taux révisable (fixing) court terme Taux de cession interne (TCI)• Le mécanisme des « cessions internes » est le principe selon lequel les centres dits « périphériques » (fonds propres, clientèles, émissions, etc.) transfèrent leurs risques de bilan à l’ALM. Taux de cession interne (TCI)• Les taux de cession interne (TCI) ou internal transfer price ont deux composantes : 1. une composante taux (indépendant de la banque) • La référence prise est la courbe de taux swap 2. une composante liquidité (dépendant de la banque) • La référence est le coût moyen des émissions de la banque – peut dépendre de l’entité dans laquelle les actifs sont chargés – peut dépendre de la maturité TCI : cas pratique (1/3)• Prenons le cas de DCL (noté A-) et de sa société de crédit foncier (SCF) DMA (noté AAA) • Prêt 5Y E + 150 bp DMA éligible • Funding 5Y E + 85 bp via DMA PB TR ALM TR LT Funding A P A P A P E + 150 bp E + 80 bp E + 80 bp E + 80 bp E + 80 bp E + 85 bp marge = 70 bp marge = 0 bp marge = - 5 bp client marché marge globale = - 5 + 0 + 70 = 65 bp TCI : cas pratique (2/3)• Prenons le cas de DCL (noté A-) et de sa société de crédit foncier (SCF) DMA (noté AAA) • Prêt 5Y E + 150 bp DMA non éligible • Funding 5Y E + 135 bp via DCL A P A P A P E + 150 bp E + 140 bp E + 140 bp E + 140 bp E + 140 bp E + 135 bp marge = 10 bp marge = 0 bp marge = + 5 bp client marché marge globale = + 5 + 0 + 10 = 15 bp TCI : cas pratique (3/3)• Prenons le cas de DCL (noté A-) et de sa société de crédit foncier (SCF) DMA (noté AAA) • Prêt 5Y E + 150 bp DMA éligible • Funding 5Y E + 135 bp via DCL PB TR ALM TR LT Funding A P A P A P E + 150 bp E + 80 bp E + 80 bp E + 140 bp E + 140 bp E + 135 bp marge = 70 bp marge = - 60 bp marge = + 5 bp client marché marge globale = + 5 - 60 + 70 = 15 bp Ecoulement• La notion d’écoulement est fondamentale en ALM. Par rapport à la comptabilité, qui raisonne en encours « spot » à une date d’arrêté donnée, l’ALM déroule les encours jusqu’à extinction des actifs et des passifs. • C’est une vision 2D de la comptabilité. Aujourd'hui Jusqu'à extinction du bilan • Il s’agit d’évaluer le montant d’actifs et de passifs à des dates futures selon le type d’amortissement • Côté actif : bonds, prêts, • Côté passif : emprunts, émissions, – Amortissement non contractuel • Côté passif : fonds propres, dépôts à vue, comptes d’épargne, Î à modéliser ! • Parmi les profils d’amortissement contractuel, on distingue : – Profil in fine – Profil AC (amortissement linéaire) – Profil EC (amortissement à échéance constante)
• Parmi les profils d’amortissement non contractuel, de nombreux travaux de l’ALM ont porté sur les DAV (dépôts à vues) car : • Contractuellement, les DAV peuvent partir en 1 jour • Statistiquement, les DAV sont une ressource stable (en période normale) • De même, les comptes d’épargne sont modélisés en fonction de : • La situation du teneur de compte (étudiant, marié, retraité, etc.) • Le niveau des taux d’intérêt et d’autres indicateurs économiques Exemple d’amortissement des dépôtsExempleNiveau des DAV = 300 • 2/3 modélisé en JJ i.e. 1/10 placé chaque année sur du taux 10Y La confiance est fondamentale sur les dépôts• S’il n’a pas confiance dans la bonne santé de sa banque, l’épargnant risque de retirer son épargne, aggravant ainsi la santé de la banque • Phénomène auto-réalisateur / cercle vicieux • Seul la puissance publique a (éventuellement) les moyens d’enrayer ses phénomènes La confiance est fondamentale sur les dépôts• Les Etats européens au secours de leurs banques. • Le géant belgo-néerlandais Fortis se disait confiant lundi après le plan de sauvetage annoncé la veille par les trois gouvernements du Benelux, qui ont décidé d'injecter 11,2 milliards d'euros pour empêcher l'établissement d'être emporté à son tour par la crise financière. • Au terme du plan de sauvetage de Fortis, décidé en concertation avec la Banque centrale européenne européenne (BCE), les gouvernements du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) ont expliqué avoir pris une participation de 49% dans le capital de la banque, premier établissement bancaire et principal employeur privé de Belgique. • En échange, Fortis sera contrainte de céder sa participation dans la banque néerlandaise ABN Amro, dont elle avait acquis l'an dernier, pour 24 milliards d'euros, une partie des activités. Cette opération a marqué le début des problèmes de Fortis, qui n'a pas pu en boucler le financement. • Egalement fragilisée par l'actuelle crise financière, Fortis a chuté en bourse sur des rumeurs croissantes de faillite. Le titre a perdu plus de 20% vendredi, son plus mauvais cours depuis 15 ans. Il a perdu au cours de l'année écoulée plus de 75% de sa valeur. La loi française sur la garantie des dépôts• La garantie des dépôts La seconde partie de la loi n° 99-532 du 25 juin 1999 relative à l'épargne et à la sécurité financière a introduit dans le Code monétaire et financier les articles L. 312-4 à L. 312-18, qui institue un fonds unique de garantie, en vue d'indemniser les déposants en cas d'indisponibilité de leurs dépôts ou autres fonds remboursables se substitue aux mécanismes précédents […] • Les établissements adhérents Tous les établissements de crédit dont le siège social est situé sur le territoire de la République française […] agréés par le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement, sont tenus d'adhérer à ce fonds unique de garantie, • Les dépôts garantis Les dépôts couverts par le mécanisme de garantie des dépôts sont définis comme tout solde créditeur résultant de fonds laissés en compte ou de situations transitoires provenant d'opérations bancaires normales, que l'établissement de crédit doit restituer conformément aux conditions légales et contractuelles applicables, notamment en matière de compensation. Le montant maximum de la garantie offerte est fixé à 70 000 euros par déposant. Gestion du risque de taux globalGestion des risques bancaires Définition du risque de taux• Le risque de taux d’intérêt est le risque de voir ses résultats affectés défavorablement par les mouvements de taux d’intérêt. • Les risques les plus importants sont : – le risque de translation de la courbe des taux (repricing risk) – le risque de déformation de la courbe des taux (yield curve risk) – le risque de base (basis risk) – le risque lié aux options cachées (optionality) L’exposition au risque de taux• La Banque est exposée au risque de taux à travers le fait que : – les actifs et passifs ne sont pas indexés sur les mêmes taux, – les taux des actifs et passifs ne sont pas corrélés de la même façon avec les taux de marché Le gap de taux• Le gap de taux (ou impasse de taux) se définit comme la différence, au cours du temps, entre les actifs et les passifs à taux fixe. • Le hors-bilan non optionnel entre dans le gap de taux. • Le gap est un indicateur de risque « de volume ». Il prend en compte le nominal (des obligations, des swaps, etc.) ou le CRD (des prêts, des emprunts, etc.) • Le gap de taux fixe (TF) s’écrit à chaque date t : GAP(t) = ActifTF (t) - PassifTF (t) Le gap de taux• Le GAP n’est pas un indicateur de risque se résumant à un chiffre (comme la VaR par exemple). • Le GAP est un écoulement des écarts d’engagements à taux fixe entre l’actif et la passif. • Selon le pas choisi (journalier / mensuel / annuel), le GAP est un vecteur à n chiffres (n étant le nombre de timebuckets). • Indicateur simple, le GAP permet de connaître le sens de l’exposition du bilan à la hausse ou à la baisse des taux : • si GAP > 0, la banque est exposée à une hausse des taux • si GAP < 0, la banque est exposée à une baisse des taux Exemple de gap (1)100 • Prêt de 100 M€ in fine à taux fixe de maturité 1 an. Exemple de gap (2)• Emprunt de 100 M€ à 2 ans indexé sur le taux révisable -100 Euribor 3 mois. -100 Exemple de gap (3)• Swap de taux (IRS) emprunteur taux fixe, prêteur E3M, nominal 100 M€, de -100 maturité 2 ans. Exemple de gap (4)
• Swap de taux (IRS) prêteur 100 taux fixe, emprunteur E6M, nominal 100 M€, de maturité 3 ans. Exemple de gap (5)100 • Prêt à terme de 100 M€ de 2 ans dans 1 an à taux fixe. 100 Exemple de gap (7)100 • FRA (Forward Rate Agreement), de nominal 100 M€, 1Y dans 2Y. Exemple de gap (8)• Emprunt de 100 M€ au jour le jour (T4M) pendant 3 ans. • On parle de taux JJ, taux EONIA, JJ capi, T4M ou de TAM selon les cas. -100 Exemple de gap (9)• Prêt de 100 M€ à 10 ans avec un profil d’amortissement linéaire à taux fixe. Exemple de gap (10)• Construction d’un gap de taux
Le gap de taux• Le gap est souvent représenté graphiquement • Il permet de voir l’exposition du bilan sur chaque timebucket • Tout en couvrant le risque à plus long terme La VAN ALM• La VAN est un indicateur de valeur, contrairement au GAP qui est un indicateur de volume • La VAN est plus un indicateur de suivi, de réserve de valeur, que de risque • La VAN ALM n ’est pas la simple NPV (Net Present Value) mais bien l’UCG (Unrealized Capital Gain) • La VAN est la réserve de valeur– après équilibrage du bilan – i.e. après fermeture de toutes les positions (notion de contrat pivot) Méthode de calcul de la VAN• La VAN ALM est calculée en fermant le GAP avec des taux de marché • La fermeture du GAP peut être réalisée suivant des intervalles de temps (« timebuckets ») plus ou moins précis • Exemple de fermeture d’un GAP engendré par un prêt avec des taux annuels VAN, marge ouverte et marge fermée• Ces notions de marge ouverte / marge fermée sont possibles grâce au type de comptabilité des instruments (en intérêts courus)
VANt = AF * (taf - t) * DFt - PF * (tpf - t) * DFt VAN = PF * (taf - tpf ) * DFt + (AF - PF) * (taf - t) * DFt marge fermée marge ouverte (cas où AF > PF) VAN, marge ouverte et marge fermée• La marge fermée n’est exposée aux variations de taux qu’à travers les facteurs d’actualisation : c’est une valeur certaine “au premier ordre” • En revanche, la marge ouverte dépend directement des conditions de taux et du gap • Marge ouverte = GAP * (taf-t) * DFt • S = VAN(t+dt) - VAN(t) • La sensibilité est l’indicateur de risque de 1er ordre sur la VAN • S = VAN’(t) dt • La sensibilité mesure la variation de la VAN à une translation de la courbe des taux. (*) nécessité de normer la variation de taux Sensibilité de la VAN• En première approximation, la sensibilité de la VAN se confond avec la sensibilité de la marge ouverte. • S = GAP * dt * DF N • ou S = dt×?GAPi × DFi i=1 La sensibilité pour limiter de risque• La sensibilité est généralement l’indicateur sur lequel le comité ALM de la banque place une limite de risque • Exemple : une limite de 100 M€ de sensibilité signifie que la banque ne peut pas détruire plus de 100 M€ de valeur (VAN) en cas de hausse de taux de 100bp • La prise de risque puis la couverture se font en fonction des anticipations économiques de la banque Autres indicateurs de risques• La sensibilité ne mesure pas le risque lié à une « rotation » de la courbe des taux (par rotation, on entend aplatissement ou pentification de la courbe). • La sensibilité ne mesure pas non plus le risque lié à la volatilité de la courbe des taux. • Pour la gestion des risques de produits plus complexes, de nombreux indicateurs de risques sont étudiés : les fameuses « grecques »…• La sensibilité peut alors s’assimiler au delta (risque par rapport aux variations du sous-jacent) • Le delta est le premier d’une longue liste : gamma (dérivé seconde), thêta (temps), véga (volatilité), etc. Logiciels ALM• Il existe quelques logiciels ALM sur le marché. Plusieurs banques ont développé leur propre outil informatique en matière d’ALM.
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