La méthode Merise

MERISE PARTIE 2 MCD
DESCRIPTION STATIQUE DU SYSTEME
D’INFORMATION
MODELE CONCEPTUEL DE DONNEES
Le modèle conceptuel des données est une représentation statique du système d’information de l’entreprise qui met en évidence sa sémantique.
Il a pour but d'écrire de façon formelle les données qui seront utilisées par le système d'information.
Il s'agit donc d'une représentation des données, facilement compréhensible. Cet aspect recouvre les mots qui décrivent le système ainsi que les liens existants entre ces mots.
Le formalisme adopté par la méthode Merise pour réaliser cette description est basé sur les concepts « entité-association ».
I.Les concepts de base
1.1) La propriété (ou attribut ou rubrique)
¾ La propriété est une information élémentaire, c’est-à-dire non déductible d’autres informations, qui présente un intérêt pour le domaine étudié.
Par exemple, si l’on considère le domaine de gestion des commandes d’une société de vente par correspondance,
Les données :
« référence article »,
« désignation article »,
« prix unitaire HT »,
« taux de TVA » sont des propriétés pertinentes pour ce domaine.
La donnée « prix unitaire TTC » n’est, d’après la définition,pas une propriété car ses valeurs peuvent être retrouvées à partir des propriétés «prix unitaire HT » et «taux de TVA ».
¾ Chaque valeur prise par une propriété est appelée occurrence.
Des occurrences de la rubrique « désignation article » sont par exemple : « râteau », « bêche », « scie », …
¾ Une propriété est dite simple ou encore atomique si chacune des valeurs qu’elle regroupe n’est pas décomposable.
La propriété «Adresse », dont des exemples d’occurrences sont donnés ci-dessous, n’est pas élémentaire car elle peut être décomposée en trois propriétés : la rue, le code postal et la ville.
Adresse |
310, rue de la gare 16000 Angoulême |
45, avenue de la Plage 17000 La Rochelle ![]() |
La décomposition d’une propriété en propriétés plus simples ne doit pas êtresystématique et doit surtout tenir compte de son l’exploitation dans le système.
Si cette exploitation est toujours globale, l’atomisation n’est pas nécessaire, dans les autres cas il faut procéder à l’isolement de chacune des composantes de la propriété et donc introduire de nouvelles propriétés.
Propriété | Occurrences |
Prénom | J-Philippe, Laurent, Jean |
¾ Une propriété paramètre est une propriété qui, à un instant donné, contient une seule valeur.
Un des exemples les plus classiques pour illustrer les paramètres est la rubrique « ValeurEuro ».
Dans le modèle conceptuel des données figurent toutes les propriétés, identifiées par un nom, qui présentent un intérêt pour le domaine à étudier.
Ce nom doit être le plus explicite possible.
En outre, l’identification de chaque propriété consiste à garantir une bijection entre l’ensemble des noms et l’ensemble des propriétés à gérer.
On devra donc exclure
• les synonymes qui correspondent à deux noms différents pour identifier la même propriété.
• lespolysèmes qui représentent deux propriétés différentes ayant le même nom.
Enfin, le principe de non-redondance impose que chaque propriété, correctement identifiée, n’apparaisse qu’une seule fois dans le modèle.
1.2) L’entité ou individu-type
a) Définition
L’ENTITE est un élément concret ou abstrait qui a une existence propre et sur lequel nous souhaitons enregistrer des informations qui lui sont spécifiques. En général, l’entité est exprimée par un substantif (nom).
On appelle classe d'entité un ensemble composé d'entités de même type, c'est-à-dire dont la définition est la même. Le classement des entités au sein d'une classe s'appelle classification (ou abstraction).
Une entité est une instanciation de la classe.
Chaque entité est composée de propriétés, données élémentaires permettant de la décrire.
Prenons par exemple une Ford fiesta, une Renault Laguna et une Peugeot 306.
Il s'agit de 3 entités faisant partie d'uneclasse d'entité que l'on pourrait appelervoiture.
LaFord Fiesta est donc uneinstanciation de la classevoiture.
Chaque entité peut posséder les propriétés couleur, année et modèle.
On peut définir l’entité comme étant un regroupement bien pensé, de plusieurs propriétés.
Par exemple, on considèrel’entité ARTICLE qui regroupe les propriétés : Référence, Désignation et PrixUnitaireHT.

Le droit d’entrée d’une propriété dans une entité est soumis à d’autres facteurs que le bon sens, et ce sont ces facteurs que l’on va étudier.
Les classes d'entités sont représentées par un rectangle.
Ce rectangle est séparé en deux champs:
¾ le champ du haut contient le libellé.
Ce libellé est généralement une abréviation pour une raison de simplification de l'écriture.
Il s'agit par contre de vérifier qu'à chaque classe d'entité correspond un
et un seul libellé, et réciproquement.
¾ le champ du bas contient la liste des propriétés de la classe d'entité.
Considérons deux propriétés P1 et P2.
La création d’une entité E regroupant ces deux seules propriétés n’est envisageable que si l’une des deux conditions suivantes est satisfaite :
¾ à toute valeur de la propriété P1 doit correspondre au plus une valeur de la propriété P2.
Ce fait traduit l’existence d’une dépendance fonctionnelle monovaluée entre P1 et P2
notée : P1 Æ P2. On dit encore que P1 détermine P2.
P1 est alors rubrique identifiante de l’entité E. La représentation graphique de l’entité E a la forme suivante :
E |
P1 P2 |
¾ ou à toute valeur de la rubrique P2 doit correspondre au plus une valeur de la rubrique P1. P2 est alors en dépendance fonctionnelle avec P1 et l’entité E doit être représentée ainsi :
E |
P2 P1 |
Contre exemple :
L’entité suivante, qui peut être considérée comme un regroupement sensé,n’est pas correcte car il n’y apas dépendance fonctionnelle entre la rubrique « CodePostal » et la rubrique « Commune ».
Ainsi au code postal « 16600 » correspond plusieurs communes : « Mornac », « Magnac »,
POSTE |
CodePostal Commune |
b) Les identifiants
Un identifiant est un ensemble de propriétés (une ou plusieurs) permettant de désigner une et une seule entité.

La définition originale est la suivante: L'identifiant est une propriété particulière d'un objet telle qu'il n'existe pas deux occurrences de cet objet pour lesquelles cette propriété pourrait prendre une même valeur.
Les attributs d'une classe d'entité permettant de désigner de façon unique chaque instance de cette entité sont appelé identifiant absolu.
Le modèle conceptuel des données propose de souligner les identifiants (parfois de les faire précéder d'un #).
Ainsi, chaque classe d'entité doit posséder au moins un attribut identifiant, et l'ensemble de ses attributs identifiants doivent être renseignés à la création de l'entité.
c) Occurrence d’entité ou individu
D’après la définition d’une entité, on sait que la connaissance d’une valeur de la rubrique identifiante détermine la connaissance des valeurs des autres rubriques de l’entité.
L’ensemble de ces valeurs est appelé occurrence d’entité.
Le tableau suivant présente des exemples d’occurrences de l’entité ARTICLE.
| 134ER Rateau 150 F 452GT Scie 45 F | 354TY Bêche 68,50 F |
d) Notion de dépendance fonctionnelle directe
Considérons l’entité suivante et quelques une de ses occurrences :
ARTICLE |
Référence Désignation PrixUnitaireHT NoCatégoriegorie LibelléCaté |
134ER 354TY 452GT

Rateau Bêche Scie
150 F 68,50 F 45F
A A B
JardinageJardinageBricolage
Cette entité est juste mais elle implique uneredondance d’information relative à la catégorie.
L’association entre le numéro de la catégorie et son libellé est en effetrépétée dans chaque occurrence de l’entité ARTICLE.
Pour supprimer de telles redondances, on devra veiller à ce que toute dépendance fonctionnelle entre la propriété identifiante de l’entité et une propriété non identifiante de l’entité soit directe.
Une dépendance fonctionnelle monovaluée x Æ y est directe s’il n’existe pas de propriété z telle que : x Æ z et z Æ y.
Dans l’exemple précédent la dépendance fonctionnelle Référence Æ LibelléCatégorie n’est pas directe car il existe la propriété NoCatégorie telle que :
Référence Æ NoCatégorie et NoCatégorie Æ LibelléCatégorie
Exercice n°1 (Acquis : Propriété et Entité)
La société Azur-Hebdo consacre l’essentiel de son activité à l’édition et à la distribution d’un journal spécialisé dans les petites annonces et la publicité dans le Sud-est de la France. La parution du journal est hebdomadaire et sa distribution est assurée uniquement dans les départements des Alpes maritimes et du Var.
La tarification d’une annonce est fournie ci-dessous :
¾ Première semaine de parution : tarif pour 5 lignes au plus :
Rubrique de l’annonce | Prix |
Emploi | 50 F |
Bourse aux affaires | 40 F |
Tout ce qui roule | 55 F |
Immobilier | 55 F |
Contacts | 75 F ![]() |
Loisirs | 50 F |
¾ Options
Prix de la ligne supplémentaire : 50 F
Domiciliation (pour préserver l’anonymat du client) : 80 F
Semaines supplémentaires : des réductions sont accordées selon le tableau ci-dessous :
Période | Pourcentage de réduction * |
2éme semaine | 20% |
3ème semaine et suivantes | 40 % |
*Ces réductions sont applicables au prix de base de la première semaine.
Le tableau ci-dessous répertorie un ensemble de données qui se rapporte à la gestion des annonces (La liste est triée sur le nom de la donnée).
Nom | Signification |
CP | Code postal du client qui dépose l’annonce |
DateReda c | Date de dépôt de l’annonce |
Dom | Domiciliation de l’annonce déposée(oui/non) |
NbLignes | Nombre de lignes de l’annonce déposée ![]() |
NbSem | Nombre de semaines de parution de l’annonce déposée |
Nom | Nom du client qui dépose l’annonce |
NumAnn | Numéro qui identifie chaque annonce déposée |
NumCli | Numéro qui identifie chaque client qui dépose une annonce |
Prénom | Prénom du client qui dépose l’annonce |
Prix | Prix de l’annonce déposée |
Rub | Rubrique de l’annonce déposée : Emploi, Contacts |
Rue | Première partie de l’adresse du client qui dépose une annonce |
TarifDom | Tarif de la domiciliation |
TarifSup | Tarif de la ligne supplémentaire |
TarifPre m | Tarif de la première semaine |
Texte | Texte de l’annonce |
Ville ![]() | Ville de l’adresse du client qui dépose l’annonce |
1. Indiquer, parmi les données ci-dessus, celles qui peuvent être qualifiées de propriétés.
Parmi la liste des données, on recherche les informations non déductibles d'autres informations et qui ont un intérêt pour le domaine étudié. Or, parmi cette liste, deux donnéesseulement ne peuvent pas être considérées comme des propriétés:
- NbLignes: donnée qui peut être déduite de la propriété Texte et éventuellement d'une propriété paramètre fournissant le nombre de caractères par ligne,
- Prix : donnée calculée à partir des propriétés TarifDom, TarifSup, TarifPrem.
2. En vous basant sur les éléments de tarification, fournir l’ensemble des occurrences des propriétés : TarifPrem et TarifSup. Parmi ces deux propriétés laquelle est une propriété paramètre ?
3. On considère l’ébauche du modèle conceptuel de données suivante :
|
|
3.1 On considère l’événement suivant :
Figeac Claire qui habite : 72, Avenue de la gare 05000 NICE dépose le 14/02/2001 l’annonce ci-après :
Annonce n° 465 JH tech spec dev inf cherche emploi stable
Ecrire sous référence 52369 au journal
(Nombre de semaines de parution : 3)
En limitant le système d’information à cette annonce, fournir les occurrences de l’entité CLIENT et ANNONCE.

3.2 Les dépendances fonctionnelles issues de la conception de l’entité ANNONCE sont-elles toutes directes ? justifier votre réponse.
La dépendance fonctionnelle NumAnnn ---> TarifPrem n'est pas une dépendance fonctionnelle directe.
Elle peut, en effet, être retrouvée par transitivité grâce aux deux dépendances fonctionnelles élémentaires suivantes: NumAnn --->Rub et Rub--->TarifSem
Pour corriger ce MCD, il faut supprimer la dépendance fonctionnelle directe tout en maintenant les deux dépendances fonctionnelles NumAnn ---> Rub et Rub ---> TarifPrem.
L'idée est de créer une nouvelle entité RUBRIQUE dont Rub est la propriété identifiante. Pour garder la dépendance fonctionnelle NumAnn ---> Rub il faut relier les entités Rubrique et Annonce par des associations.
1.3) L’association (ou relation-type)
a) Définition
Une association (appelée aussi parfois relation) est un lien sémantique entre plusieurs entités. Une classe de relation contient donc toutes les relations de même type (qui relient donc des entités appartenant à des mêmes classes d'entité).
Une classe de relation peut lier plus de deux classes d'entité. Voici les dénominations des classes de relation selon le nombre d'intervenants:
? une classe de relation récursive (ou réflexive) relie la même classe d'entité
? une classe de relation binaire relie deux classes d'entité
? une classe de relation ternaire relie trois classes d'entité
Une classe de relation n-aire relie n classes d'entité Les classes de relations sont représentées par des hexagones (parfois des ellipses) dont l'intitulé décrit le type de relation qui relie les classes d'entité (généralement un verbe).
On définit pour chaque classe de relation un identificateur de la forme Ri permettant de désigner de façon unique la classe de relation à laquelle il est associé. On peut éventuellement ajouter des propriétés aux classes de relation.
Par exemple, dans le modèle conceptuel de données relatif à la gestion des annonces on introduit les deux associations « Déposer » et « Concerner » afin d’exprimer les réalités suivantes : un client dépose une annonce et une annonce concerne une rubrique.
Il peut y avoir, entre deux mêmes entités, plusieurs associations qui représentent chacune des réalités différentes.
Dans le modèle conceptuel des données ci-dessous, l’association Habite indique le département dans lequel l’employé habite et l’association Travaille fournit le département dans lequel il travaille.
Pour certains employés ces deux départements peuvent être identiques.
L’ensemble des entités participant à une association est appelé collection de cette association. La collection de l’association HABITE est formée des entités : EMPLOYE et DEPT.
b) Occurrence d’association
Une occurrence d’association est un lien particulier qui relie deux occurrences d’entités. Le schéma ci-dessous présente deux exemples d’occurrences de l’association « Habite ».
Remarque : certains auteurs définissent l’identifiant d’une association comme
étant la concaténation des identifiants des entités qui participent à l’association.
c) Cardinalité
Les cardinalités permettent de caractériser le lien qui existe entre une entité et la relation à laquelle elle est reliée.
La cardinalité d'une relation est composé d'un couple comportant une borne maximale et une borne minimale, intervalle dans lequel la cardinalité d'une entité peut prendre sa valeur:
• la borne minimale (généralement 0 ou 1) décrit le nombre minimum de fois qu'une entité peut participer à une relation
• la borne maximale (généralement 1 ou n) décrit le nombre maximum de fois qu'une entité peut participer à une relation
Un couple de cardinalités placé entre une entité E et une association A représente le nombre minimal et maximal d’occurrences de l’association A qui peuvent être « attachées » à une occurrence de l’association E.

Le tableau ci-après récapitule les valeurs que peut prendre ce couple.
| Pour chaque occurrence de E, le modèle admet : - soit l’absence de lien - soit la présence d’un seul lien | |||||||||
| Pour chaque occurrence de E le modèle admet la présence d’un et un seul lien | |||||||||
| Pour chaque occurrence de E le modèle admet la présence d’un seul ou de plusieurs liens | |||||||||
| Pour chaque occurrence de E le modèle admet : - soit l’absence de lien - soit la présence de plusieurs liens |
Remarque : dans certaines situations, la lettre n peut être remplacée par une valeur.
Exercice n°2 (Acquis : propriété, entité et association)
Le système d’information étudié concerne l’activité de gestion des locations saisonnières d’une agence immobilière. Une analyse de l’existant a permis de dégager les entités suivantes :
Entité | Objectif | Propriétés |
PROPRIETAIRE | Regroupe toutes les informations relatives aux propriétaires d’appartements | NumPropriétaire ![]() Nom Prénom Adresse1 Adresse2 CodePostal Ville NumTel1 NumTel2 E-mail Cacumulé |
APPARTEMENT | Regroupe toutes les informations des appartements meublés mis à la location | NumLocation Catégorie : 1, 2, ou 3 étoiles Type : T2, T3, T4 NbPersonnes AdresseLocation Photo Equipements |
LOCATAIRE | Regroupe toutes les informations sur les locataires qui ont effectué au moins une location par l’intermédiaire de l’agence | NumLocataire NomLocataire PrénomLocataire Adresse1Locataire Adresse2Locataire CodePostalLocataire VilleLocataire ![]() NumTel1Locataire NumTel2Locataire E-mailLocataire |
CONTRAT | Regroupe toutes les informations relatives à une location qui va avoir lieu ou qui a actuellement lieu. Une location s’étend éventuellement sur plusieurs semaines consécutives. | NumContrat Etat : réservé, confirmé, soldé DateCréation DateDébut DateFin |
TARIF | Regroupe les informations liées à la tarification | CodeTarif PrixSemHS (prix semaine haute saison) PrixSemBS (prix semaine basse saison) |
1. Pourquoi l’information CAcumulé de l’entité PROPRIETAIRE est-elle une propriété ?
Bien que pouvant être une donnée calculée par le système d'information, il est préférable d'avoir le chiffre d'affaire cumulé en propriété de manière à pouvoir accéder plus rapidement à l'information (allègement des traitements). C'est une
"dénormalisation".
2. La propriété Equipements est destinée à décrire les principaux équipements de l’appartement : téléviseur, lave-vaisselle, ... Quels sont les inconvénients liés à une telle propriété ?
Le fait de regrouper toutes les caractéristiques des équipements dans une même propriété ne permettra pas de faire des traitements précis sur ces derniers. Par exemple, il sera impossible de lister tous les appartements de type T2 qui possède un lave-vaisselle.
L'isolement des différents composants peut être réalisé de deux manières;
- Introduire dans l'entité APPARTEMENT des propriétés booléennes telles que Téléviseur, Lave-vaisselle etc.
- Créer une entité TYPE-EQUPEMENT et mettre en place une association (m-n) entre l'entité APPARTEMENT et l'entité TYPE-EQUIPEMENT.
3. Présenter le modèle conceptuel des données décrivant ce système d’information en tenant compte des règles de gestion suivantes :
- La notion de co-propriété ne doit pas être prise en compte ce qui revient à dire que tout appartement appartient à un et un seul propriétaire.
- A tout appartement correspond un code tarif Seules les noms des entités figureront sur le modèle.
4. On restreint le domaine étudié à la gestion des locations des appartements possédés par M. X. Les entités recensées sont données ci-dessous :

Entité | Objectif | Propriétés |
APPARTEMENT | Regroupe toutes les informations relatives aux appartements de M. X | NumAppartement Adresse |
PERIODE | Cette entité admet une occurrence par semaine réservée ou occupée | NumPériode NumSemaine Année |
LOCATAIRE | Regroupe toutes les informations sur le locataire | NumLocataire Nom Prénom Adresse1 Adresse2 CodePostal Ville Tel |
Pour une semaine donnée, un appartement de M. X peut être :
- soit réservé ou occupé par un locataire
- soit libre
- soit indisponible (ce cas correspond à l’occupation de l’appartement par M.X)
Discuter la proposition de modélisation suivante qui est destinée à représenter l’occupation des appartements de M. X :

Cette représentation n'est pas satisfaisante car elle admet que le locataire 2205 occupe l'appartement n°1 pour la période 3 et que le locataire 1903 occupe également l'appartement n°1 pour la période 3.
Le système d'information n’accepte pas qu'un appartement soit loué pour la même période à deux locataires différents.
Il faut pouvoir représenter le fait que pour un couple d'occurrence APPARTEMENT-PERIODE, on n'admette qu'une et une seule occurrence de LOCATAIRE.
5. On souhaite décrire pour chaque appartement les différentes pièces qui le composent ainsi que leur superficie. Par exemple : l’appartement n° 345 possède une kitchenette de 4 m2, une salle de bains de 4 m2, un séjour de 20 m2 et une terrasse de 5m2.
Enrichir le modèle conceptuel afin de représenter une telle réalité
A1
Cuisine
A2
d) Caractéristiques d’une association
¾ La dimension d’une association
La dimension d’une association indique le nombre d’entités participant à l’association. Les dimensions les plus courantes sont 2 (association binaire) et 3 (association ternaire) :
- L’association binaire exprime la présence de liens sémantiques entre les occurrences d’une entité A et les occurrences d’une entité B. L’association « Habite » entre les EMPLOYE et HABITE est binaire.
- L’association ternaire exprime la présence de liens sémantiques entre les occurrences de 3 entités.
Remarques :
- Toute occurrence d’une association de dimension n doit être reliée à n occurrences d’entités.
Par exemple, pour une association ternaire dans laquelle participent trois entités « A », « B » et « C », toute occurrence doit être reliées à 3 occurrences des entités respectives A, B et C. On ne peut donc pas avoir une occurrence à 2 pattes de la forme ci-dessous.
- L’opération de décomposition consiste à éclater une relation de dimension n en une ou plusieurs associations de dimension moindre sans perte de sémantique.
Dans l’exemple ci-dessous , qui se rapporte à la gestion des options en classe de seconde, l’association ternaire du premier modèle doit être est éclatée en deux associations binaires afin d’aboutir au second modèle.
Les associations figurant dans le modèle conceptuel des données devront être non décomposables. Pour ce faire on recherchera en priorité les associations binaires puis les ternaires.
¾ La fonctionnalité d’une association binaire
Les différents types de fonctionnalités d’une association binaire A définie entre deux entités E1 et E2 sont les suivants :
- un à un (1 – 1) caractérisé par la cardinalité maximum égale à 1 sur les deux segments « E1 -- A » et « E2 – A »,
- un à plusieurs ( 1 – n ) caractérisé par la cardinalité maximum égale à 1 sur l’un des segments et la cardinalité maximum égale à n sur l’autre,
- plusieurs à plusieurs (m-n) caractérisé par la cardinalité maximum égale à n sur les deux segments « E1 – A » et « E2 – A ».
¾ Les notions de partialité et de totalité
Une association binaire A définie entre les entités E1 et E2 est totale si elle est caractérisée par la cardinalité minimale égale à un sur les deux segments « E1 – A » et « E2 –A ».

Une association binaire A définie entre les entités E1 et E2 est partielle si elle est caractérisée par la cardinalité minimum égale à 0 sur l’un des segments.
e) L’association porteuse
Les propriétés qui dépendent fonctionnellement de plusieurs identifiants d’entités sont portées par les associations entre ces entités.
C'est une dépendance fonctionnelle multi attributs au niveau de la source.
Dans le système d’information de l’exercice n° 2 la propriété Superficie est portée par l’association qui relie l’entité APPARTEMENT à l’entité TYPE_PIECE car pour un appartement et une pièce on a une et une seule superficie.
Par exemple pour l’appartement 134 et la pièce de type kitchenette on a la superficie : 3 m2.
Le droit d’entrée d’une propriété P dans une association reliant n entités est donc soumis à l’existence de la dépendance fonctionnelle suivante : I1,… In Æ R où I1, I2, .. représentent l’identifiant de chacune des entités qui
participent à l’association.
Pour éviter toute redondance, on s’assurera en outre que la dépendance fonctionnelle est élémentaire.
Les associations porteuses sont donc toujours de type (m-n).
On dit qu’une propriété est en dépendance fonctionnelle élémentaire avec une liste de rubriques LR :
- si elle est fonctionnellement dépendante de LR,
- si elle n’est pas fonctionnellement dépendante d’une sous-liste de LR.
La dépendance fonctionnelle suivante :
NoAppart, NomType, NumPropriétaire Æ Superficie n’est pas élémentaire car il existe la sous-liste NumAppart, NomType telle que :
NumAppart, NomType Æ Superficie.
Auto-évaluation n° 1:
Pour faciliter les contacts entre ses différents employés, la société X a confié à son service informatique la réalisation d’un annuaire électronique.
L’une des spécifications de cette application précise qu’elle devra être accessible à l’ensemble du personnel par l’intermédiaire de l’INTRANET de l’entreprise.
Un extrait de l’entretien avec le demandeur de l’application M. D est reproduit ci-dessous :
L’analyste : Comment sont identifiés les salariés de la société ?
M. D : Chaque employé de la société est identifié par un numéro et appartient à un service caractérisé par un nom. Comme exemples je peux vous citer le service comptabilité ou le service production.
L’analyste :Peut-il y avoir deux services qui portent le même nom ? M. D : Non.
L’analyste : Quelles sont les données relatives à un salarié que vous souhaitez déposer sur l’annuaire
M.D : son nom, son prénom, ses coordonnées téléphonique et INTERNET ainsi que le service et la section auquel il est rattaché. Je précise que certains services sont découpés en sections, elles aussi identifiés par un nom. Par exemple, le service informatique comprend les sections études et production. Le service comptabilité n’admet pas de section.

L’analyste : Tout salarié a-t-il un poste téléphonique ?
M.D : non, certains employés n’ont pas encore de poste téléphonique. Pour les autres ils en ont un et un seul.
C’est un numéro interne composé de 4 chiffres. Le mien est par exemple 48 14.
L’analyste : Je suppose que tous les salariés n’ont pas une adresse électronique.
M.D : Sur notre INTRANET tous les employés ont une adresse professionnelle qui leur permet d’envoyer ou de recevoir du courrier électronique relatif à leur activité.
L’analyste : Revenons sur les sections. Une section peut-elle concerner plusieurs services ? M. D : Non, une section concerne un et un seul service.
L’analyste : En terme de traitements quelles sont vos attentes ?
M.D : Ma première attente serait bien évidemment de retrouver très rapidement les coordonnées d’un employé. Dans le cas où l’employé n’a pas de numéro de téléphone, il serait souhaitable d’afficher le nom ainsi que le numéro de téléphone du responsable du service auquel il appartient. Je précise qu’il y a un seul responsable par service.
1. Proposer un modèle conceptuel des données pour la conception de cette application
2. Indiquer pour chacune des associations son type : 1 - 1, 1-n ou m-n
Notons qu'une association est partielle si une des cardinalité est à 0. Donc ici, elles sont toutes partielles.
3. Lister toutes les incohérences acceptées par votre MCD
¾ Un salarié peut n'appartenir à rien (ni section, ni service),
¾ Un salarié peut être responsable d'un autre service que celui dont il fait partie.
Il faut donc mettre en place des contraintes applicatives:
- Un responsable d'un service doit être "Rattaché directement" au même service, - Tout salarié est rattaché soit à une section, soit à un service.
4. Faire apparaître sur le MCD le chemin emprunté lors de la mise œuvre du traitement suivant :
Section: On prend toutes les occurrences de l'entité SECTION,
Employé: Cardinalité 1,n pour avoir les occurrences de SALARIE concernées, E-mail: Cardinalité 0,1 pour avoir la propriété du SALARIE concerné.
5. On souhaite modifier la modélisation de façon à permettre la mémorisation de tous les prénoms d’un employé. Certains, aux parents forts imaginatifs, admettent jusqu’à 5 prénoms ! Proposer une solution qui permet l’enregistrement non seulement des prénoms d’un employé mais aussi de leur ordre dans l’état civil.
f) Les associations transitives
Considérons le modèle suivant :
L’association binaire qui relie l’entité «CONTRAT» et l’entité «PROPRIETAIRE» doit être ôtée du modèle car on peut retrouver lepropriétaireà partir des associations «Concerner» et
«Appartenir».
Il s’agit d’une association transitive. Seules les dépendances fonctionnelles directes entre identifiants d’entités devront donner lieu à des association binaires de type (1-n).
On veillera à supprimer les dépendances transitives pour ne pas surcharger le MCD car on risque de faire des incohérences comme:

g) Les associations réflexives
L’association réflexive est une association binaire qui relie une entité à elle-même. Une occurrence de l’association établit donc un lien entre une occurrence de l’entité et une autre occurrence de cette même entité. Dans le cas d’une association non symétrique, on doit faire porter le rôle sur chacun des segments, comme l’illustre l’exemple suivant.
Remarque : on suppose que deux personnes ne portent pas le même nom. | Le lien « Parent de » est représenté au moyen de segments en pointillés. |
Exercice n°3 (Acquis : Concepts de base uniquement)
On considère l’univers du discours suivant :
« Le personnel du service informatique de la MAAF peut être réparti en deux catégories :
- le personnel interne qui regroupe les employés rémunérés par la MAAF,
- le personnel extérieur qui englobe des salariés de différentes SSII
Excepté le directeur du service, chaque employé (extérieur ou interne) est
encadré par un supérieur hiérarchique qui est obligatoirement un
salarié interne.»
Relativement à la gestion du personnel du service informatique, on retient la liste des données suivantes :
NuméroEmployé numéro qui identifie chaque employé travaillant au service informatique
NomEmployé nom de l’employé
PrénomEmployé prénom de l’employé
Fonction fonction occupée par l’employé : Analyste-programmeur, chef de projet, …
DateEmbauche date de l’embauche. Propriété uniquement définie pour les salariés internes NomSSII nom de la société de services. Cette propriété est uniquement définie pour le salariés extérieurs
Proposer un modèle conceptuel de données décrivant cette réalité et permettant de répondre à des requêtes telles que :
- Quel est le nom du supérieur hiérarchique de M.X?
- Quelle est la liste des salariés internes?
- Quelle est la liste des employés ayant une fonction d’encadrement?
Contrainteapplicative: Un employé doit avoir un supérieur
"interne".
Contrainted'exclusion: sur DateEmbauche et NomSSII.
Niveau sémantique: la date d'embauche n'a pas de sens pour un employé externe (idem pour NomSSII et un interne).

Considération physique: optimisation mémoire si NomSSII vide.
Solution par l'utilisation de Merise 2:
Auto-évaluation n° 2:
Dans le cadre de l'automatisation du suivi annuel de formation du personnel de la société x, le responsable des ressources humaines a défini pour chaque poste de l'entreprise, les compétences requises.
Par exemple, le poste «infographiste » requiert les compétences: créativité, connaissances techniques et aptitudes relationnelles. Outre cette définition de poste, chaque salarié réalise en fin d'année un bilan de compétences destiné à connaître pour chaque compétence exigéepar son poste son niveau actuel. Le tableau suivant récapitule les compétences du salarié n°1325.
N° salarié: 1325 | Poste: infograp | histe | |
Nom: Dubois | Prénom: Miche | l | |
Intitulé des compétences | Niveau actuel | ||
A | B | C | |
Connaissances techniques | X | ||
Créativité | X | ||
Aptitudes relationnelles | X |
Les niveaux de compétence sont codés ainsi:
A : compétence confirmée
B : compétence à renforcer

C : compétence en cours d'acquisition
1. Proposer un modèle conceptuel des données permettant de structurer les propriétés figurant dans le tableau suivant:
Nom propriété | Définition | |
NumSal | Numéro du salarié | |
NomSal | Nom du salarié | |
PnomSal | Prénom du salarié | |
NumPoste | Numéro du poste | |
DésiPoste | Désignation du poste | |
IntComp | Intitulé de la compétence | |
CodeNiv | Code du niveau: A, B ou C |
Notons que le couple (NumSal, IntComp) détermine un et un seul CodeNiv.
2. Indiquer les incohérences éventuellement admises par la modélisation proposée.
Un salarié peut occuper un poste sans posséder une compétence requise alors qu'il devrait l'avoir avec un certain niveau.
3. Afin de permettre à chaque employé d'évoluer dans son poste ou sur un autre poste, l'entreprise X propose différentes formations. Un extrait du catalogue est présenté ci-dessous:
Formation n° 1231
Intitulé : WINDOWS de base
Durée: 5 jours

Contenu : ………
Formation(s) prérequises :
Formation n° 1234
Intitulé: WINDOWS Avancé
Durée: 3 jours
Contenu: ………
Formations pré-requises: l231, 1224
Proposer un modèle conceptuel des données permettant d'accueillir l'ensemble des données contenues dans le catalogue de formations.
Exemple:
II.Les concepts étendus (MERISE 2)
Le modèle entité association retenu par la méthode Merise date des années 70.
Or les concepts de ce modèle peuvent s’avérer insuffisants pour modéliser certaines situations ou contraintes et l’on est obligé dans ce cas d’ajouter des commentaires pour en faire mention. Les extensions au modèle individuel remédient aux faiblesses du formalisme de base.
2.1) Le concept d’héritage
Quand le concepteur s’aperçoit que plusieurs entités, proches mais distinctes, partagent un ensemble de caractéristiques, il doit mettre en œuvre un processus de création d’entités génériques (ou entités sur-types) et d’entités spécialisées (ou entités sous-types) appelé «héritage ».
Ce concept qui permet de représenter le lien « est-un » ou « IS-A » entre deux entités A et B (une occurrence de A est une occurrence de B) est représenté graphiquement par une flèche double allant de A vers B.
Entité générique B |
Liste des propriétés communes |
Entité spécialisée A |
Liste des propriétés spécifiques |
On dit qu’il y a héritage simple quand un sous-type n’a qu’un seul sur-type.
Dans ce cas, toutes les occurrences du sous-type sont en mêmetemps des occurrences de son sur-type.
Cela n’implique pas que toutes les occurrences du sur-type soient des occurrences de l’un des sous-types.
Le schéma suivant illustre l’inclusion des ensembles d’occurrences des sous-types dans l’ensemble des occurrences du sur-type.
Occurrences du sur-type |
Occurrences
d’un sous-type X X X X X X X X

X
X X X
EMPLOYE |
NoEmployéNom Prénom |
Le sous-type hérite de toutes les propriétés de son sur-type y compris de son identifiant. Ce mécanisme qui correspond à l’héritage par spécialisation est utilisé dans le modèle suivant pour décrire partiellement l’univers du discours de l’exercice n° 3.
INTERNE DateEmbauche | EXTERIEUR | |
NomSSII |
Le sous typage est une orientation vers le monde "objet".
Exercice n° 5 (Acquis : concepts de base + sous-typage) On souhaite représenter le système d’information relatif à la composition du personnel intervenant dans un lycée. Cette description devra fournir pour chaque personnel du lycée : administratif, professeur, surveillant, etc. un numéro qui permet de l’identifier (NUMEN ?) sans ambiguïté ainsi que les données signalétiques suivantes : - civilité, - nom, - prénom, - date d’affectation dans le lycée, - fonction : professeur, proviseur, surveillant, CPE, … Parmi ces personnels, la représentation devra donner des renseignements supplémentaires sur les professeurs notamment la ou les discipline(s) qu’ils sont capables d'enseigner ainsi que les classes qu’ils ont en charge. La notion de professeur principal devra être aussi modélisée. |
Contraintes:
- On ne sait pas ce que le professeur enseigne à sa classe.
- Le professeur doit enseigner à la classe dont il est principal.
On remarquera qu'ici, Ens(Classe) est incompatible avec Ens(Intervenir). Par contre, Ens(ProfPrincipal) est compatible avec Ens(Intervenir).
2.2) Les contraintes ensemblistes
Ces formalismes vont permettre d’exprimer des contraintes sur des ensembles d’occurrences d’entités ou d’associations.

On peut considérer que c'est le plus grand apport de Merise 2.
Si la notion d’ensemble d’occurrences d’une entité ne pose aucun problème, il convient d’apporter certaines précisions sur l’ensemble des occurrences d’une association.
Considérons pour cela une association ternaire reliant trois entités A, B et C.
Une occurrence de cette association est un lien « tri-pattes » qui relie une occurrence de l’entité A, une occurrence de l’entité B et une occurrence de l’entité C .
En désignant par a1, b1 et c1 les valeurs des rubriques identifiantes de ces 3 occurrences d’entités, on peut matérialiser l’occurrence de l’association par le triplet : (a1, b1, c1).
L’ensemble des occurrences d’une association peut donc être représenté par l’ensemble des triplets issus de la présence de liens entre les occurrences des entités A, B et C.
Le tableau ci-dessous présente des exemples d’occurrences des associations « Travailler » et « Habiter ».
Modèle conceptuel des données | Occurrences de l’association TRAVAILLER | Occurrences de l’association HABITER |
Remarque : on suppose qu’il n’y a pas deux professeurs qui portent le même nom |