Initiation a l’economie institutionnelle formation complet
Initiation à l’économie institutionnelle formation complet
La représentation institutionnelle de l'économie
Contrairement à la représentation néoclassique de l'économie qui privilégie l'étude de la sphère marchande en termes de logique interne (la logique des prix relatifs), l'économie institutionnelle insiste sur la nature ouverte du système économique: les activités économiques sont en interactions permanentes avec le système social et le milieu naturel. Selon cette perspective, les modalités des interactions entre le système économique et son contexte éco-social sont avant tout déterminées par un ensemble de paramètres sociaux que l'économie institutionnelle a regroupé sous le nom d'institutions. Par institutions, cette école de pensée entend les différents processus sociaux qui permettent le maintien dans le temps d'une société: habitudes et valeurs sociales, modes de penser et d'agir, règles sociales et juridiques, autant de modalités sociales qui déterminent le champs du possible ou du permis au sein duquel les différents membres de la structure sociale peuvent et doivent se comporter, ainsi que les sanctions appliquées aux contrevenants. L'ensemble des arrangements institutionnels existant à un moment donné dans une société constitue son cadre institutionnel. Ce cadre institutionnel détermine le type de relations sociales qu'il est possible d'avoir, et réglemente également les relations homme-nature au travers de multiples droits et devoirs relatifs à l'accès, à l'usage et à l'exploitation des ressources naturelles.
En définissant ce qui est permis et ce qui ne l'est pas, le cadre institutionnel opère une sélection permanente au sein de la société, favorisant certains comportements sociaux (ou les rendant obligatoires) et décourageant (ou interdisant) d'autres. En ce sens, toute institution, mais tout particulièrement l'ensemble des règles juridiques, définit nécessairement deux groupes sociaux distincts: ceux qui disposent d'un droit (et du privilège de l'exploiter) et ceux qui n'en disposent pas mais ont l'obligation de respecter les droits en vigueur (situation de non droit). Insistant sur la diversité individuelle et l'omniprésence d'asymétries sociales, l'économie institutionnelle considère qu'il n'existe aucune tendance spontanée à la convergence sociale au travers d'une résorption automatique des asymétries sociales, mais que c'est plutôt le renforcement des asymétries qui constitue le cas général. Cette thèse repose sur l'idée que les acteurs ne disposent pas tous des mêmes moyens de faire évoluer le cadre institutionnel. Au contraire, dans un contexte d'asymétries sociales, les agents les plus riches ont davantage de moyens que les plus pauvres de faire évoluer le cadre institutionnel en leur faveur (situation de pouvoir). Dès lors, l'évolution du cadre institutionnel se fait d'abord au profit des agents riches et puissants, et dans une moindre mesure dans l'intérêt des agents pauvres et plus faibles. Eventuellement, la poursuite des intérêts des puissants se fait au détriment des intérêts des plus pauvres, incapables de faire évoluer la situation en leur faveur (situation de non pouvoir)1 .
Relevons que plus les asymétries sociales sont prononcées, plus les capacités d'influencer le cadre institutionnel sont inégales, et plus le changement institutionnel profite aux puissants, entraînant un renforcement des asymétries sociales. Pour prendre en compte ce type de dynamique sociale, les économistes d'inspiration institutionnelle ont proposé un concept central pour l'analyse économique: la causalité circulaire et cumulative. Selon cette école de pensée, dans la plupart des situations sociales, les asymétries se renforcent de manière circulaire et cumulative, conduisant à un itinéraire social divergent. Les inégalités socioéconomiques ne font pas exception, les riches ayant toujours plus de moyens que les pauvres pour conduire des stratégies institutionnelles aboutissant à un renforcement de leur position.
Les asymétries sociales en général, et les inégalités socioéconomiques en particulier suivraient ainsi une trajectoire divergente, lors de laquelle les riches deviennent plus riches et les pauvres deviennent plus pauvres. En outre, plus la société serait inégalitaire, plus les pauvres seraient exclus de la dynamique institutionnelle et de la représentation politique, dominées par les agents les plus puissants. De nombreux auteurs, comme Marx, Veblen ou Pareto, s'étant interrogés sur le type d'évolution sociale résultant de cette tendance à l'organisation élitiste, ont proposé des interprétations différentes d'une telle évolution sociale. Suite à la thèse de Veblen (1899), l'économie institutionnel considère que l'apparition d'une élite et le renforcement des inégalités conduit à une inertie institutionnelle toujours plus marquée (les riches ne désirant pas changer le cadre institutionnel, les pauvres ne le pouvant pas, et les classes moyennes s'efforçant d'élever leur propre statut social, celui-ci étant apprécié au travers de valeurs sociales et de critères normatifs définis par l'élite).
La tendance à l'inertie institutionnelle est régulièrement contrebalancée par la tendance au changement initié par les individus. Considérant l'individu comme la résultante de processus biologiques (combinaison génétique particulière) et sociaux (processus d'enculturation culturellement et historiquement spécifique) à chaque fois particuliers, l'économie institutionnelle met en évidence que les potentialités de chaque individu sont irréductibles à celles des autres2 . Cette individualité irréductible (qui va à l'encontre d'une représentation uniforme de l'individu) se retrouve dans la diversité des comportements individuels, et dans le potentiel créatif inhérent à cette diversité. Les potentialités individuelles des agents sont sources de créativité lorsque chaque agent essaye de profiter au mieux des conditions institutionnelles existantes en fonction de ses intérêts particuliers3 ; de même, les stratégies institutionnelles de chacun d'eux reflètent en partie cette créativité. Toutefois, c'est dans la dynamique technologique que les économistes institutionnels, à commencer par Veblen, voient la créativité humaine se manifester le plus clairement. Le progrès technique, conséquence de la capacité humaine à orienter sa créativité en vue d'une plus grande efficacité des échanges avec la nature, bouleverse régulièrement aussi bien les rapports sociaux que les rapports entre la société et son milieu naturel. En ce sens, la dynamique technologique constitue une forte tendance au changement social allant à l'encontre de la tendance inertielle des institutions.
Du point de vue des asymétries sociales, il est fréquent que le progrès technique vienne renforcer la tendance à l'accroissement des asymétries, car le savoir technologique, comme les ressources qu'il permet d'exploiter, se calque souvent sur les asymétries sociales existantes, avant de les renforcer. Mais le progrès technique peut également conduire à l'émergence de nouveaux groupes sociaux, au travers de la mise en puissance (empowerment) de certains groupes 4 . Au total, l'économique institutionnel considère l'évolution socioculturelle comme résultant de l'action conjuguée (interplay) d'une dynamique institutionnelle favorisant l'inertie sociale et l'organisation élitiste et d'une dynamique technologique bouleversant le cadre institutionnel existant, menant soit au renforcement des asymétries sociales, soit à l'émergence de nouveaux groupes sociaux bénéficiant d'une puissance inédite
Les inégalités sociales au travers d'une perspective économique institutionnelle
Dans l'économique institutionnel, la thématique des inégalités sociales est appréhendée au travers du concept de causalité circulaire et des effets cumulatifs qui lui sont associés. Le principe de la co-détermination des phénomènes et de la nature cumulative des influences mutuelles a une longue histoire : il est déjà présent dans la dialectique d'Héraclite, dès le VIe siècle AD, ainsi que dans des textes bibliques. Dans la théorie économique, on le trouve dès 1798 dans la loi démographique de Thomas Robert Malthus (1766-1834) qui met en évidence la nature cumulative de la croissance démographique. En 1830, Johann Heinrich von Thünen (1780-1850) met en exergue le cercle vicieux de la pauvreté : la pauvreté empêche d'accéder à la formation et à l'éducation, maintenant les pauvres à des occupations mal rétribuées, et renforçant leur position sociale.
La causalité circulaire et cumulative fait partie de l'économique institutionnel depuis le traitement qu'en a fait Thornstein Veblen (1857-1929), mais c'est Gunnar Myrdal (1898-1987) qui l'a systématisé. S’inspirant des travaux de Knut Wicksell sur l'interdépendance circulaire des processus conjoncturels, Myrdal ébauche le principe de l'interdépendance circulaire et de la causalité cumulative dans American Dilemma (1944), il élargit le concept et l'étend aux pays en développement dans son Economic Theory and Underdeveloped Regions (1957) et en donne un traitement approfondi dans une annexe à son Asian Drama (1968). Par ses travaux sur le problème noir aux Etats-Unis, Myrdal (1944) établit la causalité circulaire comme principe général régissant les processus économiques et sociaux. Il commence par identifier trois types d'hypothèses permettant d'expliquer la difficulté de surmonter les asymétries Noirs/Blancs :
(1) la thèse économique (reprise de von Thünen), qui met en évidence que le bas revenu conduit à un manque de formation des couches pauvres, insuffisance de formation qui les empêche d'obtenir des postes qualifiés ou qui les condamne à l'exclusion du marché du travail, l'un et l'autre conduisant à un affaiblissement supplémentaire des pauvres (notamment en termes de santé, phénomène renforcé par le fait que les pauvres n'ont pas les moyens d'accéder à un système de santé payant), diminuant d'autant leurs possibilités d'accéder au marché du travail ou à des postes permettant de sortir de ce cercle vicieux;
(2) la thèse idéologique, selon laquelle les préjugés (les Noirs sont moins intelligents, incapables d'apprendre, etc.) empêchent l'émancipation des Noirs au travers de leur valorisation au sein de la société;
(3) la thèse politique, selon laquelle les Noirs sont victimes de mesures discriminatoires (possibilités limitées d'emploi, droits politiques limités, ségrégation), qui les cantonnent dans un rôle et une participation marginaux dans l'organisation sociétale.
Selon Myrdal, ces trois thèses, prises individuellement, ont une validité limitée et proposent une explication partielle de la situation des Noirs. Il arrive à la conclusion que ce phénomène résulte de l'action combinée d'une multitude de facteurs qui s'influencent et se renforcent mutuellement. Par exemple, les conditions de pénurie dans lesquelles vivent les Noirs viennent renforcer les préjugés idéologiques sur lesquels se fondent les attitudes discriminatoires, ces dernières renforçant les difficultés pour les Noirs d'acquérir un revenu permettant d'atteindre des meilleures conditions de vie (santé, éducation, travail). Ainsi, les éléments se conditionnent et se renforcent mutuellement, donnant à l'évolution sociale une tendance au renforcement des asymétries sociales entre Noirs et Blancs.
Pour Myrdal, il est possible de changer certaines conditions isolées (amélioration conjoncturelle conduisant à une baisse de chômage, mesures politiques anti-discrimination, etc.), mais tant que l'ensemble des interdépendances circulaires se maintient, ces changements ponctuels sont voués à l'échec. Il lui semble donc nécessaire de développer une analyse adaptée à la nature complexe et dynamique des interactions sociales, dont l’accroissement des inégalités constitue l’une des facettes. Pour ce faire, Myrdal va se distancier des principes fondateurs de la théorie néoclassique : l’hypothèse d’un système économique autonome et relativement distinct de son contexte social, le recours au concept d’équilibre, l’analyse causale linéaire, etc.
Le principe de la causalité circulaire et cumulative
L’étude du problème noir américain a convaincu Myrdal que la dynamique menant à la pauvreté et l’exclusion concerne l'ensemble des relations sociales et collectives, si bien que les processus économiques ne peuvent être conçus et analysés de manière indépendante de leur contexte social. Autrement dit, les processus économiques et sociaux doivent être appréhendés et décrits au sein d'un contexte global, que nous appelons le milieu écologique et social (ou milieu écosocial). En conséquence, de manière à prendre en compte l'ensemble des phénomènes qui agissent sur eux, il convient de renoncer à la distinction traditionnelle entre facteurs économiques et facteurs non économiques, et de considérer simultanément tous les aspects de la réalité (économique, sociale, politique, idéologique, culturelle, psychologique). Surtout, il convient de se représenter le système social comme un tout dont les éléments sont en interaction continue, l’évolution des uns influençant celle des autres, entraînant des changement qui les affectent en retour, dans une relation systémique d’interdépendance circulaire.
Dans un système d’interdépendance circulaire, il existe des relations d’influence réciproque entre les causes et les effets, ces derniers influençant en retour les phénomènes qui les ont causés. Dans un tel processus de causalité circulaire, il est inutile de rechercher ni une cause primaire, ni un facteur dominant, à l’instar du facteur économique. Toute étude s’intéressant aux tenants et aux aboutissants d’une problématique économique se heurte à des facteurs non économiques, rendant nécessaire le dépassement de l’analyse économique traditionnelle (selon laquelle le rôle de l’économiste s’arrêterait lorsqu’il est confronté à des phénomènes non économiques).
Dans les années 1950, il est toujours plus courant de proposer une représentation du système social au travers du concept de l'interdépendance circulaire (Singer, 1949; Nurske, 1953; Myrdal, 1957). Ces travaux conduisent notamment à identifier une série de cercles vicieux permettant de mieux comprendre le phénomène de la pauvreté. Par exemple, Nurske (1953:4) se réfère explicitement à l'existence d'un cercle vicieux de la pauvreté :
It (the concept of a vicious circle) implies, of course, a circular constellation of forces tending to act and react upon one another in such a way as to keep a poor country in a state of poverty. Particular instances of such circular constellations are not difficult to imagine. For example, a poor man may be weak; being physically weak, his working capacity may be low which means that he is poor, which in turn means that he will not have enough to eat ; and so on. A situation of this sort, relating to a country as a whole, can be summed up in the trite proposition : “ a country is poor because it is poor ”.
Cette description d’une situation statique ne satisfait pas Myrdal qui s’intéresse aux dynamiques qui expliquent non seulement le maintien, mais également, et surtout, l'aggravation de la pauvreté. Les travaux de Myrdal l’ont convaincu qu’il n’existe aucune tendance sociale à la stabilisation spontanée lorsque des forces sociales écartent la société d’un état supposé d’équilibre, mais que la tendance générale est plutôt celle d'un renforcement des forces déjà à l’œuvre, menant ainsi à un accroissement des asymétries sociales. Expliquer l’existence de ce type de forces nécessite de renoncer à l'analogie de la mécanique, c'est-à-dire au postulat non fondé selon lequel des transformations dans le système social déclenchent toujours des forces qui agissent en sens contraire, conduisant ainsi au rétablissement d'une sorte d'équilibre6 .
Pour Myrdal (et, plus généralement, tout l’économique institutionnel), l'analogie de l'équilibre stable n'est pas pertinente pour construire une théorie du changement social. Pour ce faire, il propose de mettre au centre de son analyse le concept de causalité circulaire et cumulative. C'est dans Economic Theory and Underdeveloped Regions (1957) que Myrdal énonce le principe de la causalité circulaire et cumulative :
"L'idée que je veux exprimer dans ce livre est, au contraire, qu'il n'existe pas, dans la normale, de telles tendances à la stabilisation spontanée et automatique du système social. Le système, par lui-même, n'évolue point vers une sorte d'équilibre des forces; il ne cesse, au contraire, de s'écarter d'une telle position. Dans la normale, un changement attire non point des changements compensateurs, mais des changements additionnels, qui entraînent le système dans la même direction, mais plus loin que le premier. Du fait de cette causation circulaire, un processus social tend à prendre un caractère cumulatif et à gagner de la vitesse à un rythme accéléré." (Myrdal, 1957/1963:23)
La thèse de la causalité circulaire et cumulative est l'anti-thèse de la théorie de l'équilibre: suite à un changement, au lieu de tendances compensatrices, elle préconise l'apparition de forces amplificatrices. Mais reconnaître l’existence de forces amplificatrices ne signifie pas que les processus sociaux cumulatifs ne peuvent être stoppés, par exemple à l'aide de mesures politiques ou d'interventions appropriées, ni que des effets contraires, ou compensateurs, n'existent pas. En particulier, lorsque le processus dépasse certaines limites, des phénomènes de frein peuvent se manifester, à l'instar des capacités naturelles limitées qui freinent l'expansion démographique dans la théorie de Malthus.
Inégalités et sous-développement chez Myrdal
Selon Myrdal, la causalité circulaire et cumulative constitue l'hypothèse centrale qui devrait sous-tendre toute analyse du sous-développement (underdevelopment) et du développement économiques. Mais pareille assertion nécessite de définir aussi bien le développement que le sous-développement.
L'interdépendance des éléments du système social et l'idée qu'elle suscite, à savoir qu'un changement dans l'un des éléments conduit à la transformation des autres éléments du système social, conduit Myrdal à concevoir le développement comme un "mouvement ascendant du système social tout entier", où les prémisses de valeurs permettant d'évaluer les transformations sociales devraient être définies de manière autonome par les membres de la collectivité concernée. Dans Asian Drama (1968), il propose d’évaluer l’état de développement selon les valeurs de référence associées à l' “ idéal de la modernisation ” : pensée rationnelle, développement et organisation du développement, accroissement de la productivité, élévation des niveaux de vie, conditions d'une égalité sociale et économique, amélioration des institutions et des comportements individuels, renforcement des structures démocratiques et du sens d'une discipline sociale, etc.
Aujourd'hui, il est légitime de questionner les prémisses de valeur adoptés par Myrdal. Par contre, l'annonce explicite et préliminaire des valeurs associées au processus de développement demeure une étape essentielle de toute stratégie de développement, dont l'objectif est précisément de promouvoir une évolution dans le sens de la réalisation de ces valeurs. Ainsi, toute politique visant le développement doit reposer, en premier lieu, sur l’expression des prémisses de valeurs sur lesquels les objectifs de développement sont fixés, et en rapport desquels les éventuels progrès devraient être évalués. Mais la connaissance sur les relations causales à l'œuvre au sein du système social demeure la condition préalable à une évaluation de la valeur instrumentale d'un changement. Il importe donc de se pencher plus en détails sur les principales relations, identifiées par Myrdal et d'autres économistes, qui conduisent au renforcement des asymétries socioéconomiques.
Les effets de remous et de propagation
La problématique des disparités croissantes entre régions développées et régions sousdéveloppée, de même qu'entre économies pré-industrielles et économies hautement industrielles, occupe une place centrale dans l'œuvre de Myrdal. Dans l'explication qu'il propose de ces disparités, Myrdal met l'accent sur les relations entre les deux types de régions, ainsi que les dynamiques internes à chacune d'elles. Ces relations produiraient deux types d'effets: (1) des effets qui encouragent le développement économique des régions les moins développées; (2) des effets qui freinent leur développement économique. En ce sens, il existe une certaine convergence entre l’approche de Myrdal et celles développées par François Perroux (1903- 1987) et Albert O. Hirschman (1915-…).
Ainsi, pour décrire les effets positifs du développement d'une région sur une autre, Myrdal parle d'effets de propagation, Perroux propose les concepts de pôle de croissance et de secteurs d'entraînement et Hirschman parle de trickle down effects. Pour décrire les effets négatifs du développement d'une région sur une autre, Myrdal parle d'effets de remous, Perroux d'effets de domination, et Hirschman d'effets de polarisation.