Comment fabriquer un masque tissu lavable facilement ?

Auparavant utilisés presque exclusivement dans les salles d’opérations, les masques faciaux semblent être de nos jours des protecteurs contre les virus, la poussière et la pollution.

Alors que la pollution de l'air s'aggrave, l'air devient plus dangereux à respirer partout dans le monde. De nombreuses personnes, surtout en chine, essaient de se protéger avec un masque facial lorsqu’ils sortent de leurs maisons. Alors comment ces masques aident-ils à conjurer les virus et les particules malsains ou dangereux ? 

Quelles utilisations pour quels masques de protection ?

A l’hôpital, les médecins et les assistants portent des masques protecteurs, appelés masques chirurgicaux, principalement pour empêcher les patients d'être infectés par des germes et des agents pathogènes. Si le porteur du masque tousse ou éternue, par exemple, la plupart des gouttelettes de la bouche et de la gorge se coincent dans le masque.

Les masques chirurgicaux sont jetables et doivent être changés au moins toutes les deux heures. En revanche, si un masque - tous types confondus - est porté à plusieurs reprises, il perd rapidement son efficacité et pourrait accumuler les microbes et par conséquent jouer un rôle inverse.

Ceci dit, à long terme, cela ne fonctionne que si le masque est bon et est changé régulièrement, de manière hygiénique et sûre. 

Ces masques faciaux protègent-ils vraiment contre la pollution atmosphérique et les virus ?

La pollution de l'air est un problème mondial et son ampleur augmente à travers la planète. Cependant, les individus peuvent prendre des décisions éclairées sur la réduction de leur exposition à la pollution de l'air, que ce soit en portant des masques appropriés ou en évitant au max une exposition directe.

Dans de nombreuses régions du monde, respirer profondément peut être malsain et dangereux. L'OMS (L’Organisation mondiale de la Santé) estime que la pollution atmosphérique est responsable d'environ 6,5 millions de décès prématurés chaque année. L’organisation annonce également que près de 600 000 des personnes décédées sont des enfants de moins de 5 ans, et que la plupart de ces décès surviennent dans les pays en développement.

Avec toute cette pollution dans l'air, beaucoup de gens essaient de se protéger et de réduire leur exposition. Ainsi, certaines personnes utilisent des masques faciaux de différents types ou encore des appareils de protection respiratoire. Vous avez peut-être déjà vu des photos ou vidéos de piétons et de cyclistes portant de tels masques dans de grandes villes comme Pékin et Tokyo.

La pollution atmosphérique est due à des gaz et à des particules. Ainsi, les études ont démontré qu’il faut avant toute autre chose se préoccuper des dangers des particules fines, notamment celles dont la taille est inférieure à 2,5 microns.

En répondant à la question fondamentale, un expert explique que certains masques fonctionnent beaucoup mieux que d'autres. L’efficacité des masques faciaux de protection dépend donc du modèle de masque, de la façon dont celui-ci est utilisé mais aussi du type de la substance toxique. 

Dans le même contexte, il convient de noter que les simples masques en papier sont quasiment inutiles pour réduire l’exposition à la pollution atmosphérique. Cependant, certains modèles dotés de filtres pour les particules de l’air se révèlent assez efficaces pour limiter l’exposition aux particules fines, notamment les N95, qui présentent un indice de protection de 5 (ceci dit ils ne laissent passer que 5 % des particules).

Voyons voir ci-dessous quelques types de masques faciaux, et comment certains sont plus efficaces que d’autres.

Source : refdoc

Qu’est-ce qu'un masque N95 ?

Le N95 est généralement considéré comme le meilleur des masques faciaux avec une protection intéressante contre les polluants d’air et les particules dangereuses.

Le gouvernement américain considère le masque facial N95 comme étant efficace pour se protéger contre les « aérosols infectieux ». Egalement appelés des respiratoires N95 jetables, ces masques ont une capacité de filtration minimale de 95 %, si bien sûr sont utilisés correctement.

Selon des études menées en Chine, porter des masques N95 contribue à baisser la pression artérielle. Une amélioration de la circulation sanguine et un meilleur apport d’oxygène vers le cœur ont été observés après utilisation de ces masques, chez des personnes atteintes de maladies cardiaques.

Ces études ont donc montré que le port d’un masque filtrant les particules permet de réduire les effets indésirables à court terme dus à l’exposition à la pollution atmosphérique urbaine et les virus transmis avec l’air.

Cependant, les masques N95 ne sont pas disponibles ou trop chers dans de nombreux endroits. En plus, ils sont en papier. Donc, ils ne peuvent pas être lavés et réutilisés comme des masques en tissu. Bien qu’il existe d'autres masques sur le marché qui répondent aux normes d'un masque N95, la plupart d’entre eux sont plus chers. Ils ne sont donc pas une option pour les habitants des pays en développement.

Seul un masque FFP3 filtrera les enzymes et les virus 

Dans l'Union européenne, ces types de masques sont divisés en trois classes de protection FFP (masque filtrant). Bien que les masques de niveau de protection FFP1 soient encore meilleurs que les masques chirurgicaux, ils n'offrent pas la protection souhaitée contre les virus et les petites particules. Ils sont destinés aux charpentiers, maçons et ouvriers pour empêcher la poussière plus grossière, que l'aspirateur est incapable d'attraper. 

Donc seuls les masques de la classe FFP3 protègent efficacement le porteur des gouttelettes d'aérosols, des bactéries, des spores, des molécules de protéines, des virus, des champignons, et même des particules très dangereuses telles que les fibres d'amiante.

Si un masque est nécessaire, alors il doit être le bon !

Ces masques filtrants de haute qualité peuvent protéger le porteur contre les infections. Il est donc important de savoir que la protection ne fonctionne que si de nombreuses autres mesures de protection sont prises en compte à la fois, notamment une hygiène stricte lors du port d'un masque et un lavage régulier des mains. De plus, l'environnement doit toujours être désinfecté.

Certes, les caractéristiques et l'épaisseur du matériau rendent un masque plus protecteur qu’un autre. Cependant, ce n'est pas non plus le prix qui rend le masque plus efficace. En voici comment porter efficacement un masque de protection : 

Un bon ajustement est très important 

Les experts de la pollution de l'air et de la santé sont d'accord sur une chose importante : peu importe combien vous payez pour un masque, ils ne fonctionnent que s'ils s'adaptent parfaitement à votre visage.

Quelques soient leurs matériaux, si les masques sont trop serrés au visage, ce n'est pas bon non plus. Au cours de leurs études, les experts ont constaté que si une personne tirait trop fort son masque en tissu, il perdait la capacité de filtrer quoi que ce soit.

N'oubliez pas de vous laver les mains !

Tous les masques et matériels de protection sont de petite ou d’aucune d'utilité si les principes d'hygiène sont négligés. Par exemple, si vous rentrez chez vous après un long trajet en bus ou en train, où vous avez été en contact direct avec les gens ou avez touché des poignées, puis vous enlevez le masque et vous vous grattez le nez, vous auriez pu annuler l’effet du masque de protection.

C'est en effet la même chose au travail. Si vous avez tapé sur le clavier de l'ordinateur toute la matinée, puis allez déjeuner sans vous laver les mains, vous prenez un risque considérable.

Alors, comment fabriquer un masque facial à la maison ?

Beaucoup se demandent comment fabriquer un masque facial lavable à la maison (ou un masque artisanal) avec des matériaux à portée de main. 

Il convient de noter, ici, que ces masques non homologués ne garantissent pas une protection optimale contre une éventuelle contamination. Cependant, ils permettent de limiter les risques de diffusion des virus et des particules dangereuses autour de nous. Les masques faits à la maison offrent donc une alternative aux masques chirurgicaux, empêchant ainsi les projections de la salive mais ils ne filtrent pas l’air comme le font les masques FFP2 et FFP3. Ceci dit, les masques artisanaux  permettent seulement d’empêcher qu’une personne nous envoie des sécrétions nasales ou buccales.

En effet, les torchons et les sacs d'aspirateur (ou sacs HEPA) sont parmi les matériaux ménagers les plus efficaces contre les petites particules de virus et de pollution en suspension dans l'air (selon des chercheurs de l'Université de Cambridge). Les T-shirts et taies d'oreiller en coton sont légèrement moins protecteurs mais permettent une respiration optimale, ce qui en fait une autre base appropriée pour un masque facial fait maison.

Mais attention ! Pour que votre masque soit vraiment protecteur, certaines consignes doivent être respectées. Selon l’Association de normalisation (Afnor), l’idéal est de superposer deux ou trois couches de tissus pour se protéger de 70% des projections de particules d’au moins 3 microns. Si un masque à plusieurs couches est recommandé, mieux vaut utiliser de la feutrine en deuxième couche qu'un filtre à café ou d'aspirateur. 

Vous pouvez aussi bien associer plusieurs matériaux pour créer, par exemple, un masque facial lavable en tissu avec des doublures à l'intérieur que ce soit des sacs HEPA jetables ou encore du papier essuie-tout. 

Nous allons vous montrer quelques approches pour fabriquer un masque facial à la maison. Mais vous devez d'abord être conscient des mesures d'utilisation d'un équipement de protection individuel fait maison.

Méthode 1 : Fabriquer un masque facial sans couture avec un T-shirt 

Après avoir mis à jour ses directives sur les masques faciaux, les CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) a publié une simple astuce pour montrer comment fabriquer un masque facial sans couture. Tout ce dont vous avez besoin est un vieux T-shirt et une paire de ciseaux. Contrairement au deuxième tutoriel (Méthode 2) qui nécessite des bandes élastiques, ce type de masque est fixé à votre tête avec le même tissu plutôt qu'avec un élastique. Donc avant de sortir, assurez-vous de bien l'attacher sur votre visage ou demandez à un membre de la maison de vous aider. 

  1. Prenez un T-shirt propre, de préférence de taille moyenne, et tracez une ligne horizontale droite, à partir du dessous, d’environ 18 à 20 centimètres de haut.
  2. Coupez le rectangle double des deux faces du T-shirt.
  3. Coupez les cordons là où le côté droit du tissu est toujours attaché.
  4. Attachez les cordes une autour de votre cou et l’autre sur le dessus de votre tête.

Méthode 2 : Faire un masque facial sans couture avec un foulard

Cette méthode de création de masque sans couture nécessite un petit foulard carré ou bandana et deux élastiques. C’est une alternative très pratique et facile à réaliser si l’on ne dispose pas de matériel tel qu’une machine à coudre ni du talent pour la couture et le bricolage.

  1. Mettez à plat un petit foulard propre en coton.
  2. Pliez-le plusieurs fois dans le sens de la longueur, d’une largeur, pour obtenir un rectangle de tissu. 

Important : tenez en compte que le pliage doit être assez large pour couvrir le visage du menton jusqu’au-dessus du nez.

  1. Attachez 2 paires d’élastiques des deux côtés du rectangle obtenu, à environ 5 cm de chaque extrémité. Vous pouvez prendre des bandes ou chouchous pour cheveux par exemple.
  2. Repliez les deux côtés du foulard en les ramenant vers le centre (pour fermer le cercle). Les élastiques doivent maintenant se trouver à l’extrémité du foulard.
  3. Prenez l’un des côtés du foulard et faites-le entrer à l’intérieur du deuxième pour que le masque ne se défasse pas.
  4. Installez le masque  sur votre visage en passant les élastiques derrière les oreilles.

Attention cependant à négliger les mesures d'hygiène ; les masques sont à usage unique et à ne porter que trois heures. Un masque en tissu, cousu ou non, est à laver quotidiennement à la machine, par 60 °C et pendant au moins 30 minutes (Selon l’Afnor).

De plus, désinfecter un masque en tissu avec de l’alcool ou de l’eau de Javel endommagerait les fibres du tissu ce qui permettrait de dégrader ses capacités de filtration. 

Des études ont également montré que le port du masque pouvait être une mesure aussi viable contre les virus, la pollution et bien d’autres lorsqu'il était associé à un lavage fréquent des mains et à une distanciation sociale stricte. 

Article publié le 26 Avril 2020par Sara Maghty