Comment faire pour poursuivre ses études de médecine en France

Contenu :

I. Le parcours de médecine en France

Le premier cycle

Le deuxième cycle

Le troisième cycle

Les études de médecine en France pour les étudiants étrangers

Conclusion

Les études de médecine comptent parmi les cursus les plus prestigieux. Elles permettent en effet de susciter de nombreuses vocations et elles offrent de très intéressantes opportunités professionnelles. Mais avant cela, les étudiants vont devoir faire preuve d’engagement et de motivation, car les études en médecine sont assez longues ! Ils doivent tout au long de leur parcours jongler entre les cours, de nombreux stages au sein de structures dédiées, sans oublier un travail personnel très intensif. La France offre un enseignement d’excellence, reconnu par les professionnels de l’Hexagone et au-delà des frontières. De nombreux étudiants, Français et étrangers, souhaitent intégrer le parcours de médecine en France, mais attention : la concurrence est rude ! Les étudiants en médecine sont formés au sein des Unités de formation et de recherche (UFR) d’universités associées à l’un des 29 CHU présents sur le territoire français. Découvrons le parcours pour devenir médecin !

I. Le parcours de médecine en France

On compte aujourd’hui plus de 2 millions de professionnels de santé en France, dont 350 000 professionnels de santé médicaux avec 62% de médecins (102 000 médecins généraliste et 124 000 spécialistes). La moitié d’entre eux travaillent en tant que libéral, les autres étant salariés ou jonglant entre les deux statuts. Les opportunités professionnelles sont nombreuses, le secteur de la santé recrute fortement, d’autant plus quand on sait qu’environ un médecin sur deux a plus de 55 ans. Choisir de suivre ses études de médecine en France requiert un réel engagement sur plusieurs années : il faut en effet savoir que les étudiants peuvent prétendre à accéder au poste de dentiste après 6 à 8 ans d’études, à celui de pharmacien après 6 à 9 ans, à celui de médecin généraliste après 9 ans et à celui de spécialiste après 10 à 12 ans. Sans oublier que les étudiants peuvent également par la suite choisir de suivre une formation complémentaire, d’une durée de 1 à 3 ans.

Le premier cycle

La première année d’études en médecine est bien souvent redoutée par les étudiants, à juste titre. Elle était en effet sanctionnée jusqu’à 2020 par un concours de fin d’année (numerus clausus) afin d’accéder à la deuxième année. Cette épreuve était particulièrement appréhendée, car le nombre de places était fixé par un arrêté gouvernemental chaque année. Une récente réforme a toutefois changé ce parcours. Le numerus apertus prévoit que les facultés de médecine fixent désormais le nombre d’admissions en deuxième année, et cela en fonction des besoins territoriaux. Les études de santé deviennent par cette réforme les « études MMOP » : Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie. Deux chemins permettent d’accéder à ces filières :

  • Le « Portail Santé », qui remplace la PACES : l’admission se fait par la plateforme Parcoursup. Les étudiants doivent justifier d’avoir validé 60 ECTS (European Credits Transfer System) en un an, avec des résultats supérieurs à un seuil minimum. Ces derniers doivent également valoriser le choix de la filière, par exemple avec leur moyenne générale ou une note déterminante dans un module spécifique. Si l’ensemble de ces critères est réuni et validé, les étudiants peuvent alors être admis à l’examen d’admission en deuxième année (DFG2) qui se compose d’épreuves écrites et orales. Attention : si un étudiant ne valide pas cette année, il ne pourra plus accéder aux études MMOP et devra alors choisir une autre filière.
  • Les licences à « mineure santé » : ce moyen d’accès aux filières MMOP représente une opportunité pour les étudiants issus de licence ayant échoué au « Portail Santé ». Les étudiants doivent avoir validé 60 ECTS en un an, ainsi que toutes les Unités d’Enseignement (UE) de la « mineure santé » de la licence (droit, mathématiques, chimie, histoire). Ils doivent également justifier d’une moyenne de 12 au minimum et avoir validé en première session l’année de licence. Ces critères, réunis et validés, donnent accès aux épreuves d’admission.

Les places accordées par le « Portail Santé » représentent 60% des effectifs, et les licences « Mineures santé » 40%. Au cours de ce cycle, les étudiants vont découvrir les matières propres aux fondamentaux de la médecine : anatomie, biochimie, biophysique, génétique, etc. La deuxième année est quant à elle le graal attendu par tous les étudiants en médecine, elle fait place à la médecine. L’épreuve du concours est derrière eux, mais attention : des examens sont toujours à l’ordre du jour, il ne faut en aucun cas relâcher ses efforts ! Cette deuxième année est également appréciée, car au cours de cette dernière la première expérience en hôpital entre en jeu. Les étudiants suivent en effet un stage d’initiation pendant 4 semaines leur permettant d’avoir un aperçu de ce qui les attend au cours de leur carrière. Par ailleurs, les cours se diversifient : outre les fondamentaux de médecine initiés en première année, les étudiants vont découvrir la sémiologie, c’est-à-dire l’étude des symptômes.

Le deuxième cycle

Les étudiants en deuxième cycle de médecine se préparent à 4 nouvelles années d’études, DCEM (Deuxième Cycle des Études Médicales). Le DCEM1 correspond à l’entrée réelle dans la médecine, grâce à des stages cliniques de sémiologie et des cours médicaux comme la parasitologie ou encore la pharmacologie. Les trois années suivantes de DCEM, correspondant à l’externat, sont dédiées à l’enseignement de la thérapeutique et de la pathologie. Les étudiants sont amenés à suivre un rythme intense, en alternant cours et mise en pratique à l’hôpital. Ils découvrent à cette occasion toutes les spécialités qui font la médecine : la cardiologie, la pneumologie, l’orthopédie, la cancérologie, la gynécologie, l’anesthésie-réanimation… L’expérience est hautement formatrice : les stages varient entre 3 mois et un an, et les étudiants doivent valider 36 gardes de 24 heures. A l’issue de la troisième année, ces derniers obtiennent le diplôme de formation générale en sciences médicales. Lors de la quatrième année, sanctionnée par un Certificat de Synthèse Clinique et Thérapeutique (CSCT),  ils découvrent une autre approche de la médecine, en cabinet.

Le troisième cycle

A l’issue du deuxième cycle, les étudiants en médecine sont amenés à passer le concours d’ « examen national classant », plus communément appelé l’internat. Et il s’agit d’une étape capitale : selon leur classement à ce concours, les étudiants vont pouvoir choisir leur filière ainsi que l’hôpital universitaire dans lequel ils vont à nouveau effectuer des stages d’une durée de 6 mois. L’internat, qui mène au Diplôme d’Études Spécialisées (DES), a une durée qui varie selon le parcours choisi : de 4 à 5 ans pour les spécialistes, et 3 ans supplémentaires pour les futurs médecins généralistes. Les étudiants doivent encore s’accrocher ! Ces derniers peuvent par ailleurs se spécialiser encore après l’internat pendant 2 ans. Ils obtiennent alors un Diplôme d’Etudes Spécialisées Complémentaires (DESC). Les spécialités en internat offre un panel très large. Les étudiants ont en effet le choix parmi :

  • Des spécialités médicales :
    •  La médecine Générale
    •  La dermatologie
    •  La cardiologie
    •  La pneumologie
    •  L'hépato-Gastro-Entérologie
    •  La néphrologie
    •  La psychiatrie
    •  L’oncologie
    •  L’anatomopathologie
    •  L’endocrinologie
    •  La génétique
    •  L’hématologie
    •  La médecine Interne
    •  La médecine Nucléaire
    •  La médecine Physique et Rééducation
    •  La neurologie
    •  La radiologie
    •  La rhumatologie
    •  L’anesthésie réanimation
    •  La biologie Médicale
    •  La gynécologie médicale
    •  La médecine du Travail
    •  La pédiatrie
    •  La santé publique
  • Des spécialités chirurgicales :
    •  La chirurgie générale
    •  La neurochirurgie
    •  L’ophtalmologie
    •  La chirurgie ORL et maxillo-faciale
    •  La gynécologie Obstétrique

Les étudiants doivent à l’issue de leur formation soutenir une thèse pour enfin obtenir le diplôme de docteur en médecine.

La formation en médecine en France se compose en 3 cycles distincts :
  • Le premier cycle s’étend sur 2 ans : la première année concerne la préparation du concours pour accéder aux études en médecine, et entrer en deuxième année ;
  • Le deuxième cycle dure 4 années : à l’issue de ce dernier, l’étudiant doit choisir une filière ;
  • L’internat, qui fait suite à un concours, permet à l’étudiant d’accéder à la médecine générale ou spécialisée.

Les études de médecine en France pour les étudiants étrangers

L’ETR concerne les étudiants étrangers ressortissants de pays hors Union Européenne et titulaires d’un diplôme de médecine leur permettant d’exercer dans leur pays (d’origine ou de résidence). Pour cela, les étudiants étrangers doivent s’inscrire en ligne et compléter un formulaire en fournissant divers justificatifs, traduits officiellement en langue française :

  • Une copie de leur pièce d’identité ou de leur passeport en cours de validité ;
  • Une copie de leur diplôme ou autre certificat leur permettant d'exercer la médecine dans leur pays avec la mention : « Le candidat atteste sur l'honneur l'exactitude des informations figurant sur le présent document », datée et signée ;
  • Une photocopie du document autorisant leur séjour en France.

Après leur internat, les étudiants doivent soutenir leur thèse de Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES). Ils obtiennent alors le diplôme d’Etat de docteur en médecine. Les diplômés peuvent ainsi exercer la médecine en France ou à l’étranger. Les médecins ou pharmaciens étrangers peuvent également suivre une spécialisation en France, appelée DFMS ou DFMSA, avec un enseignement théorique complété par des stages de formation pratique. Afin de pouvoir accéder à cette spécialisation, les candidats aux Diplômes de Formation Médicale Spécialisée (DFMS) doivent être inscrits en formation médicale ou pharmaceutique spécialisée dans leur pays d’origine ou de résidence. Ceux qui souhaitent s’inscrire en Diplômes de Formation Médicale Spécialisée Approfondie (DFMSA) doivent quant à eux être obligatoirement titulaires d'un diplôme leur permettant d’exercer la médecine ou la pharmacie dans leur pays d'origine ou de résidence.

Les étudiants étrangers peuvent envisager de poursuivre leur formation de médecine en France. Ils peuvent ainsi accéder au troisième cycle en passant le concours spécifique d’internat en médecine à titre étranger (ETR)

Conclusion

Suivre des études de médecine en France est un challenge de taille, mais ô combien valorisant et motivant. Les étudiants ont accès à un cursus complet et d’excellence, couplé à de nombreuses expériences sur le terrain, les préparant à devenir les professionnels de demain. La première année est certes stressante et difficile, mais elle permet d’accéder au deuxième cycle puis à l’internat qui offre aux étudiants la possibilité de choisir leur spécialité. De nombreuses opportunités se présentent alors aux diplômés qui peuvent faire le choix d’exercer en France ou à l’étranger, dans un hôpital, en clinique ou dans un cabinet… Ils peuvent également se tourner vers l’enseignement ou encore vers la recherche. De quoi assouvir leur vocation et dessiner une carrière des plus motivantes !

Article publié le 20 Avril 2021 Mise à jour le Jeudi, 22 Avril 2021 01:50 par Youssef Bouihi