1518 : le mystère de « l’épidémie dansante » de Strasbourg !

Non, ce n’est pas le titre du dernier livre de J.K Rowling, la fameuse auteure d’Harry Potter. Ce n’est pas non plus une blague. Si cette histoire ressemble à s’y méprendre à un mauvais canular, elle n’en demeure pas moins vraie. C’est bien un fait historique avéré ; en juillet 1518, les habitants de la ville de Strasbourg (qui faisait alors partie du Saint-Empire romain germanique) furent frappés par une envie soudaine et apparemment incontrôlable de danser : l’épidémie dansante. Que s’est-il passé exactement ?

L’histoire d’une hystérie collective mortelle !

Le déclenchement de l'épidémie dansante était avec une seule personne pour se terminer en funérailles de plusieurs victimes !

L'hystérie avait commencé lorsqu'une femme connue sous le nom de Frau Troffea est sortie dans la rue et a commencé à se tordre, virevolter et danser en silence. La scène a de quoi étonner ! Elle a continué sa danse en solo pendant près d'une semaine. Et peu de temps après, quelques trois douzaines d'autres Strasbourgeois s'étaient joints à elle. En août de la même année, l'épidémie de danse avait fait plus de 400 victimes. Incapables d’expliquer cet étrange phénomène, les médecins de l’époque se bousculent et trouvent des explications tout aussi bizarres que l’épidémie : sang chaud, fièvre… Que faire alors pour arrêter ce délire collectif meurtrier ?

Une scène a été construite et des danseurs professionnels ont été recrutés. La ville a même engagé un groupe pour jouer de la musique d'accompagnement. Mais il n'a pas fallu longtemps pour que ce marathon dansant commence à faire des ravages. De nombreux danseurs se sont effondrés de pur épuisement. Certains sont même morts d'AVC et de crises cardiaques. L'étrange épisode ne s'est terminé qu'en septembre, lorsque les danseurs ont été emmenés dans un sanctuaire au sommet d'une montagne, prier pour l'absolution.

L'épidémie dansante de Strasbourg : mystère résolu ?

Maintes idées, dont la superstition, avaient été suggérées être la cause de l'épidémie dansante de Strasbourg.

Vous auriez raison de penser que ce n’est rien de plus qu’une légende. Pourtant, elle est très bien documentée dans les annales historiques du XVIe siècle. Ce n'est pas non plus le seul incident connu de ce type. Des phénomènes similaires ont eu lieu en Suisse, en Allemagne et aux Pays-Bas. Bien que peu fussent aussi importantes (ou mortelles) que celle déclenchée à Strasbourg.

La question que tout le monde se pose est la suivante : qu'est-ce qui aurait pu conduire ces personnes à danser jusqu’à épuisement, et parfois même la mort ? Selon l'historien John Waller, il fallait chercher l'explication du côté de Saint-Guy, un saint catholique que les Européens pieux du XVIe siècle croyaient capable de maudire les gens avec une peste dansante. On vous entend d’ici : supercherie, explication plus qu’approximative, superstition… Justement, ce ne fut rien de plus qu’une superstition, mais ses effets ont été dévastateurs !

Combinée aux horreurs de la maladie et de la famine qui déchiraient Strasbourg en 1518, la superstition de Saint-Guy a peut-être déclenché une hystérie induite par le stress qui s'est emparé d'une grande partie des habitants de la ville. D'autres théories ont suggéré que les danseurs étaient membres d'un culte religieux, ou même qu'ils avaient ingéré accidentellement de l'ergot, une moisissure toxique qui pousse sur du seigle humide et produit des spasmes et des hallucinations. On n’en sera jamais sûrs…

Article publié le 18 Avril 2021par Sara Maghty