Voitures Autonomes, Tesla et Donald Trump au pouvoir : À quoi faut-il s’attendre en 2025 ?
Rédigé par Ouzzaouit Moulay Nouamane, Publié le 24 Décembre 2024, Mise à jour le Mardi, 24 Décembre 2024 23:15
La conduite autonome, considérée autrefois comme un scénario difficile à concevoir, est sur le point de transformer nos habitudes de conduite. Portée par des géants comme Tesla ou Waymo, cette technologie a fait d’énormes progrès ces dernières années, avec des véhicules capables de naviguer en toute sécurité sans intervention humaine. Des avancées technologiques significatives, combinées à des investissements massifs, ont permis de franchir de nombreuses étapes vers l’automatisation totale. Avec Donald Trump de retour aux commandes en 2025, son administration prévoit de lever les barrières réglementaires qui freinent encore le développement de l’industrie de la conduite autonome, particulièrement avec Elon Musk aux côtés du nouveau président
Les questions éthiques et sécuritaires au cœur du débat
L’adoption massive des véhicules totalement autonomes soulève des défis qui vont bien au-delà de la technologie ou de l’économie. L’un des axes de débat les plus sensibles demeure l’éthique : peut-on confier des vies humaines à des algorithmes, aussi avancés soient-ils ?
Si l’on considère la classification des niveaux d’autonomie définie par la Society of Automotive Engineers (SAE), l’arrivée massive de véhicules d’un niveau 3 ou supérieur – capables de prendre le contrôle dans certaines conditions sans intervention humaine – redéfinit entièrement les notions de responsabilité. En cas d’accident ou de tragédie, qui portera la responsabilité légale ? Le constructeur, le programmeur de l’algorithme ou le passager impuissant ? Ces questions demeurent aujourd’hui sans réponses claires.
La question est d’autant plus sensible que de récents incidents ont ravivé les inquiétudes. Le cas de Cruise, filiale de GM, en témoigne : sa suspension des activités commerciales à San Francisco après la collision mortelle impliquant l’un de ses taxis autonomes illustre les dangers d’une technologie encore inachevée.
Une compétition intense pour dominer le marché mondiale
Sur le plan internationale, la Chine, premier concurrent des États-Unis dans ce domaine, s’affirme déjà comme un acteur important du secteur de la conduite autonome. Grâce à des investissements colossaux soutenus par l’État, des entreprises comme Baidu ou Pony.ai déploient des flottes expérimentales de robotaxis. Selon les prévisions, plus de 90 % des véhicules vendus en Chine pourraient comporter des systèmes d’autonomie de niveau 3 ou supérieur d’ici 2040.
Face à cet essor, Waymo – la division de véhicules autonomes d’Alphabet (maison-mère de Google) – ne reste pas les bras croisés. Après avoir conquis le marché américain, Waymo prévoit de déployer ses robotaxis au Japon dès 2025. Ce partenariat avec Nihon Kotsu, le plus grand opérateur de taxis de Tokyo, illustre les ambitions internationales des entreprises américaines face à la concurrence chinoise.
Tesla, quant à elle, intensifie également sa présence à l’international. Elon Musk a récemment annoncé que le FSD pourrait obtenir une autorisation réglementaire en Chine et en Europe incessamment, grâce à des versions de logiciel encore plus avancées.
Des promesses financières, mais à quel prix ?
Selon McKinsey, le marché mondial des véhicules autonomes pourrait atteindre une valeur de 400 milliards de dollars d’ici 2035. Cependant, derrière ces promesses financières, il est crucial de maîtriser deux volets pour garantir le déploiement rapide et généralisé des véhicules autonomes.
Le premier volet consiste à établir une régulation claire et cohérente avec le contexte actuel, afin d’assurer une transition fluide et sécurisée. Un déploiement progressif des véhicules autonomes pourrait réduire drastiquement les accidents causés par des erreurs humaines, limiter les embouteillages et offrir un accès universel à une mobilité plus efficace.
Le deuxième axe est de construire des véhicules en prenant en compte, avant tout, l’aspect sécuritaire. Sinon, nous risquons de voir des accidents répétés, des écosystèmes technologiques mal coordonnés et un déficit de confiance de l’opinion publique, ce qui pourrait freiner une adoption pourtant essentielle à long terme.
Sources :
Tesla, Trump and the state of self-driving vehicles going into 2025