Quelle est la différence entre la consommation et l'épargne ?

Ces dernières années, plus que jamais, les grandes entreprises ont réussi à instaurer dans les sociétés “la consommation”, comme un acte social de haute importance. En effet, elles n’hésitent pas à redoubler d'inventivité pour inciter les ménages les plus moroses à continuer d'acheter.

Par exemple, ayant bien compris l'effet psychologique de la réduction des doses, ces entreprises vont même à diminuer le format des produits pour alléger, sur le moment, le ticket de caisse afin d’encourager de manière implicite la consommation à outrance..

En 2020, selon L'INSEE, le revenu disponible des ménages français a connu une légère progression, estimée de 7,1% en volume, notant une chute de la consommation et une augmentation de l’épargne.

Ainsi, on comprend clairement que le revenu issu de la production est soit épargné pour une future production ou consommé. Quels sont les types d'épargne ? Qu'est-ce que l'épargne en économie ?

C'est quoi la consommation en économie ? Quels sont les différents types de consommation? Quels sont les différents types de consommation ? Dans cet article consacré aux concepts “consommation et épargne”, nous apporterons des réponses aux questions.

Table des matières

Qu'est-ce que l'épargne en économie ?

Pourquoi certains épargnent ?

Quels sont les types d'épargne ?

Épargne financière à moyen et long terme

Épargne immobilière

Épargne « liquide » de court terme

C'est quoi la consommation en économie ?

a. Les déterminants culturels et sociaux

b. Les déterminants économiques

Quels sont les différents types de consommation ?

Quel est le lien entre l'épargne et la consommation ?

La loi de Say

Angle de vue Keynésienne : L’arbitrage entre l’épargne et la consommation

L’analyse du cycle de vie de Franco Modigliani

Qu'est-ce que l'épargne en économie ?

L’épargne, c’est la part du revenu disponible qui n’a pas été consommé. En économie, l’épargne concerne aussi bien les ménages, les entreprises que les structures publiques et correspond à un acte volontaire entrepris dans le but de financer des projets futurs.

Elle peut prendre plusieurs formes selon le besoin. On parle par exemple de thésaurisation, lorsque l’épargne est conservée sous forme de billets ou de pièces dans un coffre-fort. Ce type d’épargne n'a aucun intérêt.

Pour percevoir une rémunération, il est impératif de placer cette épargne dans un produit financier, investir dans l’assurance ou acheter des actions d'entreprise, par exemple.

Pourquoi certains épargnent ?

Plusieurs raisons peuvent motiver ce choix, cependant dans le cadre de cette introduction, nous en citerons 3 :

  • se préparer à faire face aux dépenses imprévues
  • obtenir une source de revenu supplémentaire
  • Faire face à une dépense programmée dans le futur

Les facteurs qui influencent le niveau d'épargne des ménages :

  • l'inflation : c’est l’une des périodes au cours de laquelle les ménages arrivent à augmenter leurs épargnes.
  • l’augmentation du revenu : cela influence de manière générale le niveau d’épargne
  • le taux d'intérêt : lorsqu’il est élevé, l’épargne placée sous forme de placements financiers est favorisée

Quels sont les types d'épargne ?

- Épargne financière à moyen et long terme

Depuis la crise de 2008, l’on a assisté à une grande fuite qui a fragilisé les économies. L’épargne financière à moyen et long terme a été préconisée comme solution pour les entreprises afin de fructifier leur capital. L’objectif de ce type d’épargne est d’obtenir un rendement financier intéressant à terme. La France devance le Japon avec une épargne financière estimée à 5 000 milliards d'euros.

- Épargne immobilière

Après avoir comparé plusieurs pays (17) au sujet de l’épargne, Legg Mason, dans la 5ème du “Global Investment Survey”, indique qu’en France, les ménages optent premièrement pour l’épargne immobilière. Avec 26% des épargnes portées vers l’épargne immobilière, la France occupe le 1er rang mondial des épargnes immobilières, suivies d’une moyenne européenne de 15%, mondiale de 13% et asiatique.

- Épargne « liquide » de court terme

C'est une forme d’épargne qui permet aux ménages de reprendre leur épargne à tout moment. Il peut s’agir par exemple des comptes courants qui stocke de la liquidité. Selon les statistiques, les ménages français choisissent en priorité les dépôts bancaires à 33% et ensuite les titres de capital à 27 %.

C'est quoi la consommation en économie ?

La consommation correspond à la destruction par l'usage d'un bien ou service, en une fois ou de manière progressive afin de satisfaire directement  un ou plusieurs besoins.

Les actes de consommation sont généralement conditionnés par de nombreux paramètres dont : les déterminants économiques et les déterminants culturels et sociaux.

a. Les déterminants culturels et sociaux 

Les déterminants culturels et sociaux sont composés des concepts “groupe d’appartenance” et “classes sociales”. On appelle groupe d’appartenance ou de référence, un groupe de personnes qui influencent le comportement d’achat d’un individu qui souhaite en retour y appartenir.

Autrement dit, l’individu est convaincu que par l’acte d’achat, il pourra intégrer ledit groupe. Par exemple, un rappeur se distingue par sa musique, son style vestimentaire et ses accessoires.

Par ailleurs, les classes sociales concernent un ensemble d'individus partageant une même position sociale (profession, les revenus, niveau d’éducation, type d’habitation). On remarque que les sociétés sont généralement composées en classes sociales, ce qui conditionne la consommation des individus.

b. Les déterminants économiques

Ces déterminants prennent en compte le revenu disponible, l'élasticité-revenu, le niveau général des prix, le taux d'intérêt proposé par les institutions financières et l’élasticité-prix.

  • Le revenu disponible : c’est le critère déterminant du pouvoir d'achat des ménages qui leur permet de déterminer la quantité de biens et de services qu’ils peuvent acheter.
  • Le niveau général des prix : on le détermine en faisant la variation du taux d'inflation. Par exemple, lorsque le taux d'inflation augmente, le niveau général des prix augmente aussi sensiblement.
  • L'élasticité-revenu : elle permet de mesurer l’impact de la variation du revenu sur la consommation des ménages. Ainsi, lorsque le revenu disponible s'accroît, on note une variation proportionnelle de la consommation des ménages.
  • Le taux d'intérêt : il s’agit des coûts proposés par les institutions financières pour le remboursement de l'argent prêté.
  • L’élasticité-prix : elle permet de mesurer l'impact des variations de prix sur la consommation des ménages.

Quels sont les différents types de consommation ?

Il existe différents types de consommation. Lorsqu’on considère les biens durables, on distingue la consommation intermédiaire et la consommation finale :

  • La consommation intermédiaire, intervenant au cours du cycle de production, concerne toute consommation qui induit l’utilisation d’un bien ou service pour la fabrication d’un autre produit. Par exemple, cela peut concerner les frais marketing, les matières premières, etc.
  • La consommation finale, par contre, met en lumière l'acte de consommation progressive ou immédiate des biens dans le but de satisfaire un besoin. Encore appelée consommation privée, ce type de consommation comprend également l'autoconsommation, situation dans laquelle un ménage produit ce qu’elle consomme. On peut citer en guise d’illustrations des dépenses en santé, la nourriture, etc.

Par ailleurs, dans le cas où on considère le caractère individuel ou collectif, on peut distinguer la consommation individuelle qui est le fait que l'usage d'un bien soit réservé uniquement à une seule personne.

Autrement dit, la consommation d’un bien par un individu à un moment donné exclut un autre individu d’effectuer le même usage.

On note également la consommation collective qui correspond à la situation au cours de laquelle plusieurs personnes consomment un bien au même moment.

Quel est le lien entre l'épargne et la consommation ?

L’épargne, le revenu et la consommation sont liés. Nous essayerons de mettre en lumière ce lien avec les trois théories suivantes : la loi de Say, l’analyse du cycle de vie de Franco Modigliani et l’arbitrage entre consommation et épargne.

- La loi de Say

Encore appelée "loi des débouchés", la loi élaborée par le célèbre économiste de l’école classique Jean-Baptiste Say indique qu’il ne peut y avoir de crise de surproduction généralisée, car toute production a le pouvoir de trouver des débouchés à ses produits.

Lorsqu’on tient compte du jeu du taux d'intérêt, la loi de Say stipule que toute l’épargne est associée à des objectifs qui se veulent sociaux et individuellement productifs.

Selon Friedrich Hayek, un économiste autrichien parmi les plus influents du 20ème siècle pour qu’un investissement soit considéré comme sain, il est primordial de mettre en place une épargne du même montant.

Même si l'épargne trouve toujours l’investissement correspondant, il est bien de noter que la thésaurisation à outrance (au-delà du montant nécessaire à la transaction) ne mène à rien..

Angle de vue Keynésienne : L’arbitrage entre l’épargne et la consommation

L’angle présenté par les économistes keynésiens apportent une vision bien différente de la relation entre investissement et épargne. Rappelons que l’épargne constitue la partie du revenu résiduel après toute consommation.

Ainsi, lorsque l’épargne augmente, bien entendu, cela impacte négativement le niveau de la consommation qui tendra à diminuer et à réduire toute incitation à l’investissement.

Dans ce cas, il est recommandé de financer l’investissement par la création monétaire, ce qui revient à augmenter le stock de monnaie disponible, en accordant des crédits à toute économie ayant besoin de financement.

Par conséquent, la croissance économique qui en résulte permettra d’augmenter le revenu, et donc de rembourser les crédits initiaux et d’épargner. On comprend par cette approche que c’est l’investissement qui tire le niveau de l’épargne.

L’analyse du cycle de vie de Franco Modigliani

Développée en 1960 par Franco Modigliani et Albert Ando, cette théorie explique la manière dont un agent économique détermine son niveau de consommation et d'épargne durant sa vie. En effet, la vie d’un agent économique est marquée par de nombreuses incertitudes; un certain nombre de variables qu’il faut anticiper : évolutions de la fiscalité, la capacité d’endettement et surtout la durée de vie.

Le taux d’épargne dans le cadre du cycle de vie (Franco Modigliani) prend en compte les taux de croissance démographique, les taux de rendement du patrimoine et les taux de croissance économique.

De manière concrète, selon le cycle, les ménages débutent leur vie active dans l’endettement, ensuite épargnent pour se prémunir contre la diminution du revenu due à la retraite et pour rembourser leurs dettes contractées.

En définitive, on retient que quel que ce soit la raison (pour combler un besoin ou par motif d’appartenance), la consommation des ménages permet aux entreprises de faire du chiffre d’affaires et ainsi à contribuer à l’économie de la nation.

Cependant, la décision de consommer ou d’épargner revient du revenu ménage, malgré toutes les stratégies mis en place pour les inciter. En ce qui concerne, la relation entre épargne et consommation, il est bien de noter que lorsque le revenu est moindre, la propension à épargner ou même à consommer l’est également.

Par ailleurs, pour un revenu disponible, si la consommation augmente, l’épargne va clairement baisser, et dans le cas contraire, l’agent économique aura tendance à moins consommer et plus épargner, ce qui se fait généralement dans le cas où on souhaite régler un crédit ou pour anticiper un besoin futur.

Article publié le 23 Juillet 2022 Mise à jour le Samedi, 23 Juillet 2022 11:16 par Kouadio Nick Aston