3. UTILISATION DE LINUX
Linux est un système d'exploitation puissant mais son utilisation n'est pas facile pour les débutants non familiarisés avec l'environnement UNIX. L'utilisation de la plupart des applications peut s'effectuer à partir de l'interface graphique X?Window (ou à partir de sur?couches de X?Window telles que les environnements graphiques KDE et GNOME). Cependant pour certains travaux, il est beaucoup plus pratique et plus souple d'utiliser des lignes de commande depuis un environnement shell plutôt que d'utiliser de lourdes solutions graphiques. De plus, si vous devez intervenir sur votre serveur Linux à distance (c'est à dire depuis un poste connecté à Internet), vous allez inévitablement devoir utiliser des lignes de commande.
Qu'appelle t'on un shell ? Un shell est la liaison la plus élémentaire entre l'utilisateur et le système d'exploitation, c'est à dire le programme de gestion de la ligne de commande. Les commandes saisies sont interprétées par le shell et transmises au système d'exploitation.
De nombreuses commandes du shell ressemblent aux commandes MS?DOS : en utilisant la terminologie UNIX, nous pouvons considérer que le programme correspond au shell de MS?DOS. Dans les
environnements de type UNIX, il existe plusieurs shells (bash, tcsh, csh, sh, etc..)
Pour toutes les commandes, il est possible d'obtenir de l'aide en tapant man suivi du nom de la commande. En tapant une commande suivie du paramètre ??help, nous obtenons la liste des paramètres possibles. N'hésitez pas à recourir à la commande man ou au paramètre ??help dès que vous avez besoin d'aide.
La commande cat permet de visualiser le contenu d'un fichier c'est à dire d'envoyer le contenu du fichier vers une la sortie par défaut : l'écran.
Exercice : Repérer un fichier non exécutable et afficher son contenu (vous pouvez vous rendre dans le répertoire /etc).
La commande more permet également de visualiser le contenu d'un fichier. L'affichage s'effectue page par page.
Exercice : Afficher le fichier précédent avec la commande more.
La commande more permet également de passer en mode éditeur en tapant vi pendant la visualisation du fichier.
L'éditeur le plus redouté des informaticiens est vi. Cet éditeur est l'éditeur élémentaire que l'on retrouve sur la plupart des systèmes d'exploitation et qui n'utilise pas d'interface graphique. Il prend en charge les commandes et les données en même temps. Une fois vi lancé, deux modes de fonctionnement se présentent : le mode commandes et le mode édition.
• pour passer du mode édition au mode commande il suffit d'appuyer sur la touche échappement ;
• pour passer du mode commande au mode édition il faut taper la commande d'insertion (ou équivalent)
Une fois lancé : vi <nom de fichier> ; vous pouvez employer quelques unes des commandes ci?après les plus courantes : commandes avec passage en mode insertion
• i, a : insère une lettre avant ou après le curseur
• cw : modifie le mot courant
• x , X : efface le caractère suivant ou avant les curseur
• dw : efface un mot
• dd : efface une ligne
• yw : copie un mot dans le buffer
• yy : copie la ligne courante dans le buffer
• p : copie le buffer à la position courante
• /<mot> : recherche d'instances de 'mot' dans le fichier ; n pour suivante, N pour précedente
• :<nombre> : va a la ligne
• :q : quitte le fichier
• :q! : quitte le fichier sans sauvegarder
• :w : sauvegarde le fichier • :x : sauvegarde et quitte
emacs est un autre éditeur standard utilisé dans différents systèmes d'exploitation, il dispose d'un langage qui permet de le personnaliser à souhaits. Il dispose néanmoins de menus 'habituels' tels que la gestion des fichiers, la recherche de caractères, etc.. Ainsi que de règles préprogrammées qui permettent aux développeurs une mise en page dépendante du langage utilisé (C, C++, java ...) reconnaissant les commandes courantes, les chaînes de caractères, etc ..
Exercice : Ajouter les noms des serveurs du réseau local dans le fichier /etc/hosts
Comme l'on s'en doute bien il arrive que l'on ait à retrouver un fichier dont on ne connaît plus l'emplacement ou même le nom ; Linux comprend quelques outils pour ces recherches.
La commande which permet de scruter les répertoires les plus communément utilisés (dont le chemin est indiqué dans la variable d'environnement PATH) pour retrouver le nom de fichier indiqué en argument.
Exemple : which apachectl recherchera dans tous les répertoires (du PATH) le fichier apachectl
Cette commande est surtout utile pour vérifier que l'on utilise bien la version souhaitée d'un binaire (exécutable). La commande whereis est semblable à la commande which.
La commande find :
Syntaxe : find <répertoire> <conditions> Arguments : le répertoire du début de recherche et les conditions sur des attributs du fichier.
Exemple : find /home/philippe ?name \*.txt ?size +100k recherchera dans le sous le répertoire de l'utilisateur Philippe tous les fichiers qui finissent par ".txt" et qui pèsent de plus de 100 kilo?octets.
Le signe | appelé pipe (ou tube) permet de relier avantageusement les commandes. L'introduction du pipe (tube) permet de combiner plusieurs commandes parmi lesquelles la commande grep.
On peut ainsi combiner la commande find avec la commande grep afin de retrouver une chaîne de caractère dans un fichier.
Exemple : find . ?name LISEZMOI | xargs grep ?n LINUX recherchera à partir du répertoire courant (noté .) les fichiers de noms LISEZMOI et affichera les lignes numérotées (option ?n) contenant la chaîne de caractères Linux.
Syntaxe : grep [options] <chaîne de caractères> <nom de fichier>
La création de liens symboliques (opposition aux liens physiques) évite la copie de fichiers identiques dans différents répertoires. Par exemple, si une application a besoin d'un fichier volumineux contenant des données relatives à un groupe d'utilisateurs, il est possible de l'avoir virtuellement dans les répertoires courant en créant un lien symbolique : ln ?s <source> <destination>
Il n'est pas nécessaire que la source existe pour cette création au même titre que sa destruction n'altérera pas le lien mais son appel génèrera un erreur de type fichier introuvable.
Pour contrôler l'espace occupé et l'espace d'un disque dur (en fait d'une partition), il existe deux commandes très utiles.
La commande df renseigne sur l'espace disque total, disponible (disk free). Elle s'utilise sur tous répertoires "montés".
Cette commande s'utilise généralement avec en argument le nom d'un fichier pour vérifier le point de montage de son répertoire.
Exemple : df ~/essai nous indiquera la partition sur laquelle est sauvegardé le répertoire essai (le ~ représente /home/).
La commande du calcule l'espace occupé (disk usage) pour un répertoire (sous entendu le répertoire et ses sous?repértoires).
L'option ?k permet un affichage en kilo?octets.
Exemple : du ?k ?s essai affichera la liste des sous?répertoires du répertoire essai récursivement sans indiquer tous les fichiers et leur taille (option ?s).
Lorsque vous ouvrez une session Unix avec votre login et votre mot de passe, vous vous retrouvez devant le "prompt" du shell. En fonction du shell employé, le prompt peut avoir la forme suivante :
[[email protected] essai] $
La commande cd permet de se déplacer dans les répertoires. La command ls permet d'afficher la liste des fichiers d'un répertoire.
Attention, sous les systèmes Unix, un répertoire est désigné par le symbole / ou slash et non pas par un \ ou anti?slash comme c'est le cas sous DOS.
Exemples d'utilisation de la commande cd :
$ cd / | déplacement à la racine du système |
$ cd /essai | déplacement dans le répertoire essai de la racine |
$ cd essai | déplacement dans le répertoire courant essai |
$ cd essai/ | déplacement dans le répertoire courant essai |
$ cd /usr/local | déplacement dans le répertoire apache du répertoire /usr |
$ cd .. | recule d'une branche vers la racine |
$ cd ~ | déplacement dans son répertoire personnel |
$ cd ~philippe | déplacement dans le répertoire personnel de l'utilisateur de philipppe |
Etant donné que le système mémorise le répertoire courant (répertoire dans lequel on est), on peut utiliser des noms de chemins relatifs :
$ cd /home/philippe/essai chemin absolu
$ cd essai chemin
relatif
On notera pour l'occasion, la possibilité de redirection très utile sous linux. Cette technique permet de rediriger la sortie d'une commande ou d'un programme ailleurs que vers l'écran, c'est à dire dans un fichier ou vers un autre programme. Ainsi, nous pouvons envoyer un fichier dans l'entrée d'une commande, mettre l'affichage d'une commande dans un fichier et même envoyer l'affichage d'une commande dans l'entrée d'une autre. Enfin, dans notre cas, nous pouvons envoyer un fichier dans un autre.
Avec le symbole > (signe supérieur), nous pouvons rediriger la sortie d'un programme vers un fichier.
Exemple : cal > fevrier Ici, nous envoyons l'affichage de la commande cal ? le calendrier pour le mois en cours ? dans le fichier nommé fevrier.
Avec le symbole < (signe inférieur), nous redirigerons le contenu d'un fichier vers l'entrée d'une commande.
Exemple : mail marc < courrier envoie par courrier électronique à marc le fichier nommé courrier.
>> (supérieur supérieur) : ajoute à la fin Ce symbole permet d'ajouter l'affichage d'une commande à la fin d'un fichier, sans pour autant écraser ce qu'il y avait déjà dans le fichier. Avec un seul supérieur, le contenu du fichier serait remplacé par la sortie de la commande et donc ce contenu aurait été perdu.
Exemple : cat fichier1 fichier2 fichier3 >> fichier_complet
Nous ajoutons à la fin (concaténons) du fichier fichier_complet le contenu des fichiers fichier1, fichier2 et fichier3.
Rappel : | (symbole barre), réalise un tube entre deux commandes.
Ce symbole permet de faire en sorte que l'affichage d'une commande soit dirigé dans l'entrée d'une autre commande.
La commande chmod permet de changer les droits d'accès d'un fichier.
Vous ne pouvez modifier les droits d'un fichier que si vous en êtes le propriétaire. Il existe une exception : l'administrateur système root peut modifier les droits d'accès de tous les fichiers.
Syntaxe : chmod <modification des droits d'accès> <nom du fichier>
La partie est elle?même composée de 3 parties :
• les droits d'accès à modifier : u (user) pour le propriétaire, g (group) pour le groupe, o (others) pour les autres et a (all) pour tout le monde ;
• les types de modification à effectuer : ? pour rajouter de nouveaux droits et + pour supprimer des droits d'accès déjà mis en place ;
• la modification individuelle des droits : r,w ou x
Exemples :
$ chmod a+r Autorise à tout le monde la lecture de
$ chmod ug+rw,o+r Le propriétaire et les membres de son groupe peuvent lire et modifier le fichier alors que les autres personnes ne peuvent que le lire.
La commande chown permet de changer le propriétaire d'un fichier. Syntaxe : chown utilisateur fichier
La commande chgrp permet de changer le groupe d'un fichier (il faut que le propriétaire appartienne au groupe). Syntaxe : chgrp groupe fichier
La commande ls permet de lister le contenu d'un répertoire.
[[email protected] essai] $ cd /bin
[[email protected] /bin] $ ls
arch ash | dd df | gzip hostname | nisdomainnamesu ping sync | |||
awk cp cpio csh date | dmesg fgrep gawk grep gunzip | kill mount mt mv netstat | ps sh sleep sort stty | tar ypdomain zcat zsh ls | ||
La commande ls sans arguments donne un listing brut difficile à exploiter. Pour obtenir des informations plus précises, il est nécessaire d'utiliser l'argument ?l.
Exercice : Taper la commande ls avec ?l en argument.
Avant de continuer, il est nécessaire de fournir quelques explications sur la gestion des fichiers. Sous Linux, un fichier peut représenter :
• un fichier texte ou un fichier exécutable (on parle alors de fichier binaire) ;
• un répertoire ;
• un périphérique ;
• une référence à un autre fichier (on parle alors de lien).
Linux étant un système multi?utilisateur, les utilisateurs doivent par conséquent être administré. Pour faciliter cette administration, les utilisateurs sont réunis en groupes. Ce qui permet de paramétrer des droits spécifiques à chaque groupe : droits en lecture, mais aussi en écriture et en exécution.
Revenons à l'exemple ci?dessus : les informations fournies sont relativement nombreuses et sont regroupées en colonnes :
• la première colonne fournit des informations sur les droits ; • la colonne suivante est le nombre de liens pointant sur ce fichier ;
• la suivante donne le nom du propriétaire du fichier.
• la cinquième nous donne la taille du fichier en octets.
• la sixième donne la date et l'heure de la dernière modification du fichier.
• et enfin vient le nom du fichier. S'il s'agit d'un lien, la référence du fichier est indiqué par un ?> [source]
La première colonne constitué de 10 caractères fournit des informations sur le type de fichier et les droits associés. Pour le premier caractère :
• le caractère ? représente un simple fichier ;
• la lettre d représente un dossier (directory) ;
• la lettre l représente un lien ;
Il existe d'autres types de fichiers mais nous ne nous en occuperons pas à ce niveau. Les 9 lettres suivantes sont groupées trois par trois et indiquent les droits associés au fichier, c'est à dire par qui et comment un fichier peut?être utilisé :
• le premier triplet correspond aux droits du propriétaire,
• le second triplet correspond aux droits des membres du groupe (un utilisateur intègre un groupe de travail afin de partager des fichiers) ;
• le troisième correspond aux droits des autres utilisateurs du système.
Pour chaque triplet :
• la première lettre indique si le fichier peut être lu ou pas : r (readable) si le fichier peut être lu et un tiret sinon ;
• la seconde lettre indique si le fichier peut être écrit ou pas : w (writable) ou un tiret ;
• la troisième lettre indique si le fichier peut être exécuté : x pour un binaire exécutable ou un tiret.
Ainsi dans l'exemple précédent, le fichier peut être lu et écrit pas son propriétaire, il peut également être lu par les membres de son groupe mais ne peut être modifié. Pour les autres, la lecture et la modification de ce fichier ne sont pas autorisés.
Pour vous aider à retenir l'ordre de présentation des droits (utilisateur / groupe / autres), vous pouvez utiliser l'astuce mnémotechnique suivante : je, nous, ils.
Exercice : Taper ls avec ?la en argument depuis votre répertoire personnel.
Les liens ainsi que la modification des droits associés à un fichier sont abordés un peu plus loin.
Lorsque l'on se déplace dans un répertoire, le shell n'affiche que le nom du répertoire dans lequel on se trouve sans préciser le chemin complet. On peut donc très facilement se tromper de répertoire : par exemple penser être dans le répertoire /bin alors que l'on se trouve dans le répertoire /usr/local/bin. La commande pwd permet de connaître le chemin du répertoire dans lequel on se trouve.
[[email protected] bin]$ pwd
/usr/local/bin
Pour créer un répertoire il suffit d'utiliser la commande mkdir avec le nom du répertoire souhaité en paramètre.
Exercice : Créer un répertoire essai dans votre répertoire personnel.
La copie de fichier s'effectue avec la commande cp (copy). La syntaxe de la commande cp est la suivante : cp source destination La source et la destination pouvant être un fichier ou un répertoire.
Exemples :
$ cp Duplique le fichier en
$ cp Copie le fichier dans le répertoire essai
essai/
$ cp essai/ Copie les fichiers du répertoire essai dans le
essai2/ répertoire essai2
$ cp ?R essai/ Copie tous les fichiers du répertoire essai ? y compris les sous?répertoires dans le
essai2/ répertoire essai2
La commande rm (remove) permet de supprimer un fichier.
$ rm
Supprime le fichier
L'option ?R permet de supprimer récursivement tout le contenu d'un répertoire. Attention, évitez au maximum d'utiliser cette option et surtout ne l'utiliser jamais en tant que root.
$ rmdir essai Supprime le
répertoire essai
La commande mv permet de renommer un fichier.
$ cp Duplique le fichier en
$ mv Renomme le fichier en
Archivage de fichiers :
Pour archiver des fichiers, on assemble le groupe de fichiers à archiver :
tar <destination> <sources>
Assemblage des différents fichiers (fichier i) dans monfichier :
$ tar ?cf fichier1 fichier2 ... fichiern
Pour assembler en récursif (avec les sous?répertoire) des répertoire :
$ tar ?cf rep1 rep2 ... repn
Désassemblage :
$ tar ?xf <>
Compression d'un fichier :
Une commande de compression permettra ensuite de diminuer la taille totale de ces fichiers assemblés : gzip
Compresse monfichier et le remplace par le fichier : gzip monfichier Pour décompresser un fichier archive essayer la commande suivante : gzip ?d Ainsi l'on peut assembler et compresser les fichiers à archiver.
Remarque : la commande tar xvfz permet de décompresser en même temps que le désassemblage.
Ecrit par Frédéric Bonnaud.
Pour commancer, il faut savoir qu'un script est un fichier texte standard pouvant être créer par n'importe quel éditeur : vi, emacs ou autre. D'autre part, conventionnellement un script commance par une ligne de commentaire contenant le nom du langage à utiliser pour interpréter ce script, pour le cas qui nous intéresse : /bin/sh. Donc un script élémentaire pourrait être :
#!/bin/sh
Évidemment un tel script ne fait rien ! Changeons cela. La commande qui affiche quelque chose à l'écran est echo. Donc pour créer le script bonjour_monde nous pouvons écrire :
#!/bin/sh echo "Bonjour, Monde !" echo "un premier script est né."
Comment on l'éxécute ? C'est simple il suffit de faire :
[[email protected] user]$ sh bonjour_monde Bonjour, Monde !
un premier script est né. [[email protected] user]$ _
C'est pas cool, vous préféreriez taper quelque chose comme :
[[email protected] user]$ ./bonjour_monde Bonjour, Monde !
un premier script est né. [[email protected] user]$ _
C'est possible si vous avez au préalable rendu votre script éxécutable par la commande :
[[email protected] user]$ chmod +x bonjour_monde
[[email protected] user]$ ./bonjour_monde Bonjour, Monde !
un premier script est né. [[email protected] user]$ _
Résumons : un script shell commence par : #!/bin/sh, il contient des commandes du shell et est rendu éxécutable par chmod +x.
Quelques conseils concernant les commentaires Dans un shell?script, est considéré comme un commentaire tout ce qui suit le caractère # et ce, jusqu'a la fin de la ligne.
Usez et abusez des commentaires : lorsque vous relirez un script 6 mois après l'avoir écrit, vous serez bien content de l'avoir documenté. Un programme n'est jamais trop documenté. Par contre, il peut être mal documenté ! Un commentaire est bon lorsqu'il décrit pourquoi on fait quelque chose, pas quand il décrit ce que l'on fait.
Exemple :
Que fait le script ? Les commentaires ne l'expliquent pas ! Ce sont de mauvais commentaire. Par contre :
#!/bin/sh # on veut faire un copie de tous les fichiers for i in * ; do # sous le nom $i.bak cp $i $i.bak done
Là, au moins, on sait ce qu'il se passe. (Il n'est pas encore important de connaitre les commandes de ces deux fichiers)
Un script ne sera, en général, que d'une utilisation marginale si vous ne pouvez pas modifier son comportement d'une manière ou d'une autre. On obtient cet effet en "passant" un (ou plusieurs) paramètre(s) au script. Voyons comment faire cela. Soit le script essai01 :
#!/bin/sh echo le paramètre \$1 est \"$1\" echo le paramètre \$2 est \"$2\" echo le paramètre \$3 est \"$3\"
Que fait?il ? Il affiche, les uns après les autres les trois premiers paramètres du script, donc si l'on tappe :
$ ./essai01 paramètre un le paramètre $1 est "paramètre" le paramètre $2 est "un" le paramètre $3 est ""
Donc, les variables $1, $2 ... $9 contiennent les "mots" numéro 1, 2 ... 9 de la ligne de commande. Attention : par "mot" on entend ensemble de caractères ne contenant pas de caractères de séparations. Les caractères de séparation sont l'espace, la tabulation, le point virgule.
Maintenant, essayons de taper :
$ ./essai01 * le paramètre $1 est "Mail" le paramètre $2 est "essai01" le paramètre $3 est "nsmail" $ _
(Le résultat doit être sensiblement différent sur votre machine). Que c'est?il passé ? Le shell a remplacé le caractère * par la liste de tous les fichiers non cachés présents dans le répertoire actif. En fait, toutes les substitutions du shell sont possible ! C'est le shell qui "substitue" aux paramètres des valeurs étendues par les caractères * (toute suite de caractères) et [ab] (l'un des caractères a ou b). Autre exemple :
$ ./essai01 \* le paramètre $1 est "*" le paramètre $2 est "" le paramètre $3 est "" $ _
Et oui, on a "échappé" le caractère * donc il a perdu sa signification particulière : il est redevenu un simple *.
C'est bien, me direz vous, mais si je veux utiliser plus de dix paramètres ? Il faut utiliser la commande shift, à titre d"exmple voici le script essai02 :
#!/bin/sh echo le paramètre 1 est \"$1\" shift echo le paramètre 2 est \"$1\" shift echo le paramètre 2 est \"$1\" shift echo le paramètre 4 est \"$1\" shift echo le paramètre 5 est \"$1\" shift echo le paramètre 6 est \"$1\" shift echo le paramètre 7 est \"$1\" shift echo le paramètre 8 est \"$1\" shift
echo le paramètre 9 est \"$1\" shift
echo le paramètre 10 est \"$1\" shift echo le paramètre 11 est \"$1\" Si vous tapez : $ ./essai02 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 le paramètre 1 est "1" le paramètre 2 est "2" le paramètre 2 est "3"
le paramètre 4 est "4" le paramètre 5 est "5" le paramètre 6 est "6" le paramètre 7 est "7" le paramètre 8 est "8" le paramètre 9 est "9" le paramètre 10 est "10" le paramètre 11 est "11" $ _
A chaque appel de shift les paramètres sont déplacés d'un numéro : le paramètre un devient le paramètre deux et c. Évidemment le paramètre un est perdu par l'appel de shift : vous devez donc vous en servir avant d'appeler shift.
1:#!/bin/sh
2:PATH=/bin # PATH contient /bin
3:PATH=PATH:/usr/bin # PATH contient PATH:/bin
4:PATH=/bin # PATH contient /bin
5:PATH=$PATH:/usr/bin # PATH contient /bin:/usr/bin
(Les numéros ne sont là que pour repérer les lignes, il ne faut pas les taper).
La ligne 3 est très certainement une erreur, à gauche du signe "=" il faut une variable (donc un nom sans $) mais à droite de ce même signe il faut une valeur, et la valeur que l'on a mis est "PATH :/usr/bin" : il n'y a aucune substitution à faire. Par contre la ligne 5 est certainement correcte : à droite du "=" on a mis "$PATH :/usr/bin", la valeur de $PATH étant "/bin", la valeur après substitution par le shell de "$PATH :/usr/bin" est "/bin :/usr/bin". Donc, à la fin de la ligne 5, la valeur de la variable PATH est "/bin :/usr/bin".
Attention : il ne doit y avoir aucun espace de part et d'autre du signe "=".
Résumons : MACHIN est un nom de variable que l'on utilise lorsque l'on a besoin d'un nom de de variable (mais pas de son contenu) et $MACHIN est le contenu de la variable MACHIN que l'on utilise lorsque l'on a besoin du contenu de cette variable. Variables particulières Il y a un certain nombre de variables particulières, voici leur signification :
• la variable * (dont le contenu est $*) contient l'ensemble de tous les "mots" qui on été passé au script.
• la variable # contient le nombre de paramètres qui ont été passés au programme.
• la variable 0 (zéro) contient le nom du script (ou du lien si le script a été appelé depuis un lien).
Il y en a d'autres moins utilisées : allez voir la man page de bash.
#!/bin/sh
echo 2+3*5 = $((2+3*5)) MACHIN=12 echo MACHIN*4 = $[$MACHIN*4] Affichera : $ sh essai03
2+3*5 = 17
MACHIN*4 = 48
Vous remarquerez que le shell respecte les priorités mathématiques habituelles (il fait les multiplications avant les additions !). L'opérateur puissance est "**" (ie : 2 puissance 5 s'écrit : 2**5). On peut utiliser des paranthèses pour modifier l'ordre des calculs.
Les instructions de controles du shell permettent de modifier l'éxécution purement séquencielle d'un script. Jusqu'à maintenant, les scripts que nous avons créé n'étaient pas très complexe. Ils ne pouvaient de toute façon pas l'être car nous ne pouvions pas modifier l'ordre des instructions, ni en répéter.
Lorsque vous programmerez des scripts, vous voudrez que vos scripts fassent une chose si une certaine condition est remplie et autre chose si elle ne l'est pas. La construction de bash qui permet cela est le fameux test : if then else fi. Sa syntaxe est la suivante (ce qui est en italique est optionnel) :
if <test> ; then <instruction 1>
<instruction 2> ... <instruction n> else <instruction n+1> ... <instruction n+p> fi
Il faut savoir que tout les programmes renvoie une valeur. Cette valeur est stockée dans la variable ? dont la valeur est, rapelons le : $ ?. Pour le shell une valeur nulle est synonyme de VRAI et une valeur non nulle est synonyme de FAUX (ceci parce que, en général les programmes renvoie zéro quand tout c'est bien passé et un numéro non nul d'erreur quand il s'en est produit une).
Il existe deux programmes particulier : false et true. true renvoie toujours 0 et false renvoie toujours 1. Sachant cela, voyons ce que fait le programme suivant :
#!/bin/sh if true ; then
echo Le premier test est VRAI($?) else
echo Le premier test est FAUX($?) fi
Affichera :
$ ./test
Le premier test est VRAI(0)
Le second test est FAUX(1)
$ _
On peut donc conclure que l'instruction if ... then ... else ... fi, fonctionne de la manière suivante : si (if en anglais) le test est VRAI(0) alors (then en anglais) le bloque d'instructions comprises entre le then et le else (ou le fi en l'absence de else) est éxécuté, sinon (else en anglais) le test est FAUX(différent de 0)) et on éxécute le bloque d'instructions comprises entre le else et le fi si ce bloque existe.
Bon, évidemment, des tests de cet ordre ne paraissent pas très utiles. Voyons de vrais tests maintenant.
Un test, nous l'avons vu, n'est rien de plus qu'une commande standard. Une des commandes standard est 'test', sa syntaxe est un peu complexe, je vais la décrire avec des exemples.
• si l'on veut tester l'existance d'un répertoire , on tapera : test ?d
• si l'on veut tester l"existance d'un fichier , on tapera : test ?f
• si l'on veut tester l'existande d'un fichier ou répertoire , on tapera : test ?e
Pour plus d'information faites : man test.
On peut aussi combiner deux tests par des opérations logiques : ou correspond à ?o, et correspond à ?a (à nouveau allez voir la man page), exemple : test ?x /bin/sh ?a ?d /etc Cette instruction teste l'existance de l'éxécutable /bin/sh (?x /bin/sh) et (?a) la présence d'un répertoire /etc (?d /etc).
On peut remplacer la commande test par [ ] qui est plus lisible, exemple :
if [ ?x /bin/sh ] ; then echo /bin/sh est executable. C\'est bien.
else echo /bin/sh n\'est pas executable. echo Votre système n\'est pas normal. fi
Mais il n'y a pas que la commande test qui peut être employée. Par exemple, la commande grep renvoie 0 quand la recherche a réussi et 1 quand la recherche a échoué, exemple :
if grep ?E "^frederic:" /etc/passwd > /dev/null ; then echo L\'utilisateur frederic existe.
Cette série d'instruction teste la présence de l'utilisateur frederic dans le fichier /etc/passwd. Vous remarquerez que l'on a fait suivre la commande grep d'une redirection vers /dev/null pour que le résutat de cette commande ne soit pas affichée : c'est une utilisation classique. Ceci explique aussi l'expression : "Ils sont tellement intéressant tes mails que je les envoie à /dev/null" ;?).
Faire la même chose pour tous les éléments d'une liste Lorsque l'on programme, on est souvant ammené à faire la même pour divers éléments d'une liste. Dans un shell script, il est bien évidemment possible de ne pas réécrire dix fois la même chose. On dira que l'on fait une boucle. L'instruction qui réalise une boucle est
for <variable> in <liste de valeurs pour la variable> ; do <instruction 1> ... <instruction n> done
Voyons comment ça fonctionne. Supposons que nous souhaitions renommer tous nos fichiers * en
*, nous taperons le script suivant :
#!/bin/sh
# I prend chacune des valeurs possibles correspondant # au motif : * for I in * ; do # tous les fichier $I sont renommé $I.old echo "$I ?> $I.old" mv $I $I.old # on fini notre boucle done
Simple, non ? Un exemple plus complexe ? Supposons que nous voulions parcourir tous les répertoires du répertoire courant pour faire cette même manipulation. Nous pourrons taper :
1:#!/bin/sh
2:for REP in `find ?type d` ; do
3: for FICH in $REP/* ; do
4: if [ ?f $FICH ] ; then
5: mv $FICH $
6: else 7: echo On ne renomme pas $FICH car ce n\'est pas un répertoire 8: fi
9: done
10:done
Remarque : ce n'est pas le même fonctionnement que la boucle for d'autres langage (le pascal, le C ou le basic par exemple).
Faire une même chose tant qu'un certaine condition est remplie.
Pour faire une certaine chose tant qu'une condition est remplie, on utilise un autre type de boucle :
while <un test> ; do <instruction 1> ... <instruction n> done
Supposons, par exemple que vous souhaitiez afficher les 100 premiers nombres (pour une obscure raison), alors vous taperez :
i=0 while [ i ?lt 100 ] ; do echo $i i=$[$i+1] done
Remarque : ?lt signifie "lesser than" ou "plus petit que".
Ici, on va afficher le contenu de i et lui ajouter 1 tant que i sera (?lt) plus petit que 100. Remarquez que 100 ne s'affiche pas.
Souvant, vous voudrez refaire ce que vous venez de tapez autre part dans votre script. Dans ce cas il est inutile de retaper la même chose, préférez utiliser l'instruction function qui permet de réutiliser une portion de script. Voyons un exemple :
#!/bin/sh function addpath () {
if echo $PATH | grep ?v $1 >/dev/null; then PATH=$PATH:$1; fi; PATH=ècho $PATH|sed s/::/:/g` }
addpath /opt/apps/bin addpath /opt/office52/program addpath /opt/gnome/bin
Au debut, nous avons défini une fonciton nommée addpath dont le but est d'ajouter le premier argument ($1) de la fonction addpath à la varaible PATH si ce premier argument n'est pas déjà présent (grep ?v $1) dans la variable PATH, ainsi que supprimer les chemins vide (sed s/ : :/ :/g) de PATH.
Ensuite, nous éxécuton cette fonction pour trois arguments : /opt/apps/bin, /opt/office52/bin et /opt/gnome/bin.
Remarque : le mot function peut être omis.
Il existe d'autres type de répétitions, mais nous ne nous en occuperons pas dans cette article, je vous conseille la lecture forcément profitable de la man page de bash.