Cours electricite : les transformateurs
Cours electricité : les transformateurs
INTRODUCTION
Le transformateur est une machine statique à induction électromagnétique permettant de transformer un système de courant en un ou plusieurs autres systèmes alternatifs, de tentions et d’intensité généralement différents, mais de fréquence identiques, avec un excellent rendement. Ces différents systèmes de courant sont électriquement séparés.
S’il est vrai que les règles de l’électromagnétisme auxquelles répondent les transformateurs demeurent les mêmes, les perfectionnements apportés aux matériaux magnétiques, conducteurs et isolants, et aux moyens de leur mise en œuvre ont permis d’atteindre à ce jour, avec un taux de fiabilité accrue, des tensions de plus de 800 kV, et des performances unitaires supérieures à 1600 MVA, ceci malgré des contraintes de transport de masses indivisibles de plus en plus strictes.
C’est un appareil robuste qui est le plus souvent monophasé. Il est très utilisé en électrotechnique car c’est l’appareil de base pour le transport de l’énergie électrique
(fig. 1-1). Il joue un grand rôle en électronique, soit avec un circuit magnétique pour les alimentations à basse fréquence, soit sans circuit magnétique pour les circuits couplés en haute fréquence.
1.1. Définitions
Un tel appareil représente un quadripôle, c’est-à-dire un circuit muni de quatre bornes (ou pôles) (fig. 1-2) :
I1 | I2 | ||
A | E1 | S1 | A |
G | U1V | V | U2 |
E2 | S2 |
Fig. 1-2
RECEPTEUR |
- une première paire de bornes, E1 et E2, constitue l’entrée ;
- une seconde paire de bornes, S1 et S2, constitue la sortie.
Le transformateurreçoit de la puissance, entre ses bornes d’entrée, de la part du générateur qui l’alimente. C’est le côté primaire de l’appareil Ilrestitue presque intégralement cette puissance au récepteur (dit charge du transformateur) branchéentre ses bornes de sortie. C’est le côté secondaire. Autrement dit, son rendement est excellent.
Si I1 et I2 sont des valeurs efficaces des courants sinusoïdaux circulant, d’une part entre E1 et E2 et d’autre part entre S1 et S2, on a sensiblement :
U1 . I1 = U2 . I2
Si U1 > U2⇒I1 < I2, le transformateur est alors :
- élévateur de tension,
- abaisseur de courant.
Si U1 < U2⇒I1 > I2, le transformateur est alors :
- abaisseur de tension,
- élévateur de courant.
Comme tout appareil électrique, chaque transformateur est spécialement calculé pour fonctionner :
- sous une tension primaire U1n,
- en absorbant un courant voisin d’une valeur I1n.
Les valeurs U1n sont appelées les valeurs nominales et leur produit
Sn = U1n . I1nest lapuissance apparente nominalede l’appareil.
La plaque signalétique, fixée sur le transformateur, indique, en particulier, les valeurs de Sn, U1n et U2n (la valeur de la tension secondaire nominale).
Transformateur monophasé
Transformateur triphasé
(Couplage triangle/étoile)
Transformateur de courant
Autotransformateur
Transformateur tore
Fig. 1-3
1.2. Symboles
Pour les schémas on utilise les représentations symboliques sur la fig. 1-3. Pour les transformateurs triphasés il est nécessaire d’indiquer le type de couplage au primaire et au secondaire.
1.3. Constitution
Un transformateur monophasé (fig. 1-4) est constitué de deux enroulements non liésélectriquement, mais enlaçant un même circuit magnétique, c’est-à-dire couplés magnétiquement entre eux.
Le circuit magnétique est un ensemble fermé comportant souvent deux noyaux (ou colonnes) et deux culasses (ou traverses) réunissant les noyaux.
Le circuit magnétique est le siège d’un champ magnétique sinusoïdal, ce qui entraîne des pertes magnétiques (exprimées en watts), par courant de Foucault et dues à l’hystérésis.
NOYAUX
SECONDAIRE |
ENROULEMENT |
PRIMAIRE |
ENROULEMENT |
CULASSES
Les enroulements sont repartis sur les noyaux : le primaire est relié aux bornes d’entrée et se comporte comme un récepteur ; le secondaire est relié aux bornes de sortie et se comporte comme un générateur.
Etant donné que le transformateur est le siège de deux types de pertes : magnétiques dans les tôles du circuit magnétique et par effet Joule dans le cuivredes enroulements, cette puissance électrique consommée et non restituée à la charge apparaît sous forme de chaleur au sein du transformateur. Cette chaleur doit être entièrement évacuée vers l’extérieur pour empêcher la détérioration des isolants. Il faut prévoir un dispositif de refroidissement.
1.4. Théorie élémentaire
Il faut préciser d’abord que toutes les grandeurs relatives au primaire sont affectées de l’indice 1 (nombre de spires N1, …) et au secondaire sont affectées de l’indice 2 (nombre de spire N2, …).
• Conventions de signes et hypothèses de travail
PrimaireB
Secondaire
Fig. 1-5
Afin de mettre en évidence les différents sens le transformateur est représenté (fig.
1-5) avec les enroulements primaire et secondaire disposés sur un seul noyau et séparés l’un de l’autre (ce qui ne correspond pas à la réalité technologique).
Le sens positif choisi pour exprimer le champ magnétique B dans les tôles est lorsque les lignes de champ, dans la colonne gauche, seront dirigées vers le haut.
A l’aide de la règle du tire-bouchon, on déduit du choix précédent les sens positifs des courants primaire i1et secondaire i2.
On adopte enfin les sens positifs des tensions primaire u1 (fonctionne en récepteur) et u2 (fonctionne en générateur).
On suppose que les résistances R1 et R2 du primaire et du secondaire sont suffisamment faibles pour avoir les chutes de tension i1.R1 et i2.R2 négligeables devant les tensions u1 et u2 (R1 = R2 = 0).
On suppose que le champ magnétique B, créé par les courants i1 et i2, est constitué de lignes de champ parfaitement canalisées par les tôles, c’est-à-dire traversant les N1spires du primaire et les N2spires du secondaire.
Si le flux unitaire est représenté par Ψ, on a le flux total à travers le primaire
Ψ1 = N1.Ψ et Ψ2 = N2. Ψ.
• Constance du champ magnétique et équilibre des f.m.m.
La tension sinusoïdale appliquée entre les bornes du primaire est : u1 = U1 √2 sin ωt
Puisque la résistance est nulle, la loi d’Ohm s’écrit le long de l’enroulement primaire (fig. 1-6) :
u1 = - e1
e1étant la f.é.m. induite dans les spires | |
du primaire par le champ magnétique | |
existant dans les tôles. Mais : | |
e1 = - dΨ1/dt = -d(N1.Ψ)/dt = - N1.dΨ/dt | |
Donc : | |
u1 = U1 √2 sin ωt = N1.dΨ/dt | |
dΨ/dt = U1 / N1.√2 sin ωt |
D’où :
Ψ = U1 / ω.N1.√2 sin (ωt - π/2)
Si l’aire de la section du noyau est s, on a Ψ= b.s, d’où :
b = U1 / ω.s.N1.√2 sin (ωt - π/2)
Le champ magnétique dans les tôles est sinusoïdal avec la même pulsation ω que la tension primaire u1 et le déphasage par rapport à la même de - π/2 (quadrature en arrière). Son amplitude a pour expression :
Bm= U1 / ω.s.N1.√2
Pour un transformateur donné (c’est-à-dire N1 et s fixés) les trois caractéristiques du champ b ne dépendent que de la tension u1 appliquée au primaire.
Si l’appareil est toujours alimenté par le même réseau, le champ magnétique
garde la même expression quelle que soit le récepteur branché au secondaire.C’est ce qu’on appelle la constance du champ magnétique.
Le champ magnétique b créé par le courant i1 circulant dans les N1 spires du primaire et le courant i2 circulant dans les N2 spires du secondaire (fig. 1-4), autrement dit par la force magnétomotrice (f.m.m.) totale
N1.i1 + N2.i2
Comme le champ b reste toujours le même quelque soit le courant i2 débité, il en est de même de la grandeur qui le provoque. Pour une tension primaire u1 donnée la force magnétomotrice totale N1.i1+ N2.i2 garde toujours la même expression.
Considérons les deux fonctionnements de l’appareil :
• Transformateur à vide (i2= 0)
Il absorbe au primaire un courant très faible (fig. 1-7a), appelé courant à vide, i0. La f.m.m. donnant naissance au champ se réduit à N1.i0.
i1=i0 | B | i1=i0 + (- m.i2) | B |
E1 | E1 | ||
u1 | N1 | u1 | N1 |
E2 | E2 | ||
S1 | N2 | S1 | N2 |
i2=0 | i2 | ||
S2 | S2 |
Fig. 1-7
• Transformateur en charge
La f.m.m. donnant naissance au champ (fig. 1-7b) a l’expression N1.i1 + N2.i2. Comme ce champ est le même que dans le fonctionnement à vide, on a :
N1.i1 + N2.i2 = N1.i0.
N1.i1 = N1.i0.- N2.i2
D’où :
i1 = i0 + (- m.i2), avec m = N2/N1
Lorsqu’on passe du fonctionnement à vide au fonctionnement en charge, le primaire appelle un courant supplémentaire(- m.i2) :ce courant, dit courant de travail,circule dans les N1 spires du primaire et crée aussi une f.m.m. qui annuleexactement la f.m.m. du secondaire.
N1. (- m.i2) + N2.i2 = 0,puisque m = N2/N1
Par la suite, seule la f.m.m. N1.i0 donne naissance au champ : c’est la raison pour laquelle le courant à vide i0 est souvent appelé courant magnétisant.
En charge, le courant i1 absorbé au primaire est la somme de deux composantes :
le courant magnétisant i0 qui crée le champ magnétique dans les tôles ;
le courant de travail (- m.i2) proportionnel au courant débité dans le récepteur.
une composante active i00 (en phase avec u1) due aux pertesmagnétiques dans les tôles et, parsuite, d’autant plus faible que ces tôles sont de meilleure qualité ; une composante réactive i0b (en quadrature en arrière par rapport à u1) qui correspond au champ b etqui est d’autant plus faible que les entrefers du circuit magnétique sont réduits.
Dans la plupart des transformateurs industriels le courant i0 a une valeur efficace I0 très inférieure à la valeur nominale I1n du courant primaire ; en conséquence, sauf pour le fonctionnement à vide, on peut négliger i0 devant i1 et écrire :
i1 = - m.i2
Les f.m.m. du primaire et du secondaire s’équilibrent pratiquement.
1.5. Fonctionnement du transformateur parfait
Le transformateur parfait est un appareil idéal (c'est-à-dire qui n’existe pas en toute rigueur) pour lequel :
Les résistances R1 et R2 des deux enroulements sont nulles ;
Les lignes de champ enlacent toutes les spires des deux enroulements ;
Le courant à vide i0 est nul.
1.5.1. Définitions et équations du transformateur parfait
Le fonctionnement d’un tel transformateur est régi par trois équations (fig. 1-9) :
E1 | i1 | i2 | S1 |
u1 | e1 | e2 | u2 |
E2 | S2 |
Fig. 1-9
- La loi d’Ohm au primaire u1 = N1.dΨ/dt
- La loi d’Ohm au secondaire
Le champ magnétique b induit dans les N2 spires du secondaire la f.é.m. e2= -dΨ2/dt ; mais la convention adoptée pour le secondaire étant générateur, la loid’Ohm s’écrit :
u2 = e2.
u2 = N2.dΨ/dt
• La relation entre les courants
i1 = - m.i2
On déduit des équations ci-dessus le rapport de transformation m :
m = u2/u1 = N2/N1
Pour un transformateur parfait le rapport U2/U1 est une constante indépendante des courants : il est égal au rapport des nombres de spires.
Mais étant donné que la tension u1 est sinusoïdale :
La tension secondaire étant égale à u2= m.u1, elle est aussi sinusoïdale. Si le récepteur est linéaire, le courant i2 dû à la tension u2 est sinusoïdal. Comme i1= m.i2, le courant primaire est aussi sinusoïdal.
Les quatre grandeurs u1, i1, u2 et i2 sont toutes sinusoïdales : on peut introduire leursvecteurs de Fresnel (fig. 1-10).
Fig. 1-10
Les tensions u1 et u2 sont en opposition de phase et ont des valeurs efficaces U1 et U2telles que U2/U1 = m.
Les courants i1 et i2 sont en opposition de phase et ont des valeurs efficaces I1 et I2 telles que I2/I1=1/m.
Si N2 > N1, c'est-à-dire si m > 1, on a U2 > U1 et I2 < I1, le transformateur est élévateur de tension et abaisseur de courant.
Si N2 < N1, c'est-à-dire si m < 1, on a U2 < U1 et I2 > I1, le transformateur est abaisseur de tension et élévateur de courant.
1.5.2. Diagramme de fonctionnement et bilan de puissances
Un transformateur parfait de rapport m est soumis à une tension sinusoïdale u1connue et débite dans un récepteur connu. De la tension u1on déduit la tensionsecondaire u2 = m. u1.
Le récepteur étant connu, on détermine à partir de u2 le courant secondaire i2. Du courant i2 on déduit le courant primaire i1 = m. i2.
Il est possible de construire les vecteurs de Fresnel des quatre grandeurs u1, i1, u2 et i2. Le récepteur impose le déphasageϕ2de u2par rapport à i2. On constate que ledéphasage ϕ1 de u1 par rapport à i1 est égal à l’angle ϕ2.
Le facteur de puissance cosϕ1 entre les bornes du primaire est égal au facteur de puissance cosϕ2 du récepteur alimenté par le secondaire.
Les puissances active et réactive absorbées au primaire sont :
P1 = U1 . I1 . cosϕ1 et Q1 = U1 . I1 . sinϕ1
Il est facile de transformer P1 et Q1 et d’introduire les puissances active et réactive, P2et Q2, fournies à la charge :
P1 = (U2/m) . m.I2 . cosϕ2 = U2 . I2 . cosϕ2 = P2
Q1 = (U2/m) . m.I2 . sinϕ2 = U2 .I2 . sinϕ2 = Q2
Les puissances active et réactive absorbées sont intégralement transmises au récepteur alimenté par le secondaire du transformateur.
Le transformateur parfait ne présente aucune perte : son rendement est égal à 100%.
1.6. Intérêt et limite de la théorie du transformateur parfait
Pour démontrer l’utilité de la théorie du transformateur parfait il faut comparer par des études expérimentales le fonctionnement d’un transformateur réel aux prévisions de l’appareil parfait.
1.6.1. Fonctionnement à vide
A l’aide d’un dispositif (par exemple, un autotransformateur) on fait varier la tension primaire (fig. 1-11) U1 de 0 à Un. Pour chaque valeur on détermine :
la puissance absorbée P0 ; le courant primaire I0 ;
…
Si on compare le fonctionnement d’un transformateur réel aux prévisions obtenues en supposant l’appareil parfait on peut conclure :
A vide un transformateur réel délivre la même tension secondaire que s’il était parfait, donc le rapport U20/U1= N2/N1= m.
A vide un transformateur réel absorbe un courant qui ne vaut que quelques pour cent du courant primaire nominal. Le courant de magnétisation I0 est très faible par rapport au courant nominal I1n.
A vide un transformateur réel consomme une puissance dont la valeur relative n’excède pas quelques pour cent. La puissance P0 représente les pertes à vide.
1.6.2. Fonctionnement en charge
Le primaire étant soumis à une tension nominale le transformateur est chargé progressivement (par exemple, à l’aide d’un rhéostat) à fin d’obtenir différentes valeurs du courant secondaire I2 et on mesure (fig. 1-12) :
le courant primaire I1 ;
la tension secondaire U2; la puissance primaire P1.
I2
A
U2V Rh
Les résultats obtenus montrent :
En charge un transformateur réel délivre une tension secondaire qui décroît légèrement lorsque le courant secondaire augmente (la chute de tension au secondaire ; l’enroulement du transformateur est aussi un consommateur).
En charge un transformateur réel est parcouru, comme un transformateur parfait, par des courants I1 et I2, tel que I1 = m.I2 (sauf aux faibles charges).
Contrairement au cas du transformateur parfait les pertes existent et croissent avec le courant I2. Le rendement du transformateur η= P2/ P1 reste bon, mais inférieur à 100% (noter que P2= U2. I2, charge résistive).
1.7. Exercices
Le chapitre d’exercices d’application contient un exemple avec solution et des exemples à résoudre.
- Exercice 1 : La plaque signalétique d’un transformateur monophasé parfait porteles indications suivantes :
U1n= 220 V ; U2= 24 V ; f = 50 Hz ; Sn= 60 VA
La section utile du circuit magnétique est 2 cm x 3 cm. Sachant que le champ magnétique a une amplitude de 1,6 T, calculer :
- Le nombre de spires de chacun des enroulements (la tension secondaire correspondante à U1n étant de 24 V) ;
- La valeur nominale du courant primaire et le courant secondaire correspondant ;
- Les puissances active et réactive absorbées par le primaire lorsque le secondaire débite dans un récepteur inductif dont le courant I2 = 2 A et le facteur de puissance est cos ϕ = 0,8.
Solution : | |
Le champ magnétique a pour amplitude : | |
Bm = U1.√2 / N1.ω.s | ⇒N1 = U1.√2 / Bm.ω.s ; ω = 2π.f |
N1= 220.√2 / 1,6.2π.50.2.3.10-4= 1032 spires | |
N1= 1030 spires | |
Le nombre de spires N2 de l’enroulement secondaire est tel que | |
N2 / N1 = U2 / U1 | ⇒N2 = N1 . U2 / U1 |
N2= 1032 . 24 / 220 = 113 spires
N2= 113 spires
La plaque signalétique indique les valeurs nominales U1n et Sn de la tension primaire et de la puissance apparente. On en déduit la valeur nominale du courant primaire :
I1n = Sn / U1n | ⇒ | I1n = 60 / 220 = 0,273 A | |
I1n= 270 mA | |||
Quant au courant secondaire, il est tel que | |||
I2 | = I1 / m = I1 . N1 / N2 | ⇒I2 = 0,273 . 220 / 24 = 2,5 A | |
I2 | = 2,5 A |
Le transformateur étant parfait, la puissance active absorbée par le primaire est
égale à celle délivrée par le secondaire, soit
P1 | = P2 = U2 . I2 . cos ϕ2 | ⇒ | P1 = 24 . 2 . 0,8 = 38,4 W |
P1 | = 38,4 W | ||
Il est de même pour la puissance réactive : | |||
Q1 | = Q2 = U2 . I2 . sin ϕ2 | ⇒ | Q1 = 24 . 2 . 0,6 = 28,8 var |
Q1 | = 28,8 var |
- Exercice 2 : Le primaire d’un transformateur comporte 780 spires. Quand on luiapplique une tension de 220 V, le secondaire délivre une tension de 12 V.
Calculer :
- le rapport de transformation de l’appareil ;
- le nombre de spires au secondaire ;
- la tension qu’il faut appliquer au primaire pour obtenir 6,3 V au secondaire.
- Exercice 3 : On applique au primaire d’un transformateur la tension sinusoïdaleu1 = 220.√2. sin 100π.t.
- Déterminer les expressions des grandeurs instantanées :
- de la f.é.m. e1 induite dans les 900 spires du primaire ;
- du flux magnétique Ψ à travers la section de 8 cm² du circuit magnétique ;
- du champ magnétique b dans les tôles ;
- de la f.é.m. e2 induite dans les 98 spires du secondaire ;
- de la tension u2 aux bornes du secondaire.
- Représenter les vecteurs de Fresnel des cinq fonctions précédentes.
• Exercice 4 : Un transformateur monophasé possède les caractéristiquessuivantes :
U1n= 10 kV ; f = 50 Hz ; Sn= 280 kVA ; N1= 8500 spires
La section utile du circuit magnétique est 5,5 cm x 6 cm. Calculer :
- l’amplitude du champ magnétique dans les tôles :
- le nombre de spires du secondaire sachant que la tension secondaire correspondante à U1n est de 700 V ;
- la valeur nominale du courant primaire et le courant secondaire correspondant ;
- les puissances active et réactive absorbées par le primaire lorsque :
- le secondaire débite un courant I2 = 350 A ;
- le facteur de puissance du circuit récepteur inductif est cos ϕ2 = 0,6.
1.8. Transformateur réel
1.8.1. Modèle du transformateur réel
- Prise en compte du courant magnétisant I0:
Dans un transformateur réel pour le courant primaire on a l’expression:
i1 = i0 + (- m.i2),
a) Fonctionnement à vide :
Le courant secondaire étant nul i2= 0, le courant primaire prend la forme : i1= i0. Le transformateur est équivalent à une bobine à noyau ferromagnétique qui a pour modèle un dipôle constitué d’une résistance Rm en parallèle avec une réactance Xm
(fig. 1-13).
Fig. 1-13
- Rmcorrespond à la composante activeI0a
Rm = U1 / I0a = U1² / P0
Où : P0= U1I0a= U1I0cosϕ0 = puissance active consommée à vide. Cette puissance est égale aux pertes magnétiques car la résistance R1 du primaire est toujours négligée jusqu’ici.
- Xmcorrespond à la composante réactiveI0r
Xm = U1 / I0r = U1² / Q0
Ou: Q0= U1I0r= U1I0sinϕ0 = puissance réactive consommée à vide.
b) Fonctionnement en charge :
Au courant i0 s’ajoute désormais le courant de travail (- m.i2), or ce courant peut être considéré comme absorbé au primaire d’un transformateur parfait de rapport m dont le secondaire débite le courant i2. On en déduit le modèle suivant (fig. 1-14) :
Fig. 1-14
En ce qui concerne les tensions, rien n’est modifié par rapport au transformateur parfait : on a toujours u2/ u1= - m.
Tenir compte du courant i0 revient à brancher entre les bornes du primaire d’un transformateur parfait l’impédance Rm // Xm, dite « impédance magnétique ».
- Prise en compte des résistances et de la topographie réelle du champ
- Fuites magnétiques du transformateur
Pendant les essais on observe que la tension secondaire U2 diminue lorsque le courant I2 augmente. Cette chute de tension est due aux résistances R1 et R2 des enroulements et à un phénomène négligé jusqu’ici, appelé fuites magnétiques. En effet on a :
- flux total embrassé par les N1 spires du primaire est :
Φ1 = N1 Φ + L1 i1
- Le flux total embrassé par les N2 spires du secondaire est :
Φ2 = N2 Φ + L2 i2
Où : L1i1= le flux de fuite au primaire et L1 | = inductance de fuite du primaire ; |
L2 i2= le flux de fuite au secondaire et L2inductance de fuite du secondaire. |
b) Modèle complet du transformateur réel
En tenant comptes des flux de fuite et des résistances, la loi d’Ohm au primaire devient (avec u’1 = N1 dΦ/dt) :
u1 = R1i1 + dΦ1 / dt = R1i1 + d (N1Φ+ L1i1) / dt = R1i1 + L1di1 /dt + N1dΦ/dt
u1 = R1i1 + L1.di1 / dt + u’1
L’expression de u1 montre que le primaire du transformateur réel se comporte comme
- le primaire d’un transformateur parfait de N1 spires soumis à la tension u’1
- en série avec la résistance R1 et l’inductance L1 parcourues par i1
Si on exprime la loi d’Ohm au secondaire de la même manière qu’au primaire, le modèle complet du transformateur réel est le suivant (fig. 1-15) :
Fig. 1-15
1.8.2. Approximation de Kapp
- Simplification du modèle complet
L’approximation de Kapp consiste à négliger le couranti0devanti1sauf auxfaibles charges, donc désormais on écrit :
i1 = - m.i2
Ne pas tenir compte de i0 revient, dans le modèle complet, à débrancherl’impédance magnétisante Rm// Xm, donc le schéma devient (fig. 1-16) :
Fig. 1-16
b) Schéma équivalent du transformateur ramené au secondaire
Il est possible de faire passer l’impédance R1+ jL1ω du primaire au secondaire (on multiplie par m²). Le secondaire comporte alors (fig. 1-17) :
- La résistance Rs= m²R1+ R2, dite résistance totale ramenée au secondaire ;
- La réactance XS= (m² L1+ L2)ω, dite réactance totale ramenée au secondaire.
Au primaire du transformateur parfait, il n’y a plus aucune impédance : U1 est appliquée directement sur l’enroulement du primaire, si bien qu’au secondaire de ce transformateur apparaît la tension – m U1 .
Fig. 1-17
Donc vu des bornes du secondaire, le transformateur réel (dans l’approximation de Kapp) est équivalent à un générateur de Thévenin (fig. 1-18) ayant pour :
- f.é.m. : - m U1
- impédance : Z S = R S + j X S
Fig. 1-18
c) Diagramme de fonctionnement
Sur la figure 1-19a on lit :
−mU 1 = U 2 + RSI2 + j XSI2
Fig. 1-19
De cette relation complexe on déduit le diagramme de fonctionnement du transformateur (fig. 1-19b).
1.8.3. Chute de tension en charge
a) Définition :
Lorsque le courant secondaire I2 = 0, la tension secondaire U2, notée U20, a pour l’expression :
U2 = U20 = m.U1
Lorsque le courant secondaire I2 ≠ 0, la tension U2 est en général différente de U20.
Par définition la chute de tension est :
∆U2 = U20 – U2 = m.U1 – U2
Cette chute de tension dépend du courant I2 et du facteur de puissance cosϕ2 de la charge (fig. 1-20) : en général, on considère la valeur ∆U2 pour le courant nominal
I2net un facteur de puissance cosϕ2précisé.
La chute de tension ∆U2, exprimée en volts, n’a guère de signification en elle-même. Par exemple, une chute de tension de 4 V prend une importance très différente selon que le transformateur présente une valeur U2n égale à 220 V ou à 20 kV. Ainsi, on introduit le plus souvent, exprimée en pourcentage, la chute de tension relative :
ε% = (m.U1 – U2) / U2n . 100% = ∆U2 / U2n . 100%
Fig. 1-20
b) Expression de la chute de tension∆U2 :
Pour faire apparaître la chute de tension on prend la construction de Fresnel ( Fig. 1-21)
m.U1
XS..I2
RS I2
Fig. 1-21
∆U2 = U20 – U2 = m.U1 – U2 = OC - BC
Construisons l’arc du cercle de centre C et de rayon BC, cet arc coupe OC en H tel que :
OH = OC – BC = m.U1 – U2 = ∆U2
D’après l’approximation de Kapp le triangle OAB est de très petites dimensions devant OC et BC : autrement dit C est très éloigné de OAB.
Il en résulte que
- OBH est assimilable à un triangle rectangle en H
- Les vecteurs OC et BC sont presque parallèles si bien que OC faitpratiquementϕ2 avecI2
On en déduit que :
∆U2 = projection sur OCdu vecteur OB ( OA+AB )
= projection sur OC ( OA ) + projection sur OC ( AB )
Donc d’après ces approximations et d’après la figure suivante : ( Fig. 1-22) Il vient :
∆U2 = RsI2cosϕ2 + Xs I2 sinϕ2
Dans ce cas la tension au secondaire est:
U2 = m.U1 - ∆U2 = m.U1 – (RsI2cosϕ2 + Xs I2 sinϕ2)
Fig. 1-22
1.8.4. Pertes du transformateur
Les pertes dans un transformateur sont de deux types : les pertes magnétiques Pmag dans les tôles ;
les pertes par effet Joule PJ dans les enroulements.
Les pertes, qui sont exprimées en watts, n’ont de signification que par rapport à la puissance apparente nominale Sn de l’appareil. En effet, des pertes de 200 W, par exemple, n’ont pas la même importance selon que le transformateur présente une valeur de Sn égale à 5 kVA ou à 100 kVA. Ainsi, comme pour la chute de tension, on introduit les valeurs relatives :
pmag% = (Pmag / Sn) . 100%pJ% = (Pj / Sn) . 100%
• Pertes magnétiques
Fig. 1-23
Elles sont dues aux deux causes : à l’hystérésis et aux courants de Foucault.
Lorsqu’un matériau ferromagnétique est soumis à une tension variable le cycle d’hystérésis se répète proportionnellement à la fréquence de cette tension. Et encore, selon la constitution des matériaux (alliages, présence de carbone) et les traitements thermiques (trempe, écrouissage), la forme du cycle d’hystérésis est variable (fig. 1-23).