Exercices et corriges d’Introduction a l'analyse economique
Exercices et corrigés d’introduction à l'analyse économique
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Fiche TD n°2
Les outils de base de la science économique
Concepts à maîtriser
Individualisme méthodologique
Rationalité
Bien libre
Bien économique
Analyse normative
Analyse positive Microéconomie Macroéconomie Coût d'opportunité Raisonnement à la marge Dérivée
Pente Point d’inflexion
Avantage absolu
Avantage comparatif
Principe de l'avantage comparatif
Exercice 1. Coût d'opportunité et avantage à l'échange
Soient deux pays A et B qui produisent deux biens X et Y comme résumé dans le tableau suivant :
Nombre d'heures de travail nécessaires pour produire...
Pays A Pays B
1 unité de bien X 150 180
1 unité de bien Y 8 12
- Situation initiale : autarcie
Les deux pays vivent en autarcie (ils n'échangent pas entre eux). Il y a 200.000 heures de travail disponibles dans chaque pays. On suppose qu'ils en consacrent tous les deux la moitié à chaque secteur.
- Définir la notion d'avantage absolu. Dans cet exemple, l'un des deux pays dispose-t-il d'un tel avantage ?
- Calculer le niveau de production mondial.
- Définir la notion de coût d'opportunité et calculer le coût d'opportunité des deux biens pour chacun des deux pays. Expliquer le principe de l'avantage comparatif. Dans la production de quel(s) bien(s) chacun des deux pays dispose-t-il d'un tel avantage ?
- Spécialisation des deux pays et échange
On suppose que les deux pays se spécialisent partiellement et modifient l'allocation de leurs ressources entre les deux secteurs : le pays A consacre 150.000 h de travail à la production du bien X et le reste à la production du bien Y. le pays B déplace 70.000 h de travail de la production du bien X vers la production du bien Y.
- Expliquer le principe de l'avantage comparatif.
- Quelle est le nouveau niveau de production mondiale des deux biens ? Comparer par rapport à la situation initiale.
- Que pensez-vous, en termes d'efficacité, de la nouvelle stratégie de spécialisation des deux pays à la lumière du principe des avantages comparatifs ? Quel conseil leur donneriez-vous ?
Textes 1 à 3. Questions.
- Définissez la notion de science économique. A quoi sert l’analyse économique ? Quelle est l’utilité de l’approche économique pour comprendre les phénomènes contemporains ?
- Distinguez l’économie positive et l’économie normative.
- Distinguez la microéconomie et la macroéconomie.
- Expliquez le concept d’homo oeconomicus (doc. 2) et de rationalité des agents économiques.
- Dans l'expérience du Financial Times en 1997, les « cobayes » se sont-ils comportés de façon rationnelle (doc. 3) ?
Texte 1. Levitt S.D., Dubner S. J. (2006) Freakonomics. Paris, Denoel, p 33-34.
Imaginez-vous un instant en directeur d'une garderie d'enfants. Le règlement que vous avez établi stipule clairement que les parents doivent venir chercher leurs enfants à quatre heures. Mais les retards sont fréquents. Ce qui vous vaut de vous retrouver tous les soirs auprès d'enfants anxieux et d'au moins un animateur contraint d'attendre avec vous l'arrivée des parents. Que faire ?
Deux économistes qui ont eu vent de ce problème - somme toute assez courant - ont proposé une solution : infliger une amende aux parents retardataires. Après tout, pourquoi la garderie devrait-elle fournir gratuitement un supplément de travail ? Ils ont entrepris de tester leur solution dans dix garderies à Haïfa, en Israël. L'étude a duré vingt semaines, mais le principe de l'amende n'a pas été immédiatement introduit.
Pendant les quatre premières semaines, les économistes se sont contentés de compter le nombre d'incidents; ils ont relevé une moyenne de huit retards par semaine et par garderie. La cinquième semaine, le système des amendes est entré en application. Il a été annoncé que tout retard de plus de dix minutes coûterait 3 dollars par enfant. L'amende serait reportée sur la facture mensuelle des parents, dont le montant moyen avoisinait déjà 380 dollars.
A peine le système en vigueur, les retards ont brusquement... augmenté jusqu'à atteindre la moyenne de vingt incidents par semaine, soit plus du double de la moyenne de la période précédente. La pénalité avait clairement produit le contraire de l'effet escompté.
Fondamentalement, l'économie est l'étude des stimulations : comment les individus obtiennent-ils ce qu'ils veulent, ou ce dont ils ont besoin, notamment quand d'autres veulent ou ont besoin de la même chose. Les économistes raffolent des stimulations. Ils adorent les concevoir et les mettre en action, les étudier et les bricoler. L'économiste lambda est persuadé que le monde n'a pas encore livré de problème qui lui résiste pour peu qu'on l'autorise à mettre au point le système de stimulation adéquat. Sa solution n'est pas toujours belle à voir - il se peut qu'elle comporte une part de coercition, des pénalités exorbitantes ou même qu'elle porte atteinte aux libertés - mais le problème posé, n'en doutons pas, sera réglé. Une stimulation est un projectile, un levier, une clé : c'est une chose souvent minuscule qui a l'étonnante faculté de transformer une situation.
Texte 2. B. Guerrien, Le raisonnement économique, Les cahiers français, n° 315
(...) Dans le langage courant, quand on dit "faire des économies", on pense au comportement qui consiste à dépenser le moins possible pour parvenir à un objectif donné. Il en est de même du raisonnement économique, dont l'objet est la recherche du moindre coût, ou du maximum de satisfaction (ou de profit, ou de rendement, etc.).
À l'opération discursive qui caractérise tout raisonnement vient donc s'ajouter l'idée d'atteindre un objectif donné, de la meilleure façon possible. Cette idée - souvent qualifiée de principe de rationalité - est à la base même de toute démarche en économie ; elle justifie l'existence d'une branche particulière des sciences humaines - économie politique, selon les uns, science économique, selon les autres -, qui ne prend en compte dans le comportement humain que ce qui relève de la recherche du plus grand plaisir, du profit maximum ou du coût minimum.
L'être humain réduit à cette unique dimension est souvent appelé homo œconomicus. Personne ne prétend que celui-ci existe dans la réalité : il suffit d'observer un peu autour de soi - et de s'observer soi-même ! - pour se rendre compte que nous sommes mus par une multitude de sentiments dont la plupart ne relèvent d'aucun calcul. Mais l'homo œconomicus peut être justifié en tant que concept, si on remarque, premièrement, qu'il y a incontestablement dans nos comportements une part de calcul (on cherche, par exemple, à acheter le moins cher possible) ; deuxièmement, que toute théorie est forcément réductrice, simplificatrice - la théorie économique se limitant à l'étude des conséquences du seul aspect " calculateur " des individus. (...).
Texte 3. Philippe de Brouwer, La finance comportementale ou la psychologie de l'investisseur, Problèmes économiques, n° 2738
Contrairement aux modèles classiques selon lesquels les investisseurs sont rationnels et les marchés efficients, plusieurs expériences ont montré que les investisseurs obéissaient à une toute autre logique.
À l'origine de ces anomalies comportementales se trouvent notamment l'excès de confiance, une véritable aversion pour la perte ou bien encore l'instinct grégaire. Prendre en compte ces biais de comportement dans la gestion de portefeuille ne garantit pas toutefois un résultat permettant de battre systématiquement tous les indices boursiers.
En avril 1997, le Financial Times organisait un concours. Il s'agissait d'un simple jeu de chiffres. Les lecteurs devaient choisir un chiffre compris entre 0 et 100. Le gagnant était celui dont le chiffre se rapprochait le plus d'un chiffre égal à deux tiers de la moyenne des chiffres choisis.
Un exemple : supposons que cinq participants choisissent respectivement les chiffres 10, 20, 30, 40 et 50.
La moyenne est 30. Deux tiers de 30 égale 20. Le participant qui a choisi le chiffre 20 a donc gagné.
Si vous raisonnez logiquement, vous partirez du principe que la moyenne de cent chiffres choisis au hasard entre 0 et 100, est 50. Et que deux tiers de 50, c'est 33. Mais est-ce cela que vous allez répondre ? Non, parce que vous vous direz que les autres participants auront fait le même calcul, avec le même résultat. Donc, vous choisirez 22, c'est-à-dire deux tiers de 33. Mais les autres feront la même déduction... ce qui nous amène à 15.
Et ainsi de suite, jusqu'à ce que vous arriviez à 1 comme "meilleur choix". Du moins dans l'hypothèse où tout le monde raisonne de la même manière.
Ce qui ne semble pas être le cas dans un groupe moyen (même s'il s'agit de lecteurs du Financial Times) : le chiffre gagnant s'avéra en effet être le 13 !
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Fiche TD n°4
Analyse microéconomique du producteur
Concepts à maîtriser
Coût total
Coût fixe
Coût variable
Coût moyen Coût marginal Profit
Recettes Courbe en U Rendements décroissants Production optimale Seuil de rentabilité
Exercice 1. Les coûts de l'entreprise et la maximisation du profit en courte période
En courte période, le coût variable d’une entreprise de guirlandes de Noël ne varie qu’en fonction de la quantité produite Q, selon la relation : CV(Q) = Q3 - 5Q2 + 10Q. L’entreprise supporte aussi un coût fixe CT = 20. Le prix de vente d’une boîte de guirlandes est de 20 euros.
- Donner les formules de calcul du coût total, du coût moyen, du coût marginal, des recettes totales, du profit et du coût variable moyen de l’entreprise. Donner l’expression de ces coûts en fonction de Q. Compléter le tableau ci-dessous.
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- Tracer sur un même graphique les courbes de recettes et de coût total. A partir de quel niveau de production l'entreprise réalise-t-elle un profit positif ?
- Tracer sur un graphique le coût marginal, le coût moyen et le coût variable moyen de l’entreprise. Commenter la forme des courbes de présentatives du Cm et du CM.
- Déterminer, à l’aide d’un raisonnement à la marge, pour quel niveau de quantités produites l'entreprise maximise son profit.
- Calculer cette fois la quantité optimale produite maximisant le profit de l’entreprise de guirlandes de Noël (on supposera maintenant que le bien produit est un bien divisible – par exemple, on vend les guirlandes de Noël « à la coupe »).
Exercice 2. Bataille navale
Aubrey et Maturin sont deux entreprises qui proposent des croisières à la voile en Méditerranée. Leurs coûts variables sont indiqués dans le tableau ci-dessous (en milliers d'euros). Aubrey a un coût fixe de 5.000 €, alors que Maturin a un coût fixe de 10.000 €.
- Définir et calculer le coût total, le revenu (recettes) et le profit de l'entreprise Aubrey. Tracer les courbes de coût et de revenu pour un prix de 30.000 € par voyage. À quoi correspond la pente de la courbe de revenu ?
- Représenter le profit de l'entreprise sur ce graphique. À ce prix, pour quelle(s) quantité(s) de voyages l'entreprise Aubrey fait-elle du profit ?
- Définir et calculer le coût marginal et le coût moyen de l'entreprise Aubrey. La loi des rendements décroissants s'applique-t-elle ? Tracer les courbes de coût moyen et marginal de l'entreprise. Commenter la forme de la courbe de coût moyen ainsi que le point d'intersection entre ces deux courbes.
- Pour un prix de 30.000 € la croisière, à l'aide d'un raisonnement à la marge, déterminer le niveau d'offre concurrentiel de l'entreprise. Quel est le profit associé à ce niveau de production optimal ?
- A l'aide du graphique des courbes du coût marginal et du coût moyen, expliquer comment on visualise les quantités offertes à l'équilibre pour différents niveaux de prix, ainsi que le profit de l'entreprise Aubrey.
- Utiliser ce graphique pour déterminer le seuil de rentabilité de l'entreprise Aubrey. Si les entreprises Aubrey et Maturin se livrent à une guerre des prix, qui a le plus de chances de l'emporter ?
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Exercice 3. La production en longue période
Soit une entreprise dont la fonction de production F(.) est définie par la formule : F(K, L) = 2K0,5L0,5 Avec L le travail et K le capital.
- On se situe en longue période. Expliquer en quoi l’étude du producteur en longue période se distingue de celle du producteur en courte période.
- Les rendements d’échelle de cette entreprise sont-ils constants ?
- Définir la notion d’isoquant. Les « paniers d’inputs » F(1,4) et F(2,2) sont-ils sur un même isoquant ?
- Donner l’équation d’un isoquant à partir de la fonction de production. Remplir le tableau ci-dessous. Représenter graphiquement les isoquants correspondant à F(K, L) = �� =4, 8 et 10 unités produites
Q = 4 L 1 2 3 4 5 6 7 8
Q = 8 L 1 2 3 4 5 6 7 8
Q = 10 L 1 2 3 4 5 6 7 8
- Définir la notion de taux marginal de substitution technique TMST. Donner l’expression du TMST pour la fonction de production donnée dans l’exercice. Comment le TMST évolue-t-il le long d’un isoquant ? Calculer le TMST au point (1,4) (sur l’isoquant Q = 4).
- Le prix du capital est Pk = 1€, celui du travail est Pl = 1€ et le coût de production est égal à un budget de 4 €. Définir et tracer la droite d’isocoût sur le graphique réalisé à la question 4. Quelle est la solution d’équilibre du producteur ?
- Donner l’équation du sentier d’expansion de l’entreprise et le tracer sur le graphique.
- Pour quel budget CT l’entreprise pourrait-elle produire 10 unités de bien (en supposant que le rapport des prix ne bouge pas) ?
Fiche TD n°5
Équilibre offre/demande
Concepts à maîtriser
Courbe de demande globale Courbe d'offre globale Déplacements des courbes S et D Déplacements le long des courbes Excès de demande, excès d'offre Prix d'équilibre Choc exogène Prix-plafond Prix plancher Pénurie Excédent
Exercice 1. Courbe de demande globale
SOfiane-Clint IOta, HUgoline Mont d’Argent et HIchem ST-Maclou sont les trois seuls consommateurs présents sur le marché du cinéma à Coucou-en-Jura. Leurs demandes individuelles sont décrites par le tableau ci-dessous.
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- Sur un même graphique, représentez chacune de ces demandes individuelles et construisez la courbe de demande globale.
- On suppose que le prix des places est égal à 2 euros. Combien de places sont demandées sur le marché ?
- Illustrez graphiquement les conséquences des différents cas de figure décrits, en partant à chaque fois de la courbe initiale obtenue à la question précédente (un nouveau graphique par question)
- a) Les exploitants des salles de cinéma ont décidé une opération promotionnelle à l’occasion de la rentrée universitaire.
- b) D’autres consommateurs arrivent sur le marché du cinéma à Bain.
- c) Le prix de l’électricité augmente fortement
- d) Le prix des places diminue
- e) Un multiplexe de cinéma ouvre à Bain.
Exercice 2. Offre, demande et prix d'équilibre (issu du Stiglitz et Walsh)
- La cafétéria du resto U vend des parts de pizza. Reporter les points correspondant aux données qui suivent sur un graphique et tracer les courbes d'offre et de demande de pizza.
- Quels sont le prix et la quantité d'équilibre ? (on note E0(q0, p0) cet équilibre)
- Trouver un prix pour lequel la demande est excédentaire ; pourquoi retourne-t-on vers E0 ?
- Trouver un prix pour lequel l'offre est excédentaire ; pourquoi retourne-t-on vers E0 ?
Exercice 3. Des idées pour lutter contre le tabagisme ?
Sur le marché des cigarettes, la demande globale résulte de deux groupes de consommateurs différents : les fumeurs adultes accros et les jeunes fumeurs expérimentateurs.
Le premier groupe a une demande D1 décrite par la fonction suivante :