Le rôle de l’analyste financier est d’analyser l’entreprise et sa situation en utilisation une batterie d’outils, pour mettre en avant ses faiblesses, problèmes et difficultés. En fonction de l’état de l’entreprise, il va ensuite falloir améliorer sa situation.
Pour faire une analyse, il faut connaître l’histoire de l’entreprise. L’information comptable est alors le point d’appui de l’analyse.
Pour analyser l’entreprise sous l’angle financier, il faudra procéder à l’étude des documents comptables (bilan, compte de résultat et annexes, soit la liasse fiscale) que toute entreprise doit fournir à l’administration fiscale. Cette analyse devra être menée sur au moins trois années :
Cela permet d’évaluer l’évolution de l’entreprise sur plusieurs années.
La mission de l’analyste financier est d’exploiter les informations contenues dans ces documents comptables afin de les comprendre économiquement et financièrement.
Alors que le travail du comptable consiste à enregistrer l’histoire de l’entreprise en saisissant régulièrement des informations, le travail de l’analyste financier (qui commence dès lors que celui du comptable est achevé) consiste à produire de l’information financière à partir des enregistrements comptables.
Cependant, un problème se pose : ces documents n’ont pas été spécifiquement conçus pour l’analyse financière, d’où la nécessité de les retraiter.
Il existe 4 types de retraitements :
Afin de retraiter et analyser les documents comptables, on utilise différents outils :
Chapitre I : Le compte de résultat et l’analyse de l’activité.
Le compte de résultat décrit l’activité de l’entreprise au cours d’un exercice. Cette activité se traduit en terme de charges et produits hors taxes, structurés en opérations de 3 types :
Exploitation : concerne le cycle achat – production – vente.
Remarque : Toutes les charges ne sont pas identiques. Certaines vont entraîner un décaissement et d’autres non. Dans ce dernier cas (pas de décaissement), on parle de charges calculées (ex : dotations et provisions). Il existe également des produits calculés (ex : reprises sur amortissements et provisions).
A noter : Dans le compte de résultat, tous les produits et charges sont HT !
Le compte de résultat fournit de nombreuses informations économiques et financières sur l’entreprise.
Exploitation :
Concernant les charges d’exploitation, le classement est identique.
Stock initial de marchandises + Achat de marchandises – Stock final de marchandises
Stock initial de matières premières + Achat de MP – Stock final de MP
Financier :
Les charges et produits financiers concernent l’activité financière. L’entreprise qui a acheté des titres a des revenus financiers, qui forment ces produits. Les charges naissent, elles, de crédits bancaires par exemple.
L’exploitation et le financier forment l’activité courante, qui s’oppose à l’exceptionnel.
Exceptionnel :
Les produits et charges exceptionnels portent sur les opérations en capital.
Les quotes-parts portent sur les subventions d’investissement allouées par l’Etat. On ne met pas dans ce poste le montant total des subventions, car celles-ci sont utilisées sur plusieurs années. Elles sont donc placées dans les capitaux propres, au bilan, et chaque année, on va en virer une partie dans le poste « quotes-parts » du compte de résultat.
Si, en plus de tout ce qui précède, on prend en compte la participation des salariés et l’Impôt sur les Sociétés (IS), on tombe sur le Résultat.
C’est un outil. Il s’agit de la décomposition du compte de résultat en 9 indicateurs de façon à mettre en évidence le processus de formation du résultat.
- Coût d’achat des marchandises vendues
Production vendue
+ Production stockée
- Production immobilisée
Production de l’exercice
+ Marge Commerciale
- Consommations de l'exercice en provenance de tiers
VA
+ Subventions d’exploitation
- Charges du personnel (Salaires + charges sociales)
- Impôts, taxes et versements assimilés
EBE
+ Autres produits d'exploitation
- Autres charges d'exploitation
+ Reprise sur amortissements et provisions d'exploitation
+ Transferts de charges d'exploitation
- Dotations aux amortissements et provisions d'exploitation
Résultat d'exploitation
+ Produits financiers
- Charges financières
+ Quotes-parts des opérations faites en commun
Produits exceptionnels
- Charges exceptionnelles
Produits des cessions d’éléments d’actif
- Valeurs comptables des éléments d’actifs cédés
RCAI
+ Résultat exceptionnel
- Impôt sur les bénéfices
- Participation des salariés
Commentaires :
La VA est la richesse créée par l’entreprise. Sa répartition peut-être schématisée ainsi :
VA produite | Charges de personnel | |
Etat | ||
Subventions d’exploitation | ||
EBE |
L’EBE est la ressource mère de l’entreprise pour son financement.
L’actif prend en compte des charges, c’est pourquoi on va le renommer en « emplois ».
Au niveau du passif, on pourrait s’attendre à ne trouver que des dettes, alors que celles-ci ne concernent qu’un poste ; on va donc renommer le passif en « ressources ».
Remarques :
Les frais d’établissement, comme les charges constatées d’avance ainsi que celles à répartir sur plusieurs exercices sont présents sur à l’actif du bilan du fait que ces charges concernent plusieurs exercices.
Le poste « subventions d’investissement » (dans les capitaux propres du passif) est lié à la quote-part du compte de résultat (en produits exceptionnels). Comme une subvention est généralement une somme importante, on va la placer dans le bilan, au poste « subventions d’investissement » et en virer une partie chaque année à la quote-part du compte de résultat, en déduisant le montant concerné du poste « subventions d’investissement ».
Nous partons du bilan comptable pour arriver au bilan fonctionnel par différentes manipulations.
Le bilan intermédiaire est synthétique, et le bilan fonctionnel encore plus.
Pour créer le bilan intermédiaire, on va opérer à différents retraitements. Ce bilan se présente ainsi :
Emplois Ressources
Actif Immobilisé Brut (AIB) | Ressources Stables (RS) Ressources Propres (RP) Dettes Financières Stables (DFS) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Actif Circulant d’Exploitation (ACE) | Passif Circulant d’Exploitation (PCE) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Actif Circulant Hors Exploitation (ACHE) | Passif Circulant Hors Exploitation (PCHE) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Actif de Trésorerie (AT) | Passif de Trésorerie (PT) Emplois :
ü Actif immobilisé en valeur brute (cela a pour conséquence la prise en compte des amortissements dans les ressources stables). ü Neutralisation des incidences de réévaluation. ü Réintégration des immobilisations financées par le crédit-bail. En effet, celles-ci ne sont pas inscrites dans les immobilisations corporelles. Il faut donc les réintégrer car ces biens participent au processus de production. En emploi, on va créer un nouveau poste : « Immobilisations financées par le crédit-bail » ; et en ressources, le montant concerné sera réparti entre les postes « Crédit-bail amorti » (dans les RP) et « Crédit-bail à amortir » (dans les DFS). ü Charges à répartir sur plusieurs exercices en valeur brute. ü Déduire des immobilisations financières les intérêts courus sur les prêts et les reclasser dans l’ACHE.
ü Tous les postes d’actif circulant liés au cycle d’exploitation. Tous les postes seront pris en valeur brute et les provisions inscrites en Ressources Propres. ü Réintégration des effets escomptés non échus (EENE) depuis l’annexe du bilan. La compensation se trouvera en ressources, dans le Passif de Trésorerie, en « Financement des EENE ». ü Charges constatées d’avance liées à l’exploitation.
ü Charges constatées d’avance Hors Exploitation. ü Intérêts courus sur prêts non échus.
ü Disponibilités. ü Valeurs Mobilières de Placement. Ressources :
ü Capitaux propres au sens comptable. ü Amortissements et provisions de l’actif. ü Crédit-bail amorti. ü Autres fonds propres. ü Provisions pour risques et charges.
ü Emprunts obligatoires, primes de remboursement déduites. ü Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit. ü Crédit-bail à amortir.
ü Tous les postes de Passif Circulant liés à l’exploitation. ü Produits constatés d’avance liés à l’exploitation.
ü Dettes sur immobilisations. ü Impôt sur les sociétés.
ü Concours Bancaires Courants (CBC). ü Financement des EENE. ü Soldes créditeurs de banque. B) Le bilan fonctionnel. Le bilan fonctionnel est une synthèse du bilan intermédiaire. En reprenant la structure de ce dernier, on va dégager plusieurs soldes, nommés « définitions » que l’on va placer dans le bilan fonctionnel.
FR = Ressources Stables - AIB Il s’agit de la ressource stable qui, au delà de l’AIB, permet de financer le fonctionnement de l’entreprise.
BFR = BFRE + BFRHE Le BFRE exprime le fonctionnement en Exploitation. Calcul : BFRE = ACE – PCE Le BFRHE exprime le fonctionnement Hors Exploitation. Calcul : BFRHE = ACHE – PCHE Le BFR exprime le fonctionnement global de l’entreprise et correspond au besoin de financement de l’entreprise. Le rôle du FR est d’assurer le financement stable du BFR.
TN = AT – PT On peut vérifier la TN grâce à une autre équation, fondamentale dans l’équilibre financier : TN = FR – BFR On peut alors envisager 3 cas possibles : ü FR > BFR => TN >0 ü FR < BFR => TN < 0 ü FR = BFR => TN = 0 Selon la valeur de ces soldes, plusieurs schémas de bilan fonctionnel peuvent apparaître. Exemple : Hypothèse : FR > 0 BFRE > 0 BFRHE > 0 TN < 0 EmploisRessources
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