Livre sur le diagnostic financier
Livre sur le diagnostic financier
Chapitre LE BILAN VU PAR UN GESTIONNAIRE,
2 APPELÉ « BILAN FONCTIONNEL »
Le bilan est un document fondamental en gestion dans la mesure où il permet de connaître le contenu détaillé du patrimoine d’une entreprise. Cependant, outre cette information utile, le bilan constitue une vraie mine de renseignements, que nous allons développer dans ce chapitre.
1Les objectifs du bilan fonctionnel
Le bilan fonctionnel s’établit sur la base d’un bilan comptable. En effet, il s’agit d’un bilan retraité, dans lequel les postes du bilan fonctionnel sont classés selon une logique et une optique différentes de celles du bilan comptable. Ce retraitement est dicté par le plan comptable général, qui s’en servira de base pour ses analyses (exemple : le tableau de finance-ment).
Question : Quel est le but recherchélors de la réalisation du bilan fonc-tionnel ?
Réponse : Il faut savoir que le bilan fonctionnel n’a, en soit, aucun inté-rêt. C’est seulement l’analyse qui en découle qui va offrir matière à réflexion.
Le nom que porte le bilan indique sa finalité car c’est la fonc-tion des comptes qui permet le classement du bilan fonction-nel.
Question : Mais selon quelles fonctions ?
Réponse : Pour ordonner les postes, il suffit de se poser cette question :le compte dont il est question concerne-t-il :
– l’investissement,
– l’exploitation,
– ou le financement ?
2Que contient un bilan fonctionnel
N’oublions pas qu’il s’agit avant tout d’un bilan, ce qui explique que nous retrouverons les mêmes comptes que dans le bilan comptable, mais avec un classement différent.
2.1. L’actif du bilan fonctionnel
ACTIF
L’actif du bilan fonctionnel se compose de trois rubriques :
– l’actif stable,
– l’actif circulant,
– la trésorerie active.
➜ ACTIF STABLE
2.1.1. L’actif stable
Actif : Ce que l’entreprise possède...
Stable : de façon durable.
Question : Quels sont les postes de l’actif qui répondent au critèrede durabilité ?
Réponse : Les immobilisations constituent des actifs STABLES parexcellence car ce sont des biens achetés et destinés à être conservés plusieurs années dans l’entreprise.
L’actif stable s’insère donc dans le cycle d’investisse-ments.
Question : Pour quelles valeurs le bilan enregistre-t-il les immobi-lisations ?
Réponse : Dans la mesure oùles immobilisations concernent lecycle d’investissements, il faut les comptabiliser pour leur valeur BRUTE, c’est-à-dire leur valeur d’achat.
Complément : L’actif stable inclutégalement les chargesàrépartir surplusieurs exercices, dans la mesure où la notion de lon-gévité est indéniable pour ce poste (par exemple les tra-vaux de ravalement étalés en comptabilité sur trois ans).
■ RÉSUMÉ
Bilan fonctionnel
ACTIFPASSIF
Actif stable
Immobilisations en valeurs brutes (sauf frais d’établissement)
Charges à répartir sur plusieurs exercices
REMARQUE
Le compte de capital souscrit non appelé n’est pas à prendre en compte dans l’actif stable, il sera imputé directement au poste de capital.
Le poste de frais d’établissement est à exclure des immobilisations dans la mesure où il ne s’agit pas d’investissements durables.
ACTIF STABLE
➜ ACTIF CIRCULANT
2.1.2. L’actif circulant
■ ATTENTION
Nous parlons de l’actif circulant du bilan fonctionnel.
Ne pas confondre avec celui du bilan comptable, car la dénomination est la même, mais le contenu différent.
Question : Àquel cycle du bilan fonctionnel appartient l’actif circulant(cycle d’investissements, d’exploitation ou de financement) ?
Réponse : L’actif circulant concerne l’activitéde l’entreprise, doncappartient au cycle d’exploitation/hors exploitation.
La raison d’être d’une entreprise consistant en grande partie à réaliser des bénéfices, il n’existe pour elle qu’une seule issue : faire du chiffre d’affai-res, c’est-à-dire VENDRE ses produits. Tout ce qui concerne cette activité et y concourt se classe dans la rubrique EXPLOITATION.
En revanche, tout ce qui n’est pas directement lié à son objet social (son activité principale) s’apparente à la rubrique HORS EXPLOITATION.
■ RÉSUMÉ
Exploitation
Hors exploitation
Exemple :
Le diagnostic financier
= ce que fait l’entreprise, c’est-à-dire son activité, ses opérations courantes.
= opérations exceptionnelles.
Prenons certains postes d’actif et essayons de déterminer s’il s’agit d’opé-rations d’exploitation ou hors exploitation.
Les comptes suivants sont-ils d’exploitation ou de hors exploitation ?
- les stocks de produits finis
- les valeurs mobilières de placement (V.M.P.) ;
- la T.V.A. déductible sur biens et services ;
Réponse : 1. Les stocks de produits finis appartiennentàl’exploitation,car la fabrication de ces biens représente l’activité princi-pale de l’entreprise. Sans ces produits finis, l’entreprise n’aurait plus de raison d’exister, puisqu’elle ne pourrait plus rien proposer à ses clients.
Exemple : les tables, pour un fabricant, constituent la nature même de l’activité de l’entreprise.
- Les V.M.P. constituent l’exemple type d’actif circulant horsexploitation. En effet, les V.M.P. sont des actions quel’entreprise a achetées dans le but de spéculer. Or, si l’on reprend l’exemple précédent, l’activité du fabricant n’est pas la spéculation mais la réalisation de bénéfices par la vente de tables. Cette activité spéculative s’apparente bien à des opérations exceptionnelles, donc hors exploitation.
- La T.V.A. déductible sur biens et services est une créance d’exploitation, car il s’agit de T.V.A. payée lors de l’achat de biens et services (bois, vernis, peintures, publicité, entre-tien...). Ces achats constituent des opérations courantes pour l’entreprise, donc concernent l’exploitation.
Ayant compris la distinction entre l’exploitation ou le hors exploitation, détaillons maintenant le contenu de l’actif circulant.
ACTIF STABLE | |
2.1.2.1. L’actif circulant d’exploitation | ACTIF CIRCULANT |
➜ d’exploitation |
Les avances et acomptes versés sur commandes en cours. Les stocks.
Tous les stocks sont étroitement liés à l’activité de l’entreprise : matières premières, produits finis, marchandises, produits intermédiaires, produits en cours... autant d’éléments indispensables à l’entreprise.
Dans le bilan fonctionnel, les stocks sont inscrits pour leurs valeurs BRU-TES (comme les immobilisations).
Question : Pourquoi les comptabilise-t-on en valeurs brutes ?
Réponse : Dans le bilan fonctionnel, la notion d’actif (actif circulant) seconçoit au sens strict, elle désigne ce que l’entreprise possède réellement. Au jour de l’établissement du bilan, il existe des risques de dépréciation des stocks qui viennent diminuer la valeur de l’actif. Mais le bilan fonctionnel n’intègre pas les provisions pour dépréciation des stocks car il ne s’agit que de risques, la perte est éventuelle et approximative. C’est pourquoi le bilan fonctionnel enregistre les valeurs BRUTES.
Les créances clients et les comptes rattachés.
Les créances clients constituent l’exemple type des créances d’exploita-tion, car l’entreprise existe pour avoir des clients.
Tout comme les stocks, les comptes clients et les comptes rattachés sont
à intégrer pour leurs valeurs BRUTES.
Dans ce poste, il faut entendre tous les comptes rattachés aux clients,
c’est-à-dire les clients douteux, les effets à recevoir...
Mais il existe un problème !
Le bilan fonctionnel a pour objectif de faire apparaître l’ensemble des créances de l’entreprise. Cependant, il se peut que l’entreprise ayant eu des besoins de liquidités se soit vu contrainte d’escompter un ou plusieurs effets (cf. paragraphe 2.2.3 du chapitre 2). Dans ce cas précis, les effets à recevoir se sont transformés en disponibilités destinées à être utilisées immédiatement pour le règlement de telle ou telle dette. Une fois ces dettes réglées, aucune trace de ces liquidités ne subsiste au bilan, ni en effets à recevoir, ni en disponibilités.
40 | Le diagnostic financier | |||||||||
actif | passif | actif | passif | actif | passif | |||||
Effet à | Effet à | Effet à | ||||||||
recevoir | 100 | recevoir | recevoir | |||||||
Banque | Banque | 100 | Banque | |||||||
avant escompte | jour de l’escompte | utilisation des disponibilités |
Or, le bilan fonctionnel veut connaître l’état des créances TOTALES de l’entreprise, comme si elle n’avait pas escompté. En effet, le but du bilan fonctionnel est d’analyser la santé financière réelle de la société, sans qu’elle n’ait rectifié ses déséquilibres par le recours à une technique de crédit à court terme. Il convient donc de retraiter le bilan fonctionnel afin de faire apparaître le montant de ces effets escomptés non échus.
■ RETRAITEMENT
Il suffit de se placer dans le cas où l’entreprise aurait dû payer sa dette sans avoir procédé à l’escompte. Si tel avait été le cas, la société aurait puisé sur son compte en banque et, par conséquent, subi un découvert bancaire.
■ EN RÉSUMÉ
Si l’entreprise n’avait pas escompté, elle serait en possession de son (ou ses) effet(s) de commerce. Il faut donc rajouter les effets escomptés non
échus au poste d’effets à recevoir.
Dans ce cas, elle subirait un découvert bancaire, autrement dit, elle affi-cherait une trésorerie négative. Il faut, en parallèle, rajouter ces effetsescomptés non échus au poste de trésorerie passive.
Les autres créances d’exploitation
Sont à intégrer dans cette rubrique tous les autres postes concernant l’exploitation.
E x e m p l e : T.V.A. déductible sur biens et services, crédit de T.V.A., etc.
Les charges constatées d’avance d’exploitation
Les charges constatées d’avance peuvent être pour partie d’exploita-tion ou hors exploitation. L’annexe du bilan spécifie la nature de ces charges afin d’en faciliter le classement.
En l’absence de renseignement, nous les placerons en exploitation.
2.1.2.2. L’actif circulant hors exploitation
ACTIF STABLE
ACTIF CIRCULANT
d’exploitation ➜ hors exploitation
Les valeurs mobilières de placement (les V.M.P.)
Comme il a été vu au préalable, les V.M.P. représentent l’exemple type de créances hors exploitation, dans la mesure où l’objet social de l’entre-prise n’est pas la spéculation en Bourse. Pour les raisons énoncées pré-cédemment, les V.M.P. sont inscrites au bilan pour leur valeur BRUTE.
REMARQUE
Les opinions diffèrent quant à l’emplacement des V.M.P. dans le bilan fonc-tionnel :
– certains auteurs considèrent qu’il s’agit de disponibilités puisqu’elles peu-vent être vendues très rapidement ;
– d’autres auteurs (dont nous faisons partie) pensent que malgré cette pos-sibilité de céder très rapidement les V.M.P., ces dernières constituent à la date du bilan une créance qui, au contraire des disponibilités, fructifie. Si le poste de V.M.P. existe, c’est parce que l’entreprise n’a pas eu besoin de liquidités. Il est donc possible de conserver ces V.M.P. pendant une période à définir.
V.M.P. | |||
➝ | ➝ | ||
Trésorerie ? | Créance ? |
Le capital souscrit appelé non versé.
Le capital souscrit appelé non versé représente l’argent que devront verser les actionnaires ou associés dans un délai déterminé. Cet argent va certes permettre le développement de l’entreprise, mais il ne fait pas partie de l’exploitation dans la mesure où les augmentations de capital figurent parmi les opérations exceptionnelles.
La T.V.A. déductible sur immobilisations.
Les immobilisations sont indispensables à l’entreprise, pourtant, la T.V.A. qui s’y rapporte est enregistrée en créance hors exploitation.
Question : Pourquoi la T.V.A. déductible sur immobilisations est-ellecomptabilisée en hors exploitation ?
Réponse : La T.V.A. déductible sur immobilisations n’existe que lors del’achat d’une immobilisation, opération qui s’apparente à une activité exceptionnelle. En effet, les investissements ne s’effec-tuent que ponctuellement (du fait principalement de leur coût), et l’on ne peut donc les assimiler à des opérations courantes.
Les charges constatées d’avance hors exploitation. (Cf. charges constatées d’avance d’exploitation.)
Les créances diverses.
Comme leur nom l’indique, il s’agit de créances hors exploitation.
Exemple :
– les créances sur cessions d’immobilisation,
– les créances sur cessions de V.M.P.
Exception :
Dans certaines applications, il peut être indiqué en annexe la présence de créances diverses d’exploitation, il faut suivre alors ces indications.
2.1.3. LA TRÉSORERIE ACTIVE | ACTIF STABLE |
ACTIF CIRCULANT | |
➜ TRÉSORERIE ACTIVE |
Cette rubrique concerne le cycle de financement.
Il s’agit exclusivement de la trésorerie que possède l’entreprise, soit les disponibilités :
– banque(s),
– caisse,
– C.C.P.
Voilà pour l’actif du bilan fonctionnel.
Mais il existe certains postes de l’actif du bilan comptable tels que les frais d’établissement, le capital souscrit non appelé, les amortissements, qui n’ont pas été retenus à l’actif du bilan fonctionnel, ils seront impérative-ment inscrits au passif.
2.2. Le passif du bilan fonctionnel
PASSIF
Le passif du bilan fonctionnel se décompose également en trois parties :
– les ressources permanentes,
– les dettes circulantes,
– la trésorerie passive.
Les ressources permanentes appartiennent au cycle de financement. Elles représentent des financements stables.
Les ressources permanentes se décomposent en deux sous-rubriques :
– les ressources propres,
– les dettes financières.
Étudions d’abord les ressources propres.
Elles représentent les ressources qui appartiennent réellement à l’entre-prise.
On trouve dans cette catégorie :
- le capital social appelé (1),
- les primes d’émission, de fusion,
- les écarts de réévaluation,
- les réserves,
- le résultat de l’exercice (2),
- le report à nouveau,
- les provisions réglementées,
- les subventions d’investissements ;
- les provisions pour risques et charges (3),
- les amortissements et provisions pour dépréciation d’actifs (4),
- les actifs fictifs en MOINS (5).
- Le capital appelé
Le capital représente ce qui a été apporté par les propriétaires de l’entre-prise. Il ne faut prendre en compte que la part du capital appelé, car le capital non appelé n’a pas encore été utilisé dans l’entreprise, et se trouve encore entre les mains des actionnaires ou associés.
capital appelé = capital social – capital souscrit non appelé
(2) Le résultat de l’exercice
Un bilan fonctionnel doit s’établir avant l’affectation du résultat.
44 | Le diagnostic financier |
(3) | Les provisions pour risques et charges |
Elles sont intégrées aux ressources propres de l’entreprise dans la mesure où elles peuvent s’assimiler à des réserves. En effet, pour faire face à d’éventuelles charges, l’entreprise, par le biais des provisions, met en quel-que sorte de l’argent de côté.
- Les amortissements et provisions pour dépréciation d’actifs Souvenons-nous que, à l’actif du bilan, tous les postes sont enregistrés pour leur valeur BRUTE. Les amortissements et provisions pour dépré-ciation d’actifs n’apparaissant pas à l’actif, ils sont intégrés au passif dans les ressources propres à titre de réserves (même explication que les pro-visions pour risques et charges).
- Les actifs fictifs
Les frais d’établissement n’ayant pas été imputés à l’actif du bilan fonc-tionnel, il faut les SOUSTRAIRE du passif, de façon à maintenir l’équilibre du bilan.
Les dettes financières du bilan fonctionnel comprennent :
- les emprunts obligataires (1),
- les emprunts auprès des établissements de crédit (2),
- les dettes financières diverses (3).
Attention Chacun de ces postes fait l’objet d’un retraitement, que nousallons détailler.
(1) Les emprunts obligataires
Les emprunts obligataires sont inscrits au bilan comptable pour leur valeur de remboursement (V.R.). Dans le bilan fonctionnel, l’emprunt obli-gataire figure à la rubrique « ressources permanentes ». L’emprunt obli-gataire constitue une ressource lorsque l’entreprise reçoit l’argent des obligataires, c’est-à-dire lors de l’émission de l’emprunt obligataire. Par conséquent, il convient de prendre l’emprunt obligataire pour sa valeur d’émission (V.E.).
D’où le retraitement :
emprunt obligataire inscrit au bilan fonctionnel
=
emprunt obligataire inscrit au bilan comptable
–
prime de remboursement des obligations
Vérification
Emprunt obligataire = V.R.
Prime de remboursement des obligations = V.R. - V.E. D’où : V.R. - (V.R. - V.E.) = V.E.
Le but recherché est bien atteint puisque l’emprunt obligataire est inscrit pour sa valeur d’émission.
(2) Les emprunts auprès desétablissements de crédit
Ce poste fait partie des ressources permanentes, montrant ainsi le carac-tère durable de ces emprunts.
Question : Mais tous les emprunts contractés auprès desétablissementsde crédit concernent-ils des ressources assimilables à du long terme ?
Réponse : Les emprunts bancaires représentent des ressources stablesparce qu’un emprunt s’effectue sur plusieurs années.
Les découverts bancaires, inversement, ne s’apparentent pas à des ressources permanentes. Un découvert se subit et doit être résorbé au plus vite : on peut le considérer comme un crédit à très court terme, d’où la nécessité de l’exclure des emprunts auprès des établissements de crédit.
REMARQUE
Les découverts bancaires sont appelés également concours bancaires ou soldes créditeurs de banque.
D’où le retraitement :
emprunts et dettes auprès des établissements de crédit inscrits au bilan fonctionnel
=
emprunts et dettes auprès des établissements de crédit inscrits au bilan comptable
–
concours bancaires
(3) Les dettes financières diverses
Il convient de retirer les intérêts courus non échus, qui sont des dettes à très court terme et qui seront classés dans la rubrique suivante.
D’où le retraitement :
dettes financières diverses inscrites au bilan fonctionnel
=
dettes financières diverses inscrites au bilan comptable
–
intérêts courus non échus
2.2.2. Les dettes circulantes
RESSOURCES PERMANENTES
➜ DETTES CIRCULANTES
Les dettes circulantes appartiennent au cycle exploitation/hors exploita-tion.
Tout comme l’actif circulant, les dettes circulantes se scindent en exploi-tation et hors exploitation.
RESSOURCES PERMANENTES | |
2.2.2.1. Les dettes circulantes d’exploitation | DETTES CIRCULANTES |
➜ d’exploitation |
Les avances et acomptes reçus sur commandes en cours, Les fournisseurs et comptes rattachés,
Les dettes fiscales et sociales (T.V.A. à payer, dettes fiscales pour paiement des différentes taxes, dettes sociales...),
Les autres dettes d’exploitation,
Les produits constatés d’avance d’exploitation.
2.2.2.1. Les dettes circulantes hors exploitation
On y trouve :
RESSOURCES PERMANENTESDETTES CIRCULANTES d’exploitation
➜ hors exploitation
Les dettes sur immobilisations.
Les dettes pour I.S. (impôt sur les sociétés) (1). Les intérêts courus non échus.
Les dettes diverses.
Les produits constatés d’avance hors exploitation.
(1) Les dettes pour I.S.
L’I.S. est calculé sur un ensemble d’opérations, qu’elles soient d’exploita-tion ou hors exploitation. On ne peut opérer sur le montant de l’impôt une distinction entre exploitation ou hors exploitation. Pour simplifier, il est imputé en totalité en dettes hors exploitation.
RESSOURCES PERMANENTES | |
2.2.3. La trésorerie passive | DETTES CIRCULANTES |
➜ TRÉSORERIE PASSIVE |
Cette rubrique se rattache au cycle de financement.
Il s’agit de prendre tous les concours bancaires + les effets escomptés non échus (cf. paragraphe 2.1.2.1 chapitre 2).
2.3. Complément du bilan fonctionnel
Les écarts de conversion.
Les écarts de conversion (actif ou passif) n’ont pas une place fixe et pré-déterminée dans le bilan fonctionnel. Ils dépendent des informations complémentaires fournies avec le bilan comptable.
Exemple : Lesécarts de conversion actif du bilan s’élèventà7 000€.Elles concernent les créances clients pour 5 000 € et les emprunts auprès des établissements de crédit pour 2 000 €.
Les écarts de conversion actifs concernant les clients sont à rajouter dans le poste clients et comptes rattachés.
Les écarts de conversion actifs concernant les emprunts auprès des éta-blissements de crédit sont à soustraire aux dettes financières (emprunts).
■ EN RÉSUMÉ
Les écarts de conversion actifs concernant un poste d’actif sont à RAJOU-TER au poste concerné.
Les écarts de conversion actifs concernant un poste de passif sont à SOUS-TRAIRE du poste concerné.
Les écarts de conversion passifs concernant un poste de passif sont à RAJOUTER au poste concerné.
Les écarts de conversion passifs concernant un poste d’actif sont à SOUS-TRAIRE du poste concerné.
Le crédit-bail.
DÉFINITION
Le crédit-bail consiste en la location d’un bien à une entreprise tierce avec la particularité de pouvoir lever une option d’achat au terme du contrat.
Les biens financés par crédit-bail sont souvent comparés à des immobili-sations financées par emprunt.
Expliquons cette similitude par un schéma :
Financement postérieur à l’acquisition par versements réguliers à la banque.
} | ||||||
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 ... | |
achat de l’immobilisation
➀
Achat de l’immobilisation financée par emprunt.
Financement postérieur à la mise à disposition : paiement de loyers.
} | |||||||||
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 ... | ||||
Mise à disposition du bien
➁
Financement du bien par crédit-bail.
Nous constatons dans les deux cas que l’entreprise dispose du bien à la même date, soit à la date 0.
Dès cette mise à disposition, l’entreprise effectue des versements à inter-valles de temps réguliers.
La seule différence réside dans le fait que, dans le premier cas, l’entreprise est propriétaire tout de suite du bien alors que, dans le cas du crédit-bail, elle ne le devient qu’après les multiples versements (si elle lève l’option d’achat).
Mais, dans les deux cas, pour des versements quasi identiques, l’entre-prise utilise le bien de la même façon.
Du fait de ces similitudes, le bilan fonctionnel veut intégrer les biens finan-cés par crédit-bail comme si elle en était propriétaire.
■ RETRAITEMENTS
- Intégrer dans les immobilisations la valeur d’origine du bien utilisé (impact sur l’actif stable),
- Ajouter dans les amortissements la part relative à l’usure du bien (impact sur les ressources propres),
Editions d’Organisation
Inclure dans les dettes financières la différence : valeur d’origine du bien utilisé moins total des amortissements de l’immobilisation.
Exemple : Une entreprise utilise, depuis le début de l’année N, unemachine de 500 000 € H.T. financée par crédit-bail. Les loyers s’élèvent à 65 000 € avec une option d’achat au terme des cinq ans de 200 000 €.
Le bien est amortissable en linéaire sur cinq ans.
Extrait du bilan fonctionnel au 31/12/N
Actif stable | Ressources permanentes | ||||
Ressources propres | |||||
Immobilisation | 500 000 | Amortissements (1) | 60 000 | ||
Dettes Financières | |||||
Emprunts (2) | 440 000 | ||||
valeur de reprise | |||||
(1) 500 000 - 200 000 | = 60 000 | (2) 500 000 - 60 000 = 440 000 | |||
5 | remboursement |
On pose l’hypothèse que le remboursement de l’emprunt se fait au même rythme que l’amortissement du bien.