Exercices de revision sur la finance internationale

Exercices de r2vision sur la finance internationale
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Partie 1 : Environnement Financier International :
On ne saurait considérer que l’on peut vraiment étudier la finance internationalisé sans continuer à prendre en compte l’interface nation-monde, ou bien la relation d’un pays avec le reste du monde, la prise en considération de celle-ci conduit à considérer d’abord la balance des paiements, marchés de changes, et les marchés de capitaux.
Chapitre 1 : La balance des paiements
- Concepts et règles de construction :
- Définition :
La balance des paiements est document comptable qui retrace pour une période donnée (l’année en général), les opérations commerciales financières et monétaires entre un pays et le reste du monde.
Autrement dit la BDP constitue le cadre comptable qui couvre toutes les transactions d’échanges de biens et services entre résidents et non-résidents, mais aussi les mouvements de capitaux et toutes les autres variations d’avoirs et engagements extérieurs des résidents résultants d’opérations économiques.
- Les principes généraux de comptabilisation :
La balance des paiements obéit aux règles de la comptabilisation. Toute opération fait donc l’objet d’un double enregistrement en crédit et en débit, et la balance des paiements est par construction équilibrée.
- Les comptes de la balance des paiements :
L’ensemble des opérations inscrites dans la balance des paiements est regroupé en comptes selon la nature.
Il y a trois grands comptes : le compte des transactions courantes, le compte capital et le compte financier.
- Le compte des transactions courantes :
Le compte des transactions courantes ou compte courant est lui-même subdivisé en balances : la balance commerciale, la balance des services, la balance des revenus et la balance de transfert.
ü La balance commerciale : elle enregistre les flux de biens. On y recense, les opérations de ventes (exportations) et d’achats (importations) de marchandises entre un pays et le reste du monde.
ü La balance des services : appelée aussi balance des invisibles, elle retrace les opérations portant sur les échanges qui ne sont pas matérialisées au passage des frontières : le négoce international et les services proprement dits.
ü La balance des revenus : .elle enregistre les échanges des revenus des facteurs : les revenus des salariés travaillant à l’étranger ; les revenus d’investissement et placements sous forme de dividendes et d’intérêts et les revenus de la propriété intellectuelle (droits d’auteurs).
ü La balance de transferts courants : les transferts courants ou unilatéraux sont des opérations sans réciprocité.
- Le compte capital :
Le compte capital regroupe deux catégories d’opérations :
- Les transferts en capital effectués par les migrants et les remises des dettes des administrations publiques et des autres secteurs au profit du secteur public.
- Les acquisitions d’actifs non financiers non produits concernent les avoirs incorporels tels que l’achat ou la vente de brevets, les marques.
- Le capital financier :
Dans ce compte on enregistre les mouvements de capitaux qui retracent les flux des créances et des engagements entre les résidents et les non résidents.
Généralement on distingue cinq catégories de ce type de mouvements de capitaux :
ü Les crédits commerciaux : il s’agit essentiellement des crédits liés au commerce extérieur et destinés à assurer le financement des exportations ou des importations.
ü Les investissements directs à l’étranger (IDE) y compris les bénéfices réinvestis.les investissements directs sont effectués par des nationaux à l’étranger, ou par des non résidents dans le pays.
ü Investissements de portefeuille : sont des placements financiers sous la forme d’opérations d’achats et de ventes de valeurs mobilières et instrument du marché financier avec l’étranger.
ü Autres investissements : ils concernent le secteur public et correspondent aux investissements qu’effectuent les gouvernements à l’étranger et leur participation au capital des organismes internationaux.
ü Prêts et emprunts : ils prennent la forme de crédits à moyen et long terme et correspondent soit à des prêts accordés à l’étranger soit à des emprunts obtenus de l’étranger.
La balance comporte aussi un quatrième élément appelé « écart statistique » ou « erreurs ou omissions ». Il est destiné à équilibre la balance des paiements en cas d’écarts inexpliqués dus à des difficultés d’enregistrement ou à des données pouvant manquer de précision, voire qui n’ont pas été enregistrées du tout sur la balance.
III. Les soldes de la balance des paiements :
- Le solde de la balance commerciale :
Appelé aussi solde commercial mesure la différence entre les exportations et les importations.
Le solde commerciale permet d’apprécier la place du pays dans la division internationale du travail, son degré de dépendance vis-à-vis de l’extérieur et son degré de compétitivité.
- Le solde de la balance des transactions courantes :
Il regroupe le solde commercial, les soldes des opérations des services, de revenus et de transferts courants.
Il est économiquement très significatif parce qu’il reflète la compétitivité d’une économie nationale et indique de façon simplifiée la position de ce pays vis-à-vis du reste du monde : un excédant de la balance des transactions courantes signifie que le pays produit plus qu’il consomme et investit.
- Le solde de la balance de base :
Le solde de la balance de base englobe en plus du solde du compte des transactions courantes le solde des mouvements de capitaux à long terme et des transferts en capital.
Son examen permet une appréciation réelle de la situation économique extérieure.
- Le solde de la balance globale :
Reprend le solde de la balance de base et y ajoute les flux de capitaux à court terme du secteur privé non bancaire.
Si la balance de base reflète la situation économique extérieure d’un pays, la balance globale mesure sa position financière nette.
Chapitre 2 : Marché de Change :
- Change et marché de change :
- Le règlement des échanges
Chaque pays ayant sa propre monnaie, les échangent internationaux de biens et de services entrainent un échange de monnaie. Toute relation économique avec l’étranger exige une opération de change puisque la monnaie nationale doit être convertie dans la monnaie du pays avec lequel se réalise la transaction. Le taux de change, qui exprime la valeur d’une monnaie dans une autre, permet ainsi à un importateur de connaitre la quantité d’euros qu’il devra fournir pour obtenir le montant en dollars, yens, etc. exigé par l’entreprise étrangère.
Depuis janvier 1999, tous les importateurs ou exportateurs français réalisent en effet leurs opérations en euros.
- Qu’est ce que le marché des changes :
Le marché des changes est un marché où s’achètent et se vendent les devises. C’est-à-dire, les monnaies étrangères convertibles. La confrontation de l’offre et de la demande de devises permet la détermination du prix d’une devise dans une autre (cours de change).
Le marché des changes fonctionne en continu, c'est-à-dire que les cours de change des différentes devises, qui sont toujours déterminés par rapport au dollar, peuvent se modifier constamment, en fonction des offres et des demandes qui apparaissent à un endroit de la planète. On peut donc observer sur le marché des changes une multitude de cours successifs.
- Changes fixes et changes flottants :
- Le système des changes fixes :
Certains pays peuvent s’entendre pour éviter que les fluctuations désordonnées de leurs monnaies n’entravent leurs relations commerciales. Ils vont donc instaurer des taux de change fixes et stables entre leurs monnaies. A la suite d’accords internationaux, qui définissent un système monétaire international, les taux de change sont déterminés par référence à un étalon (chaque monnaie correspond, par exemple, à tel poids d’or), à une autre devise(le dollar).
La parité est ainsi la valeur officielle d’une monnaie par rapport à une autre. On tend cependant à utiliser la notion de parité comme synonyme de taux de change.
Les banques centrales des pays signataires d’un accord ont alors l’obligation d’intervenir sur le marché des changes fixés (il peut y avoir des fluctuations).
Lorsque la parité ne peut plus être maintenue, il faut procéder à une modification du taux de change fixé, par une dévaluation, ou une réévaluation de la valeur officielle de la monnaie.
- Le système des changes flottants :
Dans un tel système, le taux de change d’une monnaie varie librement sur le marché des changes au gré à gré des efforts et des demandes pour cette monnaie. La banque centrale n’est donc pas obligée d’intervenir pour vendre ou pour acheter sa propre monnaie ou des devises. plus une devise est demandée plus son taux de change par rapport aux autres augmente. Une devise est davantage demandée qu’offerte sur le marché des changes lorsque le pays émetteur de cette devise connaît des excédents commerciaux. Puisque les exportateurs désirent recevoir leur propre monnaie. A l’inverse, un pays dont la balance commerciale est déficitaire voit sa monnaie davantage offerte (par les importateurs qui cherchent des devises) que demandée.
Le dollar, l’euro, et le yen sont aujourd’hui des monnaies qui « flottent », c'est-à-dire que le taux de change (entre elles ou avec les autres devises) varient constamment.
La distinction entre changes fixes et changes flexibles permet de comprendre la différence entre dévaluation(ou réévaluation) et dépréciation(ou appréciation). C’est dans un système de changes flexibles qu’une monnaie se déprécie, lorsqu’elle perd de sa valeur par rapport à d’autres devises sur le marché des changes. Cela peut être un processus très lent, à la différence d’une dévaluation qui est une décision, prise à un instant donné par les autorités monétaires, laquelle consiste à diminuer la valeur de la monnaie par rapport à un étalon de référence. Dévaluation ou réévaluation ne peuvent se produire que dans un système de changes fixes.
III. Risque de change et opération de change à terme :
- Qu’est ce que le risque de change :
Les entreprises réalisent des transactions avec l’étranger sont parfois soumises à des risques particuliers, liés aux fluctuations des cours des monnaies, lorsqu’il existe un certain délai entre la facturation d’une opération et son règlement monétaire.
Prenons le cas d’un importateur français qui doit verser des dollars à son fournisseur étranger. Il connaît, au moment précis de la négociation, la quantité d’euros nécessaire à l’achat des dollars (grâce au cours du change en vigueur). Mais si le dollar voit sa valeur s’accroître par rapport à l’euro entre la négociation et le règlement définitif, l’importateur devra fournir davantage d’euros, ce qui réduira ses résultats. Le risque de perte est le risque de change.
Bien sûr, dans le cas inverse, c'est-à-dire si le dollar baisse, l’importateur pourra augmenter ses bénéfices.
L’importateur ne sait pourtant pas au départ comment va évoluer le cours de la demande de la monnaie de règlement. Il peut parier sur une baisse, ce qui représente une spéculation (espoir de gain si le pari est gagné).il peut aussi chercher à limiter ou à éviter le risque de change. La couverture du risque de change correspond aux moyens lui permettant de se protéger des risques de variation des cours.
- Marché des changes au comptant et marché à terme :
Sur le marché des changes au comptant, l’achat et la vente de devises se réalisent à un coût déterminé, le règlement intervenant immédiatement. Sur le marché des changes, on peut aussi réaliser des opérations des changes à terme. On parlera alors de marché des changes à terme pour ces opérations où le règlement intervient à une échéance plus au moins lointaine et à un coût déterminé au départ.
Chapitre 3 : Marché des Capitaux :
La libéralisation des marchés de capitaux dans les années 80 s’est traduite par une explosion des volumes échangés sur les différents marchés financiers.
Ce mouvement, qui suit l’internationalisation des économies et l’accroissement des déséquilibres mondiaux se traduit par :
-Une déconnexion entre la sphère réelle et la sphère financière -Une explosion des marchés de capitaux
-Une instabilité croissante du système financier international.
Après avoir revu l’organisation des marchés de capitaux, nous verrons comment ces marchés ont explosé depuis les années 80. Puis, nous tenterons d’appréhender les conséquences du développement des marchés de capitaux.
- Le financement de l’activité économique
Les différents acteurs de l’activité économique peuvent être regroupés en deux catégories :
-Ceux qui disposent d’excédent de financement.
-Ceux qui doivent financer des déficits de financement.
Les marchés financiers permettent à ces différents agents de se rencontrer afin que les agents économiques ayant des besoins de financement puissent trouver des ressources financières disponibles.
Ce rôle essentiel des marchés financiers permet alors de financer l’activité économique.
- les marchés de capitaux :
les marchés de capitaux assurent le financement de l’activité économique que ce soit à court terme (marché monétaire) ou à long terme (marché financier) .
On distingue deux types de marchés de capitaux :
- Le marché monétaire :
Définition : marché des capitaux à court terme ou s’échanges des titres courts contre des liquidités.
Modalités de fonctionnement :
On distingue deux compartiments :
Ce marché est réservé aux investisseurs institutionnels, essentiellement les banques et les sociétés d’assurance, qui se prêtent des capitaux sur des échéances de courte durée
Le marché des titres des créances négociables : ou des entreprises peuvent émettre des billets de trésorerie ; ce marché permet aux intervenants de trouver des sources de financement pour des besoins liés à des décalages de trésorerie à court terme
Dans le cas ou le besoin de financement concerne une échéance plus longue, l’agent en déficit de financement d’adressera au marché financier
- Le marché financier
Définition : marché des capitaux à long terme
Modalités de fonctionnement :
Sont échangé sur ce marché les titres de valeur mobilière
On distingue deux compartiments :
Le marché primaire sur lequel sont cédés les titres nouvellement émis par les agents ayant des besoins de financement
Le marché secondaire (la bourse) sur lequel ces titres sont échangés entre agents économiques
Les agents économiques qui interviennent sur ce marché pour obtenir des capitaux peuvent soit émettre des actions (marché boursier) soit émettre des obligations (marché obligataire) : une action représente un part du capital d’une société, qui donne droit à un droit de vote et à une part du bénéfice de l’entreprise (dividende). Le marché obligataire pour sa part est le lieu ou les agents économiques s’échanges des parts des emprunts émis par des agents économiques en déficit de financement. La détention d’une obligation donne droit à la perception d’un intérêt ; le préteur récupère son capital lorsque l’obligation arrive à son échéance
- La classification des agents économiques selon leur situation financière :
Une augmentation de la concurrence : la loi bancaire de 24 janvier 1984 permet l’unification des statuts des établissements de crédit (principe d’universalité), assouplissement puis suppression de l’encadrement du crédit.
Cette transformation du système financier induit deux évolutions fondamentales :
Une titrisation de l’économie : la collecte de moyens financiers de fait de plus en plus au travers de la création de titres négociables de la part des agents
économiques (actions, obligations, billets de trésorerie ).
Une globalisation financière qui traduit l’intégration rapide des marchés financiers tant au niveau national qu’au niveau international. En effet les mutations qui touchent le système financier français au milieu des années 80 concernent de la même manière les autres pays développés.
- Les innovations financières
L’essor de la finance directe ait favorisée par les innovations financières qui ont contribué d’une part à accroitre les modalités de financement des agents économiques, et d’autre part ont permet à un plus grand nombre d’acteurs d’obtenir des financements directement sur les marchés financiers ;
- Les nouveaux produits financiers :
La titrisation des marchés financiers s’est appuie sur le développement des nouveaux titres qui ont multiplié les modes de financement des agents économiques
Exemple : création des actions à dividende prioritaire, des obligations à bon de souscription d’action ou des certificats d’investissement. Dans le même temps l’accès aux marchés financiers a été rendu plus facile aux agents ayant des excédents des financements : création des fonds communs de placement (FCP) ou des sociétés d’investissements à capital variable (SICAV), des plans d’épargne en action (PEA)
Le second marché a été crée en 1983 pour permettre un accès aux marchés financiers aux entreprises moyennes.
Le MATIF (marché à terme international de France) , marché dérivé ouvert en 1986 permet aux agents économiques de se couvrir contre les variations des taux d’intérêt.
Globalement, on peut estimer la situation financière des principales catégories d’agents économiques de la manière suivante :
Les agents économiques en excédent de financement :
Certains agents économiques se caractérisent généralement d’un point de vue macroéconomique par le fait qu’ils disposent de capacités de financement.
Les ménages : certains ménages ont des besoins de financement (acquisition de leur logement par exemple..) à mais d’un point de vue macroéconomique, les ménages disposent de capacités de financement puisqu’ils n’ont pas de besoins d’investissement ? Cette capacité de financement permet aux ménages d’épargner et de se constituer un patrimoine. Cette capacité de financement permet donc de financer les agents en situation de déficit de financement.
- Une tendance qui accompagne la mondialisation des économies :
L'essor des marchés financiers est lié en partie à l'augmentation des échanges internationaux et à l'internationalisation des firmes.
- Le développement des échanges internationaux :
Depuis les années 50, les échanges internationaux augmentent à un rythme deux fois supérieur à celui de la croissance économique ce qui entraîne une ouverture croissante des économies et un fort développement des transaction sur le marché des changes.
Ce développement des échanges internationaux se traduit par une accentuation des déséquilibres économiques et financiers entre d'une part, le creusement des déficits de la balance des paiements de certains pays, et d'autre part, par l'accroissement des excédents de la balance des paiements d'autres pays.
Cet accroissement des déséquilibres entraîne une hausse des besoins de financement qui alimente l'essor des marchés financiers.
- Le développement des investissements internationaux :
L'accroissement des marchés tient aussi en grande partie à un recours de plus en plus important au marché financier de la part des entreprises pour financer entre autre leurs investissements internationaux. L'internationalisation croissante des firmes s'est accompagnée notamment de l'émission de titres (actions) pour financer des opérations de croissance externe sans provoquer de déséquilibre des comptes financiers des entreprises.
Partie 2 : La globalisation financière
Chapitre 1 : Globalisation et Vulnérabilité :
Dans ce chapitre, nous allons présenter la notion de globalisation sous trois aspects : dans un premier temps nous allons exposer le système de Bretton Woods ainsi que ses limites, par la suite nous définissons la notion de globalisation pour finalement aurons la possibilité d’analyser la vulnérabilité financière ainsi que ses indicateurs adoptés par le FMI.
- Système Bretton Woods
- Présentation
Pour éviter que ne se reproduisent les dérives monétaires de l’entre-deux guerres mondiales et la multiplication des dévaluations compétitives, les accords de Bretton woods sont signés en 1944 afin de mettre en place un cadre monétaire stable à l’échelle internationale. Ces accords comprenaient, en premier lieu, la mise en place d’un système de taux de change fixe. Chaque pays voyait, alors, la parité de sa monnaie définie soit en or, soit en dollar. La cohérence du système est assurée par le lien direct entre l’or et le dollar, la parité entre les deux étalons étant fixée à 32 dollars l’once d’or (une once égale 28,349 grammes). La pérennité du système, quant à elle, reposait sur les interventions des banques centrales des pays adhérents lorsque la parité de leurs devises s’éloignait de plus ou moins 1% par rapport à la parité fixée vis-à-vis du dollar3.
Les accords de Bretton woods scellent également la création du fonds monétaire international, le FMI. Celui-ci est le garant de la stabilité des changes. Ainsi, les Etats doivent demander l’autorisation au FMI pour des changements de parité dépassant 10 %. Enfin, cette institution peut venir en aide aux économies qui rencontreraient des difficultés pour équilibrer leur balance des paiements, le Fonds disposant de ressources émanant des pays adhérents, les quotes-parts.
Plus précisément quelles sont ces règles ?4
ü La première est relative au taux de change entre les monnaies : il est fixe. On est au lendemain de la deuxième guerre mondiale, Le dollar américain devient la devise clé. Elle est la seule à pouvoir être convertie en or ; le prix de l’once d’or est ainsi fixé à 35 dollars. On parle du « gold exchange standard ». Toutes les autres monnaies sont convertibles en dollar sur la base d’un taux de change fixe. Ce sont les banques centrales des pays membres de cet accord qui sont garantes du respect des taux de change.
ü La seconde concerne les Intermédiaires financiers ; c’est-à-dire ceux qui opèrent la transaction entre les emprunteurs et les prêteurs. Cette fonction est réservée aux banques et à elles seules. Les banques centrales et les « soeurs jumelles » veillent au grain !
ü La troisième est relative aux conditions dans lesquelles s’opèrent les transactions financières. La plupart des institutions bancaires et financières sont sous le contrôle de l’Etat [en France, en 1984, les banques nationalisées contrôlent 87% des dépôts à vue et 76% des crédits distribués]. Le crédit est encadré et les taux d’intérêt « administrés ». Nous sommes dans une économie administrée par l’Etat.
ü La quatrième s’applique au marché des capitaux Il est « compartimenté ». Chaque compartiment [court terme, long terme, comptant, à terme, etc.] n’est accessible qu’aux banques correspondantes et les compartiments sont étanches. On parlait de « cloisonnement ». Cette organisation ne permettait pas une confrontation globale de l’offre et de la demande de capitaux.
ü La cinquième concerne les mouvements de capitaux qui sont strictement contrôlés. On peut comprendre que dans un système où les taux de change sont fixes, les taux d’intérêt aussi et dans lequel les balances des paiements se doivent d’être rigoureusement équilibrées – c’est d’ailleurs la fonction du FMI que d’y veiller – les mouvements internationaux de capitaux doivent eux aussi être strictement contrôlés.
La disparition progressive de ces règles entre 1971 et 1990 – qu’on appelle libéralisation de l’économie – va produire les conditions de la globalisation financière.
- Les limites
Dès la fin des années cinquante, le système de change fixes va connaître des dysfonctionnements : la quantité de dollars en circulation dans l’économie mondiale s’accroit, causant progressivement la perte du système mis en place en 1944. Ce phénomène débute avec l’aide des ETATS-UNIS aux pays européens pour les soutenir dans leur reconstruction, mais aussi avec le développement des investissements des firmes américaines sur le vieux continent. Ce premier flux de dollar en dehors des Etats-Unis est suivi d’un seconde lié aux mutations des échanges commerciaux. En effets, a partir de la fin des années cinquante, les excédents commerciaux américains se réduisent considérablement ; l’Europe, d’une part, le japon, d’autre part, commencent à exporter vers les Etats-Unis. Enfin, dans les années soixante apparaissent les euro-dollars. Il s’agit de dollars déposés sur des comptes bancaires en dehors des Etats-Unis, qui permettaient, de ce fait, d’accorder des crédits libellés en dollars, provoquant une création de devises américaines en dehors du territoire des Etats-Unis. Le rapport entre la quantité de dollars en circulation et le stock d’or mondial s’est ainsi considérablement modifié. Or c’est sur lui que reposait la parité entre la devise américaine et le métal précieux et au-delà, la confiance des autres pays dans le système monétaire adopté.
Face a cette situation et devant le risque, notamment, de voir les autres pays demander la conversion de leurs dollars en or, le président Nixon, le 15 août 1971, décide unilatéralement la suspension de la convertibilité entre les deux étalons. Même si, durant une courte période, des tentatives vont être menées pour sauver le système monétaire, la conférence de Jamaïque, en 1974, entérine la fin des taux de changes fixes.
- La globalisation financière et vulnérabilité : 1. Qu’entend-on par globalisation financière ?
L’issue d’un processus dynamique qui va transformer radicalement les règles du système financier international.
Ce processus se déroule dans le temps sur une vingtaine d’années. On peut dire qu’il démarre au début des années 70 et trouve son aboutissement au début des années 90. Vous trouverez toujours d’excellentes raisons pour considérer qu’il a débuté avant et qu’il n’est pas aujourd’hui terminé. Mais l’essentiel des mutations qui caractérisent ce processus s’est opéré dans cette vingtaine d’années. Ce processus va transformer un système international caractérisé par des règles précises édictées et contrôlées par les Etats les plus puissants de la planète en un système dont la caractéristique principale est l’absence de règles – on parle de dérégulation financière – et dans lequel les Etats n’ont plus aucun pouvoir de contrôle. Ils subissent et/ou deviennent acteurs de ce système au même titre que nombre d’acteurs privés.
Cette globalisation serait la conséquence de quatre réalités dont les impacts continueront à se faire sentir pendant longtemps : la déréglementation, la désintermédiation, le décloisonnement des marchés financiers nationaux et enfin le développement des technologies et des communications. Quelques mots sur chacun de ces phénomènes 5:
- La déréglementation : consiste à abolir les réglementations entravant la liberté dans les opérations financières internationales. La déréglementation s’inscrit dans le cadre de la vague de libéralisation des mouvements de capitaux qui s’est répandue dans l’ensemble des pays.
- La désintermédiation : traduit le développement de la finance directe par rapport à la finance indirecte, c’est-à-dire le recours de plus en plus important, pour toute opération de placement ou d’emprunt, aux marchés financiers internationaux, sans passer par les intermédiaires financiers et bancaires.
- Le décloisonnement : Ce phénomène réfère à plusieurs éléments :
- Sur le plan interne : Peu de distinction entre le long terme et le court terme; frontières progressivement abolies entre les banques commerciales et les banques d’affaires, entre les lieux de services d’assurance et de services bancaires, entre les marchés de change et les marchés financiers, ...
- Sur le plan externe : Essentiellement, on réfère à l’ouverture de la bourse et du marché des créances de l’État et des grandes firmes aux opérateurs étrangers. Ceci, c’est très sérieux. En France par exemple, le montant des achats des titres français à court terme par des étrangers est maintenant supérieur aux exportations de biens et services.
- Technologies et communications : Dans peu de temps, avec le développement des techniques de credit scoring et d’Internet, les opérations financières seront réalisées plus facilement.
- La vulnérabilité
L’observation des conditions de survenance et de récurrence des crises financières et/ou monétaires survenues depuis plus de deux décennies permet de témoigner du basculement d’un système régi par les Autorités politiques et économiques domestiques à un système mû par les marchés internationaux de capitaux privés, autrement dit, simultanément et concordemment, la fin du « système de Bretton Woods » et l’avènement de la « globalisation financière ».
Plus précisément, l’instabilité du régime de financement interne conjuguée au recours massif à des financements de marché, lesquels substituent
5 Conférence internationale du 30e anniversaire de la
Faculté de l'Administration de L'Université d'Ottawa mars 2000 sous la présidence de Mr Ghislain Paradis, Président-directeur général Développement international Desjardins (DID) : GLOBALISATION FINANCIÈRE : Quelques réflexions à une contrainte intertemporelle de développement économique de moyen terme une contrainte financière instantanée de gestion du « bas » de la balance des paiements, accroît la vulnérabilité aux chocs externes, notamment de liquidité, des économies concernées. En outre, cet aspect de la globalisation financière et ses corollaires, en l’occurrence l’association de la mutilation de la souveraineté des Etats avec la soumission de l’évolution économique, sociale et politique à la contingence d’intérêts particuliers, ont augmenté les risques de marché, rendant les pays, notamment émergents, plus vulnérables aux aléas de la conjoncture et aux comportements privés, face auxquels les cadres nationaux de régulations étatiques (politiques, économiques, financiers et monétaires) se trouvent désarmés.
Cette évolution symbolise l’obsolescence de même que la répudiation de la philosophie générale des Accords de Bretton Woods, à savoir assurer les fonctions de financement des transactions internationales et la régulation des déséquilibres des balances courantes via un système cohérent de financements et de changes stables, transposant, au niveau mondial, les modes de régulation domestiques. Partant, la logique de marché était solidement encadrée par les interventions publiques à l’échelle nationale par l’intermédiaire de la politique économique et la fonction de prêteur en dernier ressort exercée par les Banques centrales. Conséquemment, la stabilité du Système Monétaire International (SMI) dans un contexte de mouvements de capitaux limités reposait, en l’absence de véritables instances de régulation et d’arbitrage supranationaux, sur le leadership assuré, et assumé, par les Etats-Unis, soit une « stabilité hégémonique » pour reprendre, au sein de laquelle la prééminence du Politique (la régulation publique) sur l’Economique (la régulation privée) était manifeste.
Avec l’avènement de la globalisation financière, l’Economique reprend le dessus sur le Politique, ce qui se traduit par un amoindrissement et un contournement des Etats souverains en charge de l’intérêt général (Varii auctores, 1998). Ce démantèlement des cadres étatiques de régulation associé à
la montée de la sphère financière privée (le mark-to-market), comme principale source de financement des balances des paiements (tant pour les besoins de liquidités que pour l’ajustement des parités), ont remis à l’ordre du jour les crises financières, éventuellement doublées de crises monétaires (twin crisis), favorisant la spécification d’une nouvelle taxinomie par laquelle les crises de première, seconde, puis troisième générations furent, initialement, constatées, puis théoriquement explicitées (Bastidon, 2002).
- Analyses de vulnérabilité par le FMI
En réponse aux crises financières qui ont affecté plusieurs économies de marché émergentes au cours des années 90, le FMI a déployés de vastes efforts pour améliorer sa capacité d'analyser si, et dans quelle mesure, les pays sont vulnérables à de telles crises. Les économies de marché émergentes, dont la croissance économique est souvent lourdement tributaire de l'emprunt extérieur et d'autres entrées de capitaux, sont extrêmement vulnérables aux sautes d'humeur des investisseurs. Le FMI attache donc une attention toute particulière à ce groupe de pays dans sa tâche d'analyse de la vulnérabilité.
Ses travaux sont en grande partie axés sur l'amélioration de la qualité et de la transparence des données. Des informations précises et diffusées en temps opportun sur les réserves internationales, la dette extérieure et les mouvements de capitaux permettent de détecter plus facilement les vulnérabilités, ce qui donne aux responsables de la politique économique le temps nécessaire pour mettre en place des mesures correctives. Ces efforts sont allés de pair avec ceux qu'il a déployés pour améliorer sa capacité d'analyser les données fondamentales, par exemple avec l'identification de niveaux critiques pour certains indicateurs, l'application de tests de résistance ou de modèles de systèmes d'alerte précoce.
- Indicateurs de vulnérabilité selon le FMI6
Ces indicateurs couvrent les secteurs public, financier, des ménages et des entreprises. Lorsque des pressions s'exercent sur les économies, les difficultés dans un secteur se propagent souvent aux autres. Par exemple, les préoccupations engendrées par le déficit budgétaire d'un pays peuvent causer une chute brutale de la valeur de change de sa monnaie, ou saper la confiance envers les banques qui détiennent des créances sur l'État, et déclencher ainsi une crise bancaire.
Les indicateurs ci-après sont au nombre de ceux que le FMI suit de très près :
- Les indicateurs de la dette extérieure et intérieure , notamment le profil des échéances, le calendrier de remboursement, la sensibilité aux taux d'intérêt, et la composition en devises. Les ratios respectifs de la dette extérieure aux exportations et de la dette au PIB sont des indicateurs utiles parce qu'ils sont indicatifs des tendances de la capacité d'emprunt et de remboursement du pays concerné. Lorsque le volume d'emprunt du secteur public est substantiel, le ratio de la dette aux recettes fiscales est particulièrement important pour évaluer la capacité de remboursement du pays.
- Les indicateurs d'adéquation des réserves sont essentiels pour savoir dans quelle mesure un pays est apte à éviter les crises de liquidités. Le ratio des réserves au volume de la dette à court terme revêt une importance particulière pour l'analyse de la vulnérabilité des pays dont l'accès aux marchés de capitaux est élevé mais entouré d'incertitudes.
- Les indicateurs de solidité financière servent à évaluer les forces et les faiblesses des secteurs financiers des pays membres. Ils portent sur l'adéquation des fonds propres des institutions financières, la qualité des actifs et des positions hors bilan des banques, la rentabilité et la liquidité des banques, ainsi que sur le rythme et la qualité de l'expansion du crédit. Les indicateurs de santé financière servent par exemple à analyser la sensibilité des systèmes financiers aux risques de marché, et notamment aux fluctuations des taux d'intérêt et des taux de change.
- Les indicateurs du secteur des entreprises - exposition au risque de change et au risque de taux d'intérêt des entreprises - revêtent une importance particulière lorsqu'il s'agit d'évaluer l'incidence potentielle des fluctuations du taux de change et du taux d'intérêt sur le bilan des entreprises. Les indicateurs liés aux niveaux d'emprunt, de rentabilité et de trésorerie, ainsi qu'à la structure financière des entreprises sont également utiles.
L'inclusion des analyses de vulnérabilité dans les consultations au titre de la surveillance bilatérale a nettement progressé. Les indicateurs de vulnérabilité sont désormais automatiquement pris en compte dans les conseils de politique économique que le FMI dispense à ses pays membres, et notamment aux économies de marché émergentes. L'institution a par ailleurs élargi la portée de la surveillance multilatérale, qui prévoit un suivi systématique des marchés de capitaux afin de mieux évaluer les risques de crises et leur propagation éventuelle à d'autres pays.
Vu l'importance du rôle tenu par le secteur financier lors des crises récentes, le FMI et la Banque mondiale ont lancé en 1999 une initiative conjointe destinée à approfondir les questions liées à la surveillance des secteurs financiers. Le Programme d'évaluation du secteur financier analyse en profondeur les forces et les vulnérabilités des systèmes financiers des pays membres, contribuant ainsi à l'effort global de surveillance du FMI et à informer les recommandations spécifiques de politique économique.
Les modèles de systèmes d'alerte précoce (SAP) sont utilisés par les organismes financiers internationaux, les banques centrales et les analystes du secteur privé pour leur permettre d'estimer les probabilités de crises financières. Ces modèles utilisent habituellement des indicateurs basés sur les fondamentaux du pays concerné, l'évolution de la conjoncture économique mondiale et les risques politiques. Le FMI a mis au point ses propres modèles de SAP, qui sont adaptés à ses besoins particuliers - notamment en raison de la nécessité d'envisager des horizons suffisamment lointains pour faire place aux mesures correctives. Or, même si ces modèles offrent une méthode systématique, objective et cohérente pour la prévision des crises, ils laissent quelquefois à désirer sur le plan de l'exactitude et ne constituent donc que l'un des nombreux facteurs pris en considération pour les activités de surveillance du FMI.
Chapitre 2 : Les crises financières :
- Aperçue et causes de la crise de 1929 :
- Une croyance aveugle dans le système capitaliste.
Après la première guerre mondiale, soit durant les années 20, surnommées les " années folles "aux États-Unis, la croissance de l’économie (surtout américaine) semble illimitée: On croyait avoir vaincu le cycle économique. L’économie tourne à plein régime et les entreprises augmentent leur production. Cette croissance industrielle s’est répercutée sur le marché boursier. Les occasions de faire des profits sur les placements à la bourse attirent plusieurs investisseurs. Les politiciens américains encourageront la création de bulles spéculatives en étalant des discours teintés d’un optimisme presque euphorique.
- Des pratiques financières imprudentes dans un système financier fragile.
Aux États-Unis, la situation économique particulièrement favorable facilitait l’accès quasi illimité au crédit pour les particuliers, les investisseurs et les entreprises. Poussés par un cet élan d’optimisme, certains de ces investisseurs empruntent même sans garantie pour spéculer sur le marché boursier. Par exemple, un spéculateur n’avait besoin que de 5% en capital pour acheter des actions. Cette mise de fond lui permettait aisément d’emprunter la différence (95%) auprès du courtier ou de la banque. Ce laxisme dans le degré de couverture des emprunts et l’imprudence des banques à prêter pour de la spéculation, sont des causes importantes de la crise boursière qui a entraîné la faillite des banques.
- La surproduction
Selon plusieurs économistes, la surproduction à l’échelle mondiale constitue une des principales causes de la crise. Quatre facteurs peuvent mener à la surproduction : Premièrement, durant les années 20, les États-Unis et le Japon qui avaient augmenté leur production durant la guerre, continuent à produire pour la reconstruction de l’Europe. Deuxièmement; des pays et colonies qui fournissaient des matières premières durant la guerre se sont industrialisés, ce qui augmente la production mondiale. Troisièmement, la reconstruction rapidement complétée en Europe permet aux puissances économiques européennes de retrouver leur capacité de production d’avant guerre, ce qui vient gonfler encore plus la production mondiale. Enfin, une révolution technologique créée par le développement de nouveaux modes de production associés au fordisme, a aussi contribué à la surproduction. Tout est alors en place pour une crise de surproduction : le manque de débouchés fait que les usines ne peuvent plus vendre leurs stocks, les prix chutent rapidement et les faillites se succèdent.
- Le krach boursier de 1929 : l’élément déclencheur de la crise.
Le Krach boursier d’octobre 1929, ne constitue pas une cause en soi de la crise économique, mais plutôt l’élément déclencheur. Après la guerre, la bourse de New York a surpassé celle de Londres. L’indice boursier Dow-Jones est à la hausse et ne semble pas vouloir s’arrêter de grimper... Les investisseurs empruntent pour spéculer sur la valeur des actions: Le prix des actions est alors fortement surévalué. La hausse des taux d’intérêt aux États-Unis incitent plusieurs investisseurs à sortir leurs placements en bourses afin de les déposer dans les banques. Lorsque, pour avoir rapidement de l’argent liquide, certains investisseurs décident de vendre leurs actions à des prix de plus en plus bas, on assiste à une panique sur le marché boursier. Tous voulaient vendre à tout prix et personne ne voulait acheter. La bourse de New York s’effondre lors du célèbre " Jeudi noir " du 24 octobre 1929 entraînant la faillite de milliers d’entreprises, de banques, de courtiers et d’investisseurs.