Cours sur le redressement non commandé triphasé

Redressement non commandé
Introduction :
Les réseaux et les récepteurs électriques absorbent de l’énergie sous deux formes, en continus ou en alternatifs. Pour adapter l’offre à la demande quatre types de convertisseurs sont nécessaires. Parmi ceux-ci, la conversion alternatif-continu au sein de redresseurs non commandés ou commandés.
I. Monophasé simple alternance :
1. Sur charge purement résistive :
La tension n’apparaît aux bornes de la charge que si la tension de la source est positive
entraînant une tension positive en sortie. Dès que
Ve Vs la tension réseau est négative, la diode est
bloquée : la tension aux bornes de la charge et le courant sont nuls.
Ce fonctionnement est illustré par les
Ve =VM sin wt chronogrammes suivants :
Tension et courant moyens : Les valeurs moyennes de la tension aux bornes de la charge et
VMVM du courant sont : Vs ( )t = =V0 ; i t( ) = =I0 ??R
VM 2 2
Puissance : La puissance instantanée est p( )? = sin ?de0 à ? puis nulle ensuite.
R
VM 2
La puissance moyenne est alors : p( )? = =P .
4R
VM VM
Tension et courant efficaces :Ieff = ,Veff = .
2R 2
Facteur de puissance : Le facteur de puissance k est rapport de la puissance active (moyenne) à la puissance apparente.
Vu de la source : P = p t( ) ,S = VM .Ieff donc :k = =P 1 0,71.
2 S
Conclusion
Ce dispositif simple assure l’augmentation de la tension moyenne puisqu’elle n’est plus nulle. Il demande à être amélioré afin d’atteindre une valeur proche de la tension crête avec un facteur de puissance bien meilleur que 0,71.
2. Sur charge RL :
En électrotechnique les charges sont souvent combinées : inductive et résistive. Les électroaimants ou les machines à courant continu en sont des exemples. Le schéma permettant la nouvelle étude est celui de la Figure suivante.
Pour déterminer l’instant d’annulation de courant on résout l’équation différentielle. di t( )
La solution générale de l’équation différentielle L + Ri t( ) =VM sin wt est la
dt
di t( )
somme de la solution générale de l’équation sans second membre L + Ri t( ) = 0 et la dt
solution particulière de la forme Asin wt + Bcoswt
di t( ) R ? di t( ) R ? ?i t( )? R ?LRt
=? i t( ) ? =? dt ? ln? ?=? t . D’où :i t( ) =?e . dt L i t( ) L ? ? ? L
En remplaçant la solution particulière dans la solution générale il vient que:
?AwL+ BR = 0 AwLcoswt ? BwLsin wt + ARsin wt + BRcoswt =VM sin wt ; d’où : ? .
??BwL+AR =VM
? R Lw? 2 2
Il s’agit d’un système dont :?=? ?=(Lw) + R ;
?-Lw R ?
? R 0 ? ? 0 Lw?
? ? ? ?
?A ?-Lw VM? RVM ?B ?VM R? -LwVM
A = = 2 2 = 2 2 ; B = = 2 2 = 2 2 .
? (Lw) + R (Lw) + R ? (Lw) + R (Lw) + R
Finalement la solution générale de l’équation différentielle
?LRt RVM LwVM est :i t( ) =?e+2 2 sin wt? 2 2 coswt . Si i t( = =0) 0alors :
(Lw) + R (Lw) + R
i t( = = ?0) ? LwV2 M 2 = 0 ??= LwV2 M 2 .
(Lw) + R (Lw) + R
LwVM ?LRt + RV2 M 2 sin wt ? LwV2 M 2 coswt
i t( ) = 2 2 e
3. Sur charge RLE :
La conduction de la diode D n’apparaît qu’une fois que la tension de cathode est supérieure à celle de l’anode, c’est à dire ve (t) ? E. Cette condition correspond aux angles ?a d’allumage et ?e d’extinction. Le courant respecte les mêmes règles d’existence précédentes : croissance dès ?a et annulation au-delà de ?e en ?0. C’est entre ces deux angles que la diode est en conduction forcée qui se traduit par l’apparition d’une portion négative de la tension vs.
II.Monophasé double alternance :
On trouve aussi le montage à transformateur à point milieu qui utilise seulement deux diodes :
+VM
-VM
+VM
-VM
I
I
+I
-I
? Vs ( )? =
Vs ( )? = R is ( )? + =E = cste ? R
III.Triphasé :
Hypothèse : Courant constant dans la charge
1. Commutation parallèle simple : P3 à diodes :
a. Commutateur le plus positif :
Schéma de principe :
Le montage redresseur P3 à diodes est constitué de trois diodes, connectées chacune à une phase.
A partir du réseau triphasé, on obtient un système triphasé équilibré de tensions (Vs1, Vs2,
Vs3), qu'on notera : Vs1 (t) = Vm sin wt ; Vs2 (t) = Vm sin (wt - 2?/3) ;
Vs3(t) = Vm sin (wt - 4?/3)
Les trois diodes forment un redresseur plus positif, qui laisse passer à tout instant la plus positive des tensions, soit : V1 la plus positive. Si D1 conductrice ?Uc = VS1.
VD2 = VS2- Uc= VS2- VS1<0 ?D2 bloquée.
VD3 = VS3- Uc= VS3- VS1<0 ?D3 bloquée.
Alors D1 conduit et les autres sont bloquées.
Ceci peut être généraliser en disant que la diode ayant le potentiel le plus positif conduit et les autres sont bloquées ; d’où le nom donné à ce montage : Commutateur le plus positif . Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant:
Intervalles | Diode passante | Tensions aux bornes des diodes bloquées | Tension redressée |
?/6 ? ?t < 5?/6 | D1 | VD2 = VD1 - Vs1 + Vs2 ? Vs2 - Vs1 VD3 = VD1 - Vs1 + Vs3 ? Vs3 - Vs1 | Uc = Vs1 - VD1 ? Vs1 |
5?/6 ? ?t < 3?/2 | D2 | VD1 = VD2 - Vs2 + Vs1 ? Vs1 - Vs2 VD3 = VD2 - Vs2 + Vs3 ? Vs3 - Vs2 | Uc = Vs2 - VD2 ? Vs2 |
3?/2 ? ?t < 13?/6 | D3 | VD1 = VD3 - Vs3 + Vs1 ? Vs1 - Vs3 VD2 = VD3 - Vs3 + Vs2 ? Vs2 - Vs3 | Uc = Vs3 - VD2 ? Vs3 |
ID1
ID2
ID3
1 3 3V
Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées :
Si on considère, par exemple, la diode D2, la tension à ses bornes a l'allure suivante :
La tension maximale à supporter en inverse par les diodes. Par exemple pour VD2, dans
? ??
l'intervalle ?/6 <wt < 5 ? /6.VRRM =VD2 ?wt = ?=? 3VM
? 3 ?
Courants dans les diodes :
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur Ic, et les diodes parfaites, on déduit de l'étude du fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières: i1, i2, i3 sont respectivement les courants dans les diodes D1, D2, D3.
D'où les expressions de imax, imoy et ieff, les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces
1 ? Ic = i = 1, 2, 3 courants: imax = Ic ;iimoy=i t dti ( ) = ;iieff
TT 3
b.Commutateur le plus négatif :
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant:
Intervalles | Diodes passantes | Tensions aux bornes des diodes bloquées | Tension redressée |
?/6 ? ?t < ?/2 | D1, D'2 | VD2 = VD1 - Vs1 + Vs2 ? Vs2 - Vs1 VD3 = VD1 - Vs1 + Vs3 ? Vs3 - Vs1 VD'1 = - Vs1 + Vs2 + VD'2 ? Vs2 - Vs1 VD'3 = - Vs3 + Vs2 + VD'2 ? Vs2 - Vs3 | Uc = - VD'2 - Vs2 + Vs1 - VD1 ? Vs1 - Vs2 |
?/2 ? ?t < 5?/6 | D1, D'3 | VD2 = VD1 - Vs1 + Vs2 ? Vs2 - Vs1 VD3 = VD1 - Vs1 + Vs3 ? Vs3 - Vs1 VD'1 = - Vs1 + Vs3 + VD'3 ? Vs3 - Vs1 VD'2 = - Vs2 + Vs3 + VD'3? Vs3 - Vs2 | Uc = - VD'3 - Vs3 + Vs1 - VD1 ? Vs1 - Vs3 |
5?/6 ? ?t < 7?/6 | D2, D'3 | VD1 = VD2 - Vs2 + Vs1 ? Vs1 - Vs2 VD3 = VD2 - Vs2 + Vs3 ? Vs3 - Vs2 VD'1 = - Vs1 + Vs3 + VD'3 ? Vs3 - Vs1 VD'2 = - Vs2 + Vs3 + VD'3? Vs3 - Vs2 | Uc = - VD'3 - Vs3 + Vs2 - VD2 ? Vs2 - Vs3 |
7?/6 ? ?t < 3?/2 | D2, D'1 | VD1 = VD2 - Vs2 + Vs1 ? Vs1 - Vs2 VD3 = VD2 - Vs2 + Vs3? Vs3 - Vs2 VD'2 = - Vs2 + Vs1 + VD'1 ? Vs1 - Vs2 VD'3 = - Vs3 + Vs1 + VD'1? Vs1 - Vs3 | Uc = - VD'1 - Vs1 + Vs2 - VD2 ? Vs2 - Vs1 |
3?/2 ? ?t < 11?/6 | D3, D'1 | VD1 = VD3 - Vs3 + Vs1 ? Vs1 - Vs3 VD2 = VD3 - Vs3 + Vs2 ? Vs2 - Vs3 VD'2 = - Vs2 + Vs1 + VD'1 ? Vs1 - Vs2 VD'3 = - Vs3 + Vs1 + VD'1 ? Vs1 - Vs3 | Uc = - VD'1 - Vs1 + Vs3 - VD3 ? Vs3 - Vs1 |
11?/6 ? ?t < 13?/6 | D3, D'2 | VD1 = VD3 - Vs3 + Vs1 ? Vs1 - Vs3 VD2 = VD3 - Vs3 + Vs2 ? Vs2 - Vs3 VD'1 = - Vs1 + Vs2 + VD'2 ? Vs2 - Vs1 VD'3 = - Vs3 + Vs2 + VD'2? Vs2 - Vs3 | Uc = - VD'2 - Vs2 + Vs3 - VD3 ? Vs3 - Vs2 |
Les trois diodes D1, D2, D3 forment un commutateur plus positif, qui laisse passer à tout instant la plus positive des tensions, et les diodes D'1, D'2, D'3 forment un commutateur plusnégatif, qui laisse passer la plus négative des tensions. La tension redressée est à tout instant la différence entre ces deux tensions, soit :
1 3 ? ? 2??? 3 3VM
Ucmoy= ?Uc ( )t dt= ? VM ?sin(wt)?sin?wt ? ??d wt( )=
TT ?? ? ? 3 ?? ?
6
Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées
D'après l'étude du fonctionnement, Si on considère, par exemple, la diode D2, la tension à ses bornes a l'allure suivante :
La tension maximale à supporter par les diodes. Par exemple pour VD2, dans
? ??
l'intervalle ?/6 ? ?t < 5?/6.VDmax =VD2 ?wt = ?=? 3VM .
? 3 ?