Cours complet d’economie monetaire interne et internationale
Cours complet d’économie monétaire interne et internationale
INTRODUCTION
Objet du cours. Pendant très longtemps, on a ignoré le rôle des facteurs monétaires dans la vie économique. Aujourd’hui, l’analyse théorique et la politique économique s’accordent pour reconnaître à la monnaie la place qui est la sienne, à savoir qu’elle est une variable décisive de l’activité économique aussi bien sur le plan national qu’international. C’est pour ces raisons qu'après avoir suscité de longs débats parmi les économistes, la nécessité de donner à la monnaie sa place à côté des autres variables économiques a fini par faire naître un corps de théoriciens de la monnaie : leur domaine est O Economie Monétaire en tant que branche de la Science économique.
L’économie monétaire s’intéresse essentiellement à l’étude non seulement des mécanismes monétaires de l’économie mais aussi à l’étude des institutions et des théories monétaires. L’étude des mécanismes monétaires, des institutions et théories monétaires peut s’effectuer par une analyse institutionnelle et théorique de la monnaie. L’analyse institutionnelle peut s’opérer aussi bien sur le plan national qu’international. Ce cours recouvre des aspects tels que : la définition de la monnaie, les formes et l’analyse des intermédiaires financiers, les mécanismes de création et de destruction monétaire, l’étude des marchés nationaux et internationaux de capitaux, l’analyse de la politique et des théories monétaires, l’analyse de la balance des paiements et des marchés de changes, l’étude du système monétaire international, l’ajustement international, l’intégration monétaire et la globalisation financière... Limites du cours. Il ne sera pas possible dans de prétendre à une certaine exhaustivité du fait de l’étendue de l’objet ci-dessus.
En plus les deux niveaux d’analyse de L’économie monétaire présentent chacun des limites endogènes liées aux mutations et aux fluctuations rapides affectant les phénomènes monétaires et aussi, en raison des anticipations des intervenants, de l’interventionnisme des pouvoirs publics. Adapter l’analyse à la réalité du moment comporte donc des limites liées au dépassement même de cette réalité. Mais l’analyse sans réalité ôterait toute substance et toute valeur explicative à celle-ci. Ce cours comporte deux parties. La première est consacrée à l’analyse des mécanismes monétaires nationaux tandis que la deuxième partie fait une extension de l’analyse à l’échelle internationale.
PREMIERE PARTIE : ANALYSE DES MECANISMES MONETAIRES NATIONAUX
CHAPITRE 1. QU·EST CE QUE LA MONNAIE ?
SECTION I : L·APPROCHE FONCTIONNELLE OU CONCEPTUELLE DE LA MONNAIE.
Depuis Aristote, les économistes savent que la monnaie est une chose qui remplit trois fonctions à savoir qu’elle est un intermédiaire des échanges, elle est une unité de compte, elle est une réserve de valeur.
1- MONNAIE : INSTRUMENT DE PAIEMENT
Pour les économistes, la monnaie c’est de l’argent en tant qu’instrument de paiement. Le concept de monnaie est lié à la capacité de la richesse à servir les paiements. La richesse est la possession de nombreux biens par un agent économique qui procurent la puissance et de nos jours, elle s’assimile au capital et plus précisément à la forme liquide du capital, c’est-à-dire à l’argent. Paiement vient du latin “ PAX ” et de “ PACARE ” qui veut dire apaiser.
On emploie aussi les verbes tels que “ s’acquitter de ” ou “ régler ” pour dire payer et remettre à quelqu’un ce qui lui est dû. Avec le développement des échanges commerciaux, les paiements se font de plus en plus entre personnes en relation marchande. Progressivement, l’argent va devenir le bien remis à titre de paiement. L’argent a cette vocation d’instrument de paiement parce qu’il remplit trois caractéristiques à savoir sa disponibilités (c’est-à-dire sa possibilité d’aliéner ou de transférer la chose), sa commodité (c’est-à-dire l’obligation faite à tout créancier de l’accepter en paiement dans l’espace social considéré), sa liquidité (la certitude quant à la valeur de la chose). Ces caractéristiques ne sont pas propres à la monnaie, elles sont instituées par le pouvoir politique.
2- MONNAIE : INSTRUMENT D·UNITE DE COMPTE
La monnaie sert à compter c’est-à-dire qu’elle sert de mesure de valeur dans l’économie. C’est ainsi qu’on mesure habituellement la valeur des biens et services en termes de monnaie, de même que l’on mesure le poids en kilogrammes et les distances en mètres. L’approche de cette fonction monétaire doit s’analyser au double niveau linguistique et théorique.
i°)- Niveau linguistique
On est dans un domaine abstrait celui de la pensée; car compter vient du latin “ computare ” qui signifie penser estimer et on estime à l’aide d’un système de nombres. Léon Walras a utilisé en économie politique le mot numéraire pour désigner ce qui sert à penser la valeur des autres biens, c’est-à-dire la monnaie en tant qu’unité de compte. Si l’on parle des nombres concrets en précisant la nature des unités, la monnaie n’est pas le nombre mais plutôt l’unité du système numérique de compte et le compte c’est le compte de la valeur des biens.
ii°)- Niveau théorique
Sur le plan théorique, l’unité de compte n’est pas la valeur mais ce en quoi dans la pratique on exprime la valeur des marchandises. Toutefois, une liaison peut être envisagée entre la théorie de la valeur et la théorie monétaire lorsque la monnaie elle-même est une marchandise. Mais lorsque la monnaie (unité de compte) n’est plus définie par rapport à une marchandise notamment, le métal précieux, il se pose le problème de la valeur de la monnaie c’est-à-dire de la relation entre la théorie de la valeur et la théorie monétaire. L’exemple de la théorie de la valeur travail chez Marx est assez significatif à ce sujet. Pour Marx, la valeur d’une chose ne saurait être appréhendée directement. Elle est envisagée en termes de rapports de marchandises. Si A et B sont deux marchandises quelconques, B étant l’équivalent alors A voit sa valeur relative exprimée en équivalence par A=nB. Ce qui explique ce rapport, c’est la quantité de travail incorporé dans les marchandises.
La marchandise qui conserve le monopole d’expression devient alors la marchandise monnaie (c’est le cas de l’or par exemple dans le passé). Un poids déterminé de métal va recevoir un nom (le franc par exemple) et sera l’unité de compte, c’est-à-dire la base du système fixe dans lequel on exprime les valeurs. Les marchandises vont exprimer les prix en unité de compte, ce sera la valeur nominale. Le franc ou unité de compte lui-même a été défini comme un certain poids de métal c’est-à-dire une marchandise incorporant un travail variable dans le temps. En définitive l’unité de compte est bien rattachée à la marchandise et donc susceptible d’être intégrée dans la théorie de la valeur.
3- REFLEXION SUR LA DEFINITION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE
Cette définition pose deux problèmes à savoir : celui de la mise apparente à l’écart d’une fonction généralement admise (celle de réserve de valeur) et, celui de l’existence de la monnaie.
i°)- Caractère sous-jacent (dérivé) de la fonction de réserve de valeur
Il faut dire que la monnaie permet certes d’assurer la réserve de valeur, mais il n’y a de réserve de valeur qu’en cas de paiement futur. La fonction de réserve de valeur ne paraît donc pas primordiale. C’est ce qui explique le caractère réductionniste de la définition vue. D’autre part, la monnaie en tant qu’argent et la monnaie comme unité de compte tendent à se confondre aux yeux des contemporains. On sait qu’à certains moments le phénomène monétaire peut être éclaté en ce qui sert à compter et en ce qui sert à payer.
ii°)- La non-existence de la monnaie ?
Définir la monnaie par ses fonctions signifie que pour les économistes la monnaie n’existe pas, c’est-à- dire qu’il n’y a pas par nature une chose qui soit appelée “monnaie ”. Ceci montre que l’hypothèse de l’origine marchande de la monnaie jusque là admise par la communauté scientifique est discutable. Karl Marx a essayé de définir la monnaie par opposition au troc (dans son livre Le Capital). La monnaie serait ainsi une merveilleuse invention de la société marchande permettant de mettre fin au troc et favoriser les échanges économiques.
SECTION 2. LE CARACTERE INSTITUTIONNEL : LES DIFFERENTES FORMES DE MONNAIE
Dans l’histoire, les hommes ont fait prendre à la monnaie des formes variées. Ils ont d’abord utilisé des actifs physiques comme support de monnaie, celle-ci prenant alors les formes de coquillage (cauris), barres de sel, têtes de bétail, dents de requins... et plus proche de nous des métaux précieux. Pendant longtemps on a cru que la monnaie à support métallique était la monnaie par définition. On s’est aperçu autour du 14e -15e siècle avec l’usure et la rognure des pièces d’or et d’argent en circulation que celles-ci pouvaient servir de paiement avec une valeur différente de leur valeur réelle. C’est ainsi que la monnaie à support actif physique a cédé progressivement la place à la monnaie contemporaine qui est une monnaie de crédit. Il s’agit d’une monnaie à support actif financier c’est-à-dire qu’elle est une dette inscrite au passif du bilan de l’établissement qui l’émet, et une créance inscrite à l’actif de celui qui la détient.
La monnaie contemporaine a donc trois formes (les pièces, les billets et la monnaie scripturale).
1. LES MONNAIES FIDUCIAIRES
Elles sont composées des pièces divisionnaires et des billets de banque. Leur valeur marchande est sans rapport avec leur valeur faciale, c’est pourquoi on parle de monnaie fiduciaire voulant dire lié à la confiance. Depuis le moyen âge, les pratiques des argentiers ont institué progressivement que des récépissés de dépôt circulent à la place des métaux précieux avec une possibilité permanente de conversion des récépissés en or. Mais avec la guerre de 1914, les pays de l’Europe vont décréter l’inconvertibilité des billets récépissés renforçant ainsi le caractère de ceux-ci. Aujourd’hui, les pièces et les billets sont émis par l’institut d’émission (la Banque Centrale) ; c’est pourquoi on les appelle “la monnaie centrale ”.
2. LES MONNAIES SCRIPTURALES
La monnaie scripturale est ainsi appelée parce que la forme sous laquelle elle se présente est matérialisée par une écriture sur les livres de la banque. Il s’agit des dépôts à vue mobilisables par chèque, par virements ou par cartes. Chèques, virements, cartes ne constituent pas eux-mêmes de la monnaie. Le chèque par exemple est un ordre que le titulaire d’un compte donne à son banquier pour lui demander d’effectuer un paiement en faveur d’un tiers ou en faveur de lui-même.
On observe aujourd’hui dans certains grands pays le développement de la monétique qui ne doit pourtant pas être considéré comme une nouvelle forme de monnaie. Le mot « monétique » désigne simplement un ensemble de techniques informatiques, électroniques, magnétiques et télématiques appliquées à un système de paiement de manière à permettre des échanges de fonds entre banques, entreprises et consommateurs sans qu’il y ait circulation et manipulation du support papier.
Il s’agit juste d’un instrument de mobilisation de la monnaie électronique.
SECTION III : L·APPROCHE STATISTIQUE DE LA MONNAIE : NOTION '·AGREGATS MONETAIRES
C’est une approche complémentaire des deux premières. Elle s’inscrit dans une approche globale de la monnaie au sein d’une économie. C’est la notion de masse monétaire qui sous-tend cette approche. La masse monétaire, eu égard aux formes monétaires précédentes, est constituée par le stock de créances détenues par le secteur non bancaire sur le secteur bancaire, créances permettant d’éteindre les dettes nées d’échanges. Définition restrictive dans la mesure où n’est considérée comme monnaie ici que les actifs parfaitement liquides, c’est-à-dire les liquidités primaires. En fait, la masse monétaire est un concept statistique, sa structure et son étendue varient selon les pays. La masse monétaire n’est pas un stock permanent de créances.
Elle est soumise à un processus de création monétaire et c’est cette création monétaire qui est à l’origine de son évolution. Dans les pays de la zone CEMAC, la masse monétaire a deux composantes : les disponibilités monétaires et les disponibilités quasi-monétaires. Par disponibilités monétaires, il faut entendre : les billets de banque, les pièces divisionnaires, les comptes à vue mobilisables par chèque ou virement. Elles constituent la monnaie “stricto sensu ”. L’on a donc : billets +pièces + comptes à vue = M1 Les disponibilités quasi-monétaires quant à elles renferment : les comptes à terme, les comptes sur livrets, les bons de caisse et certains comptes tels que les comptes d’épargne et crédit. Il s’agit de la quasi-monnaie en ce sens que la disponibilité dans les paiements n’est pas immédiate. Lorsqu’on ajoute aux disponibilités monétaires les disponibilités quasi-monétaires, on obtient la masse monétaire au sens large. M1+ quasi-monnaie = M2. Pratiquement, pour avoir la masse monétaire on travaille avec les états comptables de toutes les institutions financières du pays.
CHAPITRE II : LE SYSTEME BANCAIRE ET FINANCIER
Par système bancaire et financier, il faut entendre un ensemble hiérarchisé d’agents spécialisés et interdépendants appelés intermédiaires financiers intervenant soit dans la création et la circulation de la monnaie et l’épargne, soit simplement dans la circulation de la monnaie et l’épargne. L’on distingue parmi les intermédiaires financiers les intermédiaires financiers monétaires ou bancaires (IFM) et les intermédiaires non monétaires (IFNM).
Les intermédiaires financiers monétaires et le Trésor Public dans une certaine mesure sont des organismes qui ont le pouvoir de création monétaire autonome en ce sens que tout crédit bancaire est générateur de monnaie additionnelle dans l’économie. Par contre les IFNM, à l’occasion de leurs opérations de prêts ne peuvent remettre que les billets de banque ou de monnaie scripturale dont ils n’assurent ni l’émission ni la création et dont ils doivent se procurer auprès de la banque centrale et des banques secondaires ou auprès du Trésor Public. Ils apparaissent donc comme des gestionnaires d’épargne publique qu’ils ont préalablement collectée.
SECTION 1. LES INTERMEDIAIRES FINANCIERS MONETAIRES (IFM)
Le système bancaire est un ensemble hiérarchisé d’organismes assurant de façon interdépendante la fonction d’intermédiation financière. Il se caractérise par le pouvoir de création et de gestion monétaire. Il se compose de la Banque Centrale et des banques secondaires. Il fonctionne avec des organismes de réglementation, de contrôle et de représentation de la profession bancaire.
1- LA BANQUE CENTRALE
Une banque centrale, au-delà d’un certain nombre de fonctions subsidiaires, exerce quatre fonctions essentielles. - L·élaboration et la mise en ±uvre de la politique monétaire Cette fonction recouvre la détermination des orientations de la politique monétaire, le choix des instruments de cette politique, la détermination des avances à l’Etat, les interventions sur le marché monétaire et sur le marché des changes, la confection des statistiques monétaires, les études économiques et financières.
- Le maintien de la sécurité du système de paiement Il s’agit essentiellement du rôle d’institut d’émission et de banque des banques. Le rôle d’institut d’émission consiste à émettre des billets de banque qui ont cours légal. A côté de la fonction matérielle qui consiste à mettre à la disposition du public des billets infalsifiables, il y a une fonction économique qui vise à définir le volume de l’émission en fonction des besoins économiques. Dans les pays développés, le rôle d’institut d’émission tend à disparaître au profit de la monnaie scripturale.
C’est ainsi que la fonction de banque des banques tend à devenir la plus importante. A ce titre, la Banque Centrale doit organiser et assurer la surveillance du système de compensation puisqu’elle est au centre des circuits financiers. Un fonctionnement satisfaisant de ces circuits nécessite qu’elle garantisse la qualité des paiements. Ce qu’elle fait en participant à la création de la monnaie légale soit sous forme de billets soit formes d’avoirs scripturaux dans les comptes ouverts par les banques secondaires dans ses livres. La Banque Centrale assure sa fonction de banque des banques en mettant en °uvre les modalités techniques des règles applicables aux opérations de banque ainsi que les taux de réserves obligatoires. Elle apporte d’autre part son concours aux banques secondaires en leur prêtant les disponibilités nécessaires en monnaie centrale pour faire face à leurs besoins de liquidités et en leur offrant des services spécialisés.
Ceux-ci portent sur le refinancement des banques secondaires suite à la redistribution de crédit. Cette fonction de prêteur en dernier ressort confère à la banque centrale un rôle central dans le système monétaire et de crédit lui permettant d’exercer un contrôle sur la création monétaire et d’orienter la distribution du crédit en rapport avec les besoins de l’économie. Les services spécialisés portent également sur le fait que la banque centrale permet aux banques secondaires d’assurer la compensation de leurs soldes grâce aux comptes courants que celles-ci entretiennent dans ses livres. Comme autre service spécialisé nous avons l’organisation d’un service central des risques bancaires qui permet aux banques de connaître l’endettement total d’un client sollicitant un certain crédit et de mieux évaluer ainsi leurs risques.
- La réalisation des opérations bancaires pour le Trésor Public. La Banque Centrale assure à l’exclusion de toute autre banque le recouvrement des chèques reçus par l’administration fiscale, réalise le transfert des fonds initiés par le Trésor Public et assure la tenue de son compte courant. La Banque Centrale apparaît donc comme le banquier de l’Etat. - La surveillance de la stabilité du système financier Il s’agit d’une fonction prioritaire des Banques Centrales car la confiance dans la monnaie nationale, atout essentiel pour la conduite de la politique monétaire efficace, exige la solidité des intermédiaires financiers, qui eux-mêmes assurent la transmission des effets de cette politique aux agents économiques non financiers.
2 -LES BANQUES SECONDAIRES
La banque est certes une entreprise, mais elle est loin d’être une entreprise comme toute autre en raison notamment de la nature de son activité, de la particularité de ses documents comptables et financiers, mais aussi de ses contraintes particulières. Il y a une double approche de l’activité bancaire : l’approche sous l’angle juridique et l’approche sous l’angle économique.
2-1 - L·approche juridique de l·activité bancaire
L’exemple français paraît riche pour comprendre l’activité bancaire analysée sous l’angle juridique. On peut dégager dans le temps deux grandes périodes caractérisées chacune par une définition particulière de l’activité bancaire. Avant 1984, on distingue les banques de dépôts, les banques d’affaires, les banques de crédit à moyen et long terme. A partir de cette date, on ne parlera plus que d’établissement de crédit.
i°)- La spécialisation des banques avant 1984
La loi du 14 juin 1941 définit les banques comme “les entreprises ou établissements qui font profession habituelle de recevoir du public des dépôts ou autrement des fonds qu’ils emploient pour leur propre compte, en opérations d’escompte, en opérations de crédit et en opérations financières ”. Mais c’est la loi de 1945 qui consacre le principe de spécialisation des banques et distingue les banques de dépôts, les banques d’affaires, les banques de crédit à moyen et long terme soumises à des statuts différents. Chaque catégorie de banque est nécessairement et tout d’abord une banque, mais une banque spécialisée c’est-à- dire un établissement qui peut se livrer à certaines opérations et non à d’autres et auxquelles la loi impose des règles strictes de fonctionnement.
Les banques de dépôts sont celles “qui reçoivent du public des dépôts à vue ou à un terme qui ne peut être supérieur à 2 ans ”. Cette définition a été modifiée par les décrets du 25/ 01/ 1966 aux termes desquels “les banques de dépôts sont celles dont l’activité principale consiste à effectuer des opérations de crédit et à recevoir du public des dépôts à vue ou à terme ”. Les banques de dépôts collectent donc dans leurs guichets les dépôts des particuliers, assurent les règlements pour le compte de ceux-ci et utilisent les fonds qui leur sont confiés pour faire des crédits à court et moyen terme au commerce et à l’industrie. Elles ne peuvent consentir que des crédits d’une durée relativement courte pour ne pas être dans l’incapacité de rembourser à première réquisition aux déposants, les dépôts à vue collectés.
Les banques d·affaires quant à elles sont au terme de la loi de 1945, « celles dont l’activité principale est outre l’octroi des crédits, la prise et la gestion des participations dans la gestion des affaires en création ou en formation ». Elles ne peuvent investir dans celles-ci des fonds reçus à vue ou à terme inférieur à 2 ans. Pour cela, elles utilisent leurs fonds propres ainsi que ceux des groupes financiers qui les entourent. Elles doivent également promouvoir l’investissement de l’épargne privée dans les entreprises déjà créées. Les banques d’affaires ne constituent pas seulement des structures de collecte des capitaux ou des groupes financiers, c’est aussi des équipes de techniciens qui doivent étudier des projets de création des entreprises et conseiller dans le domaine des affaires et de la gestion.( la Société Nationale d’Investissement par exemple au Cameroun).