Introduction a l’economie du developpement

Introduction à l’Economie du développement
1 Premières définitions
1.1 Le développement
• Développement → prospérité économique → bien-être
• Un objectif prioritaire au niveau national (des états) et international (structures internationales d’aide au développement)
• Difficultés 1. Définir le développement et son absence (= sous développement) 2. Définir les moyens de le promouvoir (= évaluation des politiques économiques) ⇒ Les objectifs de l’économie du développement 1.2 Economie du développement
• Définition 1 — Economie du développement = économie des pays en développement ⇒ Qu’est ce qu’un pays en développement ? — Plusieurs critères . historique / politique (tiers monde, colonisation ...), comptable (un seuil de revenu par tête ∗), critères socio-économique (richesse, égalité, pauvreté, éducation ....)
• Définition 2 — Economie du développement = économie des inégalités internationales ⇒ Pourquoi certains pays connaissent une certaine prospérité économique et d’autres des situations de pauvreté persistante?
• Une proposition : pour comprendre le développement il faut tenir compte 1. des facteurs internes (spécificités des économies en développement par rapport aux économies riches) 2. des facteurs externes (importance de la dimension internationale)
1.3 Objectif du cours
1. Introduction générale à l’économie du développement
2. Les enseignements des théories de la croissance sur la question du développement
3. Les modèles spécifiques de l’économie du développement
4. L’évaluation des politiques d’aide au développement 2
Croissance, richesse et développement
• Croissance et niveau de la richesse (= production par habitant) — un critère dominant mais non suffisant pour caractériser le développement 2.1 L’importance de la croissance Texte joint : Robert J. Barro and Xavier Sala-i-Martin, Economic Growth, 2nd Edition MIT Press, 2003. (Introduction section I.1) 1. De l’importance des petites différences de taux de croissance
• Etats-Unis : production par tête × 10 entre 1870 et 2000 → 1.8% par an en moyenne. Les conséquences d’une croissance — de 0.8% → 45ème place mondiale en 2000 (Mexique Pologne) — de 2.8% → le niveau de vie en 2000 de celui prévue pour 2074 2. L’ampleur des écarts de richesse et leur persistance
• Un classement assez stable — Les Etats-Unis ne sont jamais premiers (!) mais second après la Suisse (en 1960) et le Luxembourg (en 2000) — La Tanzanie est toujours le pays le plus pauvre — Persistance des pays européens dans le haut du classement ∗ exclusivement en 1960 ∗ avec quelques pays d’Asie et d’Amérique Latine en 2000 — Des écarts de grandes ampleurs ∗ Avec le taux de croissance moyen 1.8%, 235 sont nécessaires pour que la Tanzanie atteigne le niveau de richesse actuel des Etats-Unis
• Une dispersion des niveaux de richesse en augmentation — écart type de 0.89 à 1.12, ratio richesse max / min de 39 à 69 — significativité?
• Les différences de taux de croissance — statistique descriptive : moyenne (1.8), écart type (1.7), min (-3.4), max (6.2) — conséquences : multiplication par 13 pour Taiwan et par 0.3 pour le Zaïre
• La dynamique comparée des régions 3. Remarque : une vision très néoclassique
2.2 Aspects méthodologiques
2.2.1 Arithmétique de la croissance
1. Le calcul du temps nécessaire pour doubler le revenu : T solution de l’équation : y 0 × (1 + g ) T = 2 × y 0 soit : T = log (2) / log (1 + g ) avec log (2) ∼ 0.7 et log (1 + g ) ∼ g pour des faibles valeurs de g : T ∼ 0.7/g soit pour g = { 0.05, 0.025, 0.001 } : T {14, 28, 70 }
2.2.2 Mesurer la mobilité des pays
• L’utilisation des matrice de mobilité (Danny Quah, 1993)
• Objectif: distinguer ’mobilité’ et ’inégalité’ (une distribution stable absence de mobilité)
• Méthodes 1. créer des classes selon la valeur de x i = y i/Y 2. Les seuils retenus pas Quah z = { 1 / 4, 1 / 2, 1, 2, ∞} z i = 2 signifie que x i ∈ [1, 2] z i = ∞ signifie que x i > 2 z i = 1 /4 signifie que x i < 1 / 4 3. Procéder aux classements des pays à deux dates différentes et calculer le % de pays étant passé d’une classe à une autre
• Que sont devennus : les plus pauvres, les moins pauvres, les riches et les plus riches? 1. Persistance des extrêmes, surtout en haut 2. Une certaine mobilité au milieu 3. La difficulté de sortir du bas de la distribution
• Conclusion : malgré une stabilité de la distribution des richesses, existence d’une certaine mobilité, fortement dépendante des conditions initiales 2.2.3 La construction de séries comparables de richesse
• Réaliser de telles comparaisons nécessite de résoudre le problème de comparaison de richesse.
• Difficulté : richesse = une mesure relative, nécessité de comparaison internationale — la richesse produite est mesurée dans des monnaies différentes — nécessité de conversion en une monnaie commune
• Les différentes méthodes 1. L’utilisation de taux de change directs ou transformés 2. L’utilisation de la parité des pouvoirs d’achats 3. Les principales bases de données internationales homogènes (a) World Bank (b) Penn World Table (c) OCDE 3 Les multiples aspects du développement
• Au-delà de la richesse : les multiples aspects du développement La richesse (et sa croissance) compte mais elle n’est pas le seul aspect du développement

3.1 Les inégalités
• Les inégalités (au sein des pays) — Les inégalités intra-pays comme signe de développement ∗ des inégalités plus ou moins fortes selon le niveau de développement — Débats majeurs sur les liens inégalités — développement (cause, conséquence, nécessité...) ∗ un aper¸cu du phénomène ∗ la pluralité des formes d’inégalités
1. Les inégalités de revenus : la distribution des revenus dans les pays (selon le niveau de développement) — Un critère retenu par les organisations internationales (WB, ONU) : ”Income share held by lowest 20% ” — Des inégalités les plus fortes dans les pays à revenu intermédiaire 2. Les inégalités peuvent affecter d’autres variables que la seule richesse : les indicateurs de ”développement humain” 3.2 Mesurer le développement humain
• Le développement un concept ”institutionnel” autour du PNUD — ”The basic purpose of development is to enlarge people’s choices. In principle, these choices can be infinite and can change over time. People often value achievements that do not show up at all, or not immediately, in income or growth figures: greater access to knowledge, better nutrition and health services, more secure livelihoods, security against crime and physical violence, satisfying leisure hours, political and cultural freedoms and sense of participation in community activities. The objective of development is to create an enabling environment for people to enjoy long, healthy and creative lives.” Mahbub ul Haq (1934-1998) — Human development is about much more than the rise or fall of national incomes. It is about creating an environment in which people can develop their full potential and lead productive, creative lives in accord with their needs and interests. People are the real wealth of nations. Development is thus about expanding the choices people have to lead lives that they value. And it is thus about much more than economic growth, which is only a means if a very important one of enlarging people s choices.
• Les indicateurs du développement humain 1. mode le calcul : note technique issu du rapport 2005 PNUD 2. comparaison internationale : tableau issu du rapport 2005 PNUD
• Inégalité, richesse et développement humain : deux propositions 1. Des niveaux de richesse par habitant très différent peuvent conduire au même niveau de développement humain 2. Des différences dans la distribution du revenu peuvent s’accompagner de niveaux de richesse proches , mais de développement humain différent 3.3 Autres caractéristiques structurelles 1. Une démographie plus dynamique
2. Un poids encore important du secteur agricole (avec des migrations rapides des zones rurales vers les zones urbaines) 3. Des pays exportateurs de matières premières et de produits à faible valeur ajoutée 4 L’économie du développement dans la théorie économique
• Conclusion : ”HPE” et relation entre l’économie du développement et les autres disciplines des sciences économiques
• Référence Pranab Bardhan (1993 JEP) 4.1 La naissance de l’économie du développement 1. Tous les économistes classiques sont des économistes du développement
• Smith, Ricardo, Malthus, Marx : ”Richesses de nation”, ”Corn Laws”, ”Population”...
• Comment créer les conditions de la croissance et de la prospérité ?
2. La naissance du domaine (a) Colin Clark (1939) ”Conditions of Economic Growth”; étude quantitative qui montre les écartes entre pays et régions du monde (b) Paul Rosenstein- Rodan (1943 EJ) ””Problems of Industrialization of Eastern and South- Eastern Europe” (c) Kurt Mandelbaum (1947) ”Industrialization of Backward Areas” [Europe] 3. Contexte
• L’économie du développement débute par un rejet de modèle de concurrence parfaite — modèle très critiqué pour les pays riches depuis la crise des années 1930 — modèle encore plus critiqué pour les pays pauvres dont le fonctionnement semble encore plus éloigné
• Spécialisation de la science économique (développement de modèles et de base de données spécifiques)
4.2 L’ˆage d’or de l’économie du développement
• Les bases de l’économie du développement (années 50/60)
• Contexte 1. La décolonisation, ”terrain” d’application de l’économie du développement 2. Création des institutions internationales (FMI 1944, Banque mondiale 1944, Club de Paris 1956, PNUD 1965...) 1. Paul Rosenstein- Rodan (1943 EJ) ”Problems of Industrialization of Eastern and South- Eastern Europe” [big push, croissance équilibrée] 2. Theodore W. Schultz* (1945) ”Agriculture in an Unstable Economy” [Importance de l’agriculture ] 3. Walt Rostow (1960) ”Stages of Economic Growth” [linéaire]
4. Simon Kuznet* (1960 s) [empirique, des conditions initiales différentes] 5. Ragnar Nurkse (1953) ”Problems of Capital-Formation in Underdeveloped Countries” [Epargne et accumulation, cercles vicieux] 6. Arthur Lewis* (1954) ”Economic Developement with Unlimited Supplies of Labour” [Economie duale] 7. Gunnar Myrdal* (1957) ”Economic Theory and Underdeveloped Regions” [Processus cumulatif, ”poverty breeding poverty”]...
• Un domaine privilégie pour les économistes orthodoxes — Motivations : 1. Le rejet de cadre de la concurrence parfaite 2. Une volonté de pluridisciplinarité — Albert O. Hirschmann (1958) ” The Strategy of Economic Development” [Ecole structuraliste]
4.3 La nouvelle économie du développement
• Contexte 1. L’économie du développement s’est profondémment renouvelée avec l’apport des nouveaux outils de la NEK — NEK = fondements microéconomiques des défaillances de marché 2. La persistance du sous-développement et les échecs de politique d’aide (les crises de la balance de paiements des années 1980, Mexique 1982) (a) Regain d’intérêt de la théorie économique Stiglitz* (1989) ” A study of LDC’s is to economics what the study of pathology is to medicine; by understanding what happens when things do not work well, w e gain insight into how they work when they do function as designed. The difference is that in economics, pathology is the rule: less than a quarter of mankind lives in the developed economies.” (b) Renouveau des évaluations des politiques économique s
• Des modèles d’économie du développement avec imperfections de marché et fondements microéconomiques 1. La théorie du salaire d’efficience → 2. Les externalités et le processus de développement → ”Big Push” Murphy, Shleifer and Vishny (1989) 3. Les trappes de sous-développement → ”History vs. expectationsé Krugman (1991) 4. Les problèmes d’information → Akerlof* (1970) Spence* (1972) Stiglitz* (1975) ...
• Des évaluations plus fines des politiques d’aide au développement
1. L’utilisation de données agrégées disponible pour plusieurs pays sur longue période
2. L’utilisation de données microéconomiques — microéconométrie appliquée : Steven Levitt et Micha¨el Kremer pour l’économie du développement
• Conclusion 1. Un sujet d’intérêt évident 2. Une théorie riche avec des fortes confrontations en matière de prescription de politique économique 3. Une importante littérature empirique structurant les débats théoriques
…
L’indicateur du développement humain (IDH) L’IDH est un outil synthétique de mesure du développement humain. Il chiffre le niveau moyen atteint par chaque pays sous trois aspects essentiels :
• Longévité et santé, représentées par l’espérance de vie à la naissance.
• Instruction et accès au savoir, représentées par le taux d’alphabétisation des adultes (pour deux tiers) et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus (pour un tiers).
• Possibilité de disposer d’un niveau de vie décent, représentée par le PIB par habitant (en PPA). Avant de calculer l’IDH lui-même, il faut établir un indice pour chacune de ces dimensions. La détermination de ces indices dimensionnels – c’est-à-dire correspondant à l’espérance de vie, au niveau d’instruction et au PIB – passe à chaque fois par la définition d’une fourchette de variation, avec un minimum et un maximum. Les résultats obtenus dans chaque dimension sont exprimés par une valeur comprise entre 0 et 1 selon la formule générale suivante : L’IDH correspond à la moyenne arithmétique de ces indices dimensionnels. L’encadré ci-contre illustre le calcul de l’IDH pour un pays témoin. Valeurs minimales et maximales pour le calcul de l’IDH
Calcul de l’IDH Pour illustrer le calcul de l’IDH, nous utiliserons des données concernant le Costa Rica.
1. Calcul de l’indice d’espérance de vie L’indice d’espérance de vie mesure le niveau atteint par le pays considéré en termes d’espérance de vie à la naissance. Pour le Costa Rica, l’espérance de vie était de 78,0 ans en 2002, soit un indice d’espérance de vie de 0,884.
Indice d'espérance de vie = 78,0 – 25 = 0,884

2. Calcul de l’indice de niveau d’instruction L’indice de niveau d’instruction mesure le niveau atteint par le pays considéré en termes d’alphabétisation des adultes et d’enseignement (taux brut de scolarisation combiné dans le primaire, le secondaire et le supérieur). La procédure consiste, tout d’abord, à calculer un indice pour l’alphabétisation des adultes et un autre pour la scolarisation. Ces deux indices sont ensuite fusionnés pour donner l’indice de niveau d’instruction, dans lequel l’alphabétisation des adultes reçoit une pondération des deux tiers et le taux brut de scolarisation d’un tiers. Au Costa Rica, où le taux d’alphabétisation des adultes atteignait 95,8 % en 2002 et le taux brut de scolarisation combiné 69 % pour l’année scolaire 2001/02, l’indice de niveau d’instruction est de 0,870.
Indice d’alphabétisation des adultes = 95,8 – 0 = 0,958 100 – 0 Indice de scolarisation = 69 – 0 = 0,690 100 – 0 Indice de niveau d’instruction = 2/3 (indice d’alphabétisation des adultes) + 1/3 (indice de scolarisation) = 2/3 (0,958) + 1/3 (0,690) = 0,870
3. Calcul de l’indice de PIB L’indice de PIB est calculé sur la base du PIB par habitant corrigé (en PPA). Le revenu intervient dans l’IDH afin de rendre compte de tous les aspects du développement humain qui ne sont pas représentés par la longévité, la santé et l’instruction. Son montant est corrigé parce qu’un revenu illimité n’est pas nécessaire pour atteindre un niveau de développement humain acceptable. Le calcul s’effectue donc à partir d’un logarithme du revenu. Pour le Costa Rica, dont le PIB par habitant était de 8 840 dollars (PPA) en 2002, l’indice de PIB s’établit à 0,748.
Indice de PIB = log (8,840) – log (100) = 0,748
4. Calcul de l’IDH Une fois les trois indices dimensionnels calculés, il ne reste plus qu’à déterminer leur moyenne arithmétique pour parvenir à l’IDH.
IDH = 1/3 (indice d'espérance de vie) + 1/3 (indice de niveau d'instruction) + 1/3 (indice de PIB) = 1/3 (0,884) + 1/3 (0,870) + 1/3 (0,748) = 0,834
…
Economie du développement Chapitre 2. Les enseignements des théories de la croissance
Contents 1 Les faits stylisés de la croissance
3 2 Les modèles de croissance 7 3 Applications empiriques
22 1 Les faits stylisés de la croissance
1.1 La croissance : un phénomène ”moderne”
• Un phénomène ”moderne” en référence à l’ouvrage de Simon Kuznets (1966) ”Modern Economic Growth”
• Un phénomène mesurée par les praticiens de l’histoire économique quantitative — Colin Clark, Simon Kuznets, puis Paul Bairoch, Angus Maddison
• Figures et tableaux issus de Galor (2004) sur la période (0—2000)
• Un double phénomène 1. L’apparition de la croissance — après une phase de stagnation et une phase de croissance ”invisible”
2. La grande divergence — une croissance nouvelle, forte, mais inégalement répartie
1.2 Les faits stylisés de Kaldor (1963) 1. Per capita output grows over time, and its growth rate does not tend to diminish 2. Physical capital per worker grows over time 3. The rate of return to capital is nearly constant 4. The ratio of physical capital to output is nearly constant 5. The shares of labor and physical capital in national income are nearly constant
6. The growth rate of output per worker differs substantially across countries • Remarques 1. ils concernent la croissance moderne
2. ils ont été confirmés depuis 3. ils structurent la théorie économique 2 Les modèles de croissance
• Pourquoi des théories? Réponse de Robert E. Lucas (1993 ECTA) ”Making a miracle” Econometrica ”Why did it happen in Korea and Taiwan, and not in the Phillipines?” ”But simply advising a society to ’follow the Korean model’ is a little like advising an aspiring basketball player to ’follow the Michael Jordan model’. To make use of someone else’s successful performance at any task, one needs to be able to break this performance down into its component parts so that one can see what each part contributes to the whole, which aspects of this performance are imitable and, of these, which are worth imitating. One needs, in short, a theory.” Robert Lucas 1993.
2.1 Le modèle de croissance néoclassique Quelques repères ”historiques” 1. XVIII-XIX : tous les économistes classiques sont des économistes de la croissance (Smith, Ricardo, Malthus, Marx ...)
2. Fin XIX : la révolution néoclassique (Jevons 1871, Menger 1871, Walras 1874 [Edgeworth 1881, Pareto 1906]) ⇒ Allocation (néoclassique) vs. reproduction — accumulation (classique) 3. 1936 : La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie de John Maynard Keynes ⇒ Inefficacité du marché dans le processus de l’allocation, défaillance des marchés 4. Pas de théories de la croissance comme discipline jusqu’au milieu des années 1950, malgré de grandes oeuvres (Schumpeter, Ramsey, ...) Les modèles keynésiens de croissance
• Tentative de fonder une théorie de la croissance sur des bases keynésiennes — Analyse dynamique des défaillances de marché 1. Keynes (TGE) : le plein-emploi est un cas particulier, le sous-emploi est la règle 2. Roy Harrod et Evsey Domar : la croissance stable est une co¨incidence (”fil du rasoir”), l’instabilité est le plus probable
• La condition de croissance stable chez Harrod et Domar : kt+1 = (1 − δ) kt + st hypothèses : st = syt et kt = θyt θyt+1 = (1 − δ) θyt + syt soit le taux de croissance θ (1 + g) = (1 − δ) θ + s et la condition de croissance g = s/θ − δ • La condition de croissance n’est pas nécessairement vérifiée ? → Nécessité de la coordination des agents
• Réponse néoclassique : existences de marges d’ajustement négligées par Harrod et Domar 1. θ est variable à long terme et peut s’ajuster (Solow 1956) 2. s est endogène et peut s’ajuster (Cass 1965, Koopman 1965, [Ramsey 1928]) Une croissance stable (Solow 1956)
• L’opposition Solow et Harrod — Domar = une différence de fonctions de production — Fonction de production à facteurs complémentaires y t = min k t a , t b ⇒ θ t = k t y t = a = θ — Fonction de production à facteurs substituables y t = k α t 1 − α t ⇒ θ t = k t y t = k t k α t 1 − α t = k t t 1 − α = θ ( k t )
• La condition d’accumulation du capital physique devient k t+1 = (1 − δ ) k t + s t = (1 − δ ) k t + sk α t 1 − α t 1. La croissance auto-entretenue du capital : si ( k t+1/k t ) > 1, k t → ∞, est-ce possible ? lim kt→∞ k t+1 k t = (1 − δ) + lim kt→∞ sk α − 1 t 1 − α t = (1 − δ ) < 1 2. Introduction d’une croissance exogène : y t = k α t g t t 1 − α ⇒ θ t = k t y t = k t k α t ( g t t ) 1 − α = k t g t t 1 − α = θ ( k t ) l’équation d’accumulation est k t+1 = (1 − δ ) k t + s t = (1 − δ ) k t + sk α t g t t 1 − α 3. La croissance auto-entretenue du capital : si ( k t+1/k t ) > 1, k t → ∞, est-ce possible ? lim kt→∞ k t+1 k t = (1 − δ) + lim kt→∞ s k t g t α − 1 ( t ) 1 − α si ( k t+1/k t ) > g : croissance explosive, ( k t+1/k t ) < g : croissance implosive, ( k t+1/k t) = g cela donne g = (1 − δ) + s
k α − 1 1 − α o`u
k t est la valeur de régime permanent du capital stationnarisé assurant la croissance équilibrée à taux constant g
• Analyses du modèle de Solow 1. Marchés concurrentiels 2. Représentation graphique 3. Statique comparative et règle d’or 4. Dynamique transitionnelle et convergenec Une croissance optimale (Cass 1965, Koopman 1965, [Ramsey 1928])
• Choix intertemporels de consommation → taux d’épargne endogène et optimal
• Le programme des ménages : maximisation de l’utilité intertemporelle max { ct}
∞ t=0 β t u ( c t ) sous contrainte de revenu (o`u s t = x t ) x t + c t = w t t + r t k t et d’accumulation k t+1 = (1 − δ ) k t + x t • Les entreprises max kt,
t π t = f ( k t,
t ) − r t k t − w t t • Remarque : il est équivalent de faire accumuler des titres financiers par les ménages et le capital par les entreprises • Résolution par méthode d’optimisation intertemporelle sous contrainte donne le système dynamique d’équilibre à deux dimension {ct, kt} solution de kt+1 = (1 − δ) kt + f (kt,
t) − ct u (ct) = β u (ct+1) (rt + 1 − δ)
• Analyses 1. Optimalité du comportement de consommation 2. Dynamique transitionnelle de kt et de ct/yt 3. Diagramme des phases 4. Equation de croissance pour u (ct) = log (ct) ct+1 ct = β (rt + 1 − δ) • L’absence de croissance auto-entretenue (comme chez Solow) gt = ct+1 ct = β (rt + 1 − δ) o`u rt = f (kt) est le prix de location du capital physique, gt est la croissance et la constante dépend du taux de dépréciation du capital physique entre autres • Situation initiale k0 << k → f (k0) >> 0 → r0 >> 0 → g0 >> 0 → k1 > k0 et ainsi de suite avec dkt dt > 0 → d dt f (kt) < 0 → drt dt < 0 → dgt dt < 0 jusqu’à kt = k/rt = cst, gt = 0 • le processus endogène d’accumulation du capital s’étouffe et ne peut pas de lui-même s’autoreproduire sauf à introduire une croissance exogène 2.2 Les modèles de croissance endogène Croissance exogène et structure de marché • La relation entre RE et croissance auto-entretenue à partir de y t = k α t ( a t n t ) ρ 1. Avec des RE constant (=CPP) et a t = a, il ne peut pas y avoir de croissance ρ = 1 − α r t = αk α − 1 t (an t ) 1 − α , lim kt→∞ r t = 0 2. Avec des RE croissant α = 1 et ρ > 0 et a t = a, il peut y avoir de croissance mais plus CPP dans le secteur de production donc plus optimalité r t = (an t ) ρ , lim kt→∞ r t = r → g = β [(an t ) ρ − cst] • Trois solutions pour échapper obtenir une croissance endogène auto-entretenue Les sources de la croissance endogène 1. Solution de Paul Romer (1986) : externalité agrégée liée au capital → croissance + CP mais sous optimalité r t = αk α − 1 t ( a t n t ) 1 − α , sachant A t = k t → r t = α ( n ) 1 − α lim kt→∞ r t > 0 2. Solution de Robert Lucas (1988) : a t = capital humain détenu par les travailleurs y t = k α t ( a tφn t ) β , et a t+1 = a t + (1 − φ ) n t a t Productivité marginale constante dans le secteur de la production du capital humain →non-essouflement de r t → croissance endogène et optimale 3. Solution de Paul Romer (1990) et Ph. Aghion et Peter Howitt (1992) : expliciter la création du progrès technique par l’innovation y t = k α t at 0 (φnit ) 1 − α di, et a t+1 = a t + (1 − φ ) n t a t : R90 y t = k α t 1 0 ait (φnit ) 1 − α di, et ait+1 = Ait + (1 − φ ) nit ait : AH90 fondements microéconomiques de l’innovation issus de l’économie industrielle (investissement en R&D, brevets, concurrence imparfaite, externalités) dans un modèle macroéconomique de croissance 3 Applications empiriques 3.1 La convergence 3.1.1 Les différentes formes de convergence • Convergence absolue et conditionnelle • β −convergence et σ −convergence • Convergence sur les niveaux et/ou les taux 3.1.2 Les résultats empiriques • Deux propositions 1. La pertinence de la convergence pour les pays riches (ou qui le sont devenus) 2. Le faible pouvoir analytique de la convergence conditionnelle pour les pays pauvres 3.2 Les théories de la croissance s’applique-t-elle aux PV D 3.2.1 Le miracle asiatique : un cas particulier • Débats sur les sources de la croissance: 1. Point de départ ”comptabilité de la croissance” y t = a t k αt t h ρt t → y˙t y t = a˙t a t + α t k˙ t k t + ρ t h˙ t h t 2. L’accumulation des facteurs (capital humain et physique) suffit-elle à expliquer la croissance observée des pays ? 3. Sinon, comment expliquer l’importance de la TFP? 4. Enjeux sur l’orientation des politiques économiques • Résultats empiriques — Divergence à l’échelle internationale : Mankiw Romer Weil (1992) vs. Esterly et Levine (2001), Prescott (1998) — Consensus sur le miracle asiatique : Young (1995) 1. L’accumulation explique la majeure partie du miracle 2. L’origine des obstacles à l’accumulation dans les pays en développement? 3.2.2 Pourquoi le capital ne va-t-il pas dans les pays pauvres ? • Le calcul de Lucas (1990) ”Why doesn’t capital falow from rich to poor countries”, American Economic Review vol. 80. • Soit y et k la production et le capital par tête et la fonction de production y = Ax β la productivité marginale du capital est r = Aβx β − 1 exprimé en capital par tête avec x = (y/A ) 1/β r = Aβ y A ( β −1)/β = A 1 β βy ( β −1)/β • Observables aux Etats-Unis et en Inde ? 1. β = 0, 4 (part moyenne du capital dans le revenu) 2. yusa = 15 yinde — Implications sur le rapport des productivités marginale s • le rapport des productivités marginales est très important rinde rusa = yinde yusa
(β−1)/β = 115−0.6/0.4 = 151.5 = 58! • Une telle différence devrait faire fuire les capitaux des Etats-Unis vers l’Inde. — Ce n’est pas le cas, pourquoi ? Quel élément a été omis ? 1. Le capital humain • Anne Krueger (1968) : mesure du capital humain au niveau international et calcul de la taille relativement aux Etats-Unis • Résultat : capital humain d’un américain = 5 × celui d’un indien • Le rapport des production par unité de travail effective (= capital humain) est ÷ par 5 • Le différentiel de productivité devient rinde rusa = 31.5 = 5 — C’est mieux au sens o`u l’écart est moins grand, mais encore assez important. 2. Le capital humain avec ses externalités • La fonction de production devient y = Ax β h γ o`u γ ≥ 0 mesure la présence des externalités liées au capital humain h • La productivité marginale du capital physique devient r = Aβx β − 1 h γ = βA 1/β y ( β −1)/β hγ/β • Edward Denison (1962) estime γ = .36 ∼ 0.40 rinde rusa = yinde yusa ( β −1)/β hinde husa
γ/β = 3 1.5 × 5 − 1 = 1.04 — L’écart de productivité marginae du capital a disparu... reste à ajouter d’autres facteurs comme l’imperfection des marchés financiers et les différents risques pour comprendre pourquoi les capitaux ne vont pas vers les pays pauvres. 3. Peut-on calculer le taux de rendement du capital dans un PVD ? Banerjee et Duflo (2002)