Formation avance de l’economie Agricole
Formation avancé de l’économie Agricole
INTRODUCTION
I. CONTEXTE DE L’ETUDE
I.1. Généralités
I.2. Evolution du contexte économique pendant 1990-2000
I.2.1. La période 1990-2000 a connu une décélération de la croissance économique, la stagnation des revenus et la baisse de la consommation privée
I.2.2. la décélération de la croissance économique a été atténuée par la baisse du taux de croissance de l’indice général du coût de la vie (ICV) mais elle a conduit au ralentissement de la création des emplois et à l’augmentation du chômage
I.3. Principaux traits de l’évolution des politiques économiques et agricoles au cours de la décennie 1990-2000
I.3.1. la politique globale : une libéralisation des marchés plus rapide que les réformes institutionnelles d’accompagnement
I.3.2. La politique des productions agricoles de substitution aux importations : une réforme inachevée
I.3.3. La politique des cultures orientées vers les exportations : une réforme difficile confrontée au protectionnisme sur les marchés d’exportation et à une taxation interne des services et intrants nécessaires à l’exportation
II. PRINCIPAUX RESULTATS SUR LES DIFFERENTS ROLES DE L’AGRICULTURE AU
MAROC
II.1. Les rôles environnementaux de l’agriculture
II.1.1. Le contexte
II.1.2. Méthodologie et sources de données
II.1.3. Synthèse des résultats.
II.1.3.1.Asymétrie de l’information sur les externalités environnementales en faveur des négatives.
II.1.3.2.La production des externalités environnementales est non seulement la conséquence de l'interférence des systèmes de production et le milieu biophysique, mais aussi sensible aux contextes politique, économique, social et culturel.
II.1.3.3. L’appréciation globale a fait état d’une évolution régressive de la performance environnementale de l’agriculture, mais des tendances positives sont aussi relevées.
II.1.3.4. Les externalités négatives relevées sont principalement d’ordre territorial, technologique et pécuniaires.
II.1.3.5. Insuffisance des réponses apportées dans le passé, mais un engagement récent s’est affiché pour la protection de l’environnement.
II.1.3.6. En dépit de l’absence d’une intégration systématique des préoccupations environnementales dans les politiques agricoles, l’agriculture continue de produire des externalités positives
II.1.4. Politique et environnement
II.2. Rôles de la croissance agricole dans la réduction de la pauvreté
II.2.1. Le contexte
II.2.2 Méthodologie et sources de données
II.2.3. Principaux résultats
II.2.3.1 Au cours de 1990-2000, la pauvreté au Maroc a significativement progressé (en étendue, profondeur et sévérité) et demeure largement un phénomène rural
II.2.3.2. La progression de la pauvreté est due au fléchissement réel du niveau de vie moyen des ménages et à une inégalité assez élevée des dépenses de consommation
II.2.3.3.les risques de pauvreté sont plus élevés chez les ménages vulnérables, dans les régions peu développées et chez les personnes s’adonnant à des activités précaires et peu productives
II.2.4. La pauvreté peut être réduite par une conjugaison de politiques favorables au développement agricole et rural et au renforcement des transferts publics et privés en milieu rural
II.2.4.1. la croissance agricole, adossée à un développement rural adéquat, demeure un préalable incontournable à l’atténuation de la pauvretée
II.2.4.2. La protection des céréales reste justifiée en raison de leur part dans le PIBA et l’importance de la population concernée
II.2.4.3. Les transferts publics et privés contribuent significativement à la réduction de la pauvreté
II. 3. Les rôles de sécurité alimentaire de l’agriculture nationale
II.3.1. Contexte de l’étude
II.3.2. Méthodologie et donnée utilisées
II.3.3 Principaux résultats sur les externalités
II.3.3.1. Au Maroc, la consolidation de la fonction alimentaire de l’agriculture est considérée comme un exercice de la souveraineté nationale
II.3.3.2.Au cours de la période 1994-2000, l’insécurité alimentaire a sensiblement progressé
II.3.3.3. Toute politique affectant l’offre intérieure en céréales est susceptibilités d’avoir des effets notables sur la réalisation des avantages liés à la sécurité alimentaire
II.3.3.4. La poursuite du renforcement de la capacité d’auto approvisionnement en biens alimentaires peut se révéler négative sur différents aspects
II.3.4. la réalisation de la sécurité alimentaire dépend dans une large mesure des influences exercées par les politiques macroéconomiques et autres politiques sectorielles
II.3.4.1. Les politiques de change affectent les niveaux de protection et de soutien interne de l’agriculture nationale.
II.3.4.2. Les politiques sectorielles influençant la sécurité alimentaire peuvent être classées selon les effets engendrés sur l’offre d’aliments et sur l’accès à l’alimentation.
II.4. Les rôles de viabilité sociale de l’agriculture
II.4.1. Le contexte
II.4.2. Méthodologie et donnée utilisées
II.4.3. Principaux résultats du rôle de viabilité sociale de l’agriculture
II.4.3.1. Le rôle primordial de l'agriculture dans la distribution spatiale de la population est arrivé à ses limites
II.4.3.2. Les opportunités d’emploi dans l'agriculture contribuent à la régulation des flux migratoires
II.4.3.3. L’agriculture contribue au maintien de la solidarité communautaire et à la constitution du capital social
II4.4. Les politiques de développement agricole, d’aménagement du territoire et de gestion des ressources naturelles affectent les rôles de viabilité sociale de l’agriculture39
II. 5. Perception des rôles de l’agriculture
II.5.1. Le contexte
II.5.2. Méthodologie et sources de données
II.5.3. Principaux résultats
II.5.3.1. Agriculture et société
II.5.3.2. Agriculture et environnement
II.5.3.3. Agriculture et économie : préférences alimentaires et valeur symbolique des produits agricoles
II.5.3.4. Agriculture et cognition
II.5.3.5. Agriculture et identité
II.5.4. Différences des perceptions des rôles de agriculture entre urbains et ruraux.
II.6. Les liens entre les différents rôles de l’agriculture
III. SYNTHÈSE GLOBALE ET IMPLICATIONS EN MATIÈRE DE POLITIQUE
III.1. Analyse des relations politique/rôles à l’intérieur du secteur agricole
III.1.1. Impact des politiques existantes sur les principaux rôles de l’agriculture
III.1.2. Effets des interactions des politiques sur les rôles de l’agriculture
III.2. Les implications en matière de politiques des différents rôles de l’agriculture
III.2.1. Défaillance de marchés et/ou de politiques, adéquation des politiques actuelles
III.2..2 Rôles des autres secteurs, soutien à l’agriculture et incitations à la production
III.2.3. Réformes de politiques et instruments optimaux d’intervention
III.2.3.1La libéralisation de la filière des céréales : un enjeu périlleux
III.2.3.2- Promotion et internalisation des externalités environnementales positives: une chance à saisir pour le développement des zones marginales.
III.3. Conclusions et recommandations
Références bibliographiques
Introduction
L'étude de cas-Maroc du projet FAO/ROA, sur « l’analyse socio-économique des rôles de l’agriculture et conséquences en matière de politiques », a été inaugurée au cours de l'atelier de lancement tenu à Rabat le 03 juin 20021 . Dans son exécution, et conformément au protocole d’accord initial, l’étude a traité six modules : revue des politiques récentes (module 1), analyse des externalités environnementales (module 2), contribution à la réduction de la pauvreté (module 3), contribution à la sécurité alimentaire (module 4), rôle dans la viabilité sociale (module 6) et culture et perceptions liées aux rôles de l’agriculture (module 7). Le rôle tampon (module 5) n’a pas été retenu.
En plus des investigations générales, menées au niveau national, l’étude de cas-Maroc s’est intéressée, au niveau local, à l’analyse des externalités environnementales et de leur relations avec les autres rôles que l’agriculture joue dans les zones à écologie difficile. Deux sites ont été choisis à cet effet: Chaouia et Haut Atlas occidental, représentant, respectivement, l’agriculture pluviale des plaines, collines et plateaux semi-arides et arides sans potentiel d’irrigation et l’agriculture des montagnes humides.
Le présent rapport est destiné à présenter une synthèse des travaux effectués au titre des modules précités, lesquels ont fait, chacun, l’objet d’un rapport spécifique. Il comprend, en plus de cette introduction, quatre sections. La première section donne des indications sur le contexte de l’étude de cas-Maroc couvrant les principales caractéristiques agroécologiques du pays en même temps que les principales tendances de l’évolution des politiques macroéconomiques et sectorielles. La deuxième section est dédiée à la revue des principaux résultats des différents modules, considérés séparément et en relation les uns avec les autres. La troisième section consiste en une synthèse globale des principaux enseignements et de leurs implications politiques. Elle aborde les rôles de l’agriculture, et les relations que ceux ci entretiennent entre eux, dans le cadre d’une vision plus large considérant l’ensemble du pays. Elle tâchera en particulier (i) d’élucider les relations politiques-rôles au sein du secteur agricole, (ii) d’examiner quelques questions clé dont le traitement contribuera à affiner les implications des différents rôles en matière de politiques et (iii) de dégager des conclusions et des recommandations pour de futures recherches sur le sujet.
I. CONTEXTE DE L’ETUDE
I.1. Généralités
Le Maroc est le pays le plus méridional des pays tempérés. De climat méditerranéen, il se distingue pourtant par une aridité croissante du nord au sud et de l'ouest à l'est. Le pays couvre 725.000 Km2 pour une population estimée à 28,7 millions d'habitants en 2000, dont 55,2% de citadins. Près de la moitié de la superficie du pays est désertique. L'autre moitié comprend 9,2 millions d'hectares cultivables, 6 millions d'hectares de forêts, 3 millions d'hectares de nappes alfatières et 21 millions d'hectares de terrains de parcours.
Le territoire du pays peut être subdivisé en sept ensembles agro- écologiques suivants: montagnes humides ; montagnes sèches ; plaines, collines et plateaux sub-humides ; plaines, collines et plateaux semiarides; steppes pastorales arides ; pré-saharien avec systèmes oasiens concentrés et pré-saharien avec systèmes oasiens dispersés. Les principales caractéristiques de ces ensembles (Tableau1) soulignent l’aridité du pays, la rareté des ressources en terre et eau et la grande diversité des situations agricoles rencontrées, dans le pays, ainsi que les déséquilibres entre régions (voir module 2 pour plus de détails). En introduisant le différentiel pluviométrique et les caractéristiques dominantes des systèmes de production, on distingue six zones principales : irriguée, pluviale favorable, pluviale défavorable orientale, pluviale défavorable sud, montagnes et Sahara. Ces zones, qui ont été officiellement utilisées par les services des statistiques des Ministères de l’agriculture et du plan depuis le début des années 80, sont alternativement utilisées, le cas échéant comme références dans le cadre de cette étude.
L'économie marocaine est relativement diversifiée. Mais, en dépit du développement des autres branches de l'économie (industrie, tourisme, services, etc.) et l’apparition de nouveaux créneaux, l'agriculture demeure un secteur vital avec près de 50% de la population active et une part dans le PIB total variant, malgré une tendance à la baisse, entre 13% à 20% selon les campagnes agricoles. A cet effet, le Maroc dispose de 9,2 millions d'hectares cultivables environ, dont 10% seulement sont irrigués. Cette superficie est composée comme suit: 68% de céréales, 12,7% de jachère, 8,8% d'arboriculture fruitière et 10,5% d'autres cultures. L'essentiel de l’agriculture du pays est mené en sec sous des conditions climatiques très aléatoires. Les précipitations, en effet, sont irrégulières et mal réparties dans le temps et dans l'espace, et l’occurrence de la sécheresse est devenue plus fréquente au cours
I.2. Evolution du contexte économique pendant 1990-2000
I.2.1. La période 1990-2000 a connu une décélération de la croissance économique, la stagnation des revenus et la baisse de la consommation privée
La croissance économique en terme réel a connu un ralentissement; elle passe de 3.8 % pour la décennie 1980 à 2.6% entre 1991 et 1998. Le taux de croissance annuelle a été très irrégulier (-44% en 1995 et +78% en 1996) en raison du poids prépondérant du secteur agricole. Ce dernier, avec une moyenne de 2.47%, a connu la plus faible et la plus variable croissance Etant donné un taux de croissance annuel de la population de 1,9%, le revenu par tête a stagné, et la consommation privée par tête a baissé de 1,4% par an, contrastant avec une amélioration de 19% sur la période 1986-91 (MPEP, 2000).
I.2.2. la décélération de la croissance économique a été atténuée par la baisse du taux de croissance de l’indice général du coût de la vie (ICV) mais elle a conduit au ralentissement de la création des emplois et à l’augmentation du chômage
L’augmentation de l’indice du coût de la vie (ICV) qui était de 9,9%, en moyenne annuelle au cours de la période 1981-1985, est tombée à 4,9%, puis à 1,9%, respectivement pour 1993-1996 et 1997-1998. La politique de libéralisation des prix menée au cours des dernières années, la poursuite de l’ouverture, et la politique monétaire prudente ainsi que la baisse des prix des matières premières ont certainement contribué à la décélération des indices des prix. Mais la baisse du taux de croissance de l’ICV fut essentiellement le résultat de la décélération des prix des produits alimentaires, qui n’ont augmenté que de 1%, au cours de la période 1997-1998, contre 10,7%, en moyenne annuelle, de 1981 à 1985, et 5,2% pour 1988-1992. Par ailleurs, la politique sociale du soutien des prix des produits alimentaires de base a aussi contribué à la stabilisation des prix des produits agricoles (MPEP, 2000).
La décélération de l’ICV a été, cependant, contrariée par le ralentissement de la création des emplois et l’augmentation du chômage urbain. En effet, l’accroissement de l’urbanisation a été accompagné par une baisse de la demande en travail et par l’augmentation du chômage des pauvres urbains.
Cette tendance a été accentuée par le déclin des secteurs se caractérisant par une utilisation intensive de la main d’œuvre non qualifiée en zones urbaines. Il s’agit en particulier du secteur des produits manufacturés dont les exportations ont chuté de 20% à 6%, en raison des difficultés d’accès aux marchés extérieurs, de l’appréciation du DH et de l’augmentation du coût de la main d’œuvre.
En milieu rural, l’effectif des actifs occupés a accusé, entre 1990 et 1999, un recul de 1% par an, en moyenne (contre des augmentations de chômage variant de 2,2% à 2,9% en milieu urbain). Il faut mentionner, en outre l’importance du sous-emploi qui a atteint en 1998/99 des taux variant entre 18% et 33%, selon le niveau de vie, le lieu de résidence et le sexe (MPEP, 2000).
I.3. Principaux traits de l’évolution des politiques économiques et agricoles au cours de la décennie 1990-2000
Ce qui suit concerne les principales tendances des réformes ayant émergé au cours de la période considérée ; avec une attention particulière à celles qui ont affecté les politiques conventionnelles dans le secteur agricole.
I.3.1. la politique globale : une libéralisation des marchés plus rapide que les réformes institutionnelles d’accompagnement
Après une période d’intense intervention étatique, menée jusqu’à la fin des années 70, dans le cadre de la politique de développement des exportations et de substitution des importations, a succédé une phase, amorcée au début des années 80, caractérisée par la mise en œuvre de réformes importantes. Ces réformes ont comporté des programmes de stabilisation et d’ajustement structurel ayant résulté dans la réduction du rôle de l’Etat et une plus grande libéralisation de l’économie. Cette tendance allait être renforcée, à partir de la fin des années 80, par l'extension de la politique de libéralisation à l’ensemble des secteurs de l’économie du pays, visant aussi bien les prix que le budget de l’Etat et les institutions. Il est à noter que ces réformes ont connu un développement accéléré suite à l’entrée en vigueur de l’accord du cycle d'Uruguay (conclu à Marrakech en 1994), de l’institutionnalisation officielle de l’OMC à partir de janvier 1995, et de la signature de l’accord d’association avec l’UE en 1996. Ce processus de libéralisation progressive de l’économie du pays s’est traduit par la réduction de la taxation implicite de l’agriculture relativement aux autres secteurs. Cela a été réalisé au moyen, notamment, de l’alignement progressif du taux de change de la monnaie nationale sur le taux d’équilibre et de la révision à la baisse des subventions dont les autres secteurs productifs bénéficiaient (Doukkali et al. 2001;
Cependant, ces réformes importantes n’ont pas produit les effets escomptés, entre autres, à cause du manque de mise en application de mesures d’accompagnement nécessaires à la transition. Comme en atteste la réduction du budget étatique alloué à l’agriculture, et la régression des investissements publics (Figure 1), la libéralisation du secteur ne s’est pas accompagnée d’un redéploiement des ressources publiques conséquent pour combler les déficits humains, techniques et institutionnels laissés par plusieurs décennies de distorsions des marchés et d’interventionnisme étatique direct dans le secteur. La conséquence directe de cette politique de désengagement hâtif de l’Etat est une stagnation de la croissance dans le secteur agricole dont la production est trop sensible aux conditions climatiques avec toutes les conséquences que cela implique en matière de tendance à la baisse des revenus des différentes catégories de la population rurale.
Suite au constat de la détérioration des indicateurs sociaux en zones rurales, d’importantes initiatives ont été prises à partir de 1995 pour améliorer le bien- être des populations rurales par un meilleur accès aux services socio- économiques de base et par le développement de nouvelles sources de revenus. Ces actions concernent la construction de route rurales, l’adduction d’eau potable, l’électrification, la scolarisation, les soins de santé de base, la formation professionnelle, le programme des priorités sociales et l’élaboration d’un plan de l’aménagement du territoire et de lois sur la protection de l’environnement (Doukkali et al., 2001; 2003).
I.3.2. La politique des productions agricoles de substitution aux importations : une réforme inachevée
En agriculture pluviale, l’incohérence des politiques sous sectorielles et les discriminations de soutiens entre produits, tout en réalisant les objectifs visés pour les produits privilégiés, ont été à l’origine de l’extension de pratiques de production néfastes à la préservation des ressources naturelles dans les zones fragiles en particulier. Ce fut le cas, notamment, de la hiérarchie des prix agricoles administrés ayant présidé à la politique céréalière pendant les deux dernières décennies. La politique de discrimination au bénéfice du blé tendre, et les programmes de sauvegarde du cheptel ovin, aidés des tarifs de protection élevés, à la frontière, ont largement contribué à faire évoluer la structure de production de l’agriculture pluviale vers des systèmes de production de moins en moins adaptés aux conditions d'aridité.
Ce qui n’a pas manqué de se traduire par des conséquences négatives aussi bien en matière de productivité que de la vulnérabilité des ressources en terre arable et parcours (Doukkali et al. 2001; 2003). Sur le plan technique, ces effets négatifs sont heureusement tempérés par l’émergence de nouvelles pratiques plus appropriées. L’extension, encore limitée, de ces pratiques a été facilitée par les résultats de recherche visant l’amélioration de la productivité en même temps que la préservation des ressources de base et la protection de l’environnement (techniques d’aridoculture, protection des races locales, lutte intégrée contre les ravageurs et les maladies, rationnement de l’utilisation des engrais, etc.).
Sur le plan économique, bien que la remise en cause du système actuel de prix des céréales (subvention à la consommation de la farine du blé tendre et protections douanières des céréales) est admise par la majorité des décideurs, aucune proposition de remplacement ne semble faire l’unanimité de tous les protagonistes. D’une part, les transferts fiscaux implicites aux populations rurales qui résultent du système actuel, sont loin d’être négligeables et constituent même l’unique transfert pour certaines catégories de producteurs, voire même pour certaines régions toutes entières. D’autre part, l’importance des productions céréalières dans la valeur ajoutée du secteur et la taille de la population rurale concernée par ces spéculations rend tout changement du système actuel économiquement et politiquement très sensibles. Une politique de déprotection conséquente accompagnée d’une aide directe découplée est économiquement attrayante; mais elle soulève plusieurs questions relatives aux coûts administratifs de sa gestion et, surtout, à sa viabilité budgétaire car elle se traduirait par un manque à gagner important pour les recettes fiscales.