Initiation comptabilité-b

Initiation comptabilité national generale support de cours
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- DEFINITION ET GENESE DE LA COMPTABILITE NATIONALE 1.1 Définition
La comptabilité nationale est à la fois une technique de collecte de données, un mode de présentation des phénomènes économiques et un outil d’aide à la décision. Elle est une technique de classification systématique des informations statistiques relatives à la vie économique d’une société donnée (un pays) pendant une période donnée (un an). Elle vise, selon des principes comptables solidement établis, à reproduire la réalité des faits. A cette fin, elle délimite des catégories d’agents économiques ou secteurs institutionnels et catégories d’opérations à partir desquelles elle dresse des comptes gigognes ou intégrées. Elle compose ainsi un ensemble cohérent, animé d’une logique et inscrit dans un cadre des stocks et des flux toujours exprimés en valeur. Elle fournit des informations très précieuses et ordonnées à travers la collecte des données statistiques d’origines diverses.
La comptabilité nationale pénètre les multiples circuits de l’activité économique nationale et par conséquent elle en offre un reflet plus ou moins fidèle. La description des relations qu’elle autorise est simplifiée par la force des choses. C’est donc une représentation synthétique de la réalité. Elle se présente sous la forme d’un système de tableaux comptables ayant pour but de donner une représentation quantitative complète et cohérente des structures et circuits économiques essentiels.
En définitive, la comptabilité nationale est un macro-modèle qui privilégie le recensement des données à l’analyse de celles-ci. Elle délivre ainsi une quantité impressionnante d’informations qui ne demandent qu’à être interprétées. A partir de celles-ci, les comptables nationaux peuvent faire des extrapolations vers l’avenir et de ce fait, la comptabilité nationale, acquiert un intérêt strictement prospectif et donc prévisionnel. Cet intérêt peut être aussi rétrospectif. Les comptables nationaux épaulent les responsables de la politique économique dans leur processus de prise de décision en élaborant des maquettes de prévision à court terme, dites encore budgets économiques et en dessinant des fresques de l’évolution économique sur moyenne période.
1.2 Genèse
Le développement de la comptabilité nationale est étroitement lié à l’ampleur des interventions publiques dans la vie économique. Plus l’Etat intervient, plus pressantes sont les préoccupations comptables.
La naissance et le développement de la comptabilité nationale à partir de 1940-1945 s’inscrivent dans une tradition fort ancienne que l’on peut faire remonter à la plus haute antiquité. En effet, une des préoccupations des égyptiens, des babyloniens, des grecs, des juifs et des romains consistait à compter les hommes et les richesses d’un pays dans un double objectif, stratégique et fiscal. Combien de soldats on peut lever (but stratégique) ? Comment évaluer les richesses disponibles servant à asseoir l’impôt (but fiscal) ?
Cependant le souci de calculer des grandeurs économiques à l’échelle d’un pays trouve son expression intéressante avec les auteurs mercantilistes du 16ème et 17ème siècle qui ont mis au point l’arithmétique politique, c'est-à-dire l’art de raisonner avec les chiffres sur les choses relatives au gouvernement. Le légiste et politologue français, Jean Bodin (1530-1596), calcula les indices d’abondance des métaux précieux pour expliquer d’une part la dépréciation de ces derniers par rapport aux autres marchandises et, de l’autre la différence du coût de la vie en France et en Espagne. L’anglais, Sir William Petty (1623-1685), montra à l’aide de chiffres que la richesse de l’Angleterre se comparaissait avantageusement à celle de la France. Les travaux de Bois-Guilbert étaient ainsi une tentative de quantification de l’activité économique.
Un siècle plus tard, le Français, François Quesnay (1694-1774), posa les premiers jalons d’un système intégré des comptes de la Nation, en publiant son célèbre tableau économique (1758), à l’aide duquel il illustre l’argument physiocratique selon lequel l’activité agricole dégage un surplus dans l’activité économique d’un pays. Viennent ensuite les travaux de Lavoisier (1791) dont l’objectif est d’être utilisé sur le plan fiscal.
Cependant, c’est au 20ème siècle que sont jetées les bases théoriques de la comptabilité nationale contemporaine. D’une part en s’appuyant sur la théorie keynésienne, les anglo-saxons mettent au point les grands agrégats macro-économiques (revenu national notamment). D’autre part, dans les années 1920, les économistes soviétiques, pour le besoin de la planification quantitative formalisent la représentation, des interdépendances entre les différentes activités de production. Le tableau d’échange interindustriel issu des travaux de V. Leontief constitue une parfaite illustration.
L’élaboration systématique de la comptabilité nationale qui se développe après la seconde guerre mondiale est marquée par trois courants :
1) le courant anglo-saxon : les travaux sont menés par des universitaires (professeur Stone) dans un but d’analyse macroéconomique très globale, et débouchent sur le système normalisé de comptabilité nationale de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), adopté également par l’Organisation des Nations Unies (ONU) ;
2) le courant des pays socialistes : le système de « comptabilité nationale du produit matériel » (CPM), s’appuie sur l’analyse marxiste de l’économie et les travaux menés par le Gosplan soviétique ;
3) le courant français : inspiré par les nécessités de la reconstruction de l’économie après la guerre et le désir des pouvoirs publics d’intervenir dans l’activité économique du pays, la comptabilité nationale se développe de façon originale. Le système français (1954) est plus détaillé que celui de l’ONU puisqu’il intègre notamment une analyse de l’appareil productif (tableau d’échange interindustriel) et l’étude des circuits financiers (tableau des opérations financiers). Le système préconisé par M. Coursier et M. Le Hégarat pour l’Afrique en est directement issu.
En 1970 naît le système révisé de comptabilité nationale de l’ONU (SCN) qui est le fruit d’une certaine convergence entre les trois courants. C’est le SCN qui sera décrit ici. Les pays africains ont, dans leur grande majorité, choisi de l’appliquer, avec les adaptations qui s’imposent. Le système européen de comptabilité nationale de la CEE (SEC) et le système élargi de la comptabilité nationale Française (SECN-1976) sont respectivement la version européenne et la version française de la méthodologie normalisée par les Nations Unies en 1970.
- Les principes de la comptabilité nationale
1.3 La richesse et le revenu, deux concepts intimement liés mais non identiques
La richesse est un ensemble d’actifs qui caractérisent un flux ultérieur du revenu. Les revenus par exemple, ne deviennent des actifs stables qu’en prenant la forme de capitaux nationaux capables d’assurer l’avenir. Il s’agit d’un capital productif revêtant la forme d’industrie, de ponts, de routes, d’écoles, de technologie, de savoir-faire, etc. qui garantissent l’avenir même après l’épuisement des réserves minières.
Au XIVème siècle, l’Espagne était aussi riche que l’Arabie Saoudite. Grâce à ses colonies d’Amérique Latine, elle était inondée par un flot comparable de revenus sous la forme d’argent extrait des mines de Potosi en Bolivie. Mais l’Espagne n’a pas su le transformer en richesse et s’est plongée dans un marasme économique alors même que l’industrie florissait dans les autres contrées les plus pauvres d’Europe.
Un individu comme un pays peut être riche sans avoir des sources de revenus. C’est le cas de certains bénéficiaires de l’aide sociale ou de certains mendiants qui accumulent des richesses en nature (bétail). C’est le cas également des pays comme la République Démocratique du Congo, considéré comme scandale géologique et dont les réserves en minerais sont considérables, mais qui, du fait de l’état d’insécurité régnant sur son territoire, ne parvient plus à exploiter aisément et à acheminer librement ses ressources minières vers le port d’exportation. Un pays riche est capable d’épargner et de consommer.
L’épargne est considérée comme une consommation différée. Mais elle dépend de l’investissement, c'est-à-dire de la capacité de produire des biens de consommation pour l’échéance jusqu’à laquelle la consommation a été ajournée. Le montant de l’épargne dépend de l’éventail des achats possibles, une fois le dépôt retiré (…). Une épargne non récompensée peut être aussi stérile et infructueuse qu’un amour sans espoir de retour.
A l’inverse, un individu ou un pays peuvent bénéficier de revenus assurant une existence plus ou moins confortable, sans qu’ils ne soient jamais considérés comme riches. C’est la situation sans doute, de la plupart des commerçants nigériens moyens, des enseignants d’Université et de certains fonctionnaires d’Etat ou même des employés d’entreprises privées au Niger. C’est également le cas de pays dont l’économie croît de manière satisfaisante, mais qui est dépourvue d’importantes ressources naturelles, ou encore, dont les résidents n’ont pas accumulé de biens à l’étranger. Un exemple est celui de Maurice, pays minuscule de l’Océan Indien, dont le PIB par habitant était de 4274 dollars en 2003 ; ce qui le classait parmi la catégorie des pays en développement à revenus intermédiaires les plus favorisés. Son économie croît au rythme relativement élevé de 5,6% par an. Hormis le poisson et des terres agricoles, Maurice n’avait, cependant, pas des ressources naturelles particulières, ni d’avoirs accumulés, qui eussent permis à ses habitants de mener une vie de luxe et de prestige à l’image de ceux du Gabon, et pays peu peuplé exportateur du pétrole.
Ces notions de richesse et de revenu sont intuitivement évidentes. Avant d’entrer pleinement dans les arcanes de la comptabilité nationale, il est utile de formuler ces deux concepts avec soin. Il sera fait ici à l’aide d’un exemple numérique, simple dont le personnage central mais fictif s’appelle M. Guissa. Celui-ci vit aussi dans un pays fictif, l’Etat du Zarmou et dont la monnaie est la sapèque.
2.1.2 Les sources de la richesse de M. Guissa (en sapèques)
- Guissa possédait au 1er janvier 2002 :
13 une maison d’une valeur de 50.000 ;
14 20.000 de bons du trésor émis par le gouvernement de la République de Zarmou. M. Guissa devait au 1er janvier 2002 :
10.000 sapèques, intérêts non compris, sur un prêt hypothécaire qui lui avait été consenti, il y a plusieurs années, soit sa dette initiale (D0).
Sa richesse brute du début, ou encore son actif (AC0) est de : AC0=50.000+20.000=70.000. Sa richesse nette initiale (R0 n ) est R0 n AC0 D0 70000 10000 60000
R0n(60000) ≡ AC0(70000) – D0(10000) (2.1.1)
En 2002, M. Guissa a eu un revenu total (RV) de 6950, composé de son salaire de directeur de laboratoire médical (6.000) et du paiement des intérêts sur ses bons du Trésor (950). Ses dépenses en nourriture, vêtements, paiement d’intérêts hypothécaires s’élèvent à 4000 auxquelles il faut ajouter le paiement d’impôt sur le revenu de 800.
Ses dépenses courantes (DC) et son épargne (EP) sont :
DC=4000+800=4800 et EP=RV-DC=6950-4800=2150
EP(2150) ≡ RV (6950) – DC(4800) (2.1.2)
En 2002, Guissa a fait aussi des transactions en capital. Il a acheté un terrain d’une valeur de 2000 et déposé 250 dans un compte bancaire et a conversé par dévers lui 50 en pièces et billets.
NB : les transactions de capital sont différentes des transactions courantes dans la mesure où elles entraînent des variations de l’actif ou de l’endettement de leur auteur.
L’accroissement de son actif (∆AC) est : ∆AC=2000+250+50=2300.
- Guissa a remboursé une partie du prêt hypothécaire pour un montant de 700 sapèques. Il a donc dépensé en capital : 2000+250+50+700=3000.
L’écart entre la dépense en capital et l’épargne est de : 3000 -2150 =850.
∆AC (2300) ≡ EP(2150) + ∆D(150)
(2.1.3)
Pour combler cette différence, il a emprunté auprès de sa banque : 850 sapèques. L’accroissement de sa dette en termes nets, c'est-à-dire après remboursement a été de 850-700=150, soit ∆D=150.
Dit autrement, ∆AC a été financée par EP et ∆D :
L’actif final, au 31 décembre 2002 de M. Guissa (AC1) est :
AC1=AC0+∆AC=72 300
AC1(72300) = AC0(70000) + ∆AC(2300) (2.1.4)
L’endettement final au 31 décembre 2002 de M. Guissa est :
D1 : D1=D0+∆D
D1(10150) = D0(10000) +∆D(150) (2.1.5)
La richesse nette de M. Guissa s’établit à :
R1n(62150) ≡ AC1(72300) – D1(10150) (2.1.6)
La richesse de M. Guissa s’est accrue donc en 2002 de R1n R0 n 62150 60000 2150. Cet accroissement est égal à son épargne de l’année. Une manière alternative d’exprimer la richesse nette finale est d’introduire les équations (2.1.1), (2.1.3), (2.1.4) et (2.1.5) dans (2.1.6) :
Rn1(62150) ≡ R0n(60000) + EP(2150) (2.1.7)
L’identité (2.1.7) est non seulement vraie pour M. Guissa, mais s’applique aussi à une économie dans son ensemble. La richesse nette n’augmente qu’à concurrence de l’épargne. En d’autres termes, si l’on veut acquérir des actifs ou encore diminuer certaines composantes de son passif, pour un montant supérieur à l’excédent du revenu sur les dépenses courantes, il faut accepter d’augmenter son endettement. C’est ce qu’à fait M. Guissa lorsqu’il a emprunté à la banque. C’est ce que font les pays lorsqu’ils empruntent à l’étranger.
N.B. : Le signe (≡) utilisé montre bien les égalités comptables et non les définitions ou les conditions d’équilibres macro-économiques. C’est pourquoi l’appellation d’identités est réservée aux égalités comptables. Les économistes utilisent le terme d’égalité ex ante, quand ils expriment une condition d’équilibre économique, et le terme d’égalité ex post, lorsqu’il s’agit d’une égalité comptable ou identité. La comptabilité nationale n’est formée que d’identités, à l’exception des définitions qui, restent exprimées sous la forme d’égalité stricto-sensus.
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2.1.4 Des comptes de M. Guissa au cadre comptable macroéconomique
Lorsqu’on se trouve au niveau d’un pays, le compte de richesse devient celui du bilan national. A l’actif de ce bilan, figurent des éléments réels (propriété bâtie, terres agricoles, forêts, infrastructures, etc.) comme des éléments financiers (avoirs en monnaie étrangère, créances sur l’extérieur). A son passif, on trouve le total de la dette extérieure.
Peu de pays, cependant, ont un bilan national qui puisse être considéré comme exhaustif au niveau de l’actif et du passif. Il existe des bilans de nature partielle, comme le bilan consolidé du système bancaire qui donne à l’actif les contreparties de la masse monétaire. Beaucoup de pays font également un inventaire de leur dette. Certains aussi s’attachent à des évaluations d’actifs réels précis dont par exemple ils redoutent la surexploitation. Il s’agit principalement des différents stocks de ressources renouvelables (terres cultivables, réserves halieutiques ou végétales, etc.) et non renouvelables (gisements énergétiques ou miniers).
Les comptes courants de revenu et de dépenses des agents économiques constituent ce qu’on appelle traditionnellement la comptabilité nationale qui donne des équilibres comptables ou des identités de la sphère de l’économie. Les comptes de capital de ces mêmes agents correspondent aux comptes financiers de la nation. Les identités qu’on en déduit sont évidemment celles de la sphère financière et monétaire. La plupart des pays ont une comptabilité nationale. Celle-ci est en général établie sur une base annuelle, et pour la minorité des privilégiés, sur une base semestrielle voire trimestrielle. Mais cette comptabilité n’est pas toujours exhaustive car le remplissage de certains comptes demeure impossible. De plus, le degré de fiabilité des chiffres fournis peut fortement varier d’un pays à l’autre ou d’une année à l’autre. Plus rares, sont les pays qui construisent sur une base régulière des comptes financiers. Pour ces pays l’analyse des liens qui existent entre les transactions réelles et les transactions financières s’avérera particulièrement difficile.
2.1.5 Quelques notions essentielles
16 Une grandeur comptable, ou agrégat, est un stock si elle est mesurée à un moment donné du temps (par exemple, au 1er janvier). Elle est un flux si elle est mesurée sur une période de temps (par exemple une année). Les comptes nationaux enregistrent les flux au cours d’une période donnée contrairement au bilan qui présente l’état du patrimoine détenu par l’économie à un moment donné. Ainsi, un stock fournit une information sans référence à l’élément temporel alors qu’un flux doit comporter (tout au moins implicitement) une dimension temporelle. Toutefois, les stocks et les flux sont liés.
17 La richesse brute d’un individu ou d’un pays est l’ensemble de ses actifs réels et de ses actifs financiers.
18 La richesse nette d’un individu ou d’un pays est sa richesse brute diminuée de ses dettes.
19 Les transactions courantes ou réelles ne modifient pas l’actif ou le passif de l’intéressé. Les transactions en capital ou financières le modifient.
20 L’épargne est un résidu, c'est-à-dire, l’excédent des revenus courants sur les dépenses courantes.
21 L’épargne est une source de fonds pour le financement des dépenses de capital. L’autre source de fonds est l’accroissement de l’endettement.
22 La richesse s’accroît avec l’épargne.
Annexe 1 : Exercices
Problèmes à traiter de la section 2.1
Exercice 1 :
Guissa est un étudiant à l’Université nationale de Zarmou. Il a reçu du gouvernement en 2002 une bourse d’études d’un montant de 2000 sapèques. Ses frais de scolarité s’élèvent à 150 sapèques par trimestre. Son loyer mensuel est de 40 sapèques. Il estime ses dépenses de nourriture, d’habillement, de transport et de loisirs à 1900 sapèques par an. En tant qu’étudiant, Guissa est exonéré de l’impôt sur le revenu. Il y a deux ans, son oncle Moussa lui a offert trois chèvres. Le prix d’une chèvre est en moyenne de 1500 sapèques en 2002. Guissa tire un revenu de ce petit bétail en vendant du lait. Ce qui lui procure, bon an mal an, 800 sapèques après déduction des coûts occasionnés par l’achat du fourrage. Ces chèvres constituaient son seul avoir au début de l’année 2002. A cette époque aussi, Guissa n’avait aucune dette. En 2002, il a ouvert un compte auprès de la banque de commerce de Zarmou (BCZ) dans lequel il a déposé 120 sapèques. Cette banque est disposée à lui accorder des prêts jusqu’à concurrence de 500 sapèques.
Questions : à partir de ces informations on vous demande de :
1) construire pour l’année 2002, les comptes de richesse ainsi que les comptes courant et de capital de Guissa, en respectant le format du tableau 2.1.3.1 ;
2) construire également les identités (2.211) à (2.1.6) ;
3) vérifier que la richesse nette de Guissa a varié, en 2002, à concurrence de sa seule épargne ;
Exercice 2 :
Questions : dans lequel des comptes de Guissa et à quel poste enregistriez vous :
1) l’achat en 2002 d’actions émises par la société Microsoft ;
2) un impôt sur le capital ;
3) le remboursement d’une partie du prêt accordé par la BCZ ;
4) le paiement d’intérêts sur son emprunt bancaire ;
5) l’achat d’une étable ;
Exercice 3 :
Questions : les grandeurs suivantes sont-elles des stocks ou des flux ?
1) le parc automobile de l’administration de la Commune urbaine de Niamey ;
2) la dette extérieure de la Côte d’Ivoire ;
3) le nombre de jours passés, en 2003, par des touristes à Dakar ;
4) la population féminine de l’Irak ;
5) l’aide étrangère octroyée au Burkina Faso, en 2003, par les pays de l’Union européenne ;
6) la valeur totale des actions émises par la société Microsoft et disponible sur le marché financier international.
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Le PIB est ainsi défini dans l’optique du revenu.
Le revenu dont disposent les agents qui participent aux opérations de production trouve son origine dans la création de valeur ajoutée. Par définition, ce revenu distribué doit être égal au produit engendré par les facteurs de production. Les revenus issus de la production comprend :
7 les rémunérations et avantages divers versés aux salariés ainsi que les cotisations sociales à la charge des employeurs ;
8 les revenus de la propriété (intérêt, loyers, dividendes) ; et
9 l’excédent d’exploitation des entreprises.
Le revenu distribué sera utilisé par les divers agents pour payer les impôts (si l’Etat intervient) et effectuer éventuellement certains transferts au profit d’autres agents (dons, aides, secours, prestations sociales). Le solde des opérations de répartition du revenu constitue le revenu disponible (Yd). Comme tout le revenu disponible n’est pas affecté à la consommation, le surplus constitue l’épargne (S) qui sert de contrepartie aux opérations de capital, c'est-à-dire à l’investissement.
On peut visiter les bénéficiaires de revenus salariés et détenteurs d’autres facteurs de production, leur demander le montant des revenus gagnés et sommer ces revenus pour l’ensemble des bénéficiaires.
- C) L’optique de la dépense
Ces revenus ont servi à l’acquisition de biens finals ici les chemises. Le montant de ces dépenses finales est de 40.
Le PIB (40) est défini comme la somme des dépenses finales (40)
(2.2.1.4)
Le PIB est aussi défini dans l’optique de la dépense.
On peut finalement aller chez les utilisateurs des biens finals, leur demander ce qu’ils ont acheté et sommer ces dépenses pour l’ensemble des acheteurs.
Dans les trois cas, on obtient le même chiffre de PIB, à condition naturellement qu’il n’y ait pas d’erreur d’observation. Au total, il y a donc, en pratique, trois méthodes possibles d’estimation du PIB d’une année donnée.
2.2.3 Elimination des doubles-comptabilisations et éclairages de l’économie
Lorsqu’on fait la somme de la production de laine (8), du fil (16), du tissu (25) et des chemises (40), on obtient (89) ou production brute ; cette somme surestime le véritable effort de production de l’économie, car on est en présence des doubles-comptabilisations. La valeur de la production du fil inclut celle la production de la laine, celle de la production du tissu comprend celle du fil, etc. Pour mesurer le véritable effort de l’économie, il y a lieu donc de soustraire de la production brute (89) la valeur des produits intermédiaires (8+16+25=49), ce qui donne bien 40 ou valeur du PIB.
Le « brut » accolé à un agrégat constitue aussi une double comptabilisation. Il s’agit en fait de la consommation du capital fixe ou amortissement économique, c’est-à-dire la perte de valeur résultant de l’utilisation d’un équipement au cours d’une période donnée. C’est l’usure ou l’obsolescence du capital. Ainsi, par exemple, le PIB diminué cette consommation de capital fixe donne le produit intérieur net (PIN) nettoyé de double comptabilisation. Le PIN, une grandeur significative par excellence, mesure le potentiel économique d’une nation donnée. Mais dans la pratique il extrêmement difficile de l’utilisé parce que l’amortissement économique n’est pas un flux mais le résultat d’un calcul incertain. C’est pourquoi d’ailleurs, on préfère utiliser le PIB, le PNB, la FBCF, etc.
En plus de la cohérence des chiffres collectés, les trois méthodes possibles d’estimation du PIB permettent d’apporter des éclairages différents sur l’économie en général. En effet, lorsque le PIB est défini comme une somme de valeur ajoutée ce qui intéresse l’analyse, c’est la contribution des différents secteurs d’activité à la production du pays. Si le PIB est vu comme une somme des revenus, ce sont les questions de distribution qui sont à l’avant plan, par exemple entre salariés et non salariés. Finalement quand le PIB est défini comme une somme des dépenses finales, c’est la structure des dépenses qui devient la préoccupation majeure. Le produit intérieur brut est un agrégat significatif et très populaire actuellement.
Il importe à présent d’abandonner cette économie très simple pour retourner à l’économie plus complète dans laquelle vit M. Guissa, à savoir la République de Zarmou dotée d’un gouvernement et ouverte sur l’extérieur. Zarmou produit des milliers de biens et services ou produits.
2.2.2 L’économie de Zarmou dotée d’un Etat et ouverte sur l’extérieur
Dans hypothèse où cette économie dispose d’un Etat et entretient des relations avec le reste du monde, le PIB estimé à partir des trois méthodes décrites ci-dessus devient :
L’optique du produit
PIB= ∑ VAB+DD+TVA-ajustement pour service bancaire imputé
L’optique du revenu
PIB= ∑ Revenus salariaux + EBE + T(Y,M) – Subventions d’exploitation
L’optique de la dépense
PIB = C + FBCF + variation des stocks +X-M