Méthodes des coûts complets:
La comptabilité analytique d’Exploitation
Préparé par :
Mr Larbi TAMNINE, professeur agrégé d’Economie et Gestion
Important :
Chers lectures, n’hésitez pas à m’envoyer vos remarques et suggestions !
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Les techniques de calcul et d’analyse des coûts portent le nom de comptabilité analytique ou de comptabilité de gestion ou la méthode des coûts complets.
Contrairement à la comptabilité générale, la tenue d’une comptabilité analytique n’est pas obligatoire. Elle n’est donc mise en place dans les entreprises que dans la mesure où elle présente une utilité pour améliorer la gestion. En effet, la connaissance des coûts est indispensable pour prendre des décisions telles que :
- fixer un prix de vente (prix catalogue, établissement d’un devis, réponse à un appel d’offre, ),
- gérer un portefeuille de produits (décider quels produits développer ou arrêter),
- choisir d’internaliser ou d’externaliser une fabrication,
- déterminer sur quels éléments faire porter les efforts de réduction des coûts, - décider de lancer une nouvelle activité,
- etc …
La comptabilité analytique, qui est un instrument à usage interne tourné vers la gestion de sous-ensembles distingués dans l'activité de l'entreprise. Corrélativement, il s'agit aussi très souvent du contrôle a posteriori des responsables chargés de cette gestion.
1-2 Objectifs de la comptabilité analytique :
La comptabilité analytique est un mode de traitement des données techniques et économiques dont les objectifs essentiels sont les suivants :
- Connaître les coûts des différentes fonctions assumées par l’entreprise pour sa politique générale,
- Déterminer les bases d’évaluation de certains éléments du bilan de l’entreprise (stocks fabriqués par elle-même ou immobilisations créées par ses propres moyens),
- Expliquer les résultats en calculant le coûts des produits (biens et services) pour les comparer aux prix de vente correspondants (travaux sur devis, lancement de nouvelles fabrications, politique de prix de vente différenciée selon le nature de l’article ou le prix de vente).
Comptabilité générale | Comptabilité analytique |
Finalité légale | Finalité managériale |
Résultats annuels (année, semestre, trimestre, mensuel,… | Résultats fréquents (journée, semaine, quinzaine, mensuel) |
Charges par nature | Charges par destination |
Résultat global | Résultat par produit, par section, par responsable, par activité |
Règles légales et rigides | Règles souples et adaptées à l’évolution de l’entreprise |
Informations monétaires | Informations également techniques et économiques |
Informations pour les actionnaires, les tiers, les directeurs | Informations pour les responsables de l’entreprise |
Indicateurs comptables, fiscaux et financiers | Indicateurs de gestion |
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Le cycle de production d’une entreprise industrielle fait apparaître des phases auxquelles correspondent des coûts successifs. Phases de l’exploitation et coûts respectifs peuvent être schématisés de la façon suivante :
A chaque niveau du processus de production correspond un coût.
Stade d’élaboration du produit | Coût |
Entrée dans les entrepôts de l’entreprise Sortie de la chaîne de production Arrivée chez le client | Coût d’achat Coût de production Coût de revient |
Le calcul des coûts se fait en cascade, c'est-à-dire que le coût d’achat est viré dans le coût de production. Ce dernier est viré dans le coût de revient.
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2-1 Des charges de la comptabilité générale aux charges de la C.A.E.
Ce sont celles qui constituent le coût de revient et qui ont une relation logique avec la réalisation des produits jusqu’à la vente.
· Les charges non incorporables :
Il s’agit de charges de la comptabilité générale dont on ne tient pas compte dans la comptabilité analytique d’exploitation. Leur éloignement est justifié par le fait qu’elles n’ont pas une relation directe avec l’activité normale de l’entreprise, ou encore elles ne sont pas indispensables pour la réalisation des produits.
Exemple : les charges non courantes, les dotations des frais préliminaires,…
· Les charges supplétives :
Il s’agit de charges qui n’existent pas en comptabilité générale mais qui sont prises en compte par la comptabilité analytique d’exploitation pour des raisons d’ordre économique ou de gestion.
Exemple : les prélèvements de l’exploitant, la rémunération des capitaux propres, ….
Charges incorporés ou Charges de la CAE = charges de la comptabilité générale – charges non incorporables + charges supplétives
Nota : les charges de la comptabilité générale sont aussi appelées charges par nature.
2-2 Classification des charges de la C.A.E.
Charges de la CAE = Charges directes + charges indirectes
Ce sont celles qui peuvent facilement être affectées aux coûts.
Les deux catégories de charges directes sont:
- Les matières et les fournitures, qui sont nécessairement des charges directes lorsqu’elles entrent dans la composition des produits fabriqués.
- La main d’œuvre directe(MOD): il s’agit des frais de personnel résultant des travaux effectués sur un seul produit.
Ce sont des charges qui concernent plusieurs coûts.
Exemple : charges d’entretien, consommation de matières et certaines charges de personnel (personnel de l’administration, les cadres,…)
Les charges indirectes doivent subir un traitement avant d’être imputées au coût dans un tableau appelé tableau de répartition des charges indirectes.
En comptabilité générale, la tenue de compte de stocks est une obligation légale (livre d’inventaire). L’inventaire est effectué, en principe, à la fin de l’exercice d’une manière extra-comptable (L’inventaire physique).
La comptabilité analytique tient les comptes de stocks tout au long du processus de production (inventaire permanent).
Phase 1 Phase 2 Phase 3
Approvisionnement Production Distribution
- Marchandises - Produits semi-finis - Produits finis
- Matières premières - Produits intermédiaires - Produits résiduels
- matières consommables - Marchandises - Emballages
L’inventaire intermittent des stocks est la méthode retenue par la comptabilité générale pour évaluer périodiquement (notamment à l’inventaire) les stocks.
L’inventaire permanent des stocks est la méthode retenue par la comptabilité de gestion pour suivre, grâce à l’enregistrement des entrées et des sorties, l’évolution du stock en quantité et en valeur. Ce là peut se faire selon le PCM par 2 méthodes : le premier entré premier sorti (PEPS) ou le coût moyen unitaire pondéré (après chaque entrée ou à la fin de la période).
§ Les entrées de marchandises, matières et fournitures sont évaluées au coût d’achat.
Le coût d’achat, encore appelé coût d’acquisition, correspond au coût supporté par l’entreprise pour acheter ses matières premières. Il comprend le prix d’achat (indiqué sur la facture du fournisseur) majoré des frais engagés à cette occasion (ex. main d’œuvre des salariés chargés de déchargement, amortissements des matériels utilisés pour la mise en stock, transport, assurances,…).
§ Les entrées de produits sont évaluées au coût de production (coût de matières consommées, charges directes et charges indirectes de production.)
Evaluation des sorties
Le CMUP est égal au rapport entre le total des coûts d’achat ou de production (Stock initial + entrée en magasin) et les quantités achetées ou produites. On distingue :
Stock initial + total entrées en valeur CMUP fin période = Stock initial + total entrées en quantité |
Stock précèdent + entrées en valeur CMUP après chaque entrée = Stock précédent + entrées en quantité |
Le coût moyen permet d’atténuer les fluctuations des prix, mais retarde le calcul des coûts surtout pour le CMUP fin de période.
Cette méthode est utilisée lorsque les matières et les produits sont homogènes et non identifiables.
Les sorties sont valorisées au coût du lot ou d’un article le plus ancien jusqu’à son épuisement total. Dès que ce lot est épuisé, c’est le coût du lot ou de l’article suivant qui est retenu pour valoriser les sorties suivantes. Ainsi le stock est évalué au prix le plus récent. Mais, les sorties sont évaluées avec un décalage par rapport à L’évolution des prix qui peut entraîner la sous-évaluation des coûts.
Cette méthode est utilisée lorsqu’il est possible d’identifier les matières et les produits pièce par pièce ou lot par lot.
Exemple :
L’entreprise « AlAMAL » a enregistrée les mouvements matière suivants sur la matière première P au cours du mois d’Avril 200N.
Quantités | Coût | ||
03/04/N 10/04/N 15/04/N 18/04/N 23/04/N 25/04/N | Bon d’entrée n°23 Bon de sortie n°214 Bon d’entrée n°28 Bon d’entrée 32 Bon de sortie 245 Bon de sortie 249 | 300 kg 200 kg 400 kg 200 kg 600 kg 100 kg | 15 300 DH 21 200 DH 11 200 DH |
Stock au 01/04/N: 100 Kg Valeur : 4 700 DH
Stock de matière P | |||||||||||
Dates | Entrées | Sorties | Stock | s | |||||||
Pièces | Q | CU | CT | Pièces | Q | CU | CT | Q | CU | CT | |
01/04/N 03/04/N 10/04/N 15/04/N 18/04/N 23/04/N 25/04/N | |||||||||||
30/04/N |
Commentaire :
- Le coût moyen (DH)est calculé à la fin de la période (30/04/N) par le rapport entre la somme des montants figurant dans la partie « entrée » et la somme des quantités [( )]/ ( ).
- Toutes Les sorties seront valorisées à ce coût unitaire.
Stock de matière P | |||||||||||
Dates | Entrées | Sorties | Stock | s | |||||||
Pièces | Q | CU | CT | Pièces | Q | CU | CT | Q | CU | CT | |
01/04/N 03/04/N 10/04/N 15/04/N 18/04/N 23/04/N 25/04/N | |||||||||||
30/04/N |
Commentaires :
- L’entrée du 03/04 BE 23 déclenche le calcul du coût moyen à DH ( / ). - La sortie du 10/04 BS214 est valorisée à ce coût unitaire.
- L’entrée du 15/04 BE28 déclenche le calcul du coût moyen à DH ( / ).
- L’entrée du 18/04 BE32 déclenche le calcul d’un nouveau coût moyen à DH ( / ).
- Les sorties suivantes (BS245 et BS249) sont valorisées à DH.
Stock de matière P | |||||||||||
Dates | Entrées | Sorties | Stock | s | |||||||
Pièces | Q | CU | CT | Pièces | Q | CU | CT | Q | CU | CT | |
01/04/N 03/04/N 10/04/N 15/04/N 18/04/N 23/04/N 25/04/N | |||||||||||
30/04/N |
Commentaires :
- Les lots sont supposés identifiés sur la fiche du stock par un caractère ou une référence.
- La sortie du 10/04/N (BS214) est imputée en priorité sur le lot (Stock initial), soit ……. unités à …..DH l’une, puis après son épuisement total sur lot (BE23), soit …… unités à …… DH l’une. Après cette opération, le stock est composé de ……. unités à ……. DH l’une.
Les charges indirectes exigent un traitement préalable à leur incorporation au coût. La CAE propose la division de l’entreprise en sections (ou centres d’analyse) dans lesquelles sont d’abord affectées les charges indirectes. Cette phase est appelée « Répartition primaire »
Une section « est une Division de l’unité comptable où sont analysés les éléments de charges « indirectes » préalablement à leur imputation aux coûts de produits intéressés ». (Définition du CGNC).
On distingue :
Les sections principales quitravaillent directement pour les produits (Exemple : approvisionnement, ateliers, distribution…). Les charges de ces sections sont imputées aux coûts des produits ou services au moyen des unités d’œuvre ou des assiettes de frais.
Les sections auxiliaires travaillent pour d’autres centres (Exemple : gestion du personnel, entretien,…). Les charges de ces sections sont cédées à d’autres sections au cours d’une phase appelée « Répartition secondaire » au moyen des clés de répartition.
La répartition primaire consiste à répartir les charges incorporées entre les différentes sections au moyen de clés de répartition.
Le total des charges incorporées (indirectes) doit être égal à la somme des répartitions primaires des sections.
La répartition secondaire consiste à répartir les sections auxiliaires entre les sections principales et de structure.
Exemple :
Répartition primaire 8 000 700 650 2 750 2 550 1 350
Energie
Clés 10 % 50 % 25 % 15 %
Entretien
Clés 5 % 30 % 35 % 30 %
-x (voir système d’équations) - y sections réparties
Les prestations réciproques :
Eléments | Energie | Entretien |
Répartition primaire Répartition secondaire | 700 + 5 % y | 650 + 10 x |
Total à répartir | x | y |
Lorsqu’une section auxiliaire A (exemple : énergie) réparti une partie de ses coûts à une autre section auxiliaire B (exemple : entretien) et que cette section auxiliaire B réparti une partie de ses coûts à la section auxiliaire A, l’on est en présence de prestations réciproques. Dans ce cas, il faut utiliser un système de deux équations à deux inconnues Exemple :
Soit x la section énergie
Soit y la section entretien
x = 700 + 5% y ; 700 DH est le montant de la répartition primaire et 5 % la part reçue par la section « Energie » de la section « Entretien ».
y = 650 + 10 % x ; 650 DH est le montant de la répartition primaire et 10 % la part reçue par la section « Entretien » de la section « Energie ». x = 700 + 5 % (650 + 10 % x) x = 700 + 32,5 + 0,005 xx – 0,005 x = 732,5 DH
x = 732,5 /0,995 = 736,18 DH y = 650 + 10 % x 736,18 y = 723,62 DH
Le montant de la section « Energie » est de 736,18 DH et celui de la section « Entretien » 723,62 DH.
Ce sont des unités de mesure de l’activité d’un centre principal.
Exemple pour un fabriquant de matériel électrique :
- Service achat nombre de composants achetés ou valeur des composants achetés.
- Atelier nombre d’heures de main d’oeuvre ou d’heure d’utilisation des machines.
- Service vente 100 ou 1000 DH de Chiffre d’Affaires,…
Une fois les unités d’oeuvre choisies, on calcule pour chaque centre d’analyse le coût d’une Unité d’œuvre (UO).
Lorsque l’on est en présence d’une unité d’œuvre, on calculera un coût d’unité d’œuvre et lorsque l’on est en présence d’une assiette de frais on calculera un taux de frais.
Coût d’unité d’œuvre ou taux de frais = Répartition secondaire/Nombre d’unité d’œuvre ou assiette de frais
Exemple :
Répartition secondaire 8 000 00,00 00,00 3 335,182 987,311 677,51
- Unité d’œuvre ou Tonne de Quantité de 100 DH de assiette de frais matière produits coût de - Nombre d’unités achetée vendus production d’œuvre ou assiette de
frais 800 6 230 79 698,65
- Coût d’unité d’œuvre ou taux de frais
Coûts d’unité d’œuvre Taux de frais
Chaque tonne de matière achetée nécessite ……… DH de frais d’approvisionnements.
Chaque ………DH de frais de production nécessite ……… DH de frais de structure.
Le coût de l’unité d’œuvre permet de faciliter l’imputation des charges indirectes des différentes sections principales aux différents coûts et par là aux différents produits ou activités.
La Société Auxiliaire de Manufacture « SAMA » fabrique et vend des articles P1 et P2. Pour le mois d’octobre 200N, les renseignements suivants :
Matière première : 5 000 Kg à 30 DH le Kg
Matières consommables : 3 000 Kg à 20 DH le Kg
Produit P1 : 120 unités à 3 325 DH Achats
Matière première : 15 000 Kg à 30 DH le Kg
Matières consommables : 5 000 Kg à 20 DH le Kg
Fabrication
40 000 articles P1 et 10 000 articles P2
Matière première : 10 000 Kg pour les articles P1 et 5 000 Kg pour les articles P2
Matières consommables : 2 000 Kg pour les articles P1 et 4 000 Kg pour les articles P2
Charges directes de production
472 500 DH pour les articles P1et 107 500 DH pour les articles P2
Elles se montent à 652 000 DH et se répartissent dans les sections analytiques de la manière suivante :
Prestations connexes | 150 000 |
Assistance | 60 000 |
Entretien | 90 000 |
Approvisionnement | 117 400 |
Production | 158 400 |
Distribution | 76 200 |
Par ailleurs, la répartition des sections auxiliaires s’effectue comme suit :
Approvi- | |||||
Assistance | Entretien | sionnement | Production | Distribution | |
Prestations connexes | 20% | 20% | 20% | 20% | 20% |
Assistance | 40% | 10% | 20% | 30% | |
Entretien | 40% | 40% | 20% |
Les unités d’œuvre des sections principales:
Approvisionnement | Kg de matière première et matières consommables achetées |
Production | Nombre total de P1 et P2 |
Distribution | Nombre total de P1 et P2 vendus |
Ventes Articles P1 : 20 000 à 45 DH l’unité Articles P2 : 5 000 à 60 DH l’unité
Remarque : Les sorties des stocks sont valorisées selon la méthode du coût moyen unitaire pondéré (CMUP) de fin de période.
Eléments | Montant | Prest. conn | Assistan. | Entretie. | Approvisi. | Production | Distribution |
Répartition primaire | |||||||
Répartition secondaire - Prestation connexes - Assistance - Entretien | |||||||
Total Rép. secondaire | 652 000 | 00 | 00 | 00 | 218 800 | 268 800 | 164 400 |
Nature d’U.O Nombre d’U.O Coût d’U.O | Kg de MP et MC achetées | Nbre total de P1 et P2 | Nbre de P1 et P2 vendus |
La répartition secondaire : PC =
AS =
EN =
PC = …………………DH
AS = …………………DH
§ Le coût d’achat est constitué par l’ensemble des charges supportées en raison des opérations relatives de l’achat des marchandises ou des matières.
Coût d’achat = Prix d’achat + les frais sur achats (frais d’approvisionnement)
Eléments | Matière Première | Matières consommables | ||||
Q | CU | Montant | Q | CU | Montant | |
Charges directes Prix d’achat Charges indirectes Frais d’approv. | ||||||
Coût d’achat |
Les frais d’approvisionnement sont répartis entre les matières premières et les matières consommables respectivement de ………… DH et ……………… DH grâce au coût d’unités d’œuvre.
Le Prix d’achat est le prix qui figure sur la facture d’achat après déduction de toute réduction accordée par le fournisseur. 5-1-2 Inventaire permanent des matières
Fiche de stock « matière première » | |||||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant | ||
Stock initial | Sortie (consommation P1) | ||||||||
Entrée (Achat) | Sortie (consommation P2) | ||||||||
Stock final | |||||||||
CMUP fin du mois | Total | ||||||||
Fiche de stock « matières consommables » | |||||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant | ||
Stock initial | Sortie (consommation P1) | ||||||||
Entrée (Achat) | Sortie (consommation P2) | ||||||||
Stock final | |||||||||
CMUP fin du mois | Total |
§ Le coût de production est constitué par l’ensemble des charges (directes et indirectes) supportées en raison de la création de produits ou services par l’entreprise.
Coût de production = Coût de matières consommées + main d’œuvre directe utilisée + charges indirectes de production
Eléments | Produit P1 | Produit P2 | ||||
Q | CU | Montant | Q | CU | Montant | |
Charges directes Consommation de matières - Matière première - Matières consommables Autres charges directes Charges indirectes Frais de production | ||||||
Coût de production |
Fiche de stock « Produit P1» | ||||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant | |
Stock initial | Sortie (Vente de P1) | |||||||
Entrée (Product.) | Stock final | |||||||
CMUP fin du mois | Total |
Fiche de stock « Produit P2» | ||||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant | |
Stock initial | ----- | ------- | Sortie (Vente de P2) | |||||
Entrée (Product.) | Stock final | |||||||
CMUP fin du mois | Total |
§ Le coût de distribution est constitué par l’ensemble des charges supportées en raison des opérations relatives à la conclusion et l’exécution de la vente.
§ Le coût de revient intègre tous les coûts supportés par l’entreprise.
Coût de revient ou coût complet = coût de production des produits finis vendus + les charges de | distribution |
Eléments | Produit P1 | Produit P2 | ||||
Q | CU | Montant | Q | CU | Montant | |
Coût de production Charges indirectes de distribution | ||||||
Coût de revient |
Le résultat analytique est calculé pour chaque produit après déduction du chiffre d’affaires du coût de revient. La somme des résultats analytiques donne le résultat analytique global.
Résultat analytique = Ventes ou chiffre d’affaires – coût de revient ou coût complet
Eléments | Produit P1 | Produit P2 | ||||
Q | CU | Montant | Q | CU | Montant | |
Chiffre d’affaires ou ventes - Coût de revient | ||||||
Résultat analytique |
Résultat analytique global = Résultat de P1 + Résultat de P2
=
Exemple
L’entreprise industrielle « BOUZIANE et FRERES. SA », fabrique deux produits finis P et Q, ainsi qu’un sous- produit S.
Tous les produits fabriqués sont immédiatement conditionnés en sachets de 1 Kg.
Le sous-produit S n’est pas stocké. Il est immédiatement vendu.
Il n’y a pas de frais de distribution indirects pour le sous-produit.
Les déchets sont sans valeur. Ils sont enlevés par une entreprise extérieure. Les coûts sont calculés mensuellement.
Données relatives au mois d’Octobre :
§ Matière M1 brute : 17 000 kg pour 8 800 DH
§ Matière M2 : 5 500 kg pour 10 000 DH
§ Matière M3 : 12 000 kg pour 35 000 DH
§ Sachets : 50 000 unités pour 5 000 DH § Matières consommables : 5 500 DH 2- Stocks
Au 1ier Octobre | Au 31 Octobre | |
Matière M1 brute Matière M1 épurée Matière M2 Matière M3 Sachets vides Matières consommables Encours de fabrication (atelier Epuration) Produis finis : - P conditionné - Q conditionné | 10 300 kg pour 5 820 DH 1 000 kg pour 3 853 DH 500 kg pour 1 080 DH 800 kg pour 2 800 DH 20 000 Unités pour 2 400 DH 1 500 DH 10 500 DH 4 500 sachets pour 50 917 DH 13 000 sachets pour 308 300 DH | 7 300 kg Néant 190 kg 904 kg 31 500 Unités 1 050 DH 8 500 DH 1 980 sachets 10 000 sachets |
· Atelier Epuration : 130 heures à 65 DH l’heure.
· Atelier Fabrication P : 830 heures à 70 DH l’heure.
· Atelier Fabrication Q : 4 600 heures à 70 DH l’heure.
· Atelier Conditionnement : néant.
§ Conditionnement du produit P : 32 heures- machine.
§ Conditionnement du produit Q : 45 heures- machine.
§ Conditionnement du Sous –produit S : 3 heures- machine.
Matière M1 brute : 20 000 kg
Matière M1 épurée : 20 000 kg Dont : 9 800 kg pour le produit P et 10 200 kg pour le produit Q. Matière M2 : 5 800 kg pour le produit P.
Matière M3 : 11 900 kg pour le produit Q.
Sachets : 38 300 sachets.
Matières consommables : 7 050 DH à répartir : 3 500 DH pour l’épuration, 1 500 DH pour le produit P, 2 000 DH pour le produit Q et 50 DH pour le sous-produit S.
6- Production du mois | 7- Vente du mois |
M1 épurée : 19 000 kg Sous-produit S : 800 sachets P conditionné : 15 500 sachets Q conditionné : 22 000 sachets L’encours final de l’atelier Epuration est évalué à 8 500 DH | Produit P : 18 000 sachets à 20 DH HT Produit Q : 25 000 sachets à 28 DH HT Sous-produits S : 800 sachets à 3 DH HT. |
Eléments | Total | Sections auxiliaires | Sections principales | |||||
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | ||
Total primaire | 316 200 | 86 500 | 13 400 | 2 635 | 20 205 | 103 575 | 3 210 | 86 675 |
Répartition secondaire - Section 1 - Section 2 | - 91 000 4 500 | 9 100 - 22 500 | 9 100 1 125 | 18 200 9 000 | 27 300 4 500 | 9 100 2 250 | 18 200 1 125 | |
Total secondaire | 316 200 | 00 | 00 | 12 860 | 47 405 | 135 375 | 14 560 | 106 000 |
Nature d’unit. d’oeuvre Nombre d’uni. d’œuvre | 100 DH d’achat 643 | 1 kg de M1 épurée 19 000 | 1 kg de P et Q 37 500 | 1 heure machine 80 | 1DH de vente P et Q 1 060000 | |||
Coût d’unités d’œuvre | 2,495 | 3,610 | 182 | |||||
Taux de frais | 20 | 0,10 |
Infrastructure | Entretien | Approvisionnement | Epuration | Fabrication | Conditionnement | Distribution |
Section 1 | Section 2 | Section 3 | Section 4 | Section 5 | Section 6 | Section 7 |
- Les sorties de stocks sont valorisées au coût unitaire moyen pondéré (Achats + stock initial).
- 8 900 DH de charges de la comptabilité générale n’ont pas été incorporées ; il y a 20 500 DH de charges supplétives incorporées en charges indirectes.
- L’évacuation des déchets a coûté 4 500 DH. Ce coût est imputable au coût de production de l’atelier Epuration.
- La marge réalisée sur les ventes du sous-produit S diminue le coût de production de l’Atelier Epuration.
Solution :
Eléments | Prix d’achat | Charges d’approvisionnement | Coût d’achat (1) | |||
Quantité | Prix | Assiette | Taux | Montant | ||
M1 brute M2 M3 Sachets Matières consommables |
(1) : Coût d’achat = Prix d’achat + frais d’approvisionnement (………. = ………. + ……….)
Stock de la matière « M1 brute » | |||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant |
Stock initial | Sortie (consommations) | ||||||
Entrée (Achats) | Stock final réel | ||||||
CMUP fin du mois | Total |
Remarques :
- L’entrée en stock est évaluée au coût d’achat.
- Les sorties sont évaluées au CMUP de fin de période
- Pas de différences d’inventaire car le stock final théorique est égal le stock final réel.
Stock de la matière « M2 » | |||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant |
Stock initial | Sortie (consommations) | ||||||
Entrée (Achats) | Stock final réel | ||||||
Mali d’inventaire | |||||||
CMUP fin du mois | Total |
Remarque :
Stock théorique = ………– ………. = ………….kg
Stock réel = ……… .. kg
La différence d’inventaire est appelée Mali lorsque le stock final théorique est supérieur au stock réel (ou physique) de fin de période.
Stock de la matière « M3 » | |||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant |
Stock initial | Sortie (consommations) | ||||||
Entrée (Achats) | Stock final réel | ||||||
CMUP fin du mois | |||||||
Boni d’inventaire | |||||||
Total | Total |
Remarque :
Stock théorique = ……… – …… = ……. kg
Stock réel = ……..kg
Boni d’inventaire = …… kg
La différence d’inventaire est appelée Boni lorsque le stock final théorique est inférieur au stock réel (ou physique) de fin de période.
Stock des « Sachets vides » | |||||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant | ||
Stock initial | Sortie (consommations) | ||||||||
Entrée (Achats) | Stock final réel | ||||||||
Mali d’inventaire | |||||||||
CMUP fin du mois | Total | ||||||||
S | tock de « Matières consommables» | ||||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant | ||
Stock initial | Sortie (consommations) | ||||||||
Entrée (Achats) | Stock final réel | ||||||||
CMUP fin du mois | Total |
Ce sont des produits résiduels de matières provenant soi :
- d’un processus normal de fabrication ; - d’accidents de fabrication (rebut) Deux cas sont à distinguer :
- lorsque les déchets sont vendables, le prix de vente s’ajoute au chiffre d’affaires ou est retranché du coût de production.
- le coût d’évacuation des déchets s’ajoute au coût de production.
Pour les rebuts, le coût de leur mise en état normal d’utilisation s’ajoute au coût de production à moins qu’ils soient vendus sans traitement avec un rabais au client.
Dans l’exemple :
Les déchets ne sont pas vendables, au contraire l’entreprise a supporté 4 500DH de frais d’évacuation. Cette somme va augmenter le coût de production au niveau Epuration.
A la fin de l’exercice comptable, on peut compter dans le stock non seulement des produits finis et des matières premières mais aussi des produits partiellement achevés : les encours de fabrication.
D’une part, les encours sont évalués à leur coût de production, ce qui suppose la connaissance de la part des charges engagées dans le processus de production.
D’autre part, le processus comptable des encours est conforme à celui des stocks.
Il existe deux types d’encours : l’encours initial (de début de période) et l’encours final(de fin de période).
Ainsi, lors des calculs de coûts, l’encours initial s’ajoute au coût de production et l’encours final est retranché du coût de production.
Coût de production = Encours initial + les charges de la période – Encours final
Dans l’exemple :
L’en-cours initial est évalué à 10 500 DH. Cette somme vient augmenter le coût de production de la période. L’encours final est évalué à 8 500 DH. Ce montant est déduit du coût de production de la période.
Un sous-produit est obtenu au même temps que le produit principal dans un processus de fabrication.
Exemple : le lait et le beurre, le blé et la paille,…
Le sous-produit et le produit principal sont vendus séparément, ce qui nécessite la connaissance du coût de production de chacun. Chose qui est délicate en raison qu’ils consomment les mêmes ressources dans un même processus de fabrication. La détermination du coût de production d’un sous-produit se fait à partir du prix de vente :
Prix de vente du sous-produit - Marge bénéficiaire - Quote-part des frais de distribution - Les frais spécifiques engagés après calcul du coût de production |
= Coût de production du sous-produit |
Coût de production des produits finis = Coût de production de la période – Coût de production du sous-produit.
Dans l’exemple : Il faut calculer la marge dégagée par le sous- produit S selon le mode de calcul proposé par l’exemple.
Eléments | Quantité | C.U | Montant |
Ventes | |||
- Frais Matières consommables Sachets Charges de la section Approvisionnement | |||
Total frais | |||
Marge |
Eléments | Quantité | C.U | Montant |
Charges directes Matière M1 brute Matières consommables Main d’œuvre directe Charges indirectes Section Epuration En-cours initial En-cours final Déchets (coût d’enlèvement) Marge sur sous-produit S | |||
Coût de l’épuration de M1 |
S | tock de la matière « M1 épurée » | ||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant |
Stock initial | Consommation P | ||||||
Consommation Q | |||||||
Entrée (Production) | Stock final réel | ||||||
CMUP fin du mois | Total |
Eléments | Produit P | Produit Q | ||||
Quantité | C.U | Montant | Quantité | C.U | Montant | |
Charges directes M1 épurée M2 M3 Matières consommables Main d’œuvre directe Sachets Charges indirectes Section Fabrication Section Conditionnement | ||||||
Coût de production |
Stock du produit « P » | ||||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant | |
Stock initial | Sortie (Vente) | |||||||
Entrée (Production) | Stock final réel | |||||||
Mali d’inventaire | ||||||||
CMUP fin du mois | Total |
Stock du produit « Q » | ||||||||
Eléments | Q | CU | Montant | Eléments | Q | CU | Montant | |
Stock initial | Sortie (Vente) | |||||||
Entrée (Production) | Stock final réel | |||||||
CMUP fin du mois | Total |
Eléments | Produit P | Produit Q | ||||
Quantité | C.U | Montant | Quantité | C.U | Montant | |
Coût de production Produits vendu Coût de distribution (Section 7) | ||||||
Coût de revient |
Eléments | Produit | P | Produit Q | |||
Prix de vente - Coût de revient | ||||||
Résultats analytiques |
L’entreprise gagne pour chaque produit P vendu ……… DH et pour Q …….. DH
Résultat analytique global
§ Bénéfice sur produit P = ……………….. DH
§ Bénéfice sur produit Q = ……………… DH
Bénéfice global = ………………… DH
La comparaison du résultat de la comptabilité générale et du résultat de la comptabilité analytique nécessite un rapprochement. Il convient de partir du résultat analytique pour retrouver le résultat de la comptabilité générale. Ainsi différentes corrections sont nécessaires :
Ce sont des charges inscrites en comptabilité générale non prises en considération par la comptabilité analytique. En effet, le résultat de la comptabilité analytique se trouve gonflé. Il s’ensuit que pour retrouver le résultat de la comptabilité générale, il faut déduire les charges non incorporables du résultat de la comptabilité analytique.
Ce sont des charges fictives non enregistrées par la comptabilité générale mais prises en considération par la comptabilité analytique. Le résultat analytique se trouve par conséquent amoindri. Il s’ensuit qu’en partant du résultat analytique, il faut ajouter les charges supplétives pour trouver le résultat de la comptabilité générale.
Elles résultent de discordance entre le stock final réel et le stock final comptable (issu de l’inventaire permanent).
Deux cas sont possibles :
- Le stock final réel est supérieur au stock final comptable ou théorique : cette différence est appelée Boni d’inventaire qu’il faut ajouter au résultat de la comptabilité analytique.
- Le stock final réel est inférieur au stock final comptable ou théorique : cette différence est appelée Mali d’inventaire qu’il faut retrancher du résultat de la comptabilité analytique.
Au niveau du tableau de répartition des charges indirectes, les calculs des coûts d’unités d’œuvre se font généralement avec arrondissement.
Deux cas sont possibles :
- Approximation par excès : c'est-à-dire qu’il s’agit d’une sur-imputation des charges. Cette différence est à ajouter au résultat de la comptabilité analytique.
- Approximation par défaut : c'est-à-dire qu’il s’agit d’une sous-imputation des charges. Cette différence est à retrancher du résultat de la comptabilité générale.
Ce sont des produits constatés par la comptabilité générale mais non pris en considération par la comptabilité analytique (le résultat analytique est calculé à partir du chiffre d’affaires et non pas la totalité des produits). Ainsi pour retrouver le résultat de la comptabilité générale, il faut ajouter les produits non incorporés au résultat analytique.
Eléments | A ajouter | A retrancher | |
Somme des résultats analytiques : - si bénéfice net - si perte nette Différences sur éléments supplétifs Différences sur charges non incorporées Différences sur produits non incorporées Différences d’inventaire constatées : - si stock réel > stock théorique (Boni) - si stock réel < stock théorique (Mali)Différences dues aux arrondis : - arrondis par défaut - arrondis par excès | + + + + + | - - - - | |
Résultat de la comptabilité générale | |||
Exemple
Il s’agit dans cette dernière étape de calculer le résultat de la comptabilité générale à partir du résultat analytique global dégagé ci-dessus (Cas de la société « BOUZIANE et FRERES, SA »):
la comptabilité générale. Ce qui a entraîné une sous-estimation du résultat analytique de ……………..DH.
(2): signifie que les charges analytiques de la période ont été minorées de ………….. DH par rapport aux charges de la comptabilité générale. Ce qui a entraîné une sur- estimation du résultat analytique de …………… DH.
Pour vérifier l’exactitude du résultat de la comptabilité générale ainsi dégagé, on établit le Compte de Produits et Charges (CPC) simplifié de la période :
Calculs Préliminaires :
Variation de stock (charges): Stock initial – stock final
M1 brute (……….. – ……….) +………… DH Sachets (……….. – ……..) - ………DH
M2 (……….. – ……….) + ……… DH Matières consom. (……… - ……..) +……….DH
M3 (………– ……….) - ……… DH
Achats consommés M1 brute = …………. + ………… = ………………. DH
Remarque : les données pour calculer la variation de stock sont retrouvées dans les différents tableaux d’inventaire permanent.
Charges | Montant | Produits | Montant | |||
Achats consommés : | Ventes | |||||
M1 brute M2 M3 Matières consommables Sachets Charges directes de personnel Epuration Fabrication P Fabrication Q Autres Charges Charges indirectes - Charges supplétives + Charges non incorporables Coût d’évacuation de déchets | P Q S Production stockée (SF – SI) M1 épurée (……… - ………) En-cours (……… - …………) P (…………. – …………) Q (………….. – ………..) | |||||
Total charges Bénéfice | ||||||
Total | Total | |||||