Cours et explications sur les theories du commerce international
Cours et explications sur les théories du commerce international
La théorie traditionnelle du commerce international est généralement composée de 2 domaines distincts :
– la théorie pure du commerce international
– la théorie financière-monétaire du commerce international
Cette séparation est généralement justifiée pour des raisons pédagogiques. Dans un premier temps, on analyse les effets du commerce international sur les pays échangistes en se plaçant dans un monde où la monnaie est absente. Dans un deuxième temps, on raisonne sur des économies monétaristes, taux de change des monnaies.
Cette distinction n'est justifiée que dans le cadre de la théorie néo-classique.
Dans le cadre de ce cours, on se limitera à étudier la théorie pure du commerce international.
Le champ de la théorie pure du commerce international se décompose lui-même en 2 sous-catégories :
– théorie positive → on cherche à expliquer le fonctionnement des théories internationales sans émettre aucun jugement de valeur
– théorie normative → déduire des résultats précédents, des règles en matière de politique économique, commerciale (toutes questions relatives au protectionnisme)
CHAPITRE 1 : Spécialisation et équilibre international
La cohérence de la théorie du commerce international repose entièrement sur la théorie de l'équilibre générale.
La pertinence de cette démarché présuppose la réalisation de 2 conditions fondamentales :
– Les relations économiques et internationales doivent pouvoir être analytiquement distinguées des relations économiques nationales pour que l'économie internationale constitue véritablement un domaine de vérification de la théorie de l'équilibre général.
– Cette distinction doit être conçu comme une différence de degré et non de nature pour garantir la validité de l'application de la théorie de l'équilibre général.
Le modèle de l'équilibre général est défini en faisant abstraction des relations avec l'extérieur. On parle de théorie du commerce international (TCI) lorsque l'on a 2 pays en EG qui interagissent entre eux. Au lieu de raisonner sur des agents individuels qui ont des interactions avec d'autres agents individuels, on nomme un agent global pour chaque pays, donc les interactions entre les 2 agents globaux peuvent être appelés EG.
Traditionnellement dans la TCI, c'est l'hypothèse d'immobilité internationale des facteurs de production qui vient garantir que les relations sont identiques.
On distingue 3 facteurs de production : le travail, le capital et l'intérêt.
Mais en général, on raisonne essentiellement sur 2 facteur de production : le travail et le capital.
Dans l'économie international, les nations sont les seuls agents de l'économie internationale.
On parle de commerce uniquement entre les pays, donc on laisse de côté tout une partie du commerce international (c'est à dire les firmes), c'est une hypothèse irréaliste.
Il existe 2 grandes étapes dans le CI, celle qui explique l'existence du CI c'est la différence du prix relatif des pays et ensuite, il faut expliquer cette différence de prix, avec la théorie de l'échange.
SECTION 1 : Les bases de l'échange international
Repose sur le principe de l'échange comparatif, si en l'absence de commerce, les prix relatifs de 2 biens diffèrent d'un pays à l'autre, les deux pays peuvent tirer avantage d'un échange de ces biens à un prix relatif intermédiaire.
L'objet de ce principe est uniquement de fonder l'existence des échanges internationaux sur une différence dans les rapports d'échanges nationaux.
Le principe d'avantage comparatif vise à expliquer pourquoi l'échange existe.
[David Ricardo (1817)]
On procède en 2 étapes :
– Pour chacune des économies on essaye de définir un équilibre d'autarcie (économie fermée) – On essaye de démontrer l'existence d'un équilibre international des échanges. Celle-ci s'effectue à l'aide d'un modèle d'échanges purs (On suppose que les économies ont des dotations en quantité fixes de biens échangeables).
1) Équilibre d'autarcie
Économie simplifiée, dotée des quantités X1 et X2.
Hypothèse 1 → Chaque pays consomme la valeur
Hypothèse 2 → On suppose qu'il existe une fonction d'utilité collective qui est continue, croissante, dérivable aux deux premiers ordre et strictement quasi concaves.
Il faut indiquer que ces deux hypothèses indispensables, simplifiées signifieraient qu'on aurait pas besoin de les poser, c'est faux, elles sont essentielles, pour trois raisons :
– 2° hypothèse qui assure à elle seule l'existence de la situation d'autarcie
– 2° hypothèse assure qu'il existe une équilibre et qu'il est unique
– 2° hypothèse garantie à elle seule l'avantage du principe comparatif puisqu'elle assure que l'échange international se traduit essentiellement pour chaque nation, par un avantage de la forme d'un gain en satisfaction collective.
Chaque pays tout en conservant la même dotation de biens, peut atteindre un niveau de satisfaction collective plus élevé en participant au commerce international.
Situation d'autarcie pour une certaine quantité x1 de biens x2.
P = prix relatif d'autarcie
p >/< ¯p >/< p*
Tout dépend du prix relatif d'autarcie, il permet de déterminer la quantité d'importations et d'exportations.
C'est le principe de l'avantage comparatif de Ricardo.
2) Les origines des avantages comparatifs
Opposée à la notion d'avantages absolus, qui est une invention de A.Smith, « La richesse des nations ».
Smith considère que le commerce extérieur est une activité du secteur du commerce de l'agriculture, industrie ... Le commerce extérieur constitue un domaine à part de l'économie, c'est un secteur d'activité particulier. Pour lui, les capitaux circulent au niveau international. Le seul principe qui peut s'appliquer pour justifier le commerce extérieur est le principe de l'avantage absolu. Il y a parfaite mobilité des ressources.
Au contraire, Ricardo introduit l'idée que les capitaux ne circulent pas. Il indique que la règle qui détermine la valeur relative des marchandises dans un pays, ne déterminent pas la valeur de celle échangée entre deux ou plusieurs pays. (C'est pour justifier cette idée, qu'il développe son ouvrage.)
...
On s'aperçoit que le Portugal est plus productif dans les deux domaines par rapport à l'Angleterre. Donc, si le principe de l'avantage absolu (Smith) est appliqué, il n'y aura pas de commerce international. C'est pour cela que Ricardo parle d'avantage comparatif, c'est à dire que chaque pays peut avoir un avantage à se spécialiser et participer au commerce international.
Le Portugal est relativement plus productif dans le domaine du vin, et l'Angleterre dans le domaine du drap.
Hypothèse d'immobilité : il faut nécessairement immobiliser les ressources pour que le principe d'avantage comparatif fonctionne.
Alors que le principe d'avantage absolu fonction dans les deux cas (mobilité/immobilité) des ressources, il est donc plus général.
Le Portugal exporte le vin et importe les draps → le coût des draps est alors de 80 alors qu'ils lui coûteraient 90 s'il les fabriquait lui même, donc le gain est de 10.
L’Angleterre exporte le drap et importe le vin → le coût du vin importé est de 100 alors que si elle le produisait le coût serait pour elle de 120, donc l'Angleterre fait un gain de 20.
MILL : un des ses essais porte sur le commerce extérieur.
Il reproche à Ricardo de s'être exprimé de manière inconsidérée comme si chaque pays participant gagnait la totalité de la différence entre les coûts de marchandises dans l'un et l'autre pays.
Il dit que c'est une simple omission, il ajoute que ce problème à été corrigé pour la première dans la troisième édition « des éléments d'économie politique » (1826) de J.MILL (son père).
...
L'Allemagne en autarcie pour obtenir 10 draps doit donner 20 toiles, cela ne l'avantage pas d'être à l'international.
Le rapport d'échange international pour l'Angleterre est le même que pour l'Allemagne (10 pour15), doit se spécialiser dans le drap, car en autarcie pour 10 draps, elle obtient 15 toiles, alors qu'à l'international, pour 10 drap, elle obtient 20 toiles.
Si on change Allemagne a 17 toiles, alors il y a un gain pour les deux pays :
– pour l'Allemagne en autarcie, elle devra produire plus que 17 toiles pour obtenir 10 draps (donc -3 = gain)
– pour l'Angleterre elle a toujours un gain car pour 10 draps elle obtient 17 toiles à l'international (donc +2 = toujours gain)
3) Équilibre international des échanges
Pour connaître le gain de chacun des pays, il faut expliquer comment le prix international se fixe. On peut représenter chacun des pays par leurs dotations respectives.
Loi de Walras → Quand N-1 marchés sont à l'équilibre, le Nième marché est forcément à l'équilibre.
La pertinence de cette approche repose sur le fait qu'un pays fonctionne de manière individuelle. Hypothèse simplificatrice: on peut synthétiser le comportement économique d'un pays par sa fonction d'utilité sociale ou collective.
4) Les conditions de validité de l'approche néo-classique du commerce international
Traditionnellement, on fait la distinction entre l'analyse classique (jusqu'à S.MILL) et néo-classique. La théorie néo-classique est la théorie standard aujourd'hui.
La condition essentielle c'est l'hypothèse qui porte sur la fonction d'utilité collective. Cette référence est essentielle car cela permet de résoudre 2 problèmes :
– Problème du gain de l'échange → il se mesure en terme d'augmentation de la satisfaction collective. Ce problème relève des aspects normatifs de la théorie du commerce international.
– Problème de l'économie positive → sur la définition des fonctions de demandes nationales. Lorsque l'on veut définir la demande d'un individu, c'est à partir de sa fonction d'utilité. On peut représenter le comportement d'un pays par sa fonction d'utilité.
Théorème d'impossibilité, ARROW, « choix collectifs et préférences individuelles » (1974) ARROW formalise les procédures de choix par des relations d'ordres et non par des fonctions d'utilités.
Comment passer à des préférences individuelles à collectives ?
Il commence par définir 5 conditions pour l'élaboration d'une procédure d'agrégation acceptable, dans une perspective ordinaliste :
– Condition de rationalité collective → la procédure d'agrégation doit conduire à une fonction d'utilité sociale ordinale, qui doit être défini sur l'ensemble des situations alternatives.
– Condition d'association positive des valeurs → la fonction d'utilité sociale obtenue doit être telle que l'ordre sociale varie dans le même sens que les changements des valeurs individuelles (ou en tous cas pas en sens contraire).
– Condition d'indépendance des alternatives non pertinentes → cette condition revient à poser que la relation collective de préférence entre 2 situations alternatives ne doit dépendre que des préférences individuelles de ces 2 situations et non de situations autres.
– Condition de souveraineté du citoyen → la fonction d'utilité collective (= sociale) ne doit pas être imposée, si c'était le cas la condition d'agrégation disparaîtrait.
– Condition d'absence de dictature → la fonction d'utilité collective ne doit pas reposer sur les préférences d'un seul individu.
Ces 5 conditions sont soumises à 2 axiomes : – de complétude
– de transitivité
Toutes les situations alternatives sont classées par les individus selon un ordre total, cela revient à dire que tous les agents qui composent la société sont rationnels.
1° solution : Sur ces bases ARROW conclue à la non existence de fonction d'utilité collective, qui remplisse simultanément les 5 conditions, qui satisfont aux 2 axiomes.
ARROW dit : « Si nous écartons la possibilité de comparaison inter-personnel de l'utilité, les seules méthodes de passage des préférences individuelles aux préférences collectives, qui soient satisfaisantes et définies pour un très grand nombre d'ensemble d'ordres individuels, sont soit imposées, soit dictatoriales. ».
On considère que les individus qui composent la nation sont tous identiques, ils possèdent tous les mêmes préférences et les mêmes dotations. Si on retient cette hypothèse, il n'y a pas de problème d'agrégation. C'est quand même une hypothèse excessivement restrictive.
2° solution : abandonne l'hypothèse au profit d'hypothèse plus réaliste.
Si les fonctions d'utilités des individus sont homogènes de degré 1, soit tous les individus ont des dotations proportionnées à la dotation agrégée, soit alors dans ce cas leur comportement peut être considéré comme unique.
Les fonctions homogènes de degré 1 impliquent que toutes les courbes de consommation-revenu des individus qui composent la société, sont en fait des droites.
Si on considère maintenant que les individus sont différents et ont des préférences identiques, toutes les fonctions individuelles sont homothétiques. Même si cette approche à l'air d'être plus satisfaisante, elle est pas fondamentalement différente de celle où les individus sont identiques.
Il suffit pas de prendre en compte les préférences, il faut aussi prendre en compte les dotations. Dans le cas, de degré 1, les demandes individuelles sont proportionnelles aux dotations initiales.
3° solution : par SAMUELSON dans un article (1956),
Cette solution est beaucoup plus générale, elle consiste à postuler qu'il existe une politique nationale de redistribution de revenus qui a pour fonction d'égaliser les utilités marginales de revenus des différents individus qui composent la nation. Si on retient cette hypothèse alors il est possible de déterminer une relation entre les dotations agrégées et les niveaux de bien être sociale, car cette relation permet de choisir par un processus de maximisation, un optimum sociale parmi les divers optima individuels associés à une dotation nationale donnée.
Pertinence d'une politique de redistribution sociale des revenus : l'introduction de cette hypothèse est parfaitement discutable dans le cadre d'un modèle qui est censé décrire une économie parfaitement décentralisée, or ici on fait l'hypothèse qu'il y a une politique de distribution de revenu, mise en place par l'Etat. Donc l'état intervient ce qui est paradoxal, car on est censé démontré une politique autonome. Cette hypothèse implique nécessairement que les utilités individuelles sont comparables, Samuelson laisse entendre que nous somme dans un cadre ordinaliste. Tout jugement du bien etre social concerne le passage d'un état à un autre, quand certains agents y gagnent et d'autres y perdent, ce jugement est nécessairement cardinaliste. En effet, soit on a fondé ce jugement sur un indicateur qui permet de mesurer ces gains et ces pertes de bien être, alors le cardinaliste est explicité, soit on ne l'a pas fait. Mais quelque soit le jugement que l'on porte, on exprime par ce jugement, le fait qu'une compensation a été effectué, et que l'on soit dans un cas ou dans l'autre, c'est toujours du cardinalisme. Le fait de postuler qu'il existe une politique de redistribution des revenus, c'est à dire que l'on va prendre une partie des revenus des uns pour redistribuer aux autres, pour compenser la situation. Pour justifier cela, il faut dire que l'on peut comparer les situations des uns et des autres, et le fait même de comparer et un cadre cardinaliste. Ce cardinalisme déguisé est en complète contradiction avec le cadre ordinaliste de ARROW et en même temps ce cardinalisme n'est pas spécifique à l'analyse de Samuelson, on le retrouve dans les fonctions de bien être social, pour traiter des choix collectifs. Il est parfaitement possible d'utiliser des fonctions d'utilités collectives, pour traiter des problèmes théoriques de bien être (de manière générale dans le cadre de la théorie des choix publiques). En revanche, dans la théorie du commerce international, c'est impossible, on doit considérer que la nation se comporte comme un agent individuel. Cette contrainte ne se pose pas dans la théorie des choix publiques.
Sur le plan théorique, c'est un problème qui n'est pas résolu, la plupart des économistes font comme si le problème n'existait pas. On peut conclure que l'idée selon laquelle il serait possible de définir une fonction d'utilité collective qui présenterait toutes les caractéristiques des fonctions individuelles, mais cette idée doit être abandonnée, du moins comme sous bassement cohérent de la théorie du commerce international. On peut en déduire que l'approche néo-classique, repose entièrement sur un postulat que rien ne permet de justifier. La plupart des théoriciens que le seul modèle pertinent pour étudier l'économie est le modèle de l'équilibre général. C'est un modèle conçu en faisant abstraction des relations avec l'extérieur.
Théorie prix de production : on prend ce modèle pour construire une théorie positive du commerce international, et on ne peut pas passer du niveau national au niveau international, le problème est d'avoir construit ces hypothèse de commerce international, sur un modèle qui n'a pas de relations extérieures, c'est un problème logique, de cohérence.
... ... ...
Section 3 : Le paradoxe de LEONTIEF et les nouveaux déterminants de l'échange
Les conditions de validité du théorème HOS sont très restrictives, alors même que les conditions de ce théorème ont l'air évidentes.
Les économistes se sont demandés s'ils pouvaient vérifier complètement les conditions de ce modèle, est-ce que la réalité fonctionne comme ce modèle ?
1953 : Leontief a fait des tentatives de vérification sur le thème HOS à partir de données statistiques de l'année 1947 et calcule le rapport entre le stock de capital et l'effectif des travailleurs dans les industries américaines exportatrices, et dans les industries concurrentes des exportations américaines. Pour vérifier ce théorème, il faut montrer que les exportations et importations remplissent des dotations factorielles.
( K)US≠(K L )
L'objectif de Leontief est de montrer que les EU exportent des biens qui sont produits dans des secteurs où le rapport capital-travail est plus élevé que dans les industries produisant les biens concurrents.
( L )US>(K L )
Les EU seraient mieux dotés en capital qu'en travail.
Involontairement, en voulant démontrer la pertinence du modèle HOS, Leontief apporte le contraire.
Dans ces études supérieurs, il ne parvient pas à lever le paradoxe.
L'intérêt des tests de Leontief ne réside pas dans la pertinence des calculs, mais au fait que cela a conduit a renouveler l'analyse néo-classique. Cela a donner directement naissance à deux nouveaux courants d'explication des échanges internationaux :
– le courant néo-factoriel
– le courant néo-technologique
1) Le courant néo-factoriel
Ce courant se situe dans le prolongement direct du paradoxe de Leontief, puisqu'il va chercher à résoudre le paradoxe, on reste dans le cadre des analyses de dotations factorielles. En effet ce courant, se fonde sur une idée avancée par Leontief lui-même pour expliquer son paradoxe : si les EU exportent des biens intensifs en travail car on ne fait pas la distinction entre travail qualifié et travail non-qualifié. Si on fait la distinction on peut montrer que les EU sont mieux dotés en travail qualifié.
Les avantages comparatifs s'expliqueraient par des différences entre diverses catégories de travail, chaque catégories traitées par un facteur de travail particulier.
Ce courant donne lieu à des courants empiriques, études statistiques, et application même en France en 1974. Ces travaux pouvaient vérifier complètement la théorie du commerce international.
2) Le courant néo-technologique
C'est un courant qui s'est constitué autour de deux concepts : – l'écart technologique
– le cycle du produit
Dans ce cas l'avantage comparatif, est expliqué par un processus de croissance économique, monopole momentané de la firme qui innove et qui a un avantage technologique. Mais l'avantage comparatif n'est pas permanent, et doit être constamment renouveler grâce à de nouvelles innovations.
On accorde un rôle prépondérant à la recherche & développement : c'est un nouveau facteur de production comme la technologie. On explique l'avantage comparatif par un avantage technologique.
Ces deux courants se situent à la fois en marge et dans le prolongement de l'analyse néo-classique, mais il s'en écarte également car il prend en compte les phénomènes de concurrence imparfaite, les situations dans lesquelles le nombre de facteurs et supérieur au nombre de produits.
Ces courants se sont principalement développés dans le cadre d'études factuelles, et cela permet de reformuler les déterminants de l'échange, 2 grands types :
– ceux qui relèvent de la technologie (ricardien, néo-technologique)
– dotations factorielles (HOS, néo-factorien)
3) Les problème posés par le traitement de la production
Le traitement de la production repose sur l'hypothèse implicite suivante : chaque branche, chaque secteur maximise son profit et donc se comporte comme une firme individuelle.
« Firme représentative » de Marshall
Hypothèse qui se rapproche du « citoyen représentatif » PIGOU
Dans le cadre de la théorie néo-classique, cette question n'est jamais soulevée. Lorsque les auteurs évoque cette question, c'est pour montrer que cela fonctionne parfaitement.
Il est parfaitement justifié d'affirmer que : – la branche maximise le profit
– le secteur à l'intérieur de la branche maximise aussi son profit
Ainsi la branche se comporte comme un seul sous-secteur. Cette affirmation ne constitue pas une réponse car elle évoque 2 difficultés.
→ Ce n'est pas parce que ces 2 propositions sont a priori équivalentes qu'on peut en garantir la présence de certaines fonctions. Renvoie à la problématique générale de l'agrégation.
→ Même si on considère que l'agrégation des fonctions microéconomiques est possibles, rien ne permet d'affirmer que la fonction macroéconomique présentera toutes les propriétés des fonctions de production néo-classique, or on en a besoin. Elle conditionne la porté néo-classique du commerce international.
En effet, si on abandonne l'hypothèse de rendements d'échelles constants, dans cas cas l'hypothèse de non renversement industriel devient superflue. Il faut donc étudier les applications de l'abondant de l'hypothèse de non renversement.
Du point de vue de la théorie du commerce international, l'abandon de l'hypothèse du rendements d'échelles constants pose un certain nombre de problèmes comme l'apparition de rendements d'échelles croissants, sur les sentiers d'expansion les agents ne sont plus linéaires.
Au niveau de la firme les rendements croissants ont pour effet de faire disparaître les conditions de CPP, d'où l'apparition de monopole.
La solution généralement retenue pour éviter ces difficultés consiste à supposer que les économies d'échelles sont externes à l'entreprise, mais internes à la branche (concurrence maintenue dans le secteur). C'est la seule solution qui rend compatible l'hypothèse des rendements d'échelles croissants avec la concurrence pure et parfaite.
Cette hypothèse là ( du non-rendement croissants), fait que la courbe des rendements croissants n'est plus strictement concave.
De manière très générale, le problème d'une fonction de production se pose dans les termes suivants :
– la branche j se compose de n entreprises
– on suppose que ces n entreprises produisent un même bien parfaitement homogène – elle le produise à l'aide de 2 facteurs de production, le capital et le travail
– la fonction de production de l'entreprise i (1, ...,n)
x ji= f i(K¤ , L¤)
x j=E x ji=F(K , L) K=K(K1, K2, Ki ,..., Kn) L=L(L1, L2, Li ,... , Ln)
Si on apporte une restriction supplémentaire, il est impossible de définir la fonction F.
Cette approche recouvre 2 niveaux d'agrégation différents et non-distingués :
– niveau 1 → porte sur les facteurs de production, sous quelle condition est il possible d'agréer les différents types de K et les différents types de L ?
– niveau 2 → Concerne les fonctions de production des entreprises, si on considère que les facteurs de production sont parfaitement homogènes, il faut encore s'interroger sur la forme que doive posséder ces fonctions pour pouvoir être agrégées.
Il faut savoir que dans la littérature économique, on a obtenu surtout le premier livre d'agrégation. Il y a eu des débats sur la mesure du capital. Ces débats se sont développés dans les années 1960-70, à travers les « controverses cambridgiennes ».
L'idée derrière ces controverses porte sur la fonction de production F (K , L)=Q
Nouvelle approche du commerce international : théorie néo-ricardienne (alternative à la théorie néo-classique) utilise des systèmes de production (SRAFFA, « production de marchandises par des marchandises », 1960).
Hypothèse : les facteurs de production sont parfaitement homogènes.
Reste donc le niveau 2 d'agrégation, qui concerne les fonctions de production.
Est-ce qu'il est possible de définir le volume total d'une branche, en ne connaissant que les quantités agrégées des facteurs de production employées par les firmes qui proposent les produits dans la branche.
Alors il y a 2 difficultés principales, qui empêchent généralement que les fonctions de production agrégées possèdent les mêmes caractéristique que la fonction de production de type néo-classique. → La quantité totale produite dépend non seulement de la quantité totale de travail et capital, mais elle dépend aussi de la répartition de ces quantités entre les entreprises. En effet, les quantités produites par chaque entreprises résultent des quantités de facteurs qu'elles utilisent. Les quantités produites par les firmes dépendent des quantités données, Il y aura autant de niveau possibles de production que de manières de répartir ces quantités dans les entreprises.
→ Le niveau de production de chaque firme dépend aussi du rapport au prix des facteurs, il existe autant de niveaux possibles de productions qu'il y a de possibilité de rapport aux prix des facteurs.
Dans le cadre des hypothèses pure et parfaite, en raison de l'hypothèse de libre entrée-sortie, la seule solution est de postuler que toutes les entreprises qui sont susceptible d'entrée dans la branche, ont la même fonction de production. Si toutes les entreprises ont la même fonction de production, il n'y a pas de problème pour agrégé cette fonction. Cette solution conduit à un avantage macro de degré 1. En vertu de l'hypothèse d'identité des fonctions de production, toutes les firmes utilisent les facteurs dans la même proportion, pour un rapport d'équilibre des facteurs donnés. Si les quantités globales de facteur augmente à même taux, la production globale de la branche augmentera de la même manière par le biais d'un accroissement du nombre de firme dans la branche. Cette solution permet d'agréger les fonctions micro en fonctions macro, et elle garantie que la fonction obtenue est une fonction de type néo-classique. Par contre, elle n'est pas très satisfaisante du point de vue de considérer que toute les firmes sont identiques.
Il est possible de trouver solutions qui passent par l'affaiblissement des conditions de CPP. En particulier, on peut aborder l'hypothèse de libre entrée dans la branche, il résulte que le nombre de firmes est maintenant fixe, et ces firmes peuvent faire des profits positifs, puisqu'ils ne seront pas annulés par l'entrée de nouvelles firmes. Rendements d'échelles constants, profit s'annule au niveau de la firme, puis au niveau de la branche. L'agrégation est possible, car les sentiers d'expansions restent des droites. Plus réaliste, mais très différente de la solution précédente. On fait toujours comme s'il n'y avait qu'une seule firme.
Conclusion :
Au total, l'hypothèse selon laquelle chaque branche se comporte comme une entreprise individuelle, cette hypothèse n'est pertinente que si l'on pose des conditions très stricte, concernant les fonctions de production des firmes elle-même. Il est impossible de considérer qu'il s'agit d'une hypothèse simplificatrice, au contraire c'est un postulat absolument indispensable pour la théorie.
La principale conséquence de cette approche : les firmes pourraient disparaître totalement de l'analyse pour laisser la place aux nations, pays.
Le comportement se résume entièrement dans la courbe de transformation. On retrouve au niveau de la production, un résultat équivalent à celui mis en évidence au niveau de la demande.
Ceci permet de montrer, que l'approche repose entièrement sur ce postulat, pour rendre compte des échanges internationaux. Il serait possible de substituer par agrégation, un nouvel agent (la nation), qui serait doté de la même rationalité, tout en conservant les autres caractéristiques du modèle. Or, cette conception introduit une rupture complète entre le modèle qui décrit le fonctionnement d'une économie nationale, et le modèle qui décrit le fonctionnement d'une économie internationale. On constate que les marchés nationaux s'effacent entièrement pour laisser la place aux marchés internationaux, où seul les nations interviennent.
On a un modèle qui décrit le commerce international sans commerce extérieur, on le substitue pour un modèle d'équilibre général national sans relation extérieur, et on substitue ce nouveau modèle d'équilibre général international avec des échanges entre les nations.
SECTION 4 : Les limites de la théorie du commerce international
On s'est limité jusqu'ici à présenter les fondements néo-classiques de la théorie du CI, sans vraiment discuter la pertinence du recours à la problématique de l'équilibre général. Dès lors qu'il s'agit d'appliquer un même principe, celui de l'équilibre général, aussi bien en économie fermée quand économie ouverte. Il est indispensable pour des raisons logiques, de pouvoir distinguer ces 2 situations.
Dans le cadre de l'approche néo-classique, la distinction entre le domaine national et international, repose sur l'immobilité des facteurs de production. Au niveau national, les facteurs de production circulent librement dans l'espace national, au niveau international pas de niveau de mobilité.
– statut théorique de la spécialisation
– théorème d'égalisation
1) Le statut théorique de la spécialisation
Hypothèse d'immobilité des facteurs de production, caractère réaliste, peu d'économistes se sont demandés qu'elle était la fonction théorique de cette hypothèse.
On arrive à la conclusion, que cette hypothèse est irréaliste aujourd'hui.
Si on abandonne cette hypothèse, que l'on considère que tous les facteurs circulent aussi librement que les biens, dans ce cas on perd toute définition économique de la nation. La théorie du CI n'a plus d'objet car on ne peut pas faire la distinction entre niveau national et international. On peut vérifier que cette hypothèse a fondamentalement pour fonction de définir le champs du domaine de la théorie du CI. Il faut rappelle qu'elle introduit toutefois une difficulté importante, pour l'application du principe général au niveau international. Le principe de l'équilibre général, nécessite normalement une CPP sur les marchés des biens, mais aussi sur les marchés des facteurs. Pour garantir que l'on peut applique ce modèle général à l'équilibre international, il faut trouver quelque chose qui va remplacer la CPP des facteurs, qui est absente. Or, dans la théorie du CI, ce principe est celui de la spécialisation. Dans le cadre de la théorie néo-classique, la spécialisation a pour effet de déplacer les facteurs des secteurs, ou branche, où le pays considéré a un coût comparatif désavantageux, pour déplacer vers un secteur avantageux. Or, comme dans le cadre du modèle néoclassique, les coûts relatifs des biens ne font que refléter les coûts relatifs des facteurs ; alors la spécialisation en égalisant les prix nationaux aux prix internationaux, a aussi pour effet d'égaliser les prix des facteurs, et conduit à un résultat de CPP sur le marché international.
AP̄ →( r =( r ) )w w
Le fait de spécialiser implique une égalisation. Or le fait d'avoir un prix unique des facteurs au niveau international, c'est la même chose de supposer qu'il y a libre concurrence des facteurs au niveau international. La spécialisation vient compenser l'absence de mobilité des facteurs.
Pour qu'il y ait équilibre général, il faut qu'il y ait libre concurrence des facteurs sur le marché, le principe qui vient compenser ce problème est la spécialisation.
C'est le théorème d'égalisation international des prix des facteurs, élaboré par Samuelson. Bien qu'il soit essentiel, il a été contesté, par Ohlin lui-même et d'autres, qui préféraient parler d'une tendance et non pas d'égalisation complète.
Pour démontrer son théorème, Samuelson retient 2 biens et 2 facteurs de production, sa démarche consiste à définir une relation entre le prix des facteurs et le prix des biens. Cette relation permet de faire apparaître que toute modification du prix relatif des biens, se traduit par une modification du prix des facteurs. La relation ne dépend que des intensités factorielles de chaque bien. Tant qu'il n'y a pas de renversement, la relation est parfaitement vérifiée.
L'ensemble de la démarché de la théorie néo-classique serait pertinente, car on peut appliquer le modèle d'équilibre général au niveau international, en présence d'immobilité.
2) Le théorème d'égalisation
Question de l'égalisation international des prix des facteurs.
Dès lors que l'on sort du cadre simple (2 pays, 2 biens, 2 facteurs de production), le problème de l'égalisation international des prix des facteurs devient beaucoup plus complexe.
Traditionnellement, on distingue 3 situations différentes : selon le nombre de produits pour chaque pays est inférieur, supérieur, ou égale aux nombres de facteurs utilisés.
La position la plus généralement admise est que le théorème de Samuelson soit vérifié (biens=facteurs), c'est à dire que le nombre de facteurs soit inférieurs aux nombres de biens seraient vérifiés aussi, par contre plus de facteurs que de biens n'est pas vérifié.
→ Modèle spécifique : 2 biens et 3 facteurs de productions (capital, travail qualifié, travail non-qualifié), dans ce cas là, le théorème ne fonctionne pas.
→ Nombre biens > nombre facteurs : les niveaux de production des différents biens sont indéterminés. Il faut alors ajouter des hypothèses complémentaires. Selon le type d'hypothèses retenues, le théorème de Samuelson pourra être retenu. Les solutions dépendent principalement des solutions complémentaires posées sur la demande et la technologie. Dans la majorité des cas, le théorème est vérifié.
Résultat obtenu au prix d'hypothèses très restrictives qui définissent l'équilibre international.
Pour résoudre, il faut poser le problème à l'envers selon Dixit et Norman :
Economie internationale parfaitement intégrée, circulation libre des facteurs et des biens. Si on supprime l'une des conditions qui permet de sortir du théorème d'une économie parfaitement intégrée, on est alors obligé de considérer que le théorème ne sera jamais intégré (en considérant que les prix internationaux sont donnés, des paramètres).
Si on prend comme point de départ, l'égalisation des prix de facteurs et des biens, on se trouve dans une économie internationale parfaitement intégrée.
Les hypothèses de convexité et stricte concavité des fonctions de production sont indispensables.
Si on remplace l'hypothèse de mobilité international des facteurs, par celle de mobilité purement nationale des facteurs, il n'y a aucune raison pour que les prix des facteurs restent identiques d'un pays à l'autre, sauf dans 2 cas particuliers :
– Les dotations factorielles de chaque pays correspondraient exactement à la répartition de l'équilibre de ces mêmes facteurs, s'ils étaient mobiles internationalement. Dans ce cas, on passe de l'autarcie à l'économie ouverte, où les facteurs n'auraient aucune raison de se déplacer à l'international. La répartition des facteurs est telle en économie fermée et que le prix des facteurs est le même pour chaque facteur dans chaque pays, donc aucun intérêt à ce que les facteurs soient mobiles.
– C'est le cas où se situe Samuelson, il est nécessaire de supposer que les fonctions d'utilités individuelles sont indépendantes de la répartition du revenu.
En dehors, de ces deux cas particuliers, le théorème d'égalisation international des rémunérations factorielles n'est pas vérifiée. On ne peut le vérifier que si les nations se comportent comme des agents individuels. Dans ce cas, la spécialisation international joue un rôle de substitut parfait à la concurrence des facteurs. La pertinence de l'équilibre général théorique implique l'exclusion de toute possibilité d'articuler un espace national et un espace international ; sorte de dichotomie.