Cours avec exercices corriges sur les fondements du commerce international
Cours avec exercices corrigés sur les fondements du commerce international
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- ÉMERGENCE DU COMMERCE INTERNATIONAL
Périodes de prospérité et de marasme alternent jusqu'au XVIIIe siècle, période à partir de laquelle l'activité économique se développe.
- Avant la Révolution industrielle
- Des échanges limités jusqu'au XVIIIe siècle
Le commerce lointain est peu développé et ne concerne qu'une part tout à fait minime des économies nationales (vin, sel, grains, épices, étoffes).
Les voies de communication entre pays sont rares et ne sont pas entretenues.
Les commerçants doivent s'acquitter de nombreuses taxes et autres droits de péage.
La situation économique est, par ailleurs, peu favorable. Les économies nationales, à vocation essentiellement agricole, ne parviennent pas toujours à satisfaire les besoins de leur propre population. Elles ne créent donc pas le surplus de production nécessaire au développement du commerce lointain (Document 1). La tendance est au repli sur soi, au protectionnisme.
- Naissance du commerce international au XVIIIe siècle
Il faut attendre le XVIIIe siècle pour voir l'échange moderne se généraliser et le commerce extérieur se développer. Les ports de la côte Atlantique, Nantes et Bordeaux principalement, connaissent à cette époque, grâce au commerce colonial et à la traite des esclaves noirs, une grande prospérité.
A l'intérieur du royaume, le commerce s'intensifie grâce à l'amélioration et l'extension du réseau routier [Création de l'École et du corps des ingénieurs des Ponts et Chaussée par Daniel Charles Trudaine (1703-1769)]. Devant les marchés de plus en plus larges qui s'ouvrent devant eux, les négociants pressent les industriels d'accroître leur production.
De nouveaux moyens d'échange et de paiement sont introduits et de grandes compagnies par actions sont créées [Compagnie des mines d'Anzin, Fondations Royales du Creusot].
- Après la Révolution industrielle
- Le protectionnisme du début du XIXe siècle
La Révolution industrielle est un bouleversement qui touche à la fois l'industrie, l'agriculture, la population, les transports, le commerce. Elle a lieu d'abord à la fin du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne et au début du XIXe siècle en France et en Allemagne, dans un climat protectionniste assez marqué (Document 2).
Ainsi, la Grande-Bretagne avait-elle institué des monopoles commerciaux (les Compagnies à chartes) et de navigation (les Actes de navigation britanniques) et mis en place une législation pour réguler le commerce des grains, protéger les propriétaires fonciers et encourager les exportations de blé par des primes [Corn Laws : lois protectionnistes concernant la production céréalière britannique].
En France, on trouve surtout des taxes sur les produits industriels et agricoles. En Allemagne, List Friedrich (1789-1846), économiste allemand théoricien du protectionnisme éducateur, se fait le théoricien de la protection des industries naissantes dans le cadre d'une union douanière de 39 états, le Zollverein [Créé en 1834 sous l'impulsion de la Prusse, a un rôle déterminant dans la formation de l'unité Allemande.], qui abolissent entre eux toute forme de protection tarifaire et qui érigent un tarif extérieur commun (Document 3). Les Etats-Unis n'échappent pas à cette tendance et accentuent même cette politique durant tout le XIXe siècle arguant de la protection des industries naissantes et de la nécessité d'imposer des droits qui constituent l'essentiel des recettes publiques.
- Le libre-échange de la seconde moitié du XIXe siècle Le commerce international reste donc fortement contrôlé jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Cependant, les limites qu'implique le protectionnisme vis-à-vis du développement anglais sont nettes. Les droits de douanes, trop importants, handicapent le développement d'une économie dominante. Dans le même temps, les coûts du blé, trop élevés, sont cause de troubles sociaux et politiques. Peu à peu, La Grande-Bretagne s'écarte des pratiques protectionnistes et les idées libre-échangistes s'étendent.
Le tournant libéral est amorcé lorsque cette grande puissance exportatrice abolit les lois sur le blé (1846) et les lois de navigation (1849) avant de conclure un traité de libre-échange avec la France (1860). La France est alors la deuxième puissance économique et le développement des échanges entre les deux pays est aussi décisif en termes commerciaux qu'en termes psychologiques.
La dynamique libre-échangiste gagne le Zollverein, la Hollande, la Belgique, la Suisse, et la Russie qui prennent à la suite des mesures visant à intensifier les échanges.
- DÉVELOPPEMENT DU COMMERCE INTERNATIONAL 1. Le repli protectionniste de la période 1880-1945
- Le retour du protectionnisme à la fin du XIXe siècle
A partir des années 70, l'Europe Occidentale est envahie de produits en provenance des États-Unis, d'Europe Orientale et de Russie (céréales, laines, viande grâce aux premiers bateaux frigorifiques, oléagineux). Les prix s'effondrent. Les revenus fonciers et la valeur de la terre diminuent. La croissance mondiale semble moins assurée et chacun se replie sur ses positions.
La loi douanière allemande de 1879 est considérée comme le point de départ d'une nouvelle ère protectionniste. Pour répondre aux pressions des agrariens bavarois, menacés par les céréales russes, et des industriels rhénans qui souhaitent protéger leurs entreprises naissantes, Bismarck [Homme d'état prussien (1815-1898) qui réalisa l'unité allemande] rompt la politique d'ouverture en remontant les taux de taxation de l'Allemagne.
La France ne tarde pas à suivre cet exemple et met en place, en 1881, une loi douanière inspirée du modèle allemand. En 1892, Méline [Homme politique français (1838¬ 1925) représentant des intérêts agrariens et partisan du protectionnisme] abolit l'ensemble des traités commerciaux et impose un tarif visant à protéger l'agriculture française. La Russie s'engage elle aussi, dans la voie protectionniste en triplant pratiquement ses tarifs douaniers [Tarif Mendeleiev qui augmente les prélèvements en les portant de 12 % en 1876 à 33% en 1891] au cours du dernier quart de siècle.
- Généralisation du protectionnisme après la crise de 29
Après la Première Guerre Mondiale, la Grande-Bretagne, contestée dans son rôle de puissance dominante par les États-Unis, abandonne à son tour le libre-échange.
La crise des années 20, par sa soudaineté et sa brutalité, contribue à l'aggravation des mesures protectionnistes. Pour protéger des entreprises fragilisées et un marché national récessif, la France rétablit les contingentements, bientôt imitée par l'ensemble des pays. La généralisation du " nationalisme économique " provoque l'effondrement des échanges et entraîne une contraction du volume de la production industrielle qui atteint son minimum en 1932. Celui-ci a baissé d'un tiers en quantité et de deux tiers en valeur par rapport à 1929 (Document 4). La fin des années 30 se caractérise par une reprise timide des échanges dans le cadre d'accords bilatéraux adoptant le troc ou le clearing [Règlement par compensation des balances commerciales de 2 pays pour réduire les mouvements de devises], ou dans des zones monétaires farouchement protégées comme le bloc sterling, le bloc dollar, le bloc franc.
- De 1945 à nos jours : reprise et explosion des échanges a. L'internationalisation des échanges
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le volume des échanges mondiaux est revenu à son niveau d'avant 1914. La croissance du commerce mondial pendant cette période a été quasi nulle et largement inférieure à celle de la production. Les États-Unis, devenus grande puissance exportatrice (22 % du commerce mondial) cherchent à réamorcer la pompe des échanges internationaux pour soutenir leur industrie. Sous leur pression, la signature des accords de Bretton-Woods [Création, en 1944, d'un nouveau système monétaire international sur la base des thèses américaines.] instituant le dollar comme devise universelle unique, et celle des accords du Gatt [General Agreement on Tariffs and Trade ; accord général sur les tarifs douaniers et le commerce signé en 1947] favorisant le multilatéralisme et le libéralisme, visent à donner un cadre institutionnel favorable au commerce international.
Le développement des échanges est la conséquence majeure de ces accords. Ainsi, pendant la deuxième moitié du XXe siècle, le commerce mondial est-il multiplié par 100 en valeur, et l'excédent des exportations mondiales sur la production de richesses est-il en moyenne de 4 points (Document 5). On illustre souvent, de ce point de vue, la tendance à la mondialisation de l'économie par l‛excédent de la croissance du commerce (biens et services) sur celle de la production et par une augmentation plus rapide de l‛IED (investissement étranger direct) que de l‛investissement en capital fixe au niveau mondial.
Le début du XXIe siècle a d'abord été marqué par un ralentissement, temporaire, du processus de mondialisation (éclatement de la bulle des technologies de l‛information et crise boursière de 2001), puis par une hausse assez sensible, en valeur, des échanges de biens et de services, imputable pour une bonne part (2/3 de la hausse) à la variation des prix en dollars. On estime qu‛en 2003 le commerce mondial des marchandises a progressé de 16 pour cent, atteignant 7,3 billions de dollars, et celui des services commerciaux de 12 pour cent, atteignant 1,8 billion de dollars. L‛évolution du commerce en valeur nominale, au cours de ces dernières années, a donc été fortement marquée par des évolutions très divergentes en matière de prix et de taux de change.
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- Les conséquences des évolutions du commerce international
Cette évolution s'accompagne d'une intégration économique croissante des pays industrialisés et d'une internationalisation de la production.
A la vision Nord-Sud des relations économiques internationales qui prévalaient avant la Seconde Guerre Mondiale peut se substituer aujourd'hui celle d'une analyse des échanges internationaux dans le cadre d'un monde tripolaire [Triade constituée de trois grandes zones : l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Asie du Sud-Est]. Plus de 80 % des importations et des exportations réalisées au cours de la période 2001-2003 ont pour origine et/ou destination l'un de ces trois pôles. (Document 6).
Par zone, durant cette période, les exportations des États-Unis ont reculé, tandis que leurs importations ont continué de progresser parallèlement à la production, ce qui a entraîné une quasi-stagnation du ratio du commerce au PIB. Dans les pays du MERCOSUR, les exportations ont vivement progressé, tandis que les importations ont fortement baissé par rapport à la production, de sorte que le ratio moyen du commerce au PIB est resté stationnaire durant la période 1997-2003. Les cinq pays en développement d‛Asie les plus touchés par la crise financière de 1997 ont connu une croissance de leurs exportations si vigoureuse entre 1996 et 2000 que même la reprise – modérée – de leurs importations n‛a pu empêcher un accroissement du ratio du commerce à leur PIB. La baisse de la production enregistrée en 2001 dans le secteur des technologies de l‛information a entraîné un fléchissement du ratio des exportations aussi bien que des importations au PIB. À la suite d‛une nette progression du ratio des exportations et de celui des importations au PIB de l‛UE entre 1992 et 2000, les deux chiffres sont restés à peu près stables entre 2000 et 2003. Au Japon, ils ont régressé en 2001, mais ont connu ensuite une reprise modérée; en 2003, le ratio du commerce à la production du pays a atteint 10,5 pour cent, soit 1 demi-point de plus qu‛en 2000. La Chine, en revanche, est le seul pays qui a continué à enregistrer une forte croissance du ratio de ses exportations et de ses importations durant la période 2000-2003, ce qui tient à l‛ouverture accrue de son économie et au rôle qu‛elle a joué dans l‛essor du commerce mondial au cours des trois dernières années.
L'internationalisation n'est donc pas neutre. Contrairement à ce que pensait Ricardo, la spécialisation introduit des inégalités, débouche sur une hiérarchisation des nations et créé des rapports de domination. Cela conduit donc certains pays, proches géographiquement ou économiquement, à vouloir se protéger et à mettre en oeuvre de nouvelles formes d'échange teintées de protectionnisme éducateur au sein d'unions économiques régionales.
Par ailleurs, l'internationalisation de la production impose un nouvel environnement commercial à l'intérieur duquel une partie croissante des échanges mondiaux (plus du tiers), effectuée entre filiales d'un même groupe à travers les nations, échappent aux lois du marché. Ce sont les marchés captifs des firmes transnationales qui limitent la concurrence internationale et remettent en cause les fondements théoriques du libre-échange.
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- ANALYSE THÉORIQUE DES ÉCHANGES INTERNATIONAUX
Les économistes ont tenté, depuis le XVIe siècle, d'expliquer, voire de justifier les échanges internationaux. L'apport des théories du commerce international au développement de ces échanges est indéniable.
- FONDEMENTS THÉORIQUES 1. les mercantilistes
Il n'existe pas, à proprement parler, de courant de pensée mercantiliste. On regroupe sous ce vocable des analyses qui ont tenté de conjuguer enrichissement des marchands et puissance politique de l'État.. Si l'on se réfère aux politiques mises en oeuvre par les différentes nations au cours des XVIe et XVIIe siècle, il est possible de distinguer trois approches différentes.
- l'approche française
La politique française, inspirée notamment par Montchrestien [Antoine de
Montchrestien (1575-1621), écrivain et économiste français auteur du traité de l'économie politique] (Document 7), privilégie les industries manufacturières et le rôle prépondérant de l'État. Celui-ci doit, par la réglementation et autres mesures restrictives ou incitatives, infléchir le comportement des acteurs de la vie économique du pays pour les orienter dans la direction appropriée. L'enrichissement de l'État s'obtient par un afflux de devises en provenance d'autres pays.
- l'approche anglaise
Les mercantilistes anglais, à l'instar de William Petty [William Petty (1623-1685), médecin et économiste anglais, auteur de l'Arithmétique politique], pensent que l'accroissement des richesses résulte du développement du commerce international et plus particulièrement du commerce maritime. Il faut donc limiter les importations et augmenter les exportations pour dégager un excédent commercial, synonyme de rentrées d'or dans les caisses de la nation. Les taux d'intérêt vont diminuer, relancer l'investissement et doper la demande.
- l'approche espagnole
Pour le courant espagnol, la puissance de la nation repose sur la masse de métaux précieux obtenue. Il faut donc accroître le stock d'or. Cela se fait notamment par le pillage des colonies de l'Amérique Latine. Un économiste français, du nom de Jean Bodin (1530-1596) [Son analyse monétaire est considérée comme une première ébauche de la théorie quantitative], démontre que cette idée est fausse et qu'un excédent de monnaie est source d'inflation (Document 8). Les conséquences de la thésaurisation de l'or par l'Espagne s'avèrent économiquement désastreuses. Trompés par l'abondance monétaire, les espagnols négligent leur industrie qui ne parvient plus à satisfaire une demande de plus en plus importante. Les importations, stimulées par la hausse des prix, entraînent un déficit extérieur et un appauvrissement du pays. Ces différentes politiques vont être l'objet, à partir du XVIIIe siècle, d'une remise en cause par les théoriciens du libre-échange .
- les classiques
Alors que les mercantilistes considèrent le commerce avec l'étranger comme un jeu à somme nulle, les classiques considèrent le libre-échange comme un jeu à somme positive. Les premières tentatives de modélisation de l'échange international sont l'œuvre de deux auteurs britanniques du XVIIIe siècle et du début du XIXe, Adam Smith (1723¬ 1790) [Economiste écossais auteur de " Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations " en 1776.] et David Ricardo (1772-1823) [Économiste anglais auteur de " Principes de l'économie politique et de l'impôt " publié en 1817.].
- Smith justifie l'échange par la loi de l'avantage absolu
Selon cette loi, pour échanger, chaque économie a intérêt à se spécialiser dans les activités pour lesquelles elle possède " quelque avantage sur ces voisins " en termes de productivité et d'acheter à l'extérieur ce que les producteurs étrangers peuvent fabriquer à coût moindre. Le pays qui parvient à produire un bien avec moins de facteurs de production que ses voisins possède un avantage absolu. C'est la principe de la division internationale du travail dont doit résulter un gain mondial (Document 9). Cette théorie présente cependant l'inconvénient d'exclure les pays qui ne possèdent pas un avantage absolu en termes de productivité
- Ricardo justifie l'échange par la loi des avantages relatifs
Ricardo démontre, au début du XIXe siècle, qu'un pays qui ne dispose d'aucun avantage absolu peut trouver un intérêt à participer au commerce international en se spécialisant dans la production pour laquelle son désavantage est le moins grand. C'est la théorie de l'avantage relatif ou comparatif. La spécialisation ne prendra plus en compte le critère de productivité mais la rentabilité dégagée par l'échange monétaire, compte tenu de l'inégalité du coût du travail, d'un prix moins élevé dans les pays de faible productivité (Document 10)
- les néoclassiques
- le théorème de HOS
Cette théorie des coûts relatifs a été approfondie au XXe siècle par les économistes Hecksher, Ohlin et Samuelson [Nom des trois économistes dont les initiales ont été retenues pour qualifier le théorème qui porte leur nom.] qui ont cherché à comprendre les différences de coûts comparatifs entre les pays et à appliquer, dans leur théorie du commerce international, les principes de l'analyse marginaliste. Ils ne raisonnent plus dans le seul cadre de coûts mesurés comme précédemment par des écarts de productivité de l'unique facteur travail. Ils expliquent l'échange international par l'abondance ou la rareté relative des divers facteurs de production dont sont dotés les pays. En fonction de la loi économique simple qui consiste à dire que tout ce qui est rare est cher, une économie doit se spécialiser dans les activités qui utilisent le plus intensément le facteur de production dont elle dispose en abondance. Elle a intérêt à exporter ces biens et à importer ceux qui utilisent le facteur de production pour lequel elle est le moins bien dotée.
- Le paradoxe de Leontieff [Économiste d'origine russe émigré aux États-Unis, auteur du tableau d'entrées-sorties (Document 11)]
Dans les années 50, Wassily Leontieff teste le modèle d'interprétation néoclassique sur les données du commerce extérieur des États-Unis et met en évidence la contradiction
qui existe entre la dotation factorielle de ce pays, à priori fortement avantagé en capital, et sa spécialisation dans des productions intensives en travail. Dans le modèle, un tel résultat correspond à un pays peu développé possédant un surplus de main d'œuvre.
Loin d'invalider le théorème de HOS, les travaux de Leontief permettent de le préciser en prenant notamment en compte, parmi d'autres explications, l'hétérogénéité du facteur travail.
- THÉORIES CONTEMPORAINES 1. Théories macroéconomiques
- Théorie de la demande (Document 12)
Les analyses traditionnelles sont fondées sur les capacités de production des pays et donc sur l'offre.
En 1961, Steffan Burestam Linder considère que la demande, largement négligée jusqu'alors, joue un rôle essentiel dans l'explication du commerce international.
Les pays se spécialisent non plus en fonction de leurs dotations en facteurs mais de leur demande interne. Quand celle-ci tend à se saturer, l'entreprise cherche de nouveaux débouchés à l'exportation. Dans cette optique, le marché international n'est rien d'autre que le prolongement du marché national.
- Théorie du cycle de vie international des produits Vernon a montré le caractère éphémère de cet avantage.
Quand le produit banalisé est parvenu dans sa phase de maturité, il devient intensif en travail peu qualifié. Dans ces nouvelles conditions, le prix des facteurs retrouve son importance. Pour diminuer les coûts (transports, fabrication), les entreprises délocalisent leur production vers des pays en voie de développement qui deviennent à leur tour exportateurs vers les pays industrialisés.
La nouvelle division internationale du travail qui en résulte pourrait être assimilée à la recherche par les " pays du centre " de coûts d'approvisionnement moindres.
Ce schéma correspond finalement au modèle d'interprétation néoclassique même si la prise en compte de la demande dans le commerce international conduit à une remise en cause des critères de spécialisation et de compétitivité (définie comme l'aptitude à conquérir des parts de marché).
- Théories de la firme
- la concurrence imparfaite
Les échanges de produits presque semblables entre pays à niveau de développement comparable ont conduit certains économistes à remettre en cause les grilles de lecture classique et néoclassique dans le cadre desquelles ces pays n'auraient aucun intérêt à se spécialiser. Pour Bernard Lassudrie-Duchêne, la différenciation des produits permet aux entreprises de retrouver une situation de monopole de fait. Il ne s'agit plus de produire en masse des produits homogènes mais de produire, en séries plus limitées, des articles différenciés, soit dans le cadre d'une stratégie de spécialisation, soit d'une stratégie de diversification. La compétitivité internationale se construit maintenant sur la gestion bien comprise du binôme différenciation/domination par les coûts. Krugman, au-delà des entreprises, pointe les tentations de dérive protectionniste qui conduisent les nations à tenter de récupérer les rentes de monopoles qui apparaissent sur ces marchés imparfaits.
- Théorie de la firme multinationale
D'autres auteurs, comme Dunning, ont essayé d'intégrer dans leurs analyses les trois niveaux macroéconomique (nation), mésoéconomique (secteur d'activité), et microéconomique (l'entreprise) pour démontrer que les stratégies d'internationalisation dépendaient de la combinaison d'un certain nombre de conditions. L'analyse de Dunning a pris le nom de théorie éclectique ou encore de paradigme OLI (O pour Owner advantage ou avantage spécifique représentant les actifs intangibles découlant de la taille et de la position de l'entreprise sur la scène internationale, L pour avantage lié à la Localisation à l'étranger intégrant les attraits et les contraintes spatials du marché visé, I pour avantage lié à l'Internalisation prenant en compte les bénéfices que l'entreprise peut tirer, dans ce cadre, de son propre système de transaction). La firme doit posséder (au niveau mésoéconomique) certains avantages, par exemple une technologie, qu'il est plus intéressant d'internaliser (niveau microéconomique) du fait des faibles coûts des facteurs de production du pays d'accueil (niveau macroéconomique). De leur coté, Buckley et Casson, dans les années 80, approfondissant l'analyse de Williamson, ont montré que l'internalisation apparaissait comme un moyen de diminuer les coûts de transaction des firmes multinationales.
- L'avantage compétitif des nations
Porter (1993) présente le processus d'internationalisation dans le cadre d'un système interactif et indépendant de quatre éléments inhérents à l'environnement national de l'entreprise :
- la dotation du pays en facteurs de production (main-d'œuvre qualifiée, infrastructures, ..)
- la nature de la demande intérieure
- les stratégies, la structure et la nature de la compétition intra firmes au niveau national
- la coexistence, au plan national, d'industries amont et d'industries apparentées compétitives
Si le succès d'une entreprise à l'international est donc prédéterminé, selon Mickaël Porter, par la qualité de son environnement national, cela s'avère une condition nécessaire mais non suffisante. Deux autres variables sont appelées à jouer un rôle :
- l'Etat qui dispose de moyens (fiscaux, monétaires, légaux) qui permettent de stimuler les industries amont et apparentées (subventions publiques), de modifier la concurrence (lois anti-trust), d'améliorer la qualité des facteurs (formation) ou encore de stimuler la demande intérieure (fiscalité)
- le hasard
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QUIZZ 1-
ANALYSE DE L'EVOLUTION HISTORIQUE
1 - Le commerce international apparaît véritablement
à l'époque romaine au XIIe siècle au XVIe siècle au XVIIIe siècle au XXe siècle
2 - Franz Liszt est un économiste allemand considéré comme le théoricien du protectionnisme éducateur
Vrai Faux
3 - Combien d'états regroupait le Zollverein ?
615 25 27 39
4 - Le clearing permet d'accroître le mouvement des devises
Vrai Faux
5 - Quelles sont les zones incluses dans la Triade ?
L'Amérique du Nord L'Amérique du Sud L'Afrique
L'Asie du Sud-Est L'Europe
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QUESTIONS
- Vous calculerez le produit intérieur brut du pays considéré.
- Vous déterminerez le montant global de la consommation finale des ménages.
- Vous indiquerez comment elle se décompose entre les différents produits.
- Vous construirez le tableau d'entrées-sorties correspondant.
- Vous vérifierez l'égalité emplois-ressources au niveau global.