LE LANGAGE MACHINE
& L'ASSEMBLEUR
Ce chapitre constitue une étape importante, car c'est le premier qui traite du langage. Il décrit le plus rudimentaire des langages informatiques, le langage machine, ainsi que son alter ego humain, l’assembleur.
En fait, à la manière de Monsieur Jourdain, nous avons déjà utilisé ces deux langages, sans le savoir : le langage machine et l'assembleur. Si nous reprenons le tableau indiquant le contenu de la ROM1 dans le sous-chapitre Optimisation de la ROM / 2 ROM du chapitre précédent, le lien entre langage machine et l'assembleur est le suivant :
Langage machine | Assembleur |
00h | NOP |
01h | ADD Acc,M |
02h | MOV Acc,D |
03h | MOV D, Acc |
04h | AND Acc,H |
05h | etc… |
Nota : NOP signifie No OPeration (pas d'opération). Cette instruction n'exécute aucune tâche, si ce n'est de passer à la suivante en réalisant uniquement le cycle fetch.
L'expression en langage machine d'une instruction en assembleur est la valeur à inscrire en RAM pour exécuter l'opération (c'est-à-dire le Code Opération), suivie éventuellement de ses opérandes aux adresses suivantes.
Le microprocesseur que nous avons construit présentait l’intérêt d’être simple, donc pédagogique. Pour aborder l’apprentissage du langage dans un monde plus réel, nous allons maintenant utiliser le microprocesseur réel Z80, dont les principes de fonctionnement sont les mêmes que pour notre microprocesseur fantôme, mais qui présente cependant quelques différences, certaines de pure convention (comme le nom donné aux registres), d’autres de fonctionnement (comme le fait que certains résultats d’opérations aillent directement dans un registre déterminé sans passer par Acc), mais dans ce dernier cas, il s’agit souvent de fonctions élaborées qui n’ont pas leur place dans un ouvrage dédié à une initiation.
Les registres du Z80 sont les suivants :
• accumulateur : a.
• registres de données 8 bits : b, c, d, e, h, l.
• registres de fonctionnement 8 bits :
- f : drapeaux. Le contenu de ses 8 bits est SZXHXPNC où, suivant le résultat de l’opération précédente :
> S : est à 1 pour un résultat négatif, à 0 sinon. Peu utilisé.
> Z : est à 1 pour un résultat nul, à 0 sinon. Très utilisé. Attention à l’inversion apparente de logique (on aurait pu croire que Z soit à 0 pour un résultat à 0) : Z prend la valeur booléenne de l’assertion « le résultat est à Zéro », c’est-à-dire 1 si c’est vrai, 0 sinon.
> X : inutilisés.
> H : demi-retenue. Utilisé pour le codage BCD (Binaire Codé Décimal), que nous ne développerons pas.
> P : appelé en réalité P/V (Parity / oVerflow = parité / débordement), modifié notamment suivant le nombre (pair ou impair) de bits à 1 du résultat. Très peu utilisé.
> N : indique si la dernière opération était une addition ou une soustraction. Utilisé pour le codage BCD (Binaire Codé Décimal), que nous ne développerons pas.
> C : est à 1 pour un résultat ayant généré une retenue, à 0 sinon. Très utilisé.
- i : gestion des interruptions. Nous ne détaillerons pas son fonctionnement ici.
- r : rafraîchissement de la mémoire. Nous ne détaillerons pas son fonctionnement ici.
• registres de données 16 bits :
- bc, de, hl : registres issus du jumelage des registres 8 bits. Par exemple, si B=9Dh et C=A3h, alors BC=9DA3h. Inversement, si BC=9DA3h, alors B=9Dh et C=A3h.
- ix et iy : purs registres 16 bits, dont le nom est propre et ne signifie en rien un jumelage des registres i et x d’une part, et i et y d’autre part. ix est utilisé via le préfixe DDh, précédant les opérations sur hl et permet de remplacer ce dernier par ix+n. Par exemple, le code assembleur AEh réalise l’opération XOR (hl). Le code assembleur DDh AEh A3h réalise l’opération XOR (ix+A3h).
iy est utilisé de même que ix, mais avec le préfixe FDh au lieu de DDh.
• registres de fonctionnement 16 bits :
- sp : Stack Pointer
- pc : Program Counter
- af : registre issu du jumelage des registres 8 bits a et f, que l’on retrouve dans quelques instructions sous cette forme. Ce n’est pas un registre ayant une valeur de donnée 16 bits, mais ce jumelage permet de manipuler en une fois tout ce qui touche à un résultat : sa valeur (dans a) et son effet sur les drapeaux (dans f).
Tous les registres 8 bits (sauf r et i qui sont peu utiles au programmeur) ont un registre-doublon (portant le même nom, mais avec une apostrophe : a’, b’, c’, d’, e’, h’, l’, f’), auxquels on accède par le biais d’instructions d’échange entre le registre et son doublon.
Avec le Z80, les instructions (notamment leurs codes assembleur associés) ne sont plus celles que nous avons élaborées dans le précédent chapitre, mais celles présentées en annexe 1, néanmoins très voisines. Il existe cinq « jeux » (pour reprendre le vocabulaire du chapitre « Le microprocesseur ») d’instructions :
• colonne « Seul » de l’annexe 1 : jeu de base, comprenant notamment les préfixes CBh, DDh, EDh et FDh qui ouvrent les autres jeux.
• colonne « Après CBh » de l’annexe 1 : instruction exécutées lorsque le Code Opération est précédé de CBh en RAM.
• colonne « Après EDh » de l’annexe 1 : instruction exécutées lorsque le Code Opération est précédé de EDh en RAM.
• colonne « Après DDh » de l’annexe 1 : ce pseudo-jeu qui reprend en fait le 1er jeu d’instructions, en permettant un adressage indexé dans les instructions utilisant l’opérande « hl ». Avec ce préfixe, l’opérande « hl » du premier jeu d’instruction est remplacé par « ix », ou « ix+n » suivant le cas. A ce titre, il ne s’agit pas strictement d’un jeu supplémentaire, car il n’apporte pas de nouvelles instructions : il ne fait que modifier l’une des opérandes d’instructions déjà vues. Le préfixe DDh peut être cumulé avec le préfixe CBh (colonne « Après DDh CBh » de l’annexe 1).
• Un 5ème pseudo-jeu, qui reprend les mêmes instructions que le précédent, mais utilise le registre d’indexation iy au lieu de ix. Cela est réalisé en utilisant le préfixe FDh au lieu de DDh.
La fonction des diverses instructions est décrite en annexe 2.
La liste des instructions peut paraître complètement désordonnée, arbitraire. A y regarder de plus près, on remarque par exemple que les Codes Opération de 40h à 7Fh (c’est-à-dire sur une liste de 40h – qui est un chiffre rond en hexadécimal – Codes Opération) ne tombent pas du ciel tout cuits, mais semblent provenir d’une construction volontaire : la première opérande passe en revue les valeurs b, c, d, e, h, l, (hl) et a, puis pour chacun d’eux la deuxième opérande aussi.
En effet, une analyse plus fine de l’écriture binaire des Codes Opération du jeu de base révèle la structure suivante :
Code Opération (binaire) (un point signifie : 0 ou 1, en gras : chiffres changeant d’une ligne à la suivante) | Opérateur (points = opérateur et / ou opérande) | Opérateur et/ou opérande(s), selon la valeur de « … », de « .. » ou de « . » | |||||||||
000 00 0 | 001 01 1 | 010 10 | 011 11 | 100 | 101 | 110 | 111 | ||||
00…… | 00…000 | 000..000 | Divers | NOP | EX af,af’ | DJNZ n | JR n | ||||
001..001 | JR .. n | nz | z | nc | c | ||||||
00…001 | 00..0001 | LD ..,nn | bc | de | hl | sp | |||||
00..1001 | ADD hl,.. | bc | de | hl | sp | ||||||
00…010 | 00..0010 | LD .. | bc,a | de,a | (nn),hl | (nn),a | |||||
00..1010 | LD .. | a,bc | a,de | hl,(nn) | a,(nn) | ||||||
00…011 | 00..0011 | INC .. | bc | de | hl | sp | |||||
00..1011 | DEC .. | bc | de | hl | sp | ||||||
00…100 | INC … | b | c | d | e | h | l | (hl) | a | ||
00…101 | DEC … | b | c | d | e | h | l | (hl) | a | ||
00…110 | LD …,n | b | c | d | e | h | l | (hl) | a | ||
00…111 | 000..111 | Rotations | RLCA | RRCA | RLA | RRA | |||||
001..111 | Divers | DAA | CPL | SCF | CCF | ||||||
01…… | 01xxxyyy sauf 01110110 | LD xxx,yyy où xxx = yyy = | b b | c c | d d | e e | h h | l l | (hl) (hl) | a a | |
01110110 | HALT | ||||||||||
10…… | 10cccxxx | CCC a,xxx où CCC = xxx = | ADD b | ADC c | SUB d | SBC e | AND h | XOR l | OR (hl) | CP a | |
11…… | 11…000 | RET … | nz | z | nc | c | po | pe | p | m | |
11…001 | 00..0001 | POP .. | bc | de | hl | af | |||||
00..1001 | Divers | RET | EXX | JP (hl) | LD sp,hl | ||||||
11…010 | JP … nn | nz | z | nc | c | po | pe | p | m | ||
11…011 | 00000011 | JP nn | |||||||||
00001011 | Préfixe CBh | ||||||||||
0001.011 | IN / OUT | OUT n,a | IN a,n | ||||||||
0010.011 | EX . | (sp),hl | de,hl | ||||||||
0011.011 | Interruptions | DI | EI | ||||||||
11…100 | CALL … nn | nz | z | nc | c | po | pe | p | m | ||
11…101 | 00..0101 | PUSH .. | bc | de | hl | af | |||||
00..1101 sauf 00001101 | Préfixes | DDh | EDh | FDh | |||||||
00001101 | CALL nn | ||||||||||
11…110 | CCC a,n où CCC = | ADD | ADC | SUB | SBC | AND | XOR | OR | CP | ||
11…111 | RST … | 00h | 08h | 10h | 18h | 20h | 28h | 30h | 38h |
Par exemple, le Code Opération 10100010 signifie AND a,d, le Code Opération 11011010 signifie JP c nn. On distingue bien par exemple que les bits 3 à 5 du Code Opération peuvent être traités via un multiplexeur, situé non pas sur les bits de données du microprogramme, mais directement sur les bits du Code Opération. On peut supposer que ce multiplexeur est par contre activé par un bit du microprogramme, ou par une logique combinatoire sur les autres bits du Code Opération.
#Schéma ?
Nous allons écrire un petit programme qui additionne 26h et 1Eh, et met le résultat dans d. Nous plaçons notre programme à partir de l'adresse 0100h de la RAM.
Ce qu'il y a dans la machine | Ce que l'humain peut raisonnablement comprendre | ||
Adresse (hexa) | Code (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
0100 | 3E | LD a,26h | Octet du Code Opération |
0101 | 26 | Octet de l'opérande | |
0102 | 16 | LD d,1Eh | Octet du Code Opération |
0103 | 1E | Octet de l'opérande | |
0104 | 82 | ADD a,d | Octet du Code Opération (pas d'opérande à expliciter) |
0105 | 57 | LD d,a | Octet du Code Opération (pas d'opérande à expliciter) |
0106 | C9 | RET | Octet du Code Opération (pas d'opérande) |
La dernière opération spécifie que c'est la fin du programme. Nous y reviendrons plus tard.
Le langage machine est ce qui est directement utilisable par la machine : c'est une suite de nombres dans la RAM (celle de la deuxième colonne), suite ayant certes une signification précise pour le microprocesseur, mais très peu parlante pour l'humain moyen : il ne saute pas aux yeux que la suite hexadécimale 3E / 26 / 16 / 1E / 82 / 57 / C9 réalise une addition. Pour qu'un programme en langage machine devienne présentable, l’humain associe à chacun des Codes Opération un court texte qui résume sa fonction et remplace avantageusement l’hermétique Code Opération hexadécimal : c'est le mnémonique, que nous avons déjà vu. Celui-ci se décompose en une opération, et éventuellement une ou des opérandes.
Ainsi, le Code Opération 3Eh signifie : prendre l'octet suivant dans la RAM et l'écrire dans a. Le mnémonique associé est LD a,n (n signifie : « valeur numérique sur 1 octet, précisée en opérande en adressage immédiat », ce qui est logique puisqu’il s’agit de la copier dans a, qui tient sur 1 octet). Reste à inscrire la valeur de n (l'opérande) dans l'adresse immédiatement supérieure à celle qui contient le Code Opération 3Eh (puisque c’est là que le microprogramme de l’instruction l’attend) : c'est ce que nous avons fait à l'adresse 0101h. Si cet octet contient 26h, le mnémonique spécifique à ce cas-ci devient LD a,26h. L’humain pense ses programmes en assembleur, puis, une fois écrit, le programme doit nécessairement être traduit en langage machine. Cette opération s’appelle l’« assemblage » (l’opération inverse étant le « désassemblage »). Pour bien la comprendre, nous la réalisons ici à la main (grâce aux correspondances Code Opération / mnémonique indiquées dans l’annexe 1), mais c’est une opération aujourd’hui complètement automatisée.
La prochaine instruction doit donc prendre place à l'adresse 0102h.
Le Code Opération 82h signifie : additionner a et d, puis mettre le résultat dans a. Le mnémonique associé est ADD a,d. Ce Code Opération se suffit à lui-même, car l'opérande est implicitement comprise dans le Code Opération. L'adresse suivante en RAM contient donc non pas une opérande, mais la prochaine instruction.
Le tableau ci-dessus est plus souvent représenté de la manière suivante :
Adresse (hexa) | Code (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
0100 | 3E 26 | LD a,26h | |
0102 | 16 1E | LD d,1Eh | |
0104 | 82 | ADD a,d | |
0105 | 57 | LD d,a | |
0106 | C9 | RET |
Par de simples additions successives, réalisons maintenant la multiplication de 1Dh par 05h.
Adresse Code Mnémonique Commentaire
(hexa) (hexa)
0100 3E 00 LD a,00h Initialisation de a à 0 0102 16 1D LD d,1Dh Multiplicande dans d
0104 06 05 LD b,05h Multiplicateur dans b
0106 82 ADD a,d Calcul du résultat partiel
0107 05 DEC b Décrémentation du multiplicateur, avec modification des
drapeaux : notamment, z est mis à 0 si b reste différent de 0, mais est mis à 1 si b atteint 0 après la décrémentation.
0108 C2 06 10 JP nz 0106h Saut à l'adresse 0106h si NZ est vrai, c’est-à-dire si Z est faux, c’est-à-dire si le résultat de la dernière opération n’est pas 0, c’est-à-dire si b ? 0. Comme pour toute valeur 16 bits, l’adresse de saut est inscrite en RAM en mettant l’octet de poids faible avant l’octet de poids fort, ici 06h à l’adresse 0109h, et 10h à l’adresse 010Ah.
010B 57 LD d,a Enregistrement du résultat dans d
010C C9 RET Fin
Voici le principe de ce petit programme :
• a est destiné à contenir le résultat intermédiaire. Après l'avoir au préalable initialisé à 0, on va, à 05h reprises, additionner 1Dh à a.
• d contient la multiplicande (la valeur à additionner à a)
• b contient le multiplicateur, vu comme un compteur (combien de fois a-t-on additionné 1Dh à a ?)
• Après avoir additionné d à a, on décrémente b. Si alors b>0, cela signifie que nous n'avons pas additionné d à a suffisamment de fois. Il faut donc répéter l'opération d'addition. C'est le rôle tenu par l'instruction JP nz 0106h : si le résultat de la décrémentation de b n'est pas nul, on réalise un saut à l'adresse 0106h, ce qui répète le cycle d'addition / décrémentation / saut éventuel. Sinon, on passe à l’instruction suivante dans la RAM, ce qui clôt le cycle.
• Si l'opération est terminée, on transfère le résultat final de a vers d, pour libérer a, qui nous resservira certainement plus tard.
L'ensemble des instructions des adresses 0106h à 010Ah est appelé boucle (représentée par la flèche) : un compteur (ici le registre b) détermine le nombre de fois où cet ensemble d'instructions doit être exécuté. L'adresse indiquée par l'instruction JP nz détermine où la boucle commence. L'adresse de l'instruction JP nz détermine où la boucle se termine. Les boucles sont très souvent utilisées dans tous les langages de programmation. Tellement même que le Z80 est doté d’une instruction assembleur spécifique : DJNZ dis (dis étant l’opérande).
DJNZ dis réalise les opérations suivantes :
• DEC b
• Si Z=1 (c’est-à-dire si DEC b a donné un résultat nul, c’est-à-dire si b=0), alors JR dis. Sinon, le programme continue à l’instruction suivante. Notez que le saut est relatif (JR et non JP).
Le registre b est utilisé comme compteur de la boucle. Il est censé être initialisé à la valeur voulue en amont de la boucle. La construction typique d’une boucle est la suivante :
Adresse Code Mnémonique Commentaire
(hexa)
Prog Diverses Comprend notamment les opérations préparatoires à la
opérations…
06 compteur LD b,compteur
boucle. compteur est le nombre de fois où la boucle doit être parcourue.
Boucle Première Début de la boucle.
opération à répéter
Autres opérations
à répéter…
Fin 10 Boucle-Fin-2 DJNZ Boucle Le « -2 » provient du fait qu’il s’agit d’un décalage par rapport à PC qui a déjà été mis à jour, par le microprogramme de DJNZ, pour pointer sur l’instruction suivante. Or, DJNZ dis occupant 2 octets en RAM, l’instruction suivante se situe à l’adresse Fin+2. PC a donc pour valeur Fin+2, d’où le « -2 » pour compenser cette anticipation.
Fin+2 Reste du Sortie de la boucle.
programme…
Dans l’exemple précédent (multiplication de 1Dh par 05h), le programme serait :
Adresse Code Mnémonique Commentaire
(hexa) (hexa)
0100 3E 00 LD a,00h Préparations
0102 16 1D LD d,1Dh
0104 06 05 LD b,05h Initialisation du compteur 0106 82 ADD a,d Opération à répéter
0107 C2 FD DJNZ –3d Décrémentation de b, et, si b?0, saut relatif de –3d car : 0109h (adresse de l’instruction suivante) -3d = 0106h, et -3d = FDh.
0109 57 LD d,a Sortie de la boucle
010A C9 RET Fin
Reprenons le premier programme de ce chapitre :
Adresse (hexa) | Code (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
0100 | 3E 26 | LD a,26h | |
0102 | 16 1E | LD d,1Eh | |
0104 | 82 | ADD a,d | |
0105 | 57 | LD d,a | |
0106 | C9 | RET |
Supposons que ce programme soit exécuté non pas par CALL 0100h, mais par CALL 0101h.
• Le contenu de l’adresse 0101h est alors interprété comme une instruction. 26h est alors interprété comme LD h,n. Le n est pris sur l’adresse suivante (0102h), qui contient 16h. Le Z80 réalise alors LD h,16h.
• La prochaine instruction est donc à l’adresse 0103h : 1Eh réalise l’opération LD e,n. En l’occurrence, puisque 0104h contient 82h, le Z80 réalise LD e,82h.
• La prochaine instruction est donc à l’adresse 0105h : 57h réalise l’opération LD d,a.
• La prochaine instruction est donc à l’adresse 0106h : C9h réalise l’opération RET.
Les mêmes codes opération, vus à partir d’une adresse légèrement décalée, réalisent donc le programme suivant, qui n’a rien à voir avec le précédent et ne sert d’ailleurs à rien :
Adresse (hexa) | Code (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
0101 | 26 16 | LD h,16h | |
0103 | 1E 82 | LD e,82h | |
0105 | 57 | LD d,a | |
0106 | C9 | RET |
On voit donc deux choses :
• Un octet lambda en RAM n’est pas a priori « opérateur » ou « opérande », « programme » ou « donnée ». Ce n’est que l’adresse à partir de laquelle un programme est appelé qui détermine l’état « opérateur » ou « opérande » des octets qui suivent.
• Le décalage d’un seul octet fait perdre toute signification à un programme.
Voyons maintenant, de manière simplifiée, comment éclairer sur l'écran un pixel donné. Supposons que nous ayons une carte graphique ayant les caractéristiques suivantes :
• définition graphique = 256 pixels horizontaux × 192 pixels verticaux en 256 couleurs.
• le "plan" de l'écran se situe directement en RAM, à partir de l'adresse 1000h (par exemple). Il commence en haut à gauche de l’écran.
• Dans cette plage de la RAM, le contenu de chaque adresse spécifie la couleur à afficher, chacune des 256 couleurs possibles étant définie au sein d’une palette (qui précise les 3 composantes RGB associées à chaque code couleur). Par convention, nous supposerons que, dans cette palette, la couleur 0d soit le noir (chaque composante RGB à 0), la couleur 1d soit le blanc (chaque composante RGB à 255d). Voici un exemple de palette (ici stockée à une adresse que nous appelons PALETTE) :
Code couleur (hexa) | Adresse | Composante rouge (décimal) | Composante vert (décimal) | Composante bleu (décimal) | Couleur obtenue |
00 | PALETTE | 0 | 0 | 0 | noir |
01 | PALETTE + 01h×3 | 255 | 255 | 255 | blanc |
02 | PALETTE + 02h×3 | 64 | 64 | 64 | gris foncé |
03 | PALETTE + 03h×3 | 127 | 127 | 127 | gris |
04 | PALETTE + 04h×3 | 192 | 192 | 192 | gris clair |
05 | PALETTE + 05h×3 | 255 | 0 | 0 | rouge |
06 | PALETTE + 06h×3 | 255 | 0 | 255 | rose |
07 | PALETTE + 07h×3 | 127 | 0 | 127 | violet |
08 | PALETTE + 08h×3 | 255 | 255 | 0 | jaune |
09 | PALETTE + 09h×3 | 0 | 255 | 255 | bleu ciel |
0A | PALETTE + 0Ah×3 | 255 | 127 | 0 | orange |
… | … | … | … | … | … |
FF | PALETTE + FFh×3 | 114 | 73 | 10 | brun |
Le tableau suivant récapitule l’adresse hexadécimale de chaque pixel (en 256 couleurs, 1 pixel = 1 octet, donc 1 pixel = 1 adresse) en fonction de sa position sur l’écran (imaginez que ce tableau soit posé sur l’écran) :
Gauche de l’écran | Droite de l’écran | ||||
Haut de l’écran Bas de l’écran | 1000 | 1001 | … | 10FE | 10FF |
1100 | 1101 | … | 11FE | 11FF | |
… | … | … | … | … | |
CE00 | CE01 | … | CEFE | CEFF | |
CF00 | CF01 | … | CFFE | CFFF |
Pour colorer un pixel, il suffit d’inscrire la valeur de la couleur désirée dans son adresse en RAM. Par exemple, pour mettre en blanc le 3ème pixel en partant de la gauche de la 2ème ligne en partant du haut (leur principe étant désormais bien compris – si, si ! -, les « codes opération » ne sont plus affichés) :
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
0000 | LD HL,1102h | Met l’adresse du pixel à modifier dans HL |
0003 | LD (HL), 1d | Inscrit le code couleur du blanc dans la case mémoire d’adresse HL |
0005 | RET |
Pour « éteindre » ce pixel, il suffit de lui donner la même couleur que celle de ses voisins. En supposant qu’ils soient noirs :
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
0000 | LD HL,1102h | Met l’adresse du pixel à modifier dans HL |
0003 | LD (HL), 0d | Inscrit le code couleur du noir dans la case mémoire d’adresse HL |
0005 | RET |
Les sous-programmes précédents ne seront pas souvent utiles : seulement quand on veut blanchir ou noircir le 3ème pixel en partant de la gauche de la 2ème ligne. Il serait plus pratique d’écrire un sous-programme allant inscrire le code couleur donné C à l’adresse correspondant au Xème pixel en partant de la gauche de la Yème ligne (X pouvant être choisi entre 0 et 255 compris, Y entre 0 et 191 compris). Voici comment faire :
• On fixe à trois octets de la RAM la fonction suivante :
- Le premier (choisissons l’octet d’adresse D000h, juste après la RAM vidéo) est destiné à contenir le code couleur C
- Le second (D001h) est destiné à contenir la valeur X
- Le troisième (D002h) est destiné à contenir la valeur Y.
• A partir du quatrième octet, un sous-programme calcule l’adresse correspondant à cet octet
(1000h+X+256d×Y), et y inscrit C.
Voici le sous-programme :
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
D000 | NOP | Cet octet est réservé à la donnée C |
D001 | NOP | Cet octet est réservé à la donnée X |
D002 | NOP | Cet octet est réservé à la donnée Y |
D003 | PUSH hl | Ce sous-programme allant utiliser le registre hl et ne sachant pas si le programme appelant l’utilise, on le sauvegarde dans la pile, pour le récupérer avant le retour au programme appelant. |
D004 | LD a,(D002h) | Charge Y dans a |
D007 | ADD a,10h | Ajoute 10h à a |
D009 | LD h,a | Charge a (c’est-à-dire Y+10h) dans h. Ainsi, h ayant un poids de 256d, hl contient bien (10h+Y)×100h = 1000h+256d×Y |
D00A | LD a,(D001h) | Charge X dans a |
D00D | LD l,a | Charge a (c’est-à-dire X) dans l. Ainsi, hl contient bien 1000h+X+256d×Y |
D00E | LD a,(D000h) | Charge C dans a |
D011 | LD (hl),a | Inscrit a dans l’octet d’adresse hl, c’est-à-dire C en X-Y. |
D012 | POP hl | On récupère la valeur qu’avait hl lors de l’appel par le programme appelant. Ainsi, pour ce dernier, la valeur de hl n’a pas changé (peutêtre l’utilise-t-il). Il n’y a pas d’incidence sur la commande RET suivante, car le PUSH/POP est réalisé dans le même sous-programme. |
D013 | RET |
En maintenant ce sous-programme en mémoire, le travail consistant à blanchir le 3ème pixel en partant de la gauche de la 2ème ligne consisterait en :
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
0000 | LD a,1d | Charge la couleur dans a |
0002 | LD (D000h),a | L’inscrit en D000h |
0005 | LD a,2d | Charge X dans a (X part de 0 pour le 1er pixel) |
0007 | LD (D001h),a | L’inscrit en D000h |
000A | LD a,1d | Charge Y dans a (Y part de 0 pour la 1ère ligne) |
000C | LD (D002h),a | L’inscrit en D000h |
000F | CALL D003h | Appelle le sous-programme. C’est le fait que l’adresse d’appel soit D003h (et non D000h) qui fait que les octets D000h à D002h sont des données, et non du programme : CALL D000h n’a aucun sens. |
0012 | RET | Grâce au PUSH hl / POP hl du sous- programme, la valeur de hl est conservée, ce qui serait obligatoire si le présent programme l’utilisait. |
Cette méthode n’a pas le mérite d’être plus courte, mais de permettre de paramétrer entièrement quel pixel on souhaite colorer, et en quelle couleur, ce que nous allons utiliser à outrance.
Pour des raisons mnémotechniques, nous appellerons désormais PIXEL l’adresse D003h. Il s’agit d’une simple convention entre nous : lorsque nous verrons l’adresse PIXEL, il faudra comprendre D003h. De même, lorsque nous verrons l’adresse PIXEL-3, il faudra comprendre D000h, etc… Les programmes d’assemblage gèrent très bien ce type de convention.
Supposons que nous voulions afficher une petite voiture en X-Y. Voici la voiture (il suffit d’y croire : en regardant le schéma à 10 mètres de distance, on reconnaît presque une affreuse limousine américaine…) :
Origine | Colonne +1 | Colonne +2 | Colonne +3 | Colonne +4 | Colonne +5 | Colonne +6 | |
Origine | 1 | 2 | 3 | ||||
Ligne+1 | 4 | 5 | 6 | 7 | |||
Ligne+2 | 8 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | |
Ligne+3 | 15 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | |
Ligne+4 | 22 | 23 |
Chaque pixel est arbitrairement identifié par un numéro. Récapitulons la position de chaque pixel à traiter à partir de l’origine définie qui sera la coordonnée X-Y de la voiture (le gris clair correspondant au code couleur 4d dans notre palette) :
N° pixel | Décalage horizontal | Décalage vertical | Couleur |
1 | 3 | 0 | 0 |
2 | 4 | 0 | 0 |
3 | 5 | 0 | 0 |
4 | 2 | 1 | 0 |
5 | 3 | 1 | 4 |
6 | 4 | 1 | 4 |
7 | 5 | 1 | 0 |
8 | 0 | 2 | 0 |
9 | 1 | 2 | 0 |
10 | 2 | 2 | 0 |
11 | 3 | 2 | 0 |
12 | 4 | 2 | 0 |
13 | 5 | 2 | 0 |
14 | 6 | 2 | 0 |
15 | 0 | 3 | 0 |
16 | 1 | 3 | 0 |
17 | 2 | 3 | 0 |
18 | 3 | 3 | 0 |
19 | 4 | 3 | 0 |
20 | 5 | 3 | 0 |
21 | 6 | 3 | 0 |
22 | 1 | 4 | 0 |
23 | 5 | 4 | 0 |
L’idée est de
• lire les décalages horizontal et vertical du point 1
• les ajouter respectivement à X et Y
• lire sa couleur
• appeler PIXEL
• recommencer avec le point suivant
• et ainsi de suite jusqu’au dernier…
Il faut savoir combien de point il faut traiter. Pour cela, nous allons inscrire ces données à partir d’une adresse (choisissons D020h) que nous appellerons VOITURE, de la même manière que nous avions défini PIXEL. La mémoire contiendra donc les données suivantes :
Adresse | Libellé du contenu | Contenu |
VOITURE | Nombre de points à traiter | 23 |
VOITURE + 1 | Décalage horizontal du point 1 | 3 |
VOITURE + 2 | Décalage vertical du point 1 | 0 |
VOITURE + 3 | Couleur du point 1 | 0 |
VOITURE + 4 | Décalage horizontal du point 2 | 4 |
VOITURE + 5 | Décalage vertical du point 2 | 0 |
VOITURE + 6 | Couleur du point 2 | 0 |
VOITURE + 7 | Décalage horizontal du point 3 | 5 |
VOITURE + 8 | Décalage vertical du point 3 | 0 |
VOITURE + 9 | Couleur du point 3 | 0 |
VOITURE + 10 | Décalage horizontal du point 4 | 2 |
VOITURE + 11 | Décalage vertical du point 4 | 1 |
VOITURE + 12 | Couleur du point 4 | 0 |
VOITURE + 13 | Décalage horizontal du point 5 | 3 |
VOITURE + 14 | Décalage vertical du point 5 | 1 |
VOITURE + 15 | Couleur du point 5 | 4 |
… | … | … |
VOITURE + 67 | Décalage horizontal du point 23 | 5 |
VOITURE + 68 | Décalage vertical du point 1 | 4 |
VOITURE + 69 | Couleur du point 1 | 0 |
Ainsi, le petit programme suivant va afficher n’importe quel motif enregistré sous cette forme, à n’importe quel endroit (de même que précédemment, nous nommerons l’adresse de départ MOTIF) :
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire | |
MOTIF-4 | NOP | Sert à inscrire la valeur de X où il faut dessiner le motif | Données |
MOTIF-3 | NOP | Sert à inscrire la valeur de Y où il faut dessiner le motif | |
MOTIF-2 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids fort de l’adresse du motif à dessiner (ici, le programme appelant inscrira l’octet de poids fort de VOITURE) | |
MOTIF-1 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids faible de l’adresse du motif à dessiner | |
MOTIF | PUSH hl | Ce sous-programme utilisant hl, il sauvegarde hl pour le programme appelant | Sauvegarde des registres |
PUSH bc | Idem pour bc (le registre bc n’est pas utilisé en tant que tel, mais b est utilisé, et il n’existe pas d’instruction PUSH b : qui peut le plus peut le moins) | ||
PUSH de | Idem pour de | ||
LD hl,(MOTIF-2) | Inscrit dans hl l’adresse VOITURE du motif à dessiner | Détermination du nombre de points | |
LD a,(hl) | Inscrit dans a le contenu de l’adresse VOITURE, c’est-à-dire nombre de points à traiter | ||
LD b,a | L’enregistre dans b (compteur de DJNZ) |
Adresse Mnémonique Commentaire
(hexa)
BOUCLE1 INC hl Incrémente hl, pour passer à l’adresse suivante Détermination de l’abscisse du
(décalage horizontal) point en cours dans le motif
LD a,(MOTIF-4) Inscrit X dans a LD d,a Enregistre dans d
LD a,(hl) Inscrit le décalage dans a ADD a,d Somme X et le décalage
LD (PIXEL-2),a Inscrit le résultat dans le X de PIXEL
INC hl Incrémente hl, pour passer à l’adresse suivante Détermination de l’ordonnée du
(décalage vertical) point en cours dans le motif
LD a,(MOTIF-3) Inscrit Y dans a LD d,a Enregistre dans d
LD a,(hl) Inscrit le décalage dans a ADD a,d Somme Y et le décalage
LD (PIXEL-1),a Inscrit le résultat dans le Y de PIXEL
INC hl Incrémente hl, pour passer à l’adresse suivante Détermination de la couleur du
(couleur) point en cours dans le motif
LD a,(hl) Inscrit la couleur dans a
LD (PIXEL-1),a Inscrit la couleur dans le C de PIXEL
CALL PIXEL Dessine le point en cours
DJNZ BOUCLE1 Passe au point suivant, jusqu’au dernier Prochain pixel
(déterminé par la valeur de b)
POP de Restaure les registres
POP bc pour le programme appelant
POP hl
RET
Le programme suivant permet d’exploiter ce sous-programme. Pour dessiner la voiture en X=45d, Y=68d :
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
0000 | LD a, 45d | Vise l’adresse MOTIF-4 |
0002 | LD (MOTIF-4),a | Pour y inscrire l’abscisse du motif |
0005 | LD a, 68d | Vise l’adresse MOTIF-3 |
0007 | LD (MOTIF-3),a | Pour y inscrire l’ordonnée du motif |
000A | LD hl,VOITURE | Vise l’adresse MOTIF-2 |
000D | LD (MOTIF-2),hl | Pour y inscrire l’adresse du motif |
0010 | CALL MOTIF | Dessine le motif |
0013 | RET | Fin |
Dessiner une voiture, même moche, c’est bien, mais la faire avancer c’est mieux ! Pour cela, nous allons appliquer le principe du cinéma : afficher successivement des images décalées de la voiture, afin de donner l’illusion de mouvement… Il s’agit de la dessiner à des endroits successifs et voisins, par exemple : X=45d Y=68d, puis X=44d Y=68d, puis X=43d Y=68d, puis X=42d Y=68d, puis X=41d Y=68d, puis X=40d Y=68d, etc… Ceci n’est qu’une approximation, car une telle opération présenterait le résultat suivant (détail de l’écran) :
Dessin en X=45d Y=68d :
Valeur de X | 40d | 41d | 42d | 43d | 44d | 45d | 46d | 47d | 48d | 49d | 50d | 51d |
Y=68d | 1 | 2 | 3 | |||||||||
Y=68d | 4 | 5 | 6 | 7 | ||||||||
Y=68d | 8 15 | 9 16 | 10 17 | 11 18 | 12 19 | 13 20 | 14 21 | |||||
Y=68d | ||||||||||||
Y=68d | 22 | 23 |
Puis dessin en X=44d Y=68d :
Valeur de X | 40d | 41d | 42d | 43d | 44d | 45d | 46d | 47d | 48d | 49d | 50d | 51d |
Y=68d | 1 | 2 | 3 | |||||||||
Y=68d | 4 | 5 | 6 | 7 | ||||||||
Y=68d | 8 15 | 9 16 | 10 17 | 11 18 | 12 19 | 13 20 | 14 21 | |||||
Y=68d | ||||||||||||
Y=68d | 22 | 23 |
On constate que le dessin laisse une trace : en effet, le pixel (par exemple) X=50d Y=68d a été noirci lors de l’opération précédente, mais n’a pas été reblanchi dans la présente opération. Si on ne provoque pas ce « reblanchiement », il n’a aucune raison de se réaliser tout seul (l’octet correspondant en mémoire contient toujours le même code couleur). Pour illustration, la suite des opérations serait la suivante :
Dessin en X=43d Y=68d :
Valeur de X | 40d | 41d | 42d | 43d | 44d | 45d | 46d | 47d | 48d | 49d | 50d | 51d |
Y=68d | 1 | 2 | 3 | |||||||||
Y=68d | 4 | 5 | 6 | 7 | ||||||||
Y=68d | 8 15 | 9 16 | 10 17 | 11 18 | 12 19 | 13 20 | 14 21 | |||||
Y=68d | ||||||||||||
Y=68d | 22 | 23 |
Etc…, jusqu’en X=40d Y=68d par exemple :
Valeur de X | 40d | 41d | 42d | 43d | 44d | 45d | 46d | 47d | 48d | 49d | 50d | 51d |
Y=68d | 1 | 2 | 3 | |||||||||
Y=68d | 4 | 5 | 6 | 7 | ||||||||
Y=68d | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | |||||
Y=68d | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | |||||
Y=68d | 22 | 23 |
En effet, nous n’avons pas effacé l’arrière de la voiture avant chaque affichage de la nouvelle position. Nous allons présenter ici deux possibilités pour le faire.
Une première solution consiste à inclure des bords blancs à la voiture :
Origine | Colonne +1 | Colonne +2 | Colonne +3 | Colonne +4 | Colonne +5 | Colonne +6 | Colonne +7 | Colonne +8 | |
Origine | 24 | 25 | 26 | ||||||
Ligne+1 | 42 | 1 | 2 | 3 | 27 | ||||
Ligne+2 | 40 | 41 | 4 | 5 | 6 | 7 | 28 | ||
Ligne+3 | 39 | 8 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 29 | |
Ligne+4 | 38 | 15 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 30 | |
Ligne+5 | 37 | 22 | 35 | 34 | 33 | 23 | 31 | ||
Ligne+6 | 36 | 32 |
Cela se réalise en complétant le tableau VOITURE :
Adresse | Libellé du contenu | Contenu |
VOITURE | Nombre de points à traiter | 42 |
VOITURE + 1 à VOITURE + 69 | Idem précédemment, en tenant compte du changement d’origine (+1 pour chaque décalage horizontal et chaque décalage vertical) | |
VOITURE + 70 | Décalage horizontal du point 24 | 4 |
VOITURE + 71 | Décalage vertical du point 24 | 0 |
VOITURE + 72 | Couleur du point 24 | 1 |
Etc… | ||
VOITURE + 124 | Décalage horizontal du point 42 | 3 |
VOITURE + 125 | Décalage vertical du point 42 | 1 |
VOITURE + 126 | Couleur du point 42 | 1 |
Cet exemple ajoute des bords blancs dans les quatre directions (gauche, droite, haut, bas), en prévision de déplacements dans les directions opposées, afin d’effacer la traînée. Dans le cas du déplacement précédent (de droite à gauche), les points 27 à 31 et 35 auraient permis d’empêcher la traînée en « reblanchissant » les pixels du dessin précédent. Si on prévoit des déplacements dans huit directions (les quatre précédentes plus leurs combinaisons, comme « en haut à droite »), il faut ajouter des bords de coin (43 à 53) :
Origine | Colonne +1 | Colonne +2 | Colonne +3 | Colonne +4 | Colonne +5 | Colonne +6 | Colonne +7 | Colonne +8 | |
Origine | 43 | 24 | 25 | 26 | 44 | ||||
Ligne+1 | 53 | 42 | 1 | 2 | 3 | 27 | |||
Ligne+2 | 52 | 40 | 41 | 4 | 5 | 6 | 7 | 28 | 45 |
Ligne+3 | 39 | 8 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 29 | |
Ligne+4 | 38 | 15 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 30 | |
Ligne+5 | 51 | 37 | 22 | 35 | 34 | 33 | 23 | 31 | 46 |
Ligne+6 | 50 | 36 | 49 | 48 | 32 | 47 |
L’avantage de la méthode est sa simplicité. Son inconvénient est qu’elle suppose que l’objet se déplace sur un fond blanc (ou tout au moins uni, si on change la couleur blanche du bord pour la couleur de fond), ce qui est rarement le cas.
Reprenons la première « voiture » :
Origine | Colonne +1 | Colonne +2 | Colonne +3 | Colonne +4 | Colonne +5 | Colonne +6 | |
Origine | 1 | 2 | 3 | ||||
Ligne+1 | 4 | 5 | 6 | 7 | |||
Ligne+2 | 8 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | |
Ligne+3 | 15 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | |
Ligne+4 | 22 | 23 |
Pour permettre une animation sur un fond quelconque (notamment pas nécessairement uni), il est nécessaire d’enregistrer celui-ci, aux endroits où nous allons modifier les pixels en dessinant notre voiture. Il s’agit donc de faire le travail inverse du programme MOTIF : passer chaque position pointée par le tableau VOITURE, mais au lieu de copier le code couleur dans le pixel correspondant de l’écran, il s’agit de lire le pixel sur l’écran pour l’enregistrer en mémoire vive, dans une structure du même type que VOITURE que l’on utilisera par la suite dans le programme MOTIF pour « recoller » le fond originel à la place de la voiture. Nous appellerons cette structure FOND, et le programme inverse de MOTIF, ENR_FOND (pour « ENREGISTRER_FOND »).
1ère image : Situation initiale. L’écran (c’est-à-dire la mémoire vidéo située en RAM) contient une image, la RAM contient la définition d’un dessin à partir de l’adresse VOITURE (ce que, par simplicité de vocabulaire, nous appelons le « tableau VOITURE »). Nous devons d’abord créer la structure FOND, grâce à un programme CREE_FOND. Ici, par soucis de lisibilité, le dessin est volontairement grossi.
2ème image : ENR_FOND enregistre, à l’adresse FOND, les pixels de la mémoire vidéo que l’on prévoit d’écraser par le programme MOTIF affichant VOITURE.
3ème image : MOTIF affiche VOITURE.
4ème image : MOTIF affiche FOND, rétablissant ainsi l’affichage initial.
Nous devons donc créer deux programmes :
• CREE_FOND : copie VOITURE vers FOND, afin de bénéficier de sa structure et des données que nous conserverons (en fait, nous n’en modifierons que les codes couleurs). Cette étape sera articulée autour d’une instruction LDIR (copie de blocs mémoire).
• ENR_FOND : passe en revue chaque position indiquée par FOND. Pour chacune d’entre elles, lit le code couleur sur l’écran et l’enregistre comme code couleur dans FOND.
L’animation consiste, après avoir utilisé CREE_FOND et pour chaque position successive à donner à la voiture dans l’animation, en :
• appeler ENR_FOND
• appeler MOTIF, en indiquant VOITURE comme adresse de motif
• attendre « un certain temps »
• appeler MOTIF, en indiquant FOND comme adresse de motif
• incrémenter la position à traiter le coup suivant
L’attente a pour but de laisser la voiture affichée un temps suffisant pour que la rétine la voie. Cela peut être constitué par un réel programme d’attente, ou bien « naturellement » par d’autres calculs que le programme doit réaliser de toutes manières pour d’autres fonctions (gestion d’autres animations, lectures / écritures sur le disque dur ou en mémoire, détection des touches utilisées du clavier, etc…).
Voici une solution possible du programme CREE_FOND :
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire | |
-4 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids fort de l’adresse du motif à copier (ici, le programme appelant inscrira l’octet de poids fort de VOITURE) | |
-3 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids faible de l’adresse du motif à copier | |
-2 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids fort de l’adresse FOND où le MOTIF sera copié (ici, le programme appelant inscrira l’octet de poids fort de FOND) | |
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire | |
-1 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids faible de l’adresse FOND où le MOTIF sera copié | |
CREE_FOND | PUSH hl | Ce sous-programme utilisant hl, sauvegarde hl pour le programme appelant | Sauvegarde des registres |
PUSH bc | Idem pour bc | ||
PUSH de | Idem pour de | ||
LD hl,(CREE_FOND -4) | hl pointe sur VOITURE | ||
LD c,(hl) | Inscrit le nombre de points enregistrés par VOITURE (signification du premier octet du tableau VOITURE) dans c. | Calcule la taille, en octets, du tableau VOITURE (nombre d’octets à copier, à inscrire dans bc pour l’instruction LDIR) | |
LD b,0 | Ainsi, bc contient (hl) | ||
LD l,c | Avec l’instruction suivante, réalise LD hl,bc | ||
LD h,0 | |||
ADD hl,bc | Réalise hl = 2×bc | ||
ADD hl,bc | Réalise hl = 3×bc | ||
INC hl | Réalise hl = 3×bc + 1 | ||
LD b,h | Avec l’instruction suivante, réalise LD bc,hl | ||
LD c,l | Ainsi, bc contient le nombre d’octets du tableau VOITURE | ||
LD hl,(CREE_FOND -4) | hl pointe sur VOITURE, source de la copie à réaliser. | Adresse source de la copie | |
LD de,(CREE_FOND -2) | de pointe sur FOND, destination de la copie à réaliser. | Adresse destination de la copie | |
LDIR | Réalise la copie de bc octets depuis VOITURE vers FOND. | Copie les bc octets de VOITURE depuis hl (VOITURE) vers de (FOND) | |
POP de | Restaure les registres pour le programme appelant | ||
POP bc | |||
POP hl | |||
RET |
Voici une solution possible du programme ENR_FOND (avec un sous-programme LIT_PIXEL qui retourne le code couleur du point X,Y de la mémoire vidéo, détaillé après) :
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire | |
-4 | NOP | Sert à inscrire la valeur de X où il est prévu de dessiner le motif | Données |
-3 | NOP | Sert à inscrire la valeur de Y où il est prévu de dessiner le motif | |
-2 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids fort de l’adresse où le fond sera enregistré (ici, le programme appelant inscrira l’octet de poids fort de FOND) | |
-1 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids faible de l’adresse où le fond sera enregistré | |
ENR_FOND | PUSH hl | Ce sous-programme utilisant hl, sauvegarde hl pour le programme appelant | Sauvegarde des registres |
PUSH bc | Idem pour bc | ||
PUSH de | Idem pour de | ||
LD hl,(ENR_FOND - 2) | Inscrit dans hl l’adresse FOND | Détermination du nombre de points | |
LD a,(hl) | Inscrit dans a le contenu de l’adresse FOND, c’est-à-dire nombre de points à traiter | ||
LD b,a | L’enregistre dans b (compteur de DJNZ) |
Adresse Mnémonique Commentaire
(hexa)
BOUCLE2 INC hl Incrémente hl, pour passer à l’adresse suivante Détermination de l’abscisse du
(décalage horizontal) point en cours dans le motif
LD a,(ENR_FOND - Inscrit X dans a
4)
LD d,a Enregistre X dans d
LD a,(hl) Inscrit le décalage dans a ADD a,d Somme X et le décalage
LD (LIT_PIXEL-2),a Inscrit le résultat dans le X de LIT_PIXEL
INC hl Incrémente hl, pour passer à l’adresse suivante Détermination de l’ordonnée du
(décalage vertical) point en cours dans le motif
LD a,(ENR_FOND - Inscrit Y dans a
3)
LD d,a Enregistre Y dans d
LD a,(hl) Inscrit le décalage dans a ADD a,d Somme Y et le décalage
LD (LIT_PIXEL-1),a Inscrit le résultat dans le Y de LIT_PIXEL
INC hl Incrémente hl, pour passer à l’adresse suivante Enregistrement de la couleur du
(couleur) point en cours dans le motif
CALL LIT_PIXEL Inscrit le code couleur du pixel pointé dans a
(voir ci-dessous)
LD (hl),a L’inscrit alors dans le tableau FOND.
DJNZ BOUCLE2 Passe au point suivant, jusqu’au dernier Pixel suivant
(déterminé par la valeur de b)
POP de Restaure les registres
POP bc pour le programme appelant
POP hl
RET
Comment modifier légèrement PIXEL pour qu’il réalise la fonction LIT_PIXEL qu’on attend de lui ? Voici la réponse :
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire |
-2 | NOP | Cet octet est réservé à la donnée X |
-1 | NOP | Cet octet est réservé à la donnée Y |
LIT_PIXEL | PUSH hl | Idem PIXEL |
LD a,(LIT_PIXEL-1) | ||
ADD a,10h | ||
LD h,a | ||
LD a,(LIT_PIXEL-2) | ||
LD l,a | ||
LD a,(hl) | Inscrit le code couleur du pixel pointé dans a | |
POP hl | Idem PIXEL | |
RET |
Désormais, nous avons tous les outils pour réaliser notre animation :
Causer du temps de chaque instruction################
CREE_FOND (VOITURE,FOND)
Initialise X
Début de boucle :
ENR_FOND (X,Y,FOND)
MOTIF (VOITURE)
Attente
MOTIF (FOND) X <- X+1
Retour boucle
Adresse (hexa) | Mnémonique | Commentaire | |
-6 | NOP | Sert à inscrire la valeur de Xd de départ pour l’animation | Données |
-5 | NOP | Sert à inscrire la valeur de Xf de fin pour l’animation | |
-4 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids fort de l’adresse VOITURE | |
-3 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids faible de l’adresse VOITURE | |
-2 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids fort de l’adresse FOND | |
-1 | NOP | Sert à inscrire l’octet de poids faible de l’adresse FOND | |
ANIMATIO N | PUSH hl | Ce sous-programme utilisant hl, sauvegarde hl pour le programme appelant | Sauvegarde des registres |
PUSH bc | Idem pour bc | ||
PUSH de | Idem pour de | ||
LD hl,(ANIMATION-2) | hl contient l’adresse du tableau FOND | Initialisation des données pour l’ensemble des sous- programmes | |
LD (CREE_FOND- 2),hl | L’adresse de FOND est copiée comme donnée du sous-programme CREE_FOND | ||
LD (ENR_FOND- 2),hl | L’adresse de FOND est copiée comme donnée du sous-programme ENR_FOND | ||
LD hl,(ANIMATION-4) | hl contient l’adresse du tableau VOITURE | ||
LD (CREE_FOND- 2),hl | L’adresse de VOITURE est copiée comme donnée du sous-programme CREE_FOND | ||
LD (MOTIF-2),hl | L’adresse de VOITURE est copiée comme donnée du sous-programme MOTIF | ||
LD a,100d | On fixe arbitrairement la valeur de Y à 100d | ||
LD (ENR_FOND-3),a | Qu’on inscrit en donnée fixe de ENR_FOND… | ||
LD (MOTIF-3),a | …et de MOTIF | ||
CALL CREE_FOND | Crée la structure FOND | ||
LD a,(ANIMATION- 6) | Charge le Xd de début dans a | Calcule le nombre de fois où la boucle d’animation devra être exécutée = Xf - Xd | |
LD b,a | |||
LD a,(ANIMATION- 5) | Charge le Xf de fin dans a | ||
SUB a,b | Inscrit Xf - Xd dans a | ||
LD b,a | Transfère le résultat dans b, car b est le registre de contrôle de la future boucle DJNZ. | ||
LD a,(ANIMATION- 6) | Recharge le Xd de début dans a | Initialise la première position de X = Xd |
Adresse Mnémonique Commentaire
(hexa)
BOUCLE3 LD (ENR_FOND-4),a Transmets la valeur en cours de X au sous- Enregistre le fond. programme ENR_FOND
CALL ENR_FOND Enregistre le fond d’écran à la position X en
cours
LD hl,VOITURE Inscrit l’adresse VOITURE dans hl Dessine la voiture
LD (MOTIF-2),hl Inscrit l’adresse VOITURE à l’adresse MOTIF-2
CALL MOTIF Dessine la voiture à la position X en cours.
LD hl,5555d Initialise hl à 5555d Boucle d’attente…
BOUCLE4 DEC hl Décrémente hl. Le drapeau Z est à 1 si le Pour laisser le temps à la
résultat est nul, Z = 0 sinon. voiture d’être affichée assez longtemps pour être vue.
JR NZ BOUCLE4 Retourne en BOUCLE4 si Z = 0. Cette boucle ne fait rien d’autre
que d’être exécutée 5555d fois
LD hl,FOND Inscrit l’adresse FOND dans hl Réaffiche le fond
LD (MOTIF-2),hl Inscrit l’adresse FOND à l’adresse MOTIF-2 CALL MOTIF Réaffiche le fond à la position X en cours.
INC a Incrémente a Donne à X la valeur suivante
DJNZ BOUCLE3 Décrémente b, et retourne en BOUCLE3 si b Passe au traitement du pixel
est non nul. suivant jusqu’au dernier
(déterminé par la valeur de b).
POP de Restaure les registres
POP bc pour le programme appelant
POP hl
RET Retourne à l’appelant.
Boucle d’attente : dans le Z80,
• LD hl,nn utilise 10 cycles d’horloge
• DEC hl utilise 6 cycles d’horloge
• JR NZ n utilise 12 cycles d’horloge quand le branchement a lieu, 7 sinon.
Ainsi, l’ensemble de la boucle utilise 10 + 5555 × (6+12) – (12-7) ? 100 000 cycles d’horloge. Avec un Z80 travaillant à 1 MHz, on force ici une attente de 0,1 seconde, permettant d’avoir un temps d’affichage de la voiture suffisant pour qu’elle soit vue par la rétine, et en tous cas bien plus important que le temps entre son effacement et son affichage à la position suivante.
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Commander le déplacement de la voiture en fonction de la touche enfoncée. Genre :
Ca serait pas mal si la voiture se déplaçait en fonction des touches qu’on presse (flèches gauche ou droite).
Afficher la voiture
Attendre qu’une touche soit pressée (attente pour rendre la voiture visible)
Effacer la voiture
Afficher la nouvelle voiture
Attendre que la touche ne soit plus pressée
Le code ASCII
#RAM = programme parler de SP# La pile