Manuel complet d’analyse financiere
Manuel complet d’analyse financière
INTRODUCTION
Pour ses propres besoins d'analyse des résultats et de la viabilité des projets de développement, la Commission des Communautés européennes a entrepris un travail de réflexion aboutissant à l'élaboration de ce manuel. La méthodologie retenue permet de mettre en lumière les principales informations financières et économiques utiles à l'analyse des projets de développement et de leur impact sur l'économie. Les projets de la Commission sont de différents types : projets d'éducation, projets agricoles, projets urbains, projets d'appui aux petites entreprises, projets de santé, etc. Ce manuel porte le regard de l'économiste sur tous ces projets. Il s'agit donc d'une vision partielle qui ne fait que compléter les analyses sur les besoins, les aspects techniques, sociaux ou environnementaux, ou l'insertion dans les politiques sectorielles. L'idée essentielle de la méthodologie proposée est qu'il est utile d'analyser un projet sous diffé- rents angles qui apportent chacun des informations particulières : montage du budget, viabilité financière, efficience dans l'utilisation des ressources, conséquences pour la politique et les objectifs économiques poursuivis. L'ensemble de ces différents points de vue met en lumière les contraintes et incitations pour les acteurs ainsi que les enjeux et risques pour l'économie nationale.
…
La préparation des projets de développement a oscillé, depuis trois décennies, entre l'impératif de soumettre tout projet à un examen financier et économique approfondi, et l'absence totale de cette préoccupation. Dans un cas comme dans l'autre, l'analyse
économique a souvent été perçue comme un exercice de justification de décisions prises par ailleurs, ou encore comme un gaspillage de temps et de moyens... Il n'est pas sûr que certains acteurs ne voient encore ces méthodes avec l'un ou l'autre de ces regards...
Le présent manuel a pour ambition de montrer que ces méthodes sont utiles, d'une part, pour élaborer et évaluer un projet en toute transparence, et, d'autre part, pour aider ceux qui doivent prendre les décisions de financement à se forger une opinion globale sur l'intérêt du projet pour la collectivité qui le met en œuvre y compris sa contribution aux politiques économiques et aux réformes structurelles (au contraire, la mesure dans laquelle il les contrarie).
Ce manuel d'analyse faisant appel en permanence au jugement de l'analyste. Il s'agit de mesu-rer et de calculer, mais il s'agit surtout de comprendre, afin de prévoir, préparer et appré-cier « ce qui va se passer » et, après coup, d'en tirer des leçons. Vue sous cet angle, l'analyse financière et économique, loin d'être capable de justifier toutes les décisions, peut contribuer à éviter l'enchaînement irrationnel, mais encore courant, qui fait qu'un projet sur lequel ont commencé à se pencher un gouvernement et des bailleurs de fonds extérieurs est nécessaire-ment un bon projet qui verra le jour.
Mais elle n'est que l'une des facettes de l'appréciation du projet : les informations partielles qu'elle fournit doivent être complétées par des analyses sociales, institutionnelles, techniques et environnementales appropriées. Par exemple, un projet socialement utile peut être entrepris même si son bilan économique apparaît négatif ; inversement un projet dont les effets économi-ques sont positifs peut ne pas être entrepris, s'il suscite des effets négatifs, sur l'environnement ou la santé.
La méthodologie présentée ici vise d'une part à comprendre les mécanismes de création de revenus, pour les différents protagonistes du projet comme pour l'économie nationale et, d'autre part, à étudier dans quelle mesure les moyens mis à la disposition du projet sont employés efficacement.
Le critère essentiel qui a présidé à l'élaboration de ce manuel est l'opérationnalité dans le cadre des moyens habituellement à la disposition des équipes d'évaluation de projet. Les aspects pratiques des méthodes ont été préférés à leur sophistication, souvent intellectuellement satis-faisante, mais dont l'application est peu probable dans la plupart des cas.
Ce premier chapitre présente brièvement la méthodologie proposée pour l'analyse financière et économique des projets de développement en décrivant :
✁ son apport spécifique dans le cadre du cycle des projets
➠ QU'EST-CE QU'UN PROJET DE DÉVELOPPEMENT § 1.1.1
➠ AIDER À LA DÉCISION § 1.1.2
➠ LES DIFFÉRENTS DOMAINES D'ANALYSE § 1.1.3
✁ la démarche analytique générale et les principales méthodes qui la composent
➠ LES DIFFÉRENTS TYPES DE PROJET DE DÉVELOPPEMENT § 1.2.1
➠ ANALYSE DES PROJETS À PRODUITS VALORISABLES § 1.2.2
➠ ANALYSE DES PROJETS À PRODUITS NON VALORISABLES § 1.2.3
➠ UTILISATION DANS LE CYCLE DE PROJET § 1.2.4
✁ quelques notions fondamentales sur lesquelles s'appuie cette démarche
➠ LES AGENTS ET LES FLUX § 1.3.1
➠ L'APPORT ADDITIONNEL DU PROJET § 1.3.2
➠ LA PRISE EN COMPTE DU TEMPS § 1.3.3
➠ RISQUES ET INCERTITUDE § 1.3.4
A QUOI SERVENT LES ANALYSES FINANCIÈRES
ET ÉCONOMIQUES DES PROJETS ?
Les analyses financières et économiques interviennent à différents moments du cycle du projet.
Il convient d'abord de clarifier la logique qui sous-tend la mise en œuvre des projets de développement,
➠ QU'EST-CE QU'UN PROJET DE DÉVELOPPEMENT ? § 1.1.1
puis de poser le problème de la finalité de ce type d'analyse.
➠ AIDER À LA DÉCISION § 1.1.2
➠ LES DIFFÉRENTS DOMAINES D'ANALYSE § 1.1.3
PRODUITS
RAISONNEMENT INSERTION ANALYSE CONSOLIDATION EFFETS VIABILITÉ EFFICIENCE
NON
GÉNÉRAL É CONOMIQUE FINANCIÈRE CONOMIQUES INTERNATIONALE PERTINENCE VALORISABLES
1.1.1. Qu'est-ce qu'un projet de développement ?
Le cadre logique de gestion du cycle de projet(1) décrit les projets de développement comme des interventions se définissant par :
un but que l'on cherche à atteindre...
l'objectif spécifique
... et que l'on peut décomposer en « produits » (matériel, organisationnel, institutionnel, juridique)...
les résultats
... provenant d'une combinaison de moyens de tous ordres (études, investissements, mise en place d'organismes spéciaux, actes juridiques, etc.)
les activités
Un projet s'inscrit toujours dans une perspective plus large, le cadre d'objectifs globaux aux-quels il apporte sa contribution. Il doit donc être conforme à une stratégie sectorielle.
Objectifs de haut niveau auxquels contribue l'intervention
Objectif de l'intervention même
Produits des activités conçues pour atteindre l'objectif spécifique
Tâches à exécuter dans le cadre de l'intervention
OBJECTIFS
GLOBAUX
OBJECTIF
SPÉCIFIQUE
RÉSULTATS Moyens physiques et non
physiques nécessaires
pour entreprendre les
activités
ACTIVITÉS MOYENS
Figure 1.1. La logique d'intervention d'un projet
Un calendrier établit la progression des activités du projet et de ses résultats dans le temps.
(1) Commission des Communautés européennes, Manuel, gestion du cycle de projet : approche intégrée et cadre logi-que, 1993.
Un projet est une action dynamique et multiforme destinée :
à lever certaines contraintes ou à en réduire l'impact (en matière d'hygiène urbaine, de transports, de livraisons de fournitures agricoles adaptées, de production de matériaux de construction, de diversification des régimes alimentaires, de production de produits vivriers, de rareté de devises, etc.) ;
et/ou à exploiter certaines potentialités (force de travail, zones littorales, patrimoine historique, énergie hydraulique, etc.).
Les projets sont des interventions destinées à provoquer des changements. Ils comportent iné-vitablement des risques puisque les résultats futurs sont par nature incertains. Au-delà de leurs résultats directs, ils ont aussi fréquemment des effets induits dans l'économie, l'environnement naturel, les relations sociales, institutionnelles ou politiques.
Pour l'économiste un projet est une combinaison de ressources bien définies, planifiée dans le temps :
➠ les coûts
dont on attend une amélioration du bien-être pour la collectivité :
➠ les avantages
1.1.2. Aider à la décision
Fondamentalement, l'analyse financière et économique a pour objet de déterminer et de quantifier les coûts et avantages des projets de développement afin de faciliter la prise de certaines décisions tout au long du cycle du projet.
Remarque : L'analyse financière et économique doit être complétée par l'évaluation des autres facteurs de viabilité(1) : politiques de soutien, technologies appropriées, protec-tion de l'environnement, aspects socio-culturels et relatifs à la place des femmes dans le développement, capacités institutionnelles et de gestion publiques et pri-vées.
Tableau 1.1.
(1) Manuel, gestion du cycle de projet..., op. cit.
PRODUITS
RAISONNEMENT INSERTION ANALYSE CONSOLIDATION EFFETS VIABILITÉ EFFICIENCE
NON
GÉNÉRAL É CONOMIQUE FINANCIÈRE CONOMIQUES INTERNATIONALE PERTINENCE VALORISABLES
É
Tableau 1.1. L'analyse financière et économique, outil d'aide à la décision
P H A S E AIDE À LA DÉCISION CONCERNANT...
PROGRAMMATION
INDICATIVE
IDENTIFICATION
INSTRUCTION
l'élaboration des buts et orientations sectoriels fondée sur les leçons accumulées au cours de l'exécution de projets antérieurs
la viabilité a priori de l'idée générale du projet
les premiers choix entre grandes variantes
la décision de procéder à l'étude de faisabilité
le montage d'un projet financièrement viable et économiquement rentable (décisions relatives à la localisation, aux variantes technologiques et aux modalités de mise en œuvre)
les modalités de financement
FINANCEMENT
MISE EN ŒUVRE
ÉVALUATION
l'appréciation des décideurs sur l'intérêt réel du projet pour chaque acteur concerné et pour la collectivité dans son ensemble
le pilotage du projet conformément aux objectifs qui lui ont été assignés et aux résultats économiques attendus
le jugement sur les résultats atteints et les impacts économiques du projet (par exemple pour le déblocage de fonds pour de nouvelles phases du projet)
les recommandations sur les mécanismes propres à renforcer les effets positifs et à neutraliser les effets négatifs pour les phases suivantes du projet ou pour des projets similaires
1.1.3. Les différents domaines d'analyse
En matière d’études de développement, on appelle :
« analyse financière » l'examen des activités et flux de ressources des agents pris indivi-duellement (entreprise industrielle, commerciale, organisme public, etc.) ou par grands types (les artisans, les paysans, les commerçants de détail, etc.).
on se situe du point de vue d'un agent particulier (ou d'un type d'agents) « analyse économique » l'examen des flux concernant des regroupements pertinents d’agents, ensemble des agents impliqués dans un projet (filière de production, économie nationale ou régionale, par exemple) et de leur impact pour la collectivité.
on se situe du point de vue de la collectivité
Les analyses financière et économique sont avant tout des techniques de production d'informa-tions standardisées, utiles à la compréhension des mécanismes à l'œuvre et des comportements des acteurs et à la prise de décisions opérationnelles.
Elles renseignent sur différents aspects du projet, essentiellement :
l'efficacité : qui compare les résultats du projet à ses objectifs spécifiques ;
l'efficience : qui compare les résultats obtenus aux moyens mis en œuvre (l'analyse de la rentabilité des investissements relève de ce niveau) ;
la viabilité : qui détermine la mesure dans laquelle les résultats (les avantages) se péren-nisent après la fin du projet ;
les effets (impact) : qui identifient et mesurent les conséquences sur l'économie natio-nale ;
la pertinence : qui établit la relation entre les objectifs spécifiques du projet, ses résul-tats et effets, d'une part, et les objectifs globaux et les contraintes dominantes de l'envi-ronnement économique, d'autre part.
AU-DELÀ DES CALCULS... L’ANALYSE
Les calculs financiers et économiques des projets absorbent souvent une grande part de ressources en temps. Il doit cependant rester clair que l’aboutissement de ce travail réside dans les analyses menées autant que dans les chiffres eux-mêmes.
A chaque niveau d'analyse correspondent divers tableaux (les « comptes ») et indicateurs. Les indicateurs mesurent des aspects clés du fonctionnement ou des résultats du projet.
N.B. : L'analyse est trop souvent limitée au calcul d'un seul critère de rentabilité : le Taux de Rentabilité Interne. Or, en aucun cas le jugement sur le projet ne peut se résumer à l'appréciation d'un seul critère. C'est une compréhension globale de l'impact du projet qui doit être présentée aux décideurs.
1.2. DÉMARCHE ANALYTIQUE
La méthode d'analyse appliquée doit être adaptée à la nature du projet.
On distingue deux grandes catégories de projets
➠ LES DIFFÉRENTS TYPES DE PROJET DE DÉVELOPPEMENT § 1.2.1
pour lesquelles les besoins d'information sont différents.
➠ L'ANALYSE DES PROJETS À PRODUITS VALORISABLES § 1.2.2
➠ L'ANALYSE DES PROJETS À PRODUITS NON VALORISABLES § 1.2.3
➠ UTILISATION DANS LE CYCLE DE PROJET § 1.2.4
1
PRODUITS
RAISONNEMENT INSERTION ANALYSE CONSOLIDATION EFFETS VIABILITÉ EFFICIENCE
NON
GÉNÉRAL É CONOMIQUE FINANCIÈRE CONOMIQUES INTERNATIONALE PERTINENCE VALORISABLES
É
1.2.1. Les différents types de projet de développement
Les projets de développement considérés dans ce manuel ont tous pour objectifs de développer l'offre de biens et services : produits industriels, agricoles, miniers ou de service, soins de santé, services urbains, transports, infrastructures facilitant les activités économiques ou so-ciales (routes, centrales énergétiques, dispensaires, écoles, centres culturels, etc.)... D'autres projets relevant d'une autre logique, tels les projets humanitaires et certains programmes so-ciaux contre la pauvreté peuvent parfois bénéficier du même type d'analyses financières voire économiques ; mais la pertinence de l'application de ces méthodes doit être examinée au cas par cas.
Selon le cadre logique, les résultats et objectif spécifique du projet sont décrits d’une façon opérationnelle (quantité, qualité, groupe cible, temps et localisation) par des Indicateurs Ob-jectivement Vérifiables (IOV) « qui couvrent l’essentiel et qui peuvent être mesurés d’une façon fiable par un coût acceptable »(1). En pratique, cependant, l’on distingue trois cas de figure selon que la nature et les conditions particulières du projet :
ne permettent d'apprécier les résultats que subjectivement et non à l'aide d'IOV (par exemple, amélioration des services administratifs sans mesure des résultats par des tests objectifs tels que vitesse de traitement des dossiers, ou bien amélioration de l’enseigne-ment primaire sans mesure du niveau scolaire atteint...) ;
permettent de quantifier les IOV uniquement en unités physiques (par exemple, nombre d’élèves formés ou kilomètres de banquettes antiérosives réalisées) ;
permettent le calcul d’IOV en valeur monétaire (par exemple, valeur de la production additionnelle de boîtes de conserve, économies en frais de fonctionnement ou valeur de la production de riz).
Dans cet ouvrage, on distingue :
les projets à produits(2) valorisables sous forme monétaire. Il s'agit essentiellement des projets de développement de la production de biens et services :
faisant l'objet d'une commercialisation effective ou pour lesquels existe un mar-ché (cas des cultures vivrières autoconsommées) ;
Exemples : projets de développement industriel, énergétique, artisanal, agricole, touris-tique, ou de crédit aux entreprises.
fournis gratuitement aux bénéficiaires, ou dont la vente n'obéit pas à une logi-que commerciale, mais qui concourent principalement à des activités dont la valorisation des produits est « raisonnablement aisée » ; c'est le cas des projets routiers dont il est possible de calculer l'essentiel des conséquences économi-ques sur les coûts de transport et le volume des trafics existants et induits, voire sur d'autres paramètres tels que les gains en matière d'assurance.
Manuel, gestion du cycle de projet..., op. cit.
Les avantages directement fournis à la collectivité.
Exemples : projets de développement d'infrastructures routières, projets de formation professionnelle ou de vulgarisation agricole.
les projets à produits non valorisables monétairement de façon fiable sans dépasser le temps et les ressources dont disposent généralement les analystes, sans faire appel à un corps d'hypothèses « excessif » ou encore sans en dénaturer l'objectif spécifique. On ne cherche pas à tout prix à en valoriser « l'utilité ». C'est généralement le cas des projets sociaux (dont les « produits » sont les élèves formés, les patients soignés, les vies sau-vées, les liens sociaux améliorés...) et fréquemment des projets de préservation (de l'en-vironnement naturel, du patrimoine culturel...).
Exemples : projets de santé publique, d'éducation nationale, de réseaux d'assainisse-ment urbain, de services sociaux, de préservation de l'environnement, de développement culturel ou d'appui institutionnel.
La limite entre ces deux types de projets n'est pas absolue, elle ne dépend parfois que des ressources qu'il est possible de consacrer à la valorisation des avantages du projet. Certains projets de route sont ainsi « à produits non valorisés » alors que dans d'autres situations des enquêtes précises de trafic permettent de les valoriser. De même, dans certains cas, il est possible d'estimer la production supplémentaire induite par un projet d'appuis aux PME (mise à disposition de crédits, formation technique...) que l'on analyse alors comme un « projet à produits valorisables » ; dans d'autres circonstances le calcul de la production supplémentaire induite sera « raisonnablement » impossible à mener, conduisant à l'analyse d'un « projet à produits non valorisables ».
Remarque : A côté des projets « purs », certains projets ont des composantes relevant de plusieurs catégories. Les projets de développement rural intégré combinent ainsi des aspects de développement de la production (valorisable) et des aspects so-ciaux (non valorisables). Les projets de protection de l'environnement combinent aussi fréquemment des produits valorisables (exploitation de ressources) que l'on estime à côté de produits non valorisables (préservation de ressources), souvent jugés plus importants.
Le travail d'analyse financière et économique dépend de la nature du projet. Le tableau 1.2 indique les méthodes employées dans chaque cas :
1
PRODUITS
RAISONNEMENT INSERTION ANALYSE CONSOLIDATION EFFETS VIABILITÉ EFFICIENCE
NON
GÉNÉRAL É CONOMIQUE FINANCIÈRE CONOMIQUES INTERNATIONALE PERTINENCE VALORISABLES
É
Tableau 1.2. Nature des projets et cadre méthodologique appliqué
APPRÉCIATIONS IOV EN UNITÉS IOV EN VALEUR
SUBJECTIVES PHYSIQUES MONÉTAIRE
NATURE DU Produits non valorisables Produits non valorisables Produits valorisables
PROJET
M É T H O D E S Analyses :
UTILISÉES Analyse coût-utilité(a) – de budget Analyses coûts-avantages
– d'efficience(b)
– d'impact économique(c)
IOV : Indicateurs Objectivement Vérifiables.
Les analyses « coût-utilité » aide à hiérarchiser les alternatives. Elles ne sont pas présentées dans ce manuel.
Pour les choix de variantes d'un même projet ou projets alternatifs ayant un objectif spécifique et des résultats identiques ou comparables, on recourt aux « analyses coût-efficacité ».
Si justifié par la taille du projet.
1.2.2. L'analyse des projets à produits valorisables
Pour ces projets, l’analyste fait appel aux méthodes coûts-avantages, se traduisant par une redéfinition spécifique des coûts et avantages à chaque étape de l'analyse.
ANALYSES COÛTS-AVANTAGES
Les analyses financières et économiques utilisent les méthodes coûts-avantages qui reposent sur :
l’analyse... : il s’agit de comprendre (puis d’expliquer) autant que de mesurer et calculer ;
... des flux... : seuls les mouvements matériels (biens et services) et monétaires sont pris en compte - et non le patrimoine des agents en tant que tel ;
... en termes de coûts et d’avantages... : à chaque étape il faut donc (re)définir quels flux sont des coûts ou des avantages ;
... que l’on valorise : c’est là le point fort de ces méthodes car l’on ramène ainsi tous les flux en « termes communs ». Mais il s’agit aussi de la principale difficulté de leur mise en œuvre quand certains flux (autoconsommation agricole, échanges informels, services sociaux, utilisations de l’environnement naturel, etc.) ne donnent pas lieu à un échange monétaire réel ou quand on estime que le prix effectif ne représente pas la véritable valeur ;
... puis que l’on compare et combine : les traitements mathématiques permis par la valorisation fournissent des informations synthétiques sur le projet et sa rentabilité.
Les indicateurs de rentabilité les plus utilisés sont présentés en annexe E.
N.B. : Dans ce manuel, l'analyse coûts-avantages a une acception plus large que celle de « Cost-Benefit Analysis » généralement utilisée par les économistes de projet anglo-phones.
(a) Analyse financière
Pour chacun des agents partie prenante dans des activités liées au projet :
les coûts sont constitués par les charges (dépenses et, éventuellement, flux non-monéta-risé) de fonctionnement et d'investissement,
les avantages par les produits (recettes et, éventuellement, flux non-monétarisé) issus de l'activité.
C'est la valeur exacte de ces flux acquittés ou reçus par l'agent qui est prise en compte.
Le travail à effectuer pour mener à bien l'analyse financière consiste, pour chaque agent, à :
✁ identifier et estimer tous les flux monétaires et de biens et services résultant des activités de l'agent dans les situations avec et sans projet : coûts d'investissement, coûts de fonc-tionnement, avantages que l'agent tire de ces activités ;
faire le point sur la situation financière globale de l'agent et donc sur sa solvabilité et la viabilité de ses activités ;
calculer la rentabilité des capitaux investis ;
récapituler les concours financiers extérieurs nécessaires.
L'articulation des grandes interrogations auxquelles l'analyse financière apporte des réponses est présentée sur le schéma suivant (voir aussi annexe B).
Figure 1.2.
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE ........... III
INTRODUCTION .......V
LISTE DES SIGLES ..... X I X
GUIDE DE L'UTILISATEUR.... X X I
Présentation du manuel....... XXIII
Conseils pour une première lecture .........X X V
Les types de projet....... XXVI
Arbre des principales étapes de la démarche ... XXVII
1. L'ANALYSE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE DES PROJETS : OUTIL D'AIDE À LA DÉCISION........ 1
1.1. A quoi servent les analyses financières et économiques des projets ? ........ 4
1.1.1. Qu'est-ce qu'un projet de développement ? .. 5
1.1.2. Aider à la décision .... 6
1.1.3. Principaux domaines couverts .... 7
1.2. Démarche analytique ........ 8
1.2.1. Les différents types de projet de développement ......... 9
1.2.2. L'analyse des projets à produits valorisables...... 11
(a) Analyse financière ....... 12
(b) Analyse économique ......... 13
1.2.3. L'analyse des projets à produits non valorisables ........ 15
1.2.4. Utilisation dans le cycle de projet ....... 17
1.3. Quelques concepts clés ....... 1 9
1.3.1. Les agents et les flux ........ 20
1.3.2. L'apport « additionnel » du projet ....... 21
1.3.3. La prise en compte du temps .... 21
1.3.4. Risque et incertitude ......... 24
(a) Les imprévus..... 24
(b) L’analyse de sensibilité ....... 24
1.4. Procédure résumée de l'analyse financière et économique .... 2 6
2. L’INSERTION DU PROJET DANS L’ÉCONOMIE ..... 2 9
2.1. Définition des situations « avec » et « sans » projet ..... 3 2
2.1.1. L'impact direct sur la production ...... 32
2.1.2. L’utilisation de moyens de production rares.. 34
2.1.3. Etablissement de l’alternative .... 36
2.2. Identification des agents concernés par le projet ...... 3 9
2.2.1. Position du problème ........ 39
2.2.2. Repérage des agents à étudier .. 40
2.3. Procédure résumée de l'analyse de l'insertion du projet dans l'économie ....... 4 4
Etude de cas ........ 4 5
3. LES TECHNIQUES DE BASE DE L'ANALYSE FINANCIÈRE
DES AGENTS ...... 4 9
3.1. Situation avec projet....... 5 2
3.1.1. Les coûts d'investissement ....... 52
(a) Investissements ......... 53
(b) Provisions pour imprévus .... 56
3.1.2. Les coûts et avantages de fonctionnement .. 56
3.1.3. Le montage financier ........ 57
(a) Fonds de roulement..... 57
(b) Plan de financement .... 60
3.1.4. Etats et indicateurs financiers .... 67
(a) Les comptes ..... 67
(b) Indicateurs d'efficience financière ........ 67
(c) Le point mort ..... 68
3.1.5. Solvabilité et viabilité......... 69
3.2. Situation sans projet ......... 7 0
3.2.1. Projection des flux.... 70
3.2.2. Etats financiers ....... 71
3.3. Evaluation de la rentabilité des flux additionnels ....... 7 1
3.3.1. Rentabilité intrinsèque ....... 71
(a) Objet ........ 71
(b) Critères utilisés .. 72
(c) Analyse de sensibilité ........ 73
3.3.2. Rentabilité après financement.... 73
(a) Objet ........ 73
(b) Critères utilisés .. 74
(c) Analyse de sensibilité ........ 75
3.4. Programmation des décaissements ... 7 5
3.5. Procédure résumée de l'analyse financière ..... 7 7
Etude de cas ......... 7 9
4. L'ANALYSE DU COMPTE CONSOLIDÉ ....... 8 7
4.1. Technique de base ........... 9 0
4.1.1. Méthode ......... 90
4.1.2. Problèmes et précautions ......... 93
4.2. Evaluation globale des activités par le projet ..... 9 4
4.2.1. Viabilité ........... 94
4.2.2. Efficience globale .... 95
(a) Caractéristiques générales .. 95
(b) Productivité et coûts unitaires ....... 96
(c) Rentabilité globale ...... 96
4.2.3. Analyse de sensibilité ....... 98
4.3. Coûts récurrents et programmation des décaissements......... 9 8
4.3.1. Financement des coûts récurrents ...... 98
4.3.2. Echéancier consolidé des décaissements ....... 100
4.3.3. Analyse de sensibilité ..... 101
4.4. Procédure résumée de l'analyse du compte consolidé .. 102
Etude de cas ...... 103
5. L'ANALYSE DES EFFETS SUR LES PRINCIPAUX OBJECTIFS ÉCONOMIQUES ....... 109
5.1. Calcul des effets inclus ...... 113
5.1.1. Effets directs ........ 114
5.1.2. Effets indirects ...... 116
(a) La remontée manuelle des chaînes .... 117
(b) Le calcul statistique ......... 118
(c) Pratique du calcul des effets indirects ....... 120
5.1.3. Effets inclus ......... 122
5.2. Calcul des effets additionnels ......... 123
5.2.1. Effets additionnels liés à la production ...... 124
(a) Projets assurant la satisfaction de la même demande intérieure .... 124
(b) Projets d'exportation ........ 126
5.2.2. Effets additionnels liés à la consommation ....... 127
(a) Avantage au consommateur....... 128
(b) Variation quantitative de la satisfaction de la demande intérieure... 129
5.2.3. Effets additionnels globaux ..... 130
5.2.4. Cadre d'hypothèses ....... 132
5.3. Analyse des effets ......... 133
5.3.1. Contribution à la croissance .... 134
5.3.2. Contribution à l'équilibre des échanges extérieurs ..... 137
5.3.3. Contribution à l'équilibre des finances publiques ....... 140
5.3.4. Bilan des distributions de revenus .... 145
5.4. Procédure résumée de l'analyse des effets sur les grands objectifs économiques .... 147
Etude de cas ...... 149
6. L'ANALYSE DE LA VIABILITÉ DU PROJET
DANS L'ÉCONOMIE INTERNATIONALE ......... 159
6.1. Présentation de la démarche ..... 163
6.1.1. Fondements théoriques de l'analyse par les prix ....... 164
6.1.2. La méthode appliquée : les prix de parité internationaux ... 168
6.2. Pratique du calcul.......... 171
6.2.1. Elimination des transferts ....... 171
6.2.2. Classement des biens et services en « échangeables » et « non échangeables » ....... 172
6.2.3. Valorisation des biens et services échangeables ....... 173
(a) Prix de parité à l'importation et à l'exportation ..... 173
(b) Projection des prix internationaux ...... 177
(c) Taux de change de référence ..... 178
6.2.4. Valorisation des biens et services non échangeables .. 179
(a) Les types de biens et services non échangeables ...... 179
(b) Valeur locale ... 180
(c) Décomposition en biens et services échangeables ..... 182
6.2.5. Etablissement des comptes .... 184
(a) Transformation du compte consolidé .. 184
(b) La matrice d'analyse des politiques.... 186
6.2.6. Cadre d'hypothèses ....... 187
6.3. Analyse de la viabilité dans l'économie internationale.. 188
6.3.1. La formation des revenus ....... 189
(a) Les soldes ...... 189
(b) Les transferts .. 190
6.3.2. L'insertion dans le marché international .... 191
(a) La protection ... 191
(b) La compétitivité ........ 193
6.4. Procédure résumée de l'analyse de la viabilité dans l'économie internationale ....... 194
Etude de cas ...... 197
7. L’ANALYSE DE L’EFFICIENCE ET DE LA PERTINENCE ÉCONOMIQUES DU PROJET ....... 203
7.1. Rentabilité économique ...... 206
7.1.1. Dans la perspective du revenu intérieur .... 209
7.1.2. Sous contrainte de rareté de devises ....... 212
7.1.3. Du point de vue de l'économie internationale ..... 214
7.2. Pertinence économique ...... 216
7.3. Procédure résumée de l'analyse de l'efficience et de la pertinence économiques du projet ....... 220
Etude de cas ...... 221
8. L’ANALYSE DES PROJETS À PRODUITS NON VALORISABLES .... 223
8.1. Détermination des résultats ...... 226
8.1.1. Choix des indicateurs ..... 227
8.1.2. Apport réel du projet....... 230
8.2. Analyse de la viabilité ......... 231
8.2.1. Montage du budget........ 231
(a) Approche générale ......... 231
(b) Estimation du coût du projet ...... 233
(c) Tarifs et redevances ........ 233
8.2.2. Financement des coûts récurrents .... 234
8.2.3. Durabilité des activités suscitées par le projet .... 236
8.3. Analyse de l'efficience ........ 237
8.3.1. Examen des coûts unitaires .... 237
8.3.2. Utilisation de ressources nécessaires et suffisantes .... 239
8.4. Analyse des effets sur l'économie .. 241
8.4.1. Finances publiques ........ 242
8.4.2. Echanges extérieurs ....... 244
8.4.3. Revenus distribués......... 245
8.5. Analyse de la pertinence .... 246
8.6. Procédure résumée de l'analyse des projets à produits non valorisables ........ 247
ANNEXE A – LA PRISE EN COMPTE DU TEMPS.. 249
A.1. Prix courants et prix constants ....... 251
A.2. L’actualisation........ 255
A.3. Le coût d’opportunité du capital ..... 257
ANNEXE B – L'ANALYSE COÛTS-AVANTAGES FINANCIÈRE :
VUE D'ENSEMBLE ........ 259
B.1. Procédure générale simplifiée ......... 262
B.2. Analyse de la trésorerie...... 262
B.3. Analyse du bilan des flux .... 264
B.4. Analyse de l'exploitation .... 266
ANNEXE C – L'ANALYSE COÛTS-AVANTAGES ÉCONOMIQUE : VUE D'ENSEMBLE ........ 275
C.1. Procédure générale simplifiée ......... 278
C.2. Analyse du compte consolidé .... 279
C.3. Analyse des effets sur les objectifs économiques ... 281
C.4. Analyse de la viabilité dans l'économie internationale.. 285
C.5. Analyse de l'efficience et de la pertinence économique ....... 288
DE L'ANALYSE FINANCIÈRE ..... 291
D.1. Le compte de trésorerie ..... 293
D.2. Le compte de « bilan des flux »...... 296
D.3. Les comptes d'exploitation ........ 298
D.4. L'échéancier des décaissements .... 304
ANNEXE E – LES PRINCIPAUX CRITÈRES DE RENTABILITÉ ........ 307
E.1. Le délai de récupération de l'investissement.... 307
E.2. Les ratios avantage-coût non actualisés ..... 310
E.3. Les ratios avantage-coût actualisés ...... 311
E.4. La valeur actuelle nette...... 313
E.5. Le taux de rentabilité interne .... 315
ANNEXE F – L'ANALYSE FINANCIÈRE DES ENTREPRISES DISPOSANT D'UNE COMPTABILITÉ ..... 319
F.1. Diagnostic financier de l'organisme ....... 323
F.1.1. Solvabilité, viabilité et rentabilité : examen du compte de résultat ...... 324
F.1.2. La structure financière : examen du bilan ....... 324
F.1.3. Les ratios ...... 326
F.2. Situations avec et sans projet ......... 328
F.2.1. Les coûts d'investissement ..... 329
F.2.2. Calcul des flux liés au fonctionnement ...... 331
F.2.3. Analyse avant financement ..... 333
F.2.4. Elaboration du plan de financement ........ 335
F.2.5. Etats financiers ..... 336
F.2.6. Evaluation de la rentabilité financière ....... 338
F.3. Procédure résumée de l'analyse financière des entreprises et organismes disposant d'une comptabilité..... 340
LA COMPTABILITÉ NATIONALE ..... 341
G.1. Utilisation du Tableau Entrées-Sorties ......... 343
G.2. Utilisation des Matrices de Comptabilité Sociale ..... 345
ANNEXE H – EXEMPLES DE STRUCTURES DE BUDGET
DE PROJETS À PRODUITS NON-VALORISABLES ..... 349
Projet d'appui au programme routier national ....... 351
Projet d'électrification .... 352
Projet d'appui au secteur de la santé ....... 353
Projet de crédit aux PME ........ 354
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE ..... 355
LISTE DES ENCADRÉS, TABLEAUX, FIGURES..... 361
INDEX, GLOSSAIRE ....... 371