Cours analyse financiere des groupes

Cours analyse financière des groupes
2- Les principes généraux de l’analyse financière
Toute analyse financière doit respecter quelques principes de base :
- Aucune analyse ne peut être effectuée sans une bonne connaissance de l'établissement, de son environnement économique et juridique, de ses structures, de ses missions et des moyens nécessaires à son fonctionnement. C'est à la lumière des conclusions tirées de cette première approche qu'il conviendra de procéder à l'analyse financière proprement dite. En effet, les forces et les faiblesses d'un établissement s'expliquent par son histoire et influent sur son avenir.
- L’analyse procède essentiellement de l’étude attentive de documents fiables et, en particulier, des documents de synthèse, éléments des comptes financiers tels que bilans, comptes de résultats, annexe et tableau de financement.
- L’examen des documents relatifs à un seul exercice est toujours insuffisant; l’analyste financier fonde son jugement sur l'examen des évolutions plus que sur celui d'une situation ponctuelle. Aussi les comptes financiers des trois derniers exercices, au moins, devront être pris en considération.
- Il n’existe pas de système d'analyse aboutissant, après quelques calculs ordonnés, à des résultats indiscutables. La technique ne saurait suffire. Il faut de la rigueur, du bon sens, un jugement solide et un minimum d'expérience pour analyser des résultats et se prononcer à leur propos.
Aussi la méthode d'analyse devra être définie avec soin en tenant compte des objectifs recherchés et des spécificités de l'organisme. Une fois celle-ci mise au point, il conviendra de s'y tenir en l'enrichissant le cas échéant afin de pouvoir procéder à des comparaisons significatives dans le temps pour un même établissement.
- Si l’hétérogénéité des établissements et leur plus ou moins grande convergence avec les structures et les préoccupations du secteur privé ne permettent pas, dans le cadre de cette partie, de dégager une démarche unique, les notions de sécurité financière et de résultat sont en tout état de cause au cœur de toute approche critique d'un organisme.
En plus des outils classiques d’analyse financière rétrospective, l’agent comptable peut développer d’autres modalités de valorisation des informations financières que sont les tableaux d’exécution budgétaire, les tableaux de flux de trésorerie ou encore des situations infra-annuelles.
2.1. De l’exécution du budget !
Trop souvent négligées, la connaissance et l’analyse de l’exécution du budget constituent pourtant des éléments déterminants dans l’établissement du budget de l’année suivante, aussi bien pour les gestionnaires que pour les autorités de tutelle.
La présentation établie par l’agent comptable de l’exécution et de sa comparaison par rapport aux prévisions joue donc un rôle central dans l’exploitation qui pourra être faite des résultats budgétaires de l’exercice.
L’exécution budgétaire
L’exécution budgétaire retrace, à la date de clôture de l’exercice :
- Les recettes budgétaires : le montant total des titres de recettes concernant l’exercice intéressé pris en charge par l’agent comptable, différent du montant des encaissements effectivement réalisés ;
- Les dépenses budgétaires : le montant total des mandats de l’exercice intéressé pris en charge par l’agent comptable, différent du montant des paiements effectivement réalisés.
Elle doit également faire apparaître la distinction entre les opérations budgétaires à proprement parler et les opérations d’ordre budgétaire qui ne correspondent à aucun flux financier réel. Ce sont les opérations dites internes.
L’agent comptable qui veut valoriser les résultats de l’exécution budgétaire doit au préalable réfléchir à leurs modalités de présentation de manière à déterminer des clés de passage compréhensibles rapidement.
Notamment, il est indispensable, pour permettre la comparaison entre, d’une part, les prévisions budgétaires corrigées en cours de gestion des décisions modificatives, et, d’autre part, les résultats de l’exécution, que celle-ci soit présentée selon un cadre identique à celui du budget primitif.
Cela nécessite cependant d’adapter la présentation traditionnelle du budget qui opère la distinction entre les deux sections : la section d’exploitation retraçant les opérations des classes 6 et 7 et la section des opérations en capital.
Enfin, lorsque le cadre budgétaire fait apparaître la capacité d’autofinancement, l’exécution doit être présentée de la même façon d’autant que cette présentation constitue une passerelle vers l’analyse financière.
S’il existe des codes budgétaires, l’exécution doit être présentée selon la nomenclature des comptes par nature de l’instruction budgétaire et comptable s’appliquant à l’établissement et selon la nomenclature budgétaire de prévision comprenant les dotations globalisées ou, à défaut, être accompagnée d’un tableau décrivant la ventilation de chaque code budgétaire sur les comptes par nature.
• la variation du fonds de roulement
La variation du fonds de roulement net global constitue le mode d’équilibre de l’ensemble des opérations décrites dans la section d’exploitation et dans la section des opérations en capital.
Il s’agit d’une notion que l’exécution budgétaire doit faire apparaître de manière distincte
2.2. ...au compte financier
Pour permettre les comparaisons entre les prévisions budgétaires retracées à la fois dans le budget primitif et dans les éventuelles décisions modificatives et l’exécution, l’agent comptable peut élaborer un tableau d’exécution budgétaire.
Plusieurs présentations sont envisageables, un modèle est présenté infra.
Au préalable, il faut identifier clairement les opérations qui ne génèrent pas de flux financiers réels et ne mettent pas l’établissement en contact avec des tiers.
Le tableau suivant opère une synthèse de ces opérations, effectuées plus particulièrement en fin d’exercice.
NATURE DES OPÉRATIONS | COMPTES DE DÉPENSES | COMPTES DE RECETTES |
Subventions rapportées au résultat | 139 | 777 (OR) |
Production immobilisée | 231 | 722 (OR) |
232 | 721 (OR) | |
Transferts de charges (compte ouvert pour mémoire) | compte 486 Charges constatées d’avance | 79 (OR) |
ANNEXE 13 – ANALYSE FINANCIERE
Dotation aux amortissements des immobilisations incorporelles et6811 (mandat) 280, 281 corporelles |
Neutralisation des amortissements102776 (OR) |
Cessions d’éléments d’actif (pour la valeur nette comptable : valeur brute diminuée des amortissements constatés) 675 (mandat) Comptes 581 -585 |
Variation des stocks | |||||
Diminution | 6031 (mandat) | 31 (compte de paiement) | |||
Diminution | 6032 (mandat) | 32 (compte de paiement) | |||
Diminution | 7133 (ORR) | 33 | |||
Diminution | 7134 (ORR) | 34 | |||
Diminution | 7135 (ORR) | 35 | |||
Augmentation | 31 | 6031 | (OREV) | ||
Augmentation | 32 | 6032 | (OREV) | ||
Augmentation | 33 | 7133 | (OR) | ||
Augmentation | 34 | 7134 | (OR) | ||
Augmentation | 35 | 7135 | (OR) | ||
Intérêts courus : sur autres créances immobilisées sur créances sur cessions d’immobilisations et valeurs mobilières de placement et comptes ouverts dans des établissements financiers | 276 | 763 |
DOTATIONS ET REPRISES SUR PROVISIONS ET DEPRECIATIONS
DOTATIONS | REPRISES |
COMPTES DE DÉPENSES | COMPTES DE CONTREPARTIE | COMPTES DE RECETTES | |||
6815 (mandat) | 151, 157, 158 | 7815 | (OR) | ||
6816 (mandat) | 290, 291, 293 | 7816 | (OR) | ||
6817 (mandat) | 39, 49 | 7817 | (OR) | ||
686 (mandat) | 296, 297, 59 | 786 (OR) | |||
687 (mandat) | 15, 29, 39, 49, 59 | 787 (OR) |
Une fois que sont bien identifiées les opérations ne générant pas de flux financiers, il est possible d’élaborer un tableau de l’exécution budgétaire. L’exemple présenté ci-après se propose de faire apparaître la capacité d’autofinancement, concept objectif et largement connu.
…
Tableau de passage du résultat à la CAF prévisionnelle *
RESULTAT PREVISIONNEL | 0,00 | 3,64 | RESULTAT PREVISIONNEL | ||
+ charges non décaissables | 4,88 | 1,22 | - produits non encaissables | ||
CAF | 0,02 | 0,00 | IAF |
Tableau de financement agrégé
17 | INSUFFISANCE D'AUTOFINANCEMENT PREVISIONNELLE | 0,00 | 0,02 | CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT PREVISIONNELLE | 17 | |
21 | Acquisitions d'immobilisations corporelles et incorporelles | 9,78 | 3,94 | Subventions publiques dont subvention d'investissement du ministère de tutelle | 23 | |
22 | Immobilisations financières | 0,00 | 0,00 | Autres ressources (hors OI) | 24 | |
TOTAL DES EMPLOIS | 9,78 | 3,96 | TOTAL DES RESSOURCES | |||
25 | APPORT AU FONDS DE ROULEMENT | 0,00 | 5,82 | PRELEVEMENT SUR LE FONDS DE ROULEMENT | 25 | |
TOTAL EQUILIBRE DU TABLEAU DE FINANCEMENT AGREGE | 9,78 | 9,78 | TOTAL EQUILIBRE DU TABLEAU DE FINANCEMENT AGREGE | |||
TOTAL | 88,03 | 88,03 | TOTAL |
APPORT AU FONDS DE ROULEMENT | 0,00 | ||||
OU PRELEVEMENT SUR LE FONDS DE ROULEMENT | 5,82 | ||||
Variation de l'actif circulant d'exploitation | 1,08 | ||||
Variation des dettes d'exploitation | -0,69 | ||||
Variation du besoin en fonds de roulement d'exploitation | 1,77 | ||||
Variation des autres débiteurs | 0,00 | ||||
Variation des autres créditeurs | 0,00 | ||||
Variation du besoin en fonds de roulement hors exploitation | 0,00 | ||||
VARIATION DU BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT | 1,77 | ||||
OU DEGAGEMENT NET DE FONDS DE ROULEMENT | 0,00 | ||||
Bien entendu, il appartient à l’agent comptable de dégager les informations significatives de son établissement qu’il juge pertinent de faire apparaître dans ce tableau.
Dans l’exemple ci-dessus, sont mises en évidence les subventions reçues et les dépenses de personnel mais on peut imaginer par exemple que soient isolés les produits issus de la vente si l’établissement a une activité industrielle et commerciale.
Le tableau suivant retrace l’exécution budgétaire de ce même établissement.
Exécution N
En M€
…
ANNEXE 13 – ANALYSE FINANCIERE
OU DEGAGEMENT NET DE FONDS DE ROULEMENT | 0,00 |
VARIATION DE LA TRESORERIE | -0,73 |
Ainsi, en préparant ces deux tableaux, l’agent comptable sera en mesure de procéder à la mise en évidence des écarts entre la prévision et l’exécution budgétaires.
Les numéros apparaissant dans les colonnes de chaque côté du tableau correspondent à des renvois à des fiches explicitant de façon plus précise ce que signifie la rubrique concernée.
Ainsi, ces tableaux, complétés par leurs fiches, opèrent une synthèse complète de l’exécution budgétaire de l’établissement et surtout permettent de mettre l’accent sur les informations caractérisant la situation de l’établissement.
3. La sécurité financière
La sécurité financière est tout autant un enjeu pour l’EPLE que pour toute autre structure.
La sécurité financière consiste, pour un établissement, à disposer à tout moment des moyens de trésorerie indispensables à son fonctionnement. Cette sécurité tient à la manière dont s'articulent au sein de l'établissement les ressources et leurs emplois et s'opère l'équilibre général.
Le souci de sécurité financière conduit à une analyse structurelle de la trésorerie au sens large, réalisée a posteriori, à partir des documents de synthèse, des annexes et des tableaux de financement.
Elle doit être prolongée par une analyse prévisionnelle qui intègre, à partir des conclusions dégagées dans les études précédentes, toutes les données portant sur les activités liées au fonctionnement comme à l'investissement de l'organisme.
En tout état de cause, la sécurité financière ne peut être assurée que lorsque le fonds de roulement de l'établissement est au moins égal à ses besoins en fonds de roulement.
3.1 Equilibre entre l'actif et le passif du bilan
Les capitaux mis à la disposition de l'établissement (origine de ressources) sont décrits au passif du bilan ou en diminution de l'actif du bilan.
Les emplois de ces ressources sont inscrits à l'actif ou viennent en déduction d'un poste de passif du bilan.
Le tableau de financement, document annexé au compte financier, détaille les flux financiers, relatifs aux emplois et ressources stables et les variations nettes des éléments de l'actif circulant et des dettes, intervenus au cours de l'exercice en les reclassant en origine ou en emploi de ressources.
3.1.1 Équilibre minimum au sein de l'équilibre global
L'équilibre des ressources et des emplois fonde l'égalité même du bilan, mais bien au delà de cette égalité arithmétique, l'analyse financière se préoccupe de l'adéquation des ressources aux emplois. Ainsi, la création d'immobilisations par l'établissement a pour conséquence la faible liquidité des actifs correspondants. Les ressources qui ont permis de financer cet équipement ne pourraient en effet être remboursées à bref délai que par la cession de cette valeur d'actif qui, en bonne logique, n'a pas été acquise en vue de sa revente immédiate. Aussi les ressources utilisées pour cet investissement ont le caractère de capitaux permanents.
A l'inverse, les actifs circulants comportent des liquidités ou ont pour vocation naturelle de se transformer en liquidités (créances).
Pour couvrir la période de transformation de ces actifs en liquidités, il suffit de prévoir un financement intermédiaire; ce financement relais pourra être composé de dettes (non financières).
Dans l'optique de la sécurité financière, l'adéquation Emplois-Ressources suppose la réalisation d'un
équilibre entre les valeurs immobilisées et les capitaux permanents ou entre les actifs circulants et les dettes à court terme à l'intérieur de l'équilibre global entre l'actif et le passif du bilan.
Cet équilibre peut se représenter ainsi: | |
ACTIF | VALEURS IMMOBILISÉES |
EMPLOI DES RESSOURCES | ACTIFS CIRCULANTS |
PASSIF
ORIGINE DES RESSOURCES
CAPITAUX PERMANENTS
DETTES
3.1.2 La détermination du fonds de roulement
Toutefois cet objectif d'équilibre minimum ne peut suffire. En effet, certains éléments de l'actif circulant ont une faible liquidité (certaines créances...) aussi faudra-t-il financer une partie des actifs circulants par des capitaux permanents.
Cet excédent des capitaux permanents sur les actifs immobilisés, ou des capitaux circulants sur les dettes à court terme, s'appelle "Fonds de roulement" et se schématise ainsi:
ACTIF | PASSIF | |
EMPLOI DES RESSOURCES | ORIGINE DES RESSOURCES | |
ACTIFS IMMOBILISÉS | CAPITAUX PERMANENTS | |
Fonds de roulement | ||
ACTIFS CIRCULANTS | DETTES (Sauf dettes financières) |
A noter qu'il est nécessaire de procéder au reclassement des postes du bilan entre les quatre masses qui sont utilisées pour calculer le fonds de roulement.
Le schéma suivant illustre ce reclassement au sein de l'actif et du passif du bilan. (cf. schéma page suivante)
Mais lorsque l'analyse du bilan, ainsi remodelé, permet de conclure à l'existence d'un fonds de roulement positif, l'étude n'est pas terminée.
De même, la prise en compte des bilans des trois derniers exercices peut, par exemple, indiquer dans quel sens évolue le fonds de roulement mais ce constat ne peut suffire.
Les fonds de roulement ainsi calculés doivent être rapprochés des besoins en fonds de roulement aux mêmes périodes. L'évolution du rapport entre le fonds de roulement et les besoins permet de conclure à l'amélioration ou la détérioration de la sécurité financière de l'organisme.
Voir tableau page suivante
3.1.3 Le besoin en fonds de roulement
Il a été établi que le fonds de roulement est composé de ressources stables destinées à financer des actifs circulants peu liquides.
Aussi, le volume souhaitable du fonds de roulement dépend-il de la liquidité des actifs circulants et pour l'essentiel de ceux qui sont liés à l'activité normale de l'établissement public: stocks et créances découlant de la gestion courante.
Mais la totalité des actifs circulants non liquides n'a pas à être financée par des capitaux stables; il faut tenir compte, en effet, de l'existence des dettes nées de l'activité courante de l'établissement et pouvant financer partiellement les stocks ou d'autres éléments de l'actif circulant non liquides.
Il faut donc comparer l'exigibilité des dettes de l'organisme et la liquidité de ses actifs circulants. L'analyse peut porter sur l'examen de chaque poste concerné du bilan au regard des critères exigibilité ou de liquidité ainsi définis. La technique des ratios permet de calculer des délais de rotation (stocks, clients, fournisseurs) à partir des éléments tirés du bilan et du compte de résultat. Toutefois, le niveau du fonds de roulement peut être apprécié directement par lecture du bilan grâce au calcul des besoins en fond de roulement.
Cette méthode repose sur l'idée que la liquidité des postes d'actif et exigibilité des postes du passif aboutissent à modeler le bas du bilan qui en est la conséquence. Ainsi, un délai de règlement long des créances de l'établissement gonfle le poste d'actif correspondant alors qu'à l'inverse la vente au comptant fait tendre le poste "client" vers zéro. Le même type de raisonnement peut être tenu pour les postes de dettes non financières.
Cette méthode suppose cependant un examen attentif des postes pris en compte. Il faut écarter de ce calcul des besoins d'exploitation, les actifs circulants hors exploitation et les dettes qui ne découlent pas de la gestion courante et traduisent, au contraire, une tension de trésorerie. Il peut en être ainsi par exemple des dettes hors exploitation ou d'un poste "fournisseur" ou "créanciers divers" anormalement gonflé provenant non pas d'un long délai de règlement consenti à l'établissement mais des difficultés rencontrées par celui-ci pour régler ses dettes dans des délais normaux.
En désignant par:
BFR : le Besoin en Fonds de Roulement d'exploitation
A : les actifs circulants d'exploitation
B : les dettes d'exploitation
L’égalité suivante peut être définie : BFR = A - B
Les postes à prendre en considération pour calculer A et B sont ceux du bilan:
Actifs circulants d'exploitation (A):
- avances et acomptes versés sur commandes ;
- créances d'exploitation ;
- comptes de régularisation d'exploitation.
Dettes d'exploitation (B):
- avances et acomptes reçus sur commandes ;
- dettes d'exploitation ;
- comptes de régularisation d'exploitation
Si B > A, cela signifie que l'activité courante au lieu d'engendrer un besoin de trésorerie est créatriced'un flux financier positif qui viendra alors s'ajouter au fonds de roulement (FR) s'il existe pour déterminer un excédent global.
Si B < A, un besoin en fonds de roulement est déterminé par la différence (A-B) et devra être rapprochédu fonds de roulement évalué précédemment.
BFR - FR = IFR (Insuffisance en Fonds de Roulement)
Si le besoin en fonds de roulement est supérieur au fonds de roulement, il faut conclure à une insuffisance en fonds de roulement et donc à une tension structurelle de trésorerie qu'il faudra tenter de réduire.
FR - BFR = EFR (Excédent de Fonds de Roulement)
A l'inverse, si le fonds de roulement couvre totalement les besoins en fonds de roulement et permet même de dégager un excédent de fonds de roulement, la structure financière de l'organisme est satisfaisante au plan de la sécurité.
Cette approche "Fonds de roulement / Besoins en Fonds de roulement" peut utilement être menée sur plusieurs exercices.
3.1.4. Conclusion sur le fonds de roulement
Connaissant le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement d'exploitation des trois derniers exercices, il est possible de déterminer par différence, l'existence d'un excédent ou d'une insuffisance en fonds de roulement pour chaque exercice et de dégager ainsi des conclusions quant à la sécurité financière dont bénéficie l'établissement et son évolution.
Lorsque l'adéquation du fonds de roulement aux besoins n'est pas réalisée, des solutions doivent être recherchées en tenant compte de la marge de manœuvre, parfois étroite, dont dispose l'organisme. Ainsi un fonds de roulement insuffisant peut conduire à rechercher :
- une augmentation du fonds de roulement (augmentation des capitaux permanents ou diminution des valeurs immobilisées) ;
- ou une diminution du besoin en fonds de roulement par accélération du recouvrement des créances ou amélioration de la gestion des stocks par exemple.
Ce diagnostic et cette réflexion sur la situation de trésorerie "structurelle" de l'établissement analysée a posteriori peut être utilement prolongée par une étude prévisionnelle.
En effet, un fonds de roulement structurellement suffisant ne peut pas toujours éviter des déséquilibres financiers dus à des flux exceptionnels; a fortiori, une situation de départ tendue peut-elle conduire à de graves difficultés si les mesures adéquates ne sont pas prises.
Seule une prévision réaliste des conséquences financières des futures opérations de fonctionnement et, d'investissement peut permettre une régulation optimum des encaissements et des décaissements.
3.2 Les prévisions de trésorerie
Les divers éléments à recenser sont traduits en flux financiers quantifiés et datés le plus exactement possible et sont ensuite ventilés dans un tableau appelé "plan de trésorerie".
Bien évidemment, sont repris en compte à ce stade la distinction entre dettes et créances à plus ou moins d'un an, ces éléments étant communiqués au pied du bilan ou dans l'annexe.
3.2.1 Les éléments à recenser
La trésorerie des mois à venir va être influencée par la situation en début de période et les opérations d'investissement et d'exploitation de la période.
3.2.1.1 Bilan de départ
Il faut intégrer au plan précité, la trésorerie (au sens étroit) ainsi que les flux financiers découlant de la situation des capitaux circulants (dans leur ensemble) et des dettes à court terme.
Aussi, sont à prendre en considération au titre des actifs circulants :
- les créances sur les clients ou les redevables, les flux financiers seront évalués non créance par créance, mais en fonction de la durée moyenne du crédit - les créances sur l'Etat (relations spécifiques avec l'Etat, TVA déductible par exemple) ;
- les créances diverses ;
- les comptes de régularisation d'actif autres que les charges constatées d'avance qui ont déjà donné lieu à constatation d'une dette ou d'un décaissement ;
- les créances financières à moins d'un an (remboursement de prêts, etc.) dont l'échéance est connue avec précision ;
- les disponibilités.
Ne sont pas pris en considération parmi les actifs circulants :
- les stocks car ils ont vocation à se transformer en ventes au cours de la période: leurs conséquences financières seront appréciées à travers le chiffre d'affaire réalisé (qui se transformera en créances puis en disponibilités) ;
- les titres de placements, les bons du Trésor, et les avoirs en comptes bloqués le cas échéant car ils ne sont pas destinés, a priori, à être cédés ou convertis en liquidités, mais ils constituent en revanche des ressources immédiatement mobilisables en cas d'insuffisance de trésorerie.
Sont à prendre en considération au titre des dettes :
- les dettes à l'égard des fournisseurs: leur conséquence financière sera évaluée à partir d'un délai moyen de crédit comme les comptes clients ou redevables, - les dettes à l'égard de l'Etat (TVA collectée et autres dettes dont l'échéance est connue) ;
- les dettes diverses ;
- les comptes de régularisation du passif autres que produits constatés d'avance (qui ont déjà été constatés ou encaissés) ;
- les dettes financières à moins d'un an.
3.2.1.2 Opérations d'investissement de l'exercice futur
Des indications précises sur les opérations en cours ou projetées sont utiles. Un plan d'investissement et de financement détaillé s'il existe viendra éclairer l'analyse de la trésorerie. Il est ensuite aisé de prévoir en date et volume les flux financiers qui en découleront pour la période étudiée. Ces opérations sont retracées dans le plan de trésorerie (pas d'encaissement réel).
Sommaire :
1. Une nécessaire réorientation des missions de l’agent comptable
1.1. Des missions plus diversifiées
1.2. La délimitation du champ de compétence de l’agent comptable au sein de l’établissement
2. Les principes généraux de l’analyse financière
2.1. De l’exécution du budget!
2.2. !au compte financier
3. La sécurité financière
3.1. Equilibre entre l'actif et le passif du bilan
3.1.1. Équilibre minimum au sein de l'équilibre global
3.1.2. La détermination du fonds de roulement
3.1.3. Le besoin en fonds de roulement
4.1.4. Conclusion sur le fonds de roulement
3.2. Les prévisions de trésorerie
3.2.1. Les éléments à recenser
3.2.1.1. Le Bilan de départ
3.2.1.2 Les opérations d'investissement de l'exercice futur
3.2.1.3. Les opérations d'exploitation
3.2.2. La situation prévisionnelle
3.2.3. Les mesures à prendre
4. La situation financière globale des établissements
4.1. La démarche de l’analyste et la présentation des outils de base
4.2. L’analyse rétrospective du compte de résultat
4.3. Le bilan et la structure financière
4.4. Les outils complémentaires
4.4.1. Le tableau de financement
4.4.2. Les ratios
4.4.3. La confection d’états infra-annuels
4.4.4. Les tableaux de flux de trésorerie
4.4.4.1 La présentation et les avantages du tableau de flux de trésorerie
4.4.4.2 Construction du tableau de flux de trésorerie
4.4.4.3 La portée du tableau de flux de trésorerie
5. L’analyse des résultats
5.1. Résultat et notion de besoin de renouvellement des immobilisations
5.2. Structure des charges et des produits et analyse de l’évolution du résultat et des soldes intermédiaires de gestion.
6+. Le Plan d’investissement et de financement
6.1. La situation de départ et le plan
6.2. L'inventaire des ressources
6.2.1. Les ressources internes
6.2.2. Les ressources externes
6.3. Le plan d’investissement et de financement
7. Le seuil de rentabilité ou point mort